C'est une idée que je nourris depuis plusieurs années.
Nous avons tous connaissance des images d'Epinal du paradis et de l'enfer...
D'un côté, dans les nuages, perpétuellement ensoleillé, un lieu de paix où les âmes volettent...
De l'autre, dans les souterrains de la planète, des lieux à la chaleur atroce, où des démons rouges et ricanant font subir toutes les tortures du monde à ceux qui ont failli...
Il serait peut-être temps de dépoussiérer le tableau...
Car l'enfer de l'un est peut-être le paradis de l'autre.
Personnalisons, voulez-vous ?
Paradis : une seule pièce assez vaste. Un studio, d'une certaine façon, complètement équipé, avec une remarquable hauteur sous plafond (en écrivant ces deux derniers mots, je pense avec un peu de nostalgie à mon ex-compagne, agent immobilier, qui s'extasiait volontiers sur les appartements anciens aux plafonds démesurés, et que je taquinais volontiers à ce propos). Une grande baie vitrée donne sur un jardin planté de marronniers et de sequoias. Les murs sont couverts d'étagères remplies de livres, avec une passerelle de fer forgé qui court le long du mur à mi-hauteur. Dans un angle, une cheminée où brûle une énorme bûche, à proximité duquel se trouve un lit simple mais confortable. Sur un des murs, une surface nue et blanche servant d'écran à un rétroprojecteur qui diffuse en boucle les films et séries que j'aime le plus au monde, et un bon canapé pour les apprécier. Derrière, sur une immense table de travail, un ordinateur, des papiers, un nécessaire de reliure pour fabriquer des livres comme jadis... Dans un autre angle, une cuisine menue mais largement équipée pour qui aime cuisiner, et au garde-manger perpétuellement rempli... Solitude ? Peut-être. Je pourrais rajouter la présence épisodique d'amis et de femmes attirantes, mais ce serait là une once de chantilly sur un gâteau déjà délicieux tel quel.
Voilà.
Enfer : une boîte de nuit, à la musique vraiment exécrable - sons déformés, voix autotunées, paroles ineptes -, au sol collant, aux vigiles sévères et stupides, où il n'y a que des boissons alcoolisées à boire et où tous les participants sauf moi se donnent à fond dans la danse en se roulant des galoches... En gros, la plupart des soirées où j'ai accepté de suivre des amis en boîte.
A vous ?
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."
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