Tombes de Buffet et Bontems - 1972

Mercattore, je pense que Piotr se posait la question : "Pourquoi avoir écrit son nom en russe ?"

Piotr, the law says that the guillotined can be buried within their own family tomb, but without any evident indications of their presence there. No more precisions. As the cyrillic alphabet isn't understandable for many people in France, Mrs. Mathon, Christian Ranucci's mother, found it was a flaw she could use without being punished. She could have used arabic or chinese characters, or hieroglyphs too. It seems she is the only one to have ever thought about it.

Sywan a écrit:

Mercattore, je pense que Piotr se posait la question : "Pourquoi avoir écrit son nom en russe ?"

Piotr, the law says that the guillotined can be buried within their own family tomb, but without any evident indications of their presence there. No more precisions. As the cyrillic alphabet isn't understandable for many people in France, Mrs. Mathon, Christian Ranucci's mother, found it was a flaw she could use without being punished. She could have used arabic or chinese characters, or hieroglyphs too. It seems she is the only one to have ever thought about it.

I see. Thank you Sywan.

Christian Ranucci
1954-1976
Eternal Memory

Mille excuses, en ce cas !

Sywan a écrit:

Mille excuses, en ce cas !

Ce n'était pas difficile à comprendre sa question mais pour la réponse, hummmm,
Ah, si je pouvais écrire l'anglais comme vous, Sywan. Quelle lacune dans la vie !

Au sujet de la fosse des exécutés d'Ivry, rien ne signale, pas même symboliquement, leur présence. La fosse elle-même est des plus discrètes, et n'est signalée par rien du tout. C'est tellement vrai que l'on croit que certains y sont alors que ce n'est pas le cas : l'exemple le plus connu est Gabriel Peri, qui bien que fusillé, ne reposa jamais à Ivry (cette croyance provient du fameux poème d'Aragon : C'est au cimetière d'Ivry / Qu'au fond de la fosse commune / Dans l'anonyme nuit sans lune / Repose Gabriel Péri ...). En réalité, on ne sait pas où ce dernier repose mais il n'est pas à Ivry. Si les familles n'ont rien prévu (comme cela semble le cas de Bontemps), il n'y a plus aucune trace de leur présence, hormi les registres.

Concernant Ranucci, je remarque qu'on a poussé le zèle de l'alphabet cyrillique jusqu'à la mention "souvenirs éternels" (qui aurait très bien pu être en caractères latins). Le fait est que la tombe est discrète, et que peu de gens savent qu'il est inhumé ici. Il existe aussi sur cette tombe une plaque -on la voit en petit sur mon site- qui donne un indice aux plus curieux : elle dit "A un ami qui m'était inconnu jusqu'à l'aube du 28 juillet 1976").

Merci, Philippe, pour ces précisions.
Ne croyez-vous pas que les restes des exécutés inhumés à Ivry aient été envoyés à Thiais et incinérés ?

[i]

Vous l'écrivez : « des croix avec les noms des condamnés ont été placées sur chaque tombe simulée. »

— Les corps n'étaient pas là... ou plutôt plus là, car comme il avait fallut faire un simulacre d'inhumation des corps (obligatoire) pour ensuite les reprendre à fin d'examens médicaux.

Un exemple peu banal d'un simulacre d'inhumation de célèbres guillotinés (Supplément du Petit Journal. 24-01-1909) :

A la veille de l'exécution des condamnés de la bande POLLET , les « Charitables», par l'organe de M. Dubuisson, leur prévôt, réclamèrent le privilège d'ensevelir les condamnés. Il fut fait droit à leur requête, Et on les vit accompagner au cimetière, dans leur costume d'apparat - habit noir, gants blancs et bicorne - les corps des suppliciés et procéder à un simulacre d'inhumation. 
Ainsi fut respectée la noble et antique tradition de belle solidarité humaine que représentent: les « Charitables » de Béthune.
La Confrérie des Charitables de Saint-Eloi (Béthune] fut fondée en 1188.

Merci Mercattore pour ces précisions

Bonjour Mercattore,

Est-ce que la tombe du bel Eugen est celle de gauche (marbre gris) ou celle de droite (terre) ?

Adelayde a écrit:

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://pdidion.free.fr/notules_2009/images/389_bontems.jpg&imgrefurl=http://pdidion.free.fr/notules_2009/notules_2009_fevrier.htm&usg=__TMtuWDV3QjXtT_HsyuCbpRp32pc=&h=305&w=407&sz=41&hl=fr&start=1&zoom=1&itbs=1&tbnid=dAS0lTsBv2lF-M:&tbnh=94&tbnw=125&prev=/images%3Fq%3Dtombe%2Bde%2Bbontems%26hl%3Dfr%26gbv%3D2%26tbs%3Disch:1

La photo de la tombe de Bontems et le commentaire qui l’accompagne se trouvent en fin de page.
« Pompidou fit un geste, mais plus tard. Il accepta que, contrairement à la tradition qui voulait que les condamnés à mort fussent ensevelis dans le carré des suppliciés du cimetière de Thiais, le corps de Bontems fût rendu à sa famille et à son village. Quand je suis revenu à Aydoilles pour refaire les photos ratées, mon père m'a montré sa tombe et la plaque "Décédé tragiquement". Le mot, l'adverbe. Que pouvait-il y avoir d'autre que tragiquement ? Subitement, ça faisait crise cardiaque. Brutalement, ça faisait accident de voiture. Décédé tout court, ça ôtait toute valeur de témoignage. Non, c'est tragiquement qu'il fallait. Je donnerais cher pour savoir qui l'a trouvé. La famille ? Le curé ? Le marbrier ? Le poids des mots. J'ai voulu en savoir plus sur Bontems, pas le Bontems condamné à vingt ans de réclusion pour vol qualifié et agression d'un chauffeur de taxi et qui tombe sous la coupe de Buffet à Clairvaux, non, le Bontems d'Aydoilles, le Bontems d'avant. »

" TRÈS BELLE " DÉCOUVERTE", Adelayde. Philippe Landru sera comblé d'avoir cette précieuse indication.
A ma connaissance, n'étaient inhumés à Thiais que les condamnés par les Conseils de guerre, tribunaux militaires, exécutés par fusillade.

Adelayde a écrit:

Bonjour Mercattore,

Est-ce que la tombe du bel Eugen est celle de gauche (marbre gris) ou celle de droite (terre) ?

Adelayde, la question ne devrait pas être posée.

Humm... on ne va pas se chipoter sur ces deux sépultures. C'est celle de droite.

David, Liotard et Berruyer sont condamnés à la peine de mort.

« Le 22 septembre 1909, très tôt le matin, une foule dense et bruyante se trouve route de Chabeuil, devant la prison de Valence, où une guillotine a été dressée la veille. Les trois complices sont exécutés sous les vivats de la foule et enterrés au cimetière de la ville, en dehors du mur de clôture.

Les corps ne seront pas réclamés par leurs familles comme l’atteste, entre autre, la déclaration de l’épouse de Berruyer : « Je soussignée, Bret Adrienne, épouse Berruyer, déclare que, n’ayant pas les moyens de supporter les frais d’inhumation de mon mari, après son exécution, j’abandonne le projet que j’avais formé d’entrer en possession de son corps. Adrienne Bret. Romans, 21 septembre 1909. »


Un lien intéressant

http://www.romanshistorique.fr/romans-sur-isere-la-maison-des-chauffeurs-de-la-drome-rue-pecherie

Lieu désolé, nu. Plutôt sinistre. Document inédit, il me semble.

Adelayde a écrit:

Les tombes de David, Liotard et Berruyer, chauffeurs de la Drôme

L'image n'apparait plus, Adelayde.

Bonsoir Mercattore,

Voici l'image des tombes des chauffeurs de la Drôme. Si toutefois elle disparaissait à nouveau, on peut la retrouver à partir de ce lien ( dernière photo à droite, en bas de page ). Je n'ai pas dû faire les bonnes manip's...

http://www.romanshistorique.fr/romans-sur-isere-la-maison-des-chauffeurs-de-la-drome-rue-pecherie

Je serai à Guilherand-Granges les 11 et 12 septembre. Je pense qu'il ne reste plus rien de ces trois tombes aujourd'hui mais j'irai quand même faire un tour au cimetière de Valence.

C'est diabolique, je ne comprends pas ! Un dernier essai...

Bonjour,

J'ai "capturé" la photo pour vous

Merciiii Hdesmorest !

Un exemple peu banal d'un simulacre d'inhumation de célèbres guillotinés.
.
Post rajouté il y a 48h, page 2, en complément d'un autre post.

Le Petit Journal, du 24-01-1909.

« A la veille de l'exécution des condamnés de la bande POLLET, les « Charitables», par l'organe de M. Dubuisson, leur prévôt, réclamèrent le privilège d'ensevelir les condamnés. Il fut fait droit à leur requête, Et on les vit accompagner au cimetière, dans leur costume d'apparat - habit noir, gants blancs et bicorne - les corps des suppliciés et procéder à un simulacre d'inhumation. 
Ainsi fut respectée la noble et antique tradition de belle solidarité humaine que représentent: les « Charitables » de Béthune.
La Confrérie des Charitables de Saint-Eloi (Béthune) fut fondée en 1188 ».