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| Eugène Weidmann - 1939 | |
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Auteur | Message |
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Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Jeu 29 Nov 2012 - 15:36 | |
| Voici le texte du décret du 24 juin 1939 supprimant la publicité des exécutions capitales, suite à l'exécution de Bel-Eugen (17 juin 1939)._________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Dernière édition par Adelayde le Ven 21 Juin 2013 - 15:17, édité 1 fois | |
| | | Adelayde Admin
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| Sujet: Le Cahier Rouge d’Eugène Weidmann – Renée Jardin-Birnie Jeu 20 Déc 2012 - 17:22 | |
| Le Cahier Rouge d’Eugène Weidmann – Renée Jardin-Birnie (L’air du temps 226)
Ces photos inédites se trouvent en tête de l’ouvrage :
Weidmann, à neuf ans avec son père, à Cologne (Photo Fushs, Cologne)
Weidmann à vingt-cinq ans_________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: LE CARNET NOIR... Jeu 20 Déc 2012 - 19:11 | |
| Pour l'avoir lu, je dis : bôf !!! Mais c'est un document de 1° main Alors...A vous de voir ! Bonne soirée !!! |
| | | Bill Bourreau départemental
Nombre de messages : 333 Age : 69 Localisation : Paris Emploi : journaliste indépendant Date d'inscription : 11/01/2009
| | | | Adelayde Admin
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| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 21 Déc 2012 - 15:15 | |
| Avis partagé, Pierrepoint et Bill. Je n’ai pas tout à fait achevé la lecture du Cahier Rouge mais je suis déjà persuadée que M° Renée Jardin-Birnie utilise Weidmann pour se donner de l’importance. Le texte du Cahier étant ‘’désordonné’’ à ses yeux, plutôt que le publier tel quel, elle a cru bon devoir le morceler pour en intégrer des extraits dans sa prose personnelle. Quel gâchis ! J’aurais préféré découvrir, intact au fil de ses mots, le chemin de la pensée de Bel-Eugen. _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 21 Déc 2012 - 20:37 | |
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Sam 22 Déc 2012 - 15:10 | |
| Parmi les images qui se trouvent en tête de l’ouvrage, certaines ont peut-être déjà été postées.
_________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Adelayde Admin
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| Sujet: L’affaire Weidmann - Beau Ténèbres Ven 28 Déc 2012 - 16:12 | |
| L’affaire Weidmann de Roger Colombani (Albin Michel)Roger Colombani, journaliste et reporter, aborde l’affaire avec rigueur et sérieux. Un ouvrage remarquable ! Beau Ténèbres - La pulsion du mal d’Eugène Weidmann de Michel Ferracci-Porri Roman (Normant Éditions)C’est pratiquement une reprise de ’’ L’affaire Weidmann’’, avec en prime : 1) des erreurs : - tous les acteurs de l’affaire sont désignés par leurs noms et prénoms réels, sauf Landru bizarrement prénommé Henri- Honoré. - lors de l’exécution, le couperet se bloque. 2) du roman grand-guignolesque : - sachant que l’affaire est médiatisée comme pas possible, le président Albert Lebrun, qui, d’après l’auteur " ne connaissait pas le dossier’’, rétorque aux avocats venus solliciter la grâce de Weidmann : " Vous me demandez de gracier cet homme qui a tué des enfants.’’- un personnage-fantôme censé représenter la part de ténèbres de Weidmann se retrouve notamment rôdant un soir dans le jardin de La Voulzie et face à Weidmann alors que sa tête est engagée dans la lunette. _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Dim 30 Déc 2012 - 12:44 | |
| _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Cassius67 Aide non qualifié
Nombre de messages : 19 Age : 47 Date d'inscription : 03/10/2012
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Dim 30 Déc 2012 - 13:40 | |
| Un ouvrage sur l'affaire Weidmann: http://www.affaires-criminelles.com/images/livres/261.jpg | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: L’affaire Weidmann de Roger Colombani Dim 30 Déc 2012 - 14:09 | |
| - Adelayde a écrit:
L’affaire Weidmann de Roger Colombani (Albin Michel)Roger Colombani, journaliste et reporter, aborde l’affaire avec rigueur et sérieux. Un ouvrage remarquable ! Beau Ténèbres - La pulsion du mal d’Eugène Weidmann de Michel Ferracci-Porri Roman (Normant Éditions)C’est pratiquement une reprise de ’’ L’affaire Weidmann’’, avec en prime : 1) des erreurs : - tous les acteurs de l’affaire sont désignés par leurs noms et prénoms réels, sauf Landru bizarrement prénommé Henri- Honoré. - lors de l’exécution, le couperet se bloque. 2) du roman grand-guignolesque : - sachant que l’affaire est médiatisée comme pas possible, le président Albert Lebrun, qui, d’après l’auteur " ne connaissait pas le dossier’’, rétorque aux avocats venus solliciter la grâce de Weidmann : " Vous me demandez de gracier cet homme qui a tué des enfants.’’- un personnage-fantôme censé représenter la part de ténèbres de Weidmann se retrouve notamment rôdant un soir dans le jardin de La Voulzie et face à Weidmann alors que sa tête est engagée dans la lunette. https://guillotine.1fr1.net/t821p90-eugene-weidmann-1939 Un livre incontournable que je conseille vivement ! _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Lun 4 Fév 2013 - 16:47 | |
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"A Maître Renée Jardin son reconnaissant Eugen Weidmann. 28-III-39"
_________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Blaise Massicot Aide confirmé
Nombre de messages : 32 Age : 50 Date d'inscription : 19/04/2012
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 8 Fév 2013 - 14:35 | |
| - Adelayde a écrit:
L’affaire Weidmann de Roger Colombani (Albin Michel)Roger Colombani, journaliste et reporter, aborde l’affaire avec rigueur et sérieux. Un ouvrage remarquable ! Beau Ténèbres - La pulsion du mal d’Eugène Weidmann de Michel Ferracci-Porri Roman (Normant Éditions)C’est pratiquement une reprise de ’’ L’affaire Weidmann’’, avec en prime : 1) des erreurs : - tous les acteurs de l’affaire sont désignés par leurs noms et prénoms réels, sauf Landru bizarrement prénommé Henri- Honoré. - lors de l’exécution, le couperet se bloque. 2) du roman grand-guignolesque : - sachant que l’affaire est médiatisée comme pas possible, le président Albert Lebrun, qui, d’après l’auteur " ne connaissait pas le dossier’’, rétorque aux avocats venus solliciter la grâce de Weidmann : " Vous me demandez de gracier cet homme qui a tué des enfants.’’- un personnage-fantôme censé représenter la part de ténèbres de Weidmann se retrouve notamment rôdant un soir dans le jardin de La Voulzie et face à Weidmann alors que sa tête est engagée dans la lunette. Je ne suis pas d'accord avec vous, Adelayde. Je trouve l'ouvrage de Ferracci beaucoup plus intéressant et plus vivant, et mieux documenté en fait. Qu'il comporte une part de roman est indéniable mais cela ne nuit pas-je trouve- à la puissance du récit. | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 8 Fév 2013 - 15:59 | |
| Bonjour Blaise,
L’affaire Weidmann par Roger Colombani est une étude. Beau Ténèbres par Michel Ferracci-Porri est - comme le précise l’auteur lui-même - un roman. Deux genres littéraires différents.
Qui recherche le sérieux et la rigueur se régalera à la lecture de L’affaire Weidmann. Qui recherche un récit "puissant" ou la réalité se mêle au fantasme se régalera à la lecture de Beau Ténèbres en dépit des erreurs grossières qu’il contient.
En matière d’affaires criminelles, comme en Histoire d'ailleurs, je n'apprécie que les ouvrages qui s’appuient sur des faits avéré, d’une part ; sur une analyse logique et rigoureuse, d’autre part. C'est la raison pour laquelle Beau Ténèbres m'insupporte.
_________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Blaise Massicot Aide confirmé
Nombre de messages : 32 Age : 50 Date d'inscription : 19/04/2012
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 8 Fév 2013 - 16:41 | |
| - Adelayde a écrit:
Bonjour Blaise,
L’affaire Weidmann par Roger Colombani est une étude. Beau Ténèbres par Michel Ferracci-Porri est - comme le précise l’auteur lui-même - un roman. Deux genres littéraires différents.
Qui recherche le sérieux et la rigueur se régalera à la lecture de L’affaire Weidmann. Qui recherche un récit "puissant" ou la réalité se mêle au fantasme se régalera à la lecture de Beau Ténèbres en dépit des erreurs grossières qu’il contient.
En matière d’affaires criminelles, comme en Histoire d'ailleurs, je n'apprécie que les ouvrages qui s’appuient sur des faits avéré, d’une part ; sur une analyse logique et rigoureuse, d’autre part. C'est la raison pour laquelle Beau Ténèbres m'insupporte.
Notez que je comprends parfaitement votre point de vue, Adélayde, hein. D'ailleurs, je le partage la plupart du temps. Mais sur Weidmann, je me souviens avoir beaucoup apprécié le roman de Ferracci, probablement parce qu'il tentait une approche psychologique de l'assassin et de ses sentiments que je n'ai pas retrouvé dans le récit factuel de Colombani. Le deuxième m'a semblé plus "vivant" que le premier. | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Détective, n° 477 du 16 décembre 1937 Sam 2 Mar 2013 - 14:37 | |
| Le visage extraordinaire de beauté d'un criminel impitoyable
Détective, n° 477 du 16 décembre 1937_________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Dernière édition par Adelayde le Ven 21 Juin 2013 - 15:16, édité 1 fois | |
| | | Filomatic Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1123 Age : 64 Localisation : 102 Dijon-Longvic Emploi : Spécialiste Cascadeur. Date d'inscription : 06/07/2012
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 8 Mar 2013 - 2:24 | |
| Un autre angle. Le grand public s'attend à la "sortie". Image:http://features.rr.com/photo/0fLfdHu3pg0Cp
Dernière édition par Filomatic le Dim 31 Jan 2016 - 18:51, édité 2 fois | |
| | | CARNIFEX Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1849 Age : 53 Localisation : Angers(Maine et Loire) Emploi : Justice Date d'inscription : 20/02/2006
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 8 Mar 2013 - 12:35 | |
| Je ne la connaissais pas celle-là. Félicitation, Filomatic. _________________ Potius mori quam foedari
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Sam 11 Mai 2013 - 17:18 | |
| _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Empreintes digitales de Bel-Eugen Sam 11 Mai 2013 - 17:27 | |
| Les empreintes digitales de Bel-Eugen
Source : archives de la Préfecture de police _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Dernière exécution publique Ven 21 Juin 2013 - 15:14 | |
| Terrifiant !!! _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | Nemo Fondateur
Nombre de messages : 2003 Age : 42 Date d'inscription : 27/01/2006
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Ven 21 Juin 2013 - 16:43 | |
| Condamné à mort le 16 juin, exécuté le 16 août ? Ils ont pas du pousser bien loin les recherches... _________________ "Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses. - Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents... - Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Le sang de Weidmann Sam 22 Juin 2013 - 16:14 | |
| Le sang de Weidmann
Pages 251 à 254
Il y a ceux qui s’intéressent à l’histoire du crime et il y a les autres. Il y a ceux qui admirent la littérature de Jean Genet et il y a les autres. Les autres, ce sont les autres ; les deux autres catégories ont évidemment quelque chose de commun, à commencer par cela qui n’est pas seulement de la fascination mais une autre façon de considérer les règles de l’existence ; ceux qui pensent, comme l’écrivait le grand Laurent Tailhade à propos de l’attentat d’Auguste Vaillant à la Chambre des députés et de ses innocents blessés : « Qu’importent les victimes si le geste est beau ? Qu’importe la mort de vagues humanités si, par elle, s’affirme l’individu ? »
Ceux-là ne peuvent avoir oublié la page de Notre-Dame des Fleurs où le narrateur, en extase, punaise au plâtre du mur de sa prison la première page de Détective offrant en gros plan le visage d’Eugen Weidmann, tuméfié et sanglant, enturbanné de ouate et de bande Velpeau, le regard à la fois terrifié et terrifiant d’un Christ aux outrages photographié par un moderne Caravage. Genet, devant l’image sépia, se prosterne presque et, aujourd’hui encore, ce visage pourtant criminel mis à mal par des argousins sentant probablement l’ail et le Pernod a quelque chose qui touche au sacré, à la béatitude qui marquait la face de ces condamnés chinois dépecés vivants et qui tant bouleversaient Georges Bataille.
Sans doute, s’il avait pu assister alors à quelque séance de cinéma, le prisonnier Genet eût été déçu par l’apparition, en mars 1939, du même Weidmann aux actualités tant Pathé que Gaumont.
Qu’était devenu, devant les caméras admises à pénétrer pour quelques instants dans l’enceinte de la cour d’assises de Seine-et-Oise, le ténébreux sacrifié de la couverture de Détective ? Un petit mec bien peigné et propre sur lui, un demi-sel tout juste bon à figurer en second plan dans une photographie de Doisneau ou de Brassaï. Mais il y avait alors une autre question qui venait à l’esprit : pourquoi, malgré tout, ce personnage banal dégageait-il autre chose que le halo de mystère enveloppant toute image d’un client de photomaton ayant oublié l’une de ses effigies dans le réceptacle de la cabine de prise de vues ? Pourquoi voulait-on voir et revoir encore l’expression de ce flegme affiché ? Est-ce parce que l’on savait ? Est-ce parce que, décidément, cette espèce de coureur cycliste endimanché ou de vendeur de voitures d’occasion avait cette absence de diabolisme physique qui accablait un Landru, un boucher de Hanovre ou un vampire de Düsseldorf, qui clouerait au pilon, avant même sa condamnation, un docteur Petiot et son regard en vrille ? Est-ce parce que le mal s’incarnait en lui avec toute la séduction de l’innocence, du quotidien ? Est-ce parce qu’il nous renvoyait cette attitude propre aux rêves ?
Était-ce vraiment lui ou nous-mêmes qui pénétrions avec cette désinvolture dans le box des accusés pour une simple peccadille et – disons-le – pour rien. Car enfin, cet Eugen Weidmann – et tout un chacun se répétait cela avec un questionnement effrayé – avait tué pour rien. Pour rien que le plaisir de tuer, rare privilège dans un siècle où tout acte avait son poids économique ou sa raison marchande. On ne tuait plus comme au temps de Gilles de Rais. Lui si, apparemment, et tout son procès tournait autour de ce stupéfiant constat sans que l’on parvînt à vraiment l’admettre. Il avait tué la danseuse américaine Jean de Koven sans même la violer, comme ça, juste pour l’extraordinaire plaisir de l’inviter à visiter sa villa, La Voulzie, à la Celle-Saint-Cloud, après l’avoir draguée dans l’enceinte de l’Exposition des arts et des techniques où il s’était fait embaucher comme interprète. Ivresse vertigineuse d’une mort programmée et inévitable, après quelques drinks et une ballade heureuse, riante, délicate, dans l’apaisant décor d’une banlieue sans histoire. Elle n’avait pas un sou en poche, il le savait. Il savait surtout qu’après le coït du crime, il lui faudrait l’effarant courage de descendre le cadavre à la cave, d’y creuser une fosse et, hâtivement, de la laisser là, à peine froide.
Le procès mettait en cause des complices, des « assistants ». Weidmann avait connu, dans une prison allemande où il végéta six ans pour un kidnapping raté, deux Français crétins, Roger Million et Jean Blanc. Ils échafaudèrent ensemble, à leur sortie, une association de malfrats aux goûts modestes qui ne fonctionna jamais vraiment. Une autre idiote au nom prédestiné, Colette Tricot, maîtresse de Jean Blanc, se joint alors à la bande. Le plan consiste à faire fructifier à Paris, durant l’expo, ce qu’Eugen n’a pas réussi dans sa patrie : le kidnapping à la petite semaine. Malheureux petits Français qui n’ont pas compris, ne comprendront jamais que les pulsions de l’Allemand sont d’un autre ordre que celui d’un médiocre tire-laine. Ils s’en apercevraient qu’il serait déjà trop tard.
Quatre cadavres insolvables ont, depuis le meurtre initial de Jean de Koven, marqué la route chaotique du quatuor. Peut-être, à la fin de l’exposition, se seraient-ils lassés, dispersés, sans jamais avoir trouvé le magot espéré chez les pauvres diables et diablesses qu’ils tiraient comme des lapins. Peut-être n’aurait-on jamais rien su de cette minable histoire, comme de tant d’autres. Il avait fallu, comme toujours, que le hic vînt de leur côté, qu’un Fritz Frommer, escroc familier d’Eugen, fut lui aussi canardé pour avoir fait peser la menace d’une dénonciation. Ce Frommer avait un oncle et cet oncle était inquiet du silence prolongé de son neveu, un temps parisien et visiteur de notre exposition. Il n’était dès lors pas difficile d’isoler Eugen – Karrer pour le registre du service des traducteurs – et de lui faire cracher le morceau. Cela ne se fit pas sans grabuge : la couverture de Détective en fait foi. Mais Weidmann, pour sa part, blesse sérieusement deux policiers ; il n’est pas un pleutre. Commence alors la véritable affaire Weidmann et s’épaissit son mystère au fil des jours. Tandis que Jean Genet se recueille devant son icône, une caricaturale assemblée de magistrats versaillais se voit confrontée à un être dont personne, y compris son avocat, le célèbre Vincent de Moro-Giafferi, ne peut percevoir ni forcer le chiffre. C’est bien Gilles de Rais devant ses juges, ou plutôt Pierre-François Lacenaire, assassin pour quelques couverts d’argent, pour une pincée de billets de banque, pour rien. Ou, alors, pour le plaisir ? Ce n’est pas là, on s’en doute, matière à jugement. Du moins, la cour déconcertée sait-elle distinguer cette notion inconnue d’elle des minimes dégâts opérés par les comparses d’Eugen – elle va jusqu’à acquitter le pauvre couple fourvoyé de Jean Blanc et Colette Tricot – mais ce n’est pas en condamnant Weidmann à la guillotine qu’elle répond aux questions du public qui s’est rué au procès comme au meilleur spectacle de la saison.
Devant cette énigme humaine, seul le poète prisonnier peut avancer une raison, c’est-à-dire une déraison. Il laisse aux autres, les fameux autres, des arguties aussi saugrenues que la mauvaise influence des films de la Warner Bros ou le désir hitlérien – les parents d’Eugen Weidmann étaient inscrits au parti nazi – de démoraliser la population française... Œil pour œil, dent pour dent, la justice fait ce qu’elle peut, ce qu’elle doit et Eugen Weidmann va mourir sans fournir la moindre des réponses à des questions que, d’ailleurs, on s’est bien gardé de lui poser.
Au petit matin du 17 juin 1939, une foule impatiente stationne devant la prison de Versailles. Elle est là pour voir le monstre, pour, très au fond d’elle-même, percevoir à la fois pourquoi cet homme est un monstre et pourquoi elle est si désireuse de le voir encore, une dernière fois, vivant. Pour quel échange ? Pour quel pacte ? Elle attend longtemps, la foule, presque une heure après l’heure annoncée du supplice. Enfin, les portes s’ouvrent et, derrière la machine à faire mourir plus dignement du Docteur Guillotin, apparaît Eugen Weidmann qu’on conduit vers elle. Il a les épaules nues et, pour cette dernière représentation publique, il semble redevenu le héros que son procès avait un moment travesti en humble apache. Un grand silence accompagne les petits préparatifs nécessaires à la bonne conduite de l’opération, parfois troué d’un bref gémissement : une femme qui s’évanouit et disparaît sous les pieds de la masse attentive. Il y a aussi le cliquetis discret des appareils photographiques. Jamais le temps n’a été aussi favorable à l’établissement, seconde après seconde, d’une mise à mort sur un support aussi fidèle. Et, si l’on tend bien l’oreille, le ronronnement des caméras ne cesse pas. Enfin, l’homme est ficelé aux bois de justice (1). Le couperet glisse tandis qu’une houle fait onduler les masques des spectateurs. Et c’est alors que l’inimaginable a lieu, que le prisonnier Genet n’ose pas même concevoir dans ses fantasmes les plus débridés et qu’il semble pourtant, tel un démiurge, diriger dans l’isolement de sa cellule : la foule, bousculant le cordon de la garde mobile, s’approchant de l’échafaud, écartant les aides-bourreaux qui veulent s’interposer et puis ceux qui s’agenouillent dans la paille tapissant le pavé, tirant un mouchoir de leur poche et – à tâtons – recueillant quelques gouttes de sang du guillotiné. Pour quel secret autel ? Eugen Weidmann fut le dernier condamné à mort à être exécuté en public.
Les amateurs de sensations fortes avaient obtenu cela, qu’on supprimât le spectacle mais non l’ignominie de l’acte lui-même. Les ministres d’Édouard Daladier avaient quelque délicatesse ; l’humanisme viendrait beaucoup plus tard. Et le 24 juin 1939, le président du Conseil ordonna à la « Veuve » – sobriquet de la guillotine et admirable texte de Jules Jouy chanté par Damia – de ne « s’habiller de rouge » qu’en l’absence des regards du bon peuple et des fétichistes. Oui, en effet, ces tout derniers qui longtemps conservèrent le précieux souvenir du « fiancé de la Veuve » sur un petit carré de linge peut-être brodé furent une dernière fois à la fête. Dans ses Bonnes femmes de 1960, Claude Chabrol s’en souviendra qui fera de l’actrice italienne Ave Ninchi l’une de ces femmes assez hypnotisées par le tueur pour conserver dans son sac, vingt ans après, la trace désormais noirâtre du sang du « monstre de La Voulzie »
http://www.omniscience.fr/files/2009/10/23/itm0280_Le_sand_de_Weidmann.pdf (1) Bel-Eugen n'a pas été ficelé aux bois de justice _________________ "L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt (Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 ) | |
| | | lucerne Exécuteur cantonal
Nombre de messages : 124 Age : 70 Date d'inscription : 25/04/2010
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Dim 23 Juin 2013 - 8:48 | |
| A noter que selon André Obrecht, toutes ces histoire de mouchoirs trempés dans le sang du condamné n'étaient que des inventions journalistiques pour faire vendre leurs canards! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Eugène Weidmann - 1939 Dim 23 Juin 2013 - 11:34 | |
| - lucerne a écrit:
- A noter que selon André Obrecht, toutes ces histoire de mouchoirs trempés dans le sang du condamné n'étaient que des inventions journalistiques pour faire vendre leurs canards!
Bonjour à toute l'équipe ! En plus, il existe plusieurs films ( au moins trois ), des photos - tirées sans doute des films - pour faire définitivement litière de ce genre de sornettes... Bon dimanche ! P.S.: Il existait sur le forum un sujet intitulé ( je cite de mémoire ) : " Bêtises des journalistes et autres beaux parleurs"...Impossible de remettre la main dessus ! Au secours, Mâme Adelayde |
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