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Sujet: Pierre-François Lacenaire - Victor Avril - 3 Ven 4 Mai 2012 - 15:23
Lacenaire attaqué par ses codétenus
Exécution de Lacenaire et Victor Avril
Lacenaire sur l’échafaud
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Adelayde Admin
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Sujet: Pierre-François Lacenaire - Victor Avril - 4 Ven 4 Mai 2012 - 15:29
Couperet prétendument utilisé pour l’exécution de Lacenaire
Le film de Francis Girod avec Daniel Auteuil dans le rôle-titre
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Sujet: Jean-François Chardon Dim 17 Juin 2012 - 11:31
Jean-François Chardon et sa mère ont été assassinés à Paris par Lacenaire le 14 décembre 1834. Jean-François Chardon était un homosexuel emprisonné à Poissy où il a fait la connaissance de Lacenaire.
Dans leurs recherches généalogiques me filles ont découvert que j’avais des ancêtres du nom de Chardon, originaires de Haute-Saône et se demandent s’il existe un lien familial entre ces Chardon et les victimes de Lacenaire.
J'ai recherché des infos à leur sujet mais sans succès pour le moment : je ne sais pas où trouver les journaux d’avant 1836. Est-ce quelqu’un a une idée ?
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tof1 Monsieur de Paris
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Sujet: Re: Pierre-François Lacenaire - 1836 Dim 17 Juin 2012 - 12:15
La plupart des journaux ont commence a paraitre(du moins en France) a partir de 1836....
a part les archives departementales,je vois pas chere moderatrice!!
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Presse_(France)
en fin de page,un lien qui peut nous etre utile dans nos recherches...La Presse sur Gallica!!
Louison Exécuteur régional
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Sujet: Re: Pierre-François Lacenaire - 1836 Dim 17 Juin 2012 - 20:13
Adelayde a écrit:
Moulage de la tête de Pierre-François Lacenaire
Il a des sourires dans les yeux et sur les lèvres : un visage extraordinairement vivant !
Pierre Francois Lacenaire (1800-36) was a notorious French killer. He was executed by guillotine in March 1836. A plaster copy was made of his head after his death. This was collected by Dr Gachet (1828-1909), who specialised in the emerging field of psychiatry. Gachet was also a patron of the arts, becoming a close friend of Vincent van Gogh (1853-1890) and later his physician. During the 1800s, plaster heads of executed criminals were used for an emerging field of study called phrenology. Phrenologists believed the shape and size of areas of the brain (and therefore the overlying skull) determined personality. This meant criminals such as Lacenaire made interesting subjects. Faint pencil markings can still be seen on this plaster head. The areas outlined relate to ‘secretiveness’ and ‘destructiveness’. These areas of the skull were believed to be prominent in murderers and criminals. However, he was unusually well educated and a published poet. His story intrigued the public and inspired a character in Dostoevsky’s novel ‘Crime and Punishment.’ Heads like this were often part of larger phrenological reference sets which included famous people and ethnographic examples.
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Sujet: Les enfants du paradis 1/2 Jeu 12 Déc 2013 - 18:16
Je viens de faire une "demi" belle découverte : la première partie du film "Les enfants du Paradis". Je n'ai pas trouvé la seconde mais je poursuis mes recherches...
http://www.veoh.com/watch/v16088753DqR9tzWY
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Adelayde Admin
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Voilà un récit sans épisodes, car la vie de Lacenaire n’a été qu’une succession d’escroqueries, d’agressions et … de poésie en redingote, jusqu’à devenir une figure mythique, emblématique, littéraire, et forcément paradoxale de l’histoire criminelle française.
Raconter l’histoire de Pierre-François Lacenaire, c’est la répéter, après les mille fois où elle l’a déjà été, d’abord par lui-même dans ses Mémoires. Il s’agit pourtant d’un criminel mythique dont on ne parle plus guère de nos jours. D’autres histoires, d’autres mythes lui ont succédé.
On réprouve souvent ici le mot « fascination » pour les criminels, reste que celui-ci y force presque. Comment ne pas s’étonner de son audace, de son verbe ? De sa culture, de son intelligence toutes deux couplées à son parcours criminel parfaitement orchestré, cruel, froid et sans remords ? Mais c’est bien parce qu’il était ainsi qu’il est devenu célèbre et étudié, ses crimes avec lui. Crimes crapuleux communs commis par un être hors-norme.
Né en 1803 à Francheville, commune limitrophe de Lyon, de parents commerçants, bourgeois, qui n’avaient d’yeux que pour son frère et qui le déshériteront au profit de ce dernier. Exclusion qui signe le début de sa haine et sa volonté de se trouver un autre chemin, celui des délits, sombrant rapidement dans la violence. De ses parents, il écrit dans ses Mémoires, là où il raconte sa vie du berceau à l’échafaud : «Lorsque je fus convaincu que rien ne pouvait me gagner le cœur de mes parents et les faire revenir de leur partialité pour mon frère, je descendis dans ma conscience, et je me demandai, de bonne foi, s’il y avait de ma faute; ma conscience me répondit que non; alors je cessai tout à fait de m’en affecter, et je me raidis contre leur froideur. Dès ce moment mon cœur fut fermé à mon père, et s’il n’en fut pas de même pour ma mère, c’est qu’un fils ne peut jamais cesser d’aimer sa mère. »
En prison à Poissy, où il purge en 1829 une peine pour le vol d’un cabriolet, il sympathise avec Victor Avril, qui deviendra son plus fidèle complice, suivi d’un autre brigand, Hippolyte François, tous les deux massifs et à la brutalité non feinte. C’est en prison aussi qu’il écrit ses premiers poèmes, lui qui s’est toujours nourri de littérature. Et c’est de là qu’il tient sa haine et ses mobiles : ses échecs répétés de réussir dans l’écrit et le journalisme, à vivre de sa plume. Sa faculté de noircir avec conviction le papier n’y aura rien fait : il échoue toujours, et même quand il parvient à vendre des articles, ils ne sont pas assez payés pour lui permettre de subvenir à ses besoins, alors, il vole : « (10 mai 1829). Il y avait un mois que j’étais sur le pavé de Paris, cherchant à sortir du cercle de misère placé autour de moi; je n’avais rien négligé; j’avais employé tous les moyens honnêtes : personne ne savait alors ce que j’avais pu faire; j’étais coupable, mais moi seul le savais, et je leur disais à tous : je ne demande pas beaucoup, donnez-moi les moyens de gagner ma vie honorablement, je n’ai plus de ressources, je me suis cru riche, je suis pauvre, je n’ai plus rien, empêchez-moi de mourir de faim, je serai reconnaissant. »
Le 14 décembre 1834, Victor Avril et lui, libérés, attaquent à Paris, passage du Cheval-Rouge, un ancien détenu, Chardon et sa mère, veuve, pour les voler. Ils étouffent la mère et tuent le fils à coups de hache. Le crime est d’une violence inouïe. Deux semaines plus tard, il rate sa cible, avec cette fois pour complice Hippolyte François. Ils tentent de s’en prendre à un jeune homme chargé de porter la recette d’une banque. Blessée, la victime est parvenue à fuir. Trois fois il échouera à voler des garçons de recette.
Le 2 février 1835, Lacenaire est arrêté à Beaune, mais pas pour le double crime : pour une simple affaire d’escroquerie. Se faisant passer pour un autre, un certain Jacob Levy, il est renvoyé à Paris et finalement démasqué par le célèbre chef du service de sûreté de l’époque, Louis Canler, qui enquête sur le crime du passage du Cheval-Rouge. Lequel va le cuisiner pendant des jours, plus de trois semaines. Et Lacenaire d’avouer, le 18 avril 1835, le double meurtre.
Ce qu’il avoue aussi c’est l’utilité de ses complices, leur force, puisqu’il décrit ainsi cette autre agression : « Je n’avais pas assez de force physique, et je le jugeais si bien que lorsque plus tard j’ai entrepris seul d’assassiner Javotte, dans la rue Saint-Martin, c’est la faiblesse seule de mon bras qui l’a préservée. »
Le procès, où se pressent la foule et les femmes transies d’amour pour « l’assassin romantique », avides d’entendre ses mots, se tient du 12 au 14 novembre de la même année à la Cour d’assises de la Seine. Habillé d’une redingote, Lacenaire présente bien, comme toujours. Et c’est une conversation surréaliste qu’il engage avec le président, lequel n’en revient pas d’avoir affaire à un tel individu, si charismatique et qui revendique ses crimes avec un argumentaire précis, laissant passer un « je commets des crimes comme je bois du vin », ne laissant aucune chance à son avocat de voler à son secours pour plaider la folie. Lacenaire parle trop bien pour être fou. Ses propos choquants ne manquant paradoxalement pas d’un raisonnement aigu, s’avèrent d’autant plus effroyables.
Lacenaire et Avril sont reconnus coupables et condamnés à mort, François n’écope lui « que » d’une condamnation à perpétuité, au bagne. Et Lacenaire, pendant les deux mois qui lui restent avant le couperet, écrit ses mémoires et signe dès lors sa légende.
Le 9 janvier 1836, Avril et Lacenaire sont guillotinés l’un à la suite de l’autre, le « romantique » en dernier, par la même lame qui n’a pas été rincée entre les deux tours. La légende raconte que la lame s’est enrayée et que Lacenaire a tourné la tête pour la regarder avant qu’elle ne lui tombe dessus, à 9h03.
Le héros romanesque
Devenu héros de roman, inspiration des plus grands auteurs, comme Stendhal dans Lamiel (1889), mais surtout Dostoïevski dans Crime et Châtiment, il est aussi devenu un personnage de cinéma, sous son propre patronyme dans Les Enfants du Paradis ; Garance (Arletty) s’adressant à lui : « Vous avez tué beaucoup de monde ces temps-ci Pierre-François ? ». Le véritable Lacenaire n’avait pourtant que faire de ceux qui racontent sa vie et son esprit torturé à sa place : « Retaillez vos plumes maintenant, moralistes, observateurs, qui avez voulu me juger sans me connaître, sans ma participation. (…) Discutez à cette heure, pour expliquer si le matérialisme est chez moi effet ou cause du crime; rapportez mes conversations, rapprochez-les et créez-vous un homme qui se rapporte à vos systèmes, ce ne sera jamais moi ».
VOIR : Pierre-François Lacenaire, le poète assassin : https://www.youtube.com/watch?v=yt_o1sdpM1Y&t=36s 58mn.57. Studio Pallas. Avec les interventions de notre administrateur Sylvain Larue.
Marcel Herrand (Lacenaire), dans Les enfants du paradis, de Marcel Carné. 1945. Dialogues de Jacques Prévert
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mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 508 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
« On lui a consacré un film de télévision (où il est interprété par Daniel Auteuil), on a publié ses poèmes, il figure dans les dictionnaires, et dans le film Les Enfants du paradis, Hugo, Balzac, Théophile Gautier, Baudelaire l'ont évoqué, ses Mémoires, bâclés en quelques jours avant la venue du bourreau, ont été un « bestseller ». La légende en a fait un talentueux dandy du crime, un héros des bas-fonds révolté contre sa classe sociale, un Arsène Lupin chez Casque d'or. Or, comme le raconte François Foucart, Pierre-François Lacenaire (1800-1836), fut un vilain personnage, hâbleur, cruel, un raté, y compris dans ses vols minables, et dans ses assassinats sordides commis sur de petites gens.
Alors, pourquoi cette sorte d'aura ? Parce que - et c'est ce qui fait l'intérêt du livre de François Foucart - il fut le premier criminel à se servir de l'opinion. Sachant parler, écrire, versifier, il séduisit des journalistes et des intellectuels, qui transformèrent l'instinct crapuleux en une révolte d'un cœur blessé contre une société qui aurait méconnu ses talents. Il subjugua le public de la cour d'assises, on fit la queue (le grand Arago en tête) pour le voir et lui être présenté dans sa cellule. On imagine Lacenaire aujourd'hui. Il n'aurait pas été décapité, il aurait dénoncé la police, les quartiers de haute sécurité, les comités de soutien se seraient multipliés, etc ».
Ouvrages de François Foucart, en rapport avec la criminalité : (Chroniqueur judiciaire, journaliste, écrivain).
1992. 249 pages.
Editions Via Romana. 2014. 277 pages.
Editeur François-Xavier Guibert. 1998. 214 pages. (Ici, l’auteur prend très fermement position pour la culpabilité de l’accusé).
Extrait de la présentation de l’édition L’affaire Omar Raddad[i] : « On suit ici dans les moindres détails cette passionnante enquête qui amène à une seule conclusion possible : Omar raddad, malgré ses dénégations, est bien LE coupable de la malheureuse Guylaine Marchal. La police a mené l'enquête avec la plus grande rigueur. On découvre que l'inscription "Omar m'a tuer" n'a rien de mystérieuse. Le grand talent de J.Vergès, son avocat, aura été de déplacer cette histoire sur le terrain du politique, du supposé racisme anti-marocain de sorte à lever l'opinion public marocaine contre la France » .
* François Foucart est un homme mesuré, rigoureux dans ses argumentations, honnête. Mais ses détracteurs ne manqueront pas de lui opposer des arguments interrogatifs.