Fargues et Ricard - 1921. Bd Arago, Paris.

Il y a quelque temps, en fouillant dans une boîte de bouquiniste, sur un quai de la Seine, je remarque une revue intitulée Revue d’histoire du 14ème arrondissement de Paris (année 1995). Originaire de cet arrondissement, je m’attarde sur l’intitulé des articles et m’arrête sur celui-ci : Deux crimes d’apaches au Petit-montrouge, il y a trois quarts de siècle. Intérressé, j’achète la revue. L’article provient de souvenirs, inédits, d’un ancien inspecteur de police du 14ème arrdt et confiés à la revue par sa veuve. Cet inspecteur avait enquêté sur deux affaires criminelles s’étant déroulées dans le 14ème arrdt. Voici la première affaire qu’il relate :

- LE CRIME DE L’AVENUE DU MAINE -

Bref résumé :

Le 6 juillet 1921, Mr. G., rentrant chez lui, découvre sa mère sans vie. Elle a été assassinée. Le vol est le mobile du crime. La bonne, engagée depuis peu, a disparu. L’enquête permet de suivre une piste : l’amant de la bonne. Il est arrêté, avec la bonne, dans un hôtel du 15ème arrdt, rue Ginoux. il passe aux aveux. Pour finir, l’article se termine ainsi : « Le misérable apache n’aura pas eu le temps de réaliser son rêve. Condamné à mort dès la rentrée judiciaire, il ne vit pas la fin de l’année 1921, ayant été exécuté bd Arago, tandis que sa complice devenait réclusionnaire pour des années ».

Après la lecture de l’article, je consulte le Palmarès des condamnés à mort, de Sylvain Larue. Une seule exécution (double) est mentionnée pour le bd Arago, en 1921. Celle d’Armand-Guillaume Fargues et Robert Ricard. Leur procès s’est déroulé le 10 juillet de l’année 1921, et une double condamnation à mort s’en est suivie. Pour quelle raison ces deux hommes avaient-ils été condamnés ?
Ils ont été condamnés pour l’assassinat d’une domestique, Amélie Dumaître, le 8 juillet 1920, au 52 avenue d’Orléans (aujourd’hui, avenue du général Leclerc). L’inspecteur s’est donc mélangé les pinceaux en écrivant ses souvenirs !

Voici la deuxième affaire criminelle relatée par l’inspecteur.

- LE CRIME DE L’AVENUE D’ORLEANS -

Bref résumé.

Le 8 juillet 1920, Mlle C. rentre chez elle, avenue d’Orléans, et découvre sa bonne sans vie, crâne fracassé, gorge tranchée. Le vol est le mobile du crime.L’enquête commence, et rapidement un ancien voyou du quartier, déjà fiché, est suspecté. Son portrait est diffusé dans tous les commissariats et gendarmeries de France. En décembre 1920, le suspect est arrêté à Alençon, dans l’Orne (61). Il est bien l’auteur du crime, avec un complice. Les deux assassins sont également les auteurs d’un crime commis sur une femme âgée, dans le département de la Manche (50).
L’inspecteur termine ainsi la relation de cette affaire : « Jugés successivement pour les deux crimes, ils furent condamnés à mort et exécutés en province, un an environ après l’assassin de l’avenue du Maine (qui avait pourtant commis son forfait un an avant eux) ».

On l’a peut-être deviné, il s’agit de Fargues et de Ricard, exécutés à Paris et non pas en province ! Une fois de plus, l’inspecteur s’était mélangé les pinceaux dans ses souvenirs !
Quant à l’assassinat de la vieille dame de la Manche, à Saint-Pair-sur-mer exactement, ils en furent bien les auteurs. La justice ne le sû qu’après les exécutions. Juste avant de faire connaissance avec la Veuve, Fargues avait remis une lettre à la justice, à n’ouvrir qu’après sa mort. La teneur de cette lettre ne laissaient aucun doute sur leur culpabilité dans le crime de Saint-Pair-sur-Mer.

L'inspecteur est mort nonagénaire. A-il rédigé ses mémoires très tardivement, au risque d’une mémoire défaillante ?
Mais qui était cet homme, exécuté soi-disant bd Arago ? A-il vraiment été exécuté ? Les recherches peuvent être un peu longues à ce sujet. D’autre part, la rédaction de la revue ajoute les phrases suivantes à propos des souvenirs de cet inspecteur :
« Il faudra attendre 1931, soit dix ans, pour que l’on revoie, du moins à Paris, des assassinats de vieilles dames. » et précise plus loin « Ce sera la célèbre affaire des frères B, que l’auteur du présent récit a racontée en un autre chapitre de ses souvenirs (nous le publierons peut-être ultérieurement bien qu’il ne concerne le 14ème arrondissement que par son incroyable partie finale, unique dans les annales judiciaires ».
Qui étaient étaient-donc ces fameux frères B. ? Une idée ?

Fargues et Ricard

mercattore a écrit:: Qui étaient étaient-donc ces fameux frères B. ? Une idée ?

Igor et Grichka geek

?

Plus sérieusement, le premier nom qui me vient à l'esprit est Eugène et Alexandre Boyer.

Le crime de l'avenue du Maine :

https://www.retronews.fr/journal/le-petit-journal/07-jul-1921/100/449185/1

Bury est un nom d'emprunt : le criminel avoua s'appeler Betz. On le retrouve dans le tableau des condamnation de Sylvain (11 mars 1922)

Oui, c'est bien cela, smic, merci.
Donc Metz a été gracié ? Encore une faille de l'inspecteur !
J'avais complètement oublié les frères Vacoret et la grâce du président Lebrun.
Sacré inspecteur !

mercattore a écrit:: J'avais complètement oublié les frères Vacoret et la grâce du président Lebrun.

Ah, un coup de mou dans le ciboulot ce soir Mad

Mieux vaut en rire...
Fluctuat nec mergitur

Sujet: mémoires defaillantes.... Lun 12 Sep 2022 - 10:24

bonjour,

ces mémoires sont sincessaires evidemment .
dans le domaine criminel il y a ceux , par contre , et celèbres ,qui se mettent en avant , et ils n'auraient pas dû !!!

je pense à Lépine , et au commissaire Guillaume ; benefice du doute , troubles de la mémoire , ou faux souvenirs ?

» Tardivel, Calvados 1921
» Boularik Amokrane - 1921
» Georges Gauchet - 1931
» Ernette (1921)
» Ben Salah (1921)