La vie des exécuteurs français envoyés en Italie a parfois connu des moments difficiles. Presque tous les bourreaux qui y étaient en fonction, sous l’Empire, appartenaient à des familles de l’Est de la France.
Henri Picler (né à Saint-Mihiel) exécuteur du département de l’Ombrone (ancien grand-duché de Toscane, département créé par Napoléon le 24 mai 1808) étant chargé d’une exécution à Sienne, le 23 juillet 1810, la « rata » et dut s’y reprendre à trois fois avant de décapiter le condamné. Le public « déjà mal disposé à voir une opération qui depuis très longtemps était en désuétude » manifesta son indignation et assaillit le bourreau et son aide. Ceux-ci durent être enfermés dans les prisons de la ville, par la force armée, afin d’échapper à la populace. En France, le Ministère de la justice déplora son manque d’expérience et de fermeté, « il est de mœurs très douces mais est peu propre à exercer en chef sa profession » et le révoqua. Henri Picler eut beau se justifier en disant que le condamné était en état d’ivresse et que la population était d’emblée hostile à un spectacle qui était nouveau pour elle, il fut remplacé le 20 septembre 1810 par Nicolas-Pierre Herman, aide du département de la Haute-Marne. Lequel fut à son tour remplacé, le 28 septembre 1811, par Jean-Pierre Picler, exécuteur de l’Ardèche. Quant à Henri Picler, rentré dans la Meuse après ses malheurs italiens, il fut à nouveau nommé dans ce pays, le 6 août 1811, cette fois à Pise, dans le département de la Méditerranée. Mais, quelques mois plus tard, il écrit au Ministère pour lui dire que « la chaleur du climat est très nuisible à sa santé et à celle de sa femme ». Il demande la place de l’exécuteur de Metz qui vient de décéder (chez les exécuteurs les informations circulaient vite).
Jean-François Guerchoux est nommé exécuteur à Florence, en Toscane (département de l’Arno) le 8 avril 1809. On trouve aussi Jean-Pierre Roch à Turin (son assistant et beau frère, Pierre Spirckel, y est mort en 1803); Jean-Baptiste Spirckel à Alexandrie (Piémont), Nicolas Cané à Savone (Montenote), Jean-François Cané à Chiavari (Appenins), etc.