Georges Gauchet - 1931

Je ne comprends pas... sauf cas d'altération du discernement, comment l'avocat peut-il se substituer à un condamné qui refuse de demander sa grâce et s'entretenir à cet égard avec le Chef de l'Etat?

Parce que l'avocat, en droit, est tenu par un mandat qu'il n'a en aucune manière le droit d'outrepasser. C'est un des fondements du droit. Par exemple si son client lui a donné mandat de plaider l'innocence contre toute évidence, il ne peut aller contre cette volonté (tout au plus peut-il demander à être récusé, jugeant son travail impossible)

Un pourvoi en cassation, une grâce, sont signés par le condamné (ou par son avocat sur délégation)

Autre chose que je ne pige pas. Si neuf jurés s'associent à une demande de grâce, il y en a forcément qui ont voté la mort et qui se dédisent après. Ce qui me conforte dans l'idée que s'il n'y avait pas eu le droit de grâce, si les jurés avaient en tête qu'ils étaient "le dernier maillon" ils auraient beaucoup moins condamné à mort.

En outre l'avocat assistait au châtiment alors qu'en principe il avait tout fait pour l'éviter. Croyez-vous que si par exemple une fraction des jurés, tirés au sort, auraient été dans l'obligation de faire de même, ils n'auraient pas davantage tergiversé?

J'aimerais qu'on débatte de ces points...

Point de vue intéressant. Je me souviens de l'alors Garde des Sceaux Peyrefitte, au temps où la peine de mort existait toujours, qui avait poussé assez loin sa réflexion sur un substitut: la "mort civile", la vraie.

Il avait même envisagé un exil définitif sur l'atoll Clipperton, au large du Mexique, sans doute un des lieux parmi les plus inhospitaliers du monde (donc ça n'était pas suspecté d'être une colonie de vacances... encore qu'une certaine presse décrivait ainsi le bagne de Guyane à l'époque!) et qui avait en outre l'avantage d'être totalement désert.

Donc on n'aurait pas eu à gérer ce paramètre d'une population qui n'aurait pas envie - et dont ce n'était pas la vocation ! - d'héberger les exclus de la société.

En attente de son procès, G. Gauchet fabrique
des éventails dans sa cellule de la prison de la Santé.
Source : gallica.bnf.fr



Après son entrevue avec le président Paul Doumer
pour plaider la grâce de Georges Gauchet
maître Campinchi (deuxième à partir de la droite)
sort sort du palais de l’Elysée.
(huit mois plus tard Paul Doumer
sera assassiné par Paul Gorguloff)

Quotidien Paris-Soir. Source : gallica.bnf.fr



César Campinchi (1882-1941), défenseur de G. Gauchet.

Député de la Corse (pari radical-socialiste) -
Ministre de la Marine
Ministre de la Justice
Ministre de la Marine de guerre (gouvernement Léon blum)
A l’origine d’un projet pour le droit et la protection des mineurs.
Sa femme, Hélène Landry, avocate, fera aboutir ce projet
(ordonnance du février 1945).
Meurt à la suite d’une opération du foie.
Il fut l’avocat de la partie civile au procès de la jeune anarchiste,
21ans, Germaine Berton (suicide 1942) qui abattit Marius Plateau,
secrétaire de la Ligue de l’Action française, en janvier 1923.
Il s'opposait à l’un des grands du barreau, Henri Torrès.
Germaine Berton fut acquittée
(probablement pour des raisons politiques)



Procès  Gauchet - Le président Barnaud.

Source : gallica.bnf.fr  (agence de presse Meurisse).

Bonjour Coupe-Coupe,

Oui, je vois la même chose que vous sur mon écran.
L’hébergement des images pose problème et, pour la deuxième fois, des photos stockées sur le site hébergeur de mercattore ont disparu. Elles ont été cette fois-ci remplacées par des publicités. Je n’y suis strictement pour rien et mercattore lui-même en ignore les causes ("Que s'est-il passé avec UP rapide ? J'ai été voir, mais je n'ai pas trouvé le pourquoi de la chose.")

Avant de poster des photos, je balaye rapidement le sujet pour m’assurer qu’elles n’ont pas déjà été publiées et éviter les doublons. Si mercattore avait fait de même :
1) Il aurait constaté la disparition de ses propres images ;
2) Il les aurait remises à leurs places respectives puisqu’il précise "J'ai ces documents en mémoire".
S’il doit s’en prendre à quelqu’un, ce ne peut être qu’à lui-même mais... cette affaire n’est un faux prétexte.    

Bien cordialement