Joseph Vacher - le tueur de bergers - 1898

L’état mental de Joseph Vacher a été évalué avec les moyens dont la médecine disposait en 1898, sachant que les commencements de la psychanalyse se situent entre 1885 et 1914 (1) et que la psychiatrie était dans les limbes en 1939.(2)

(1) Un documentaire intéressant : l’invention de la psychanalyse
http://www.psy-luxeuil.fr/article-arte-l-invention-de-la-psychanalyse-109047949.html

(2) « N’oublions pas qu’en 1939, la psychiatrie était encore dans les limbes. Science balbutiante, incertaine, hésitante, calquée sur les concepts de Freud et des savants allemands. Elle n’avait guère en France droit de cité. » - Le Cahier rouge d’Eugène Weidmann, p. 76.

Il n'est pas étonnant que Vacher ait su écrire convenablement, puisqu'il fut sergent.

C'était requis pour être sous-officier de ce rang, quand pour être caporal il fallait juste savoir parfaitement lire et transcrire une cinquantaine de consignes correspondant à l'essentiel de la vie militaire d'un subalterne.

On dit: "un des pires tueurs en série". Qu'en sait-on? Si ça se trouve à l'époque d'autres avaient infiniment plus de morts sur la conscience, puisqu'on ne raccordait pas les affaires entre elles et que le taux de résolution était médiocre.

Et même de nos jours, Fourniret...

J'ai rédigé mon mémoire de sortie d'école normale (d'instituteurs, pas l'ENS  ) en prenant pour sujet les compétences acquises à l'école des Hussards noirs, plus particulièrement celles qui étaient sanctionnées par le Certificat.

Sans dévaloriser cette école (je lui voue un respect infini), on signalera néanmoins que si les maîtres obtenaient pour leurs élèves un taux de réussite exceptionnel au certificat d'études primaires, c'est parce qu'ils les préparaient remarquablement, bien sûr, mais aussi parce qu'ils ne présentaient que ceux qui avaient une chance de l'obtenir - et à cette époque la parole du maître était sacrée, les parents ne l'auraient pas contestée.

De ce fait, environ 30% des élèves présentaient l'examen pour un taux de réussite variant entre 70 et 98%. (Statistiques établies par votre serviteur à partir des archives de quatre cantons représentatifs de Seine & Marne, entre 1895 et 1914).

Vous parlez des bacheliers. Que dire des futurs enseignants? J'ai été ensuite maître formateur à l'école normale de Melun, puis de Cayenne, et j'ai travaillé avec l'IUFM de Cayenne...  Il n'y a pas le quart des professeurs des écoles (on les appelle comme ça de nos jours comme si "instituteur" état un gros mot) qui seraient reçus au certificat d'études de 1978 (le dernier que j'ai corrigé).

Cinq fautes à la dictée et c'était le zéro, éliminatoire comme pour chaque matière (en plus, chaque phrase de cette dictée était minée comme une plage de débarquement).

Sans compter les opérations complexes que très peu, de nos jours, sauraient faire sans calculette, et que dire des problèmes, ces robinets qui remplissaient une baignoire qui fuyait par ailleurs, ces trains qui se croisaient ou couraient l'un après l'autre, ces répartitions à faire selon des fractions démentielles?

Ah! et les analyses "logiques" de phrases! (qui étaient tout, sauf logiques...)

Pour la petite histoire, j'ai fait passer le CEP à des candidats pensionnaires de la Centrale de Melun dont deux, sans la cour de Cassation pour l'un et le Président Pompidou pour l'autre, auraient discuté le coup avec André Obrecht avant de quitter cette vallée de larmes.

Bons résultats d'ensemble pour le groupe et ces deux là ont été reçus. Nous avons fait preuve d'une faiblesse coupable, comme pour la plupart des CEP pour adultes. On ne laissait que 4 fautes 3/4 pour que l'orthographe ne soit pas éliminatoire, corrigeant les autres en noir, charge au candidat de se "rattraper" dans les autres matières puisqu'il avait que 0,5/10 à sa dictée