Aides, adjoints des bourreaux

Les inconnus de la guillotine : les aides du bourreau

AIDE-BOURREAU :
Les anciens bourreaux mis au chômage par les précédents décrets. Dès 1849, ce furent les bourreaux des Cours d’assises qui devinrent les adjoints des exécuteurs des Cours d’appel. A partir de 1871, seul subsistait le bourreau de France qui disposait de trois à cinq adjoints qui participaient tant à l’entretient, transport, le montage de la machine, prise en charge du condamnés de la prison jusqu’au lieu de l’exécution. Parmi eux un spécialiste surnommé le PHOTOGRAPHE sa la fonction particulièrement importante et souffrait d’un injuste oubli. Il était désigné dans l’argot de la pègre du surnom de photographe. Grâce à lui, les exécutions, souvent, ne dégénéraient pas au carnage. Il était chargé de vérifier que le condamné se tienne droit, la nuque bien offerte au couperet, et ne rentrait pas la tête dans les épaules. Il se tenait donc devant la guillotine et, si besoin était, tirait le condamné par les cheveux, ou les oreilles s’il était chauve, pour un ajustement de dernière seconde. Trouver le bon angle ou plutôt la bonne pose lui valut son surnom.
Voici ce que l’on pouvait lire sous la plume du journaliste J.BONNAFOUS qui rendait compte pour les lecteurs du journal « La Dépêche du midi » du Vendredi 3 juin 1927 A la rubrique :La Vie Régionale
Du TARN-ET-GARONNE L’exécution de Félix Blanquefort :
(Les aides qui accompagnaient A. Deibler étaient MM. Rogis, Desfournaux et Aubrie.)
« Quoi de plus lugubre que ce travail préparatoire du montage de la machine guillotin. L’arrivée du fourgon semblable à ceux des pompes funèbre, ces aide qui travaillent sans bruit, qui fouillent dans des boites étranges. Deux lanternes où brûlent des bougies fumeuses éclairent mal la des objets bizarres éparpillés sur le sol. Puis peu à peu ces pièces prennent une signification. Deux traverses encastrées en croix vont former la base de l’appareil. Méticuleusement on les cale et les décale. Leur position plane, horizontale est enfin attestée par force témoignages du niveau d’eau. Puis les montants se dressent, sont coiffés d’une traverse où est appendue une poulie. Le couperet est ensuite mis en place, on le fait glisser dans la rainure. La bascule posée, le premier aide en expérimente le bon fonctionnement, le baquet ou tombera la tête, à forme de baignoire d’enfant, est entouré d’un sorte de paravent en bois qui arrêtera le giclement du sang. Le panier pour le corps gît ouvert après de la bascule ».
« Les aides, Viennent de terminer leur labeur consciencieux, en ouvriers experts connaissant tous les détails de leur outil, quittent leur bourgeron, et le fourgon prend la route de la prison pour y chercher le condamné ».

Existe-t-il des documents des témoignages qui parlent de leur obscure fonction ?

Konvoi, je suppose que tu as lu le bouquin de Fernand Meyssonnier "Paroles de Bourreau".

Si tu l'as pas fait je te le conseille vivement, il raconte en détails la fonction de "Photographe" qu'il a tenu.
Et c'est la fonction la plus dangereuse, car lorsque le condamné est basculé il faut vite allé "chercher" la tête entre les 2 montants, pour éviter qu'il ne la rentre dans les épaules (du moins c'est comme cela qu'il pratiquait).

Bonjour, je reviens sur les derniers exécuteurs en vie.

Nous savons que sont encore en vie Chevalier (métropole) et Meyssonnier (Algérie).

Qu'en est-il des aides? Y en a t-il encore en vie?

Si mes souvenirs sont bons, le plus jeune devrait vraisemblablement être le fils de Chevalier qui a assisté aux deux dernières exécutions (en vue de succéder à son père) et qui devait être employé de banque lorsqu'il assista son père.

Peut être Sywan en sait-il un peu plus, lui qui cotoie parfois F. Meyssonnier...

ROBERT13 a écrit:

Konvoi, je suppose que tu as lu le bouquin de Fernand Meyssonnier "Paroles de Bourreau".

Si tu l'as pas fait je te le conseille vivement, il raconte en détails la fonction de "Photographe" qu'il a tenu.
Et c'est la fonction la plus dangereuse, car lorsque le condamné est basculé il faut vite allé "chercher" la tête entre les 2 montants, pour éviter qu'il ne la rentre dans les épaules (du moins c'est comme cela qu'il pratiquait).

Je suis bien d'accord avec vous. Ce livre comporte une foison de détails au sujet des exécutions vécues par Meyssonnier et la fonction de photographe est en effet décrite dans les moindres détails. Sur le sujet qui nous intéresse, je dirais que c'est un des excellents livres.

Gaston Bernoux aide de André Obrecht qui démissionera en 1958 ( en même temps que Georges Ribour) par crainte de représailles lors des exécutions de membres du FLN.

Photo réalisée par Jean Ker


https://servimg.com/view/13107242/2

Bonjour à toutes et à tous

Je crois me souvenir que Georges Martin ,aide de Deibler, a témoigné de ses expériences dans trois numéros de Détective en 1948 . Quelq'un aurait- il lu ses textes, les aurait en sa possession et pourrait les poster sur ce forum ?

Merci d'avance

Je les ai, mais ce ne sont pas trois numéros, mais une dizaine...

Il faudrait prendre le temps de recopier le texte, et pour l'heure, cela m'est difficile.

Patience.

Je serai patient ...Bon anniversaire !

Bonsoir Sylvain et Merci

Je vais donc devoir chiner pour le trouver !

Piotr,
A propos de Marcel Deschamps, adjoint dont a très peu parlé, j’ai commencé à m’intéresser à lui suite à une demande de Jacques Delarue qui était lui aussi très intrigué par le personnage. J’ai retrouvé le petit dossier que j’avais constitué à l’époque et décidé de poursuivre les investigations. Notamment tenter d’entrer en contact avec ses descendants qui posséderaient ses archives. Donc, pour l’instant je suis en train de vérifier plusieurs pistes, approfondir et compléter mes sources avant de faire paraître quelque chose de cohérent à son sujet.
Né en 1869, Marcel Deschamps a été sous-officier, architecte, professeur diplômé de l’association Philotechnique au lycée Charlemagne. Grand ami d’Anatole Deibler, celui l’a engagé en 1899 comme auxiliaire puis proposé à plusieurs reprises, en 1906 et 1908, au poste d’adjoint de seconde classe (Il sera officiellement nommé en janvier 1909). De son côté, Deschamps lui a apporté ses talents d’architecte, notamment en établissant les plans de son immeuble (54 rue de la convention) ou en faisant construire une guillotine pour le ministère de la justice de Suède, au printemps 1903.

>> j'avais mis cette même photo sur le post que voici, mais l'hébergeur l'a fait disparaître. La source du document mentionnait Louis Rogis et Henri Desfourneaux comme accompagnateurs de A. Deibler. Il me semble que le document provenait du livre de F. Foucart, mais je n'en suis pas sûr à 1OO%.<<

La photo se trouve dans les le livre de Foucart ainsi que dans le Carnet Noir du bourreau de Ker.

La photo du marriage de J-H Desfourneaux se trouve aussi dans les memes livres et doit etre prise a peu pres dans la meme periode. Bien que Foucart indique qu'il s'agit de Desfourneaux (J-H ou L?) et Rogis, j'en doute car l'homme a gauche est presque certainement le meme que celui en haut a droite dans la photo du marriage et l'autre homme ne ressemble ni a Louis Rogis ni a J-H Desfourneaux.

Le vieil homme au premier rang a gauche, que je pensais pouvait etre Deville, est en fait le pere de J-H Desfourneaux.

Les erreurs d'identification abondent dans les livres sur la guillotine. La photo du marriage se trouve egalement dans "Les derniers bourreaux de Ker", mais il s'agit d'apres lui des noces de "Clovis Rogis" frere de Louis Rogis, marriant la soeur de madame Deibler... Madame Deibler etant la elle-meme la soeur de Louis Rogis, Jean Ker vient etablir l'inceste au sein des familles d'executeurs! Et en plus Clovis etait le premier aide d'Anatole Deibler de 1900 a 1930 ??. Beau travail de journalisme, Monsieur Ker!

La photo du mariage de Jules-Henri Desfourneaux est très intéressante (le mariage a été célébré le 17 avril 1909 à la mairie du XVIIe arr.). Il y aura bientôt cent ans.
Par prudence, je préfère attendre certaines vérifications avant d’identifier certains participants.
Je ne crois pas que Deville était présent. Au premier rang, je verrai plutôt (de gauche à droite) :
Peut-être Nicolas-Ernest Desfourneaux (56 ans) père du marié ?
Jules-Henri Desfourneaux , son fils, le marié.
Louis Rogis (44 ans), père de la mariée
Anatole Deibler (marié à Rosalie Rogis) oncle de la mariée.
Parmi les autres, il y a sans doute également Hippolyte-Camille Desfourneaux (38 ans) frère du marié.
Le personnage tout en haut, à droite, est sans doute un autre adjoint de Deibler. Mais lequel ?

P.S. : Qui a remarqué le pansement au majeur de la main gauche de Louis Rogis dit le gros Louis. Accident du travail ? Deux mois avant ce mariage ces messieurs ont procédé à une double exécution à Albi.

Merci, la carrière étrange et stupéfiante

Cette source est-elle exacte ?
Eugène-Clovis ROGIS, aide-bourreau en 1900-1911. Jourdan, il faudrait mettre sur ce topic votre photo très intéressante du mariage, SVP.

mercattore,
Je n'ai pas compris ta question à propos d'Eugène-Clovis ROGIS ?

La photo du mariage de Desfourneaux a été mise en ligne par Boisdejustice.

Oui, il pourrait la remettre sur ce topic. C'est une bonne base de recherches.

Cette photo est prise du second livre de Ker mais elle figure aussi dans son premier livre mais avec des annotations completement fausses. J-H Desfourneaux y est identifie comme Clovis Rogis... etc.
Je ne crois pas qu'un Clovis Rogis ait ete l'aide de Deibler apres 1900.

Jourdan coupe tête a écrit:

mercattore,
Je n'ai pas compris ta question à propos d'Eugène-Clovis ROGIS ?

Les dates indiquées sont-elles exactes ?

Dans mes recherches dans les archives du Ministère de la Justice, je n'ai trouvé aucune trace d'Eugène-Clovis ROGIS, aide-bourreau vers 1900-1911. Ce qui n'écarte pas la possibilité qu'il aurait pu être employé ponctuellement comme "auxiliaire", ce qui arrivait parfois.

Que pensez-vous de cette liste ? La source spécifie bien qu'elle peut comporter des erreurs, omissions etc. (fautes sur les noms aussi, il me semble) :

* Charles-Henri-Constant DESMOREST aide-bourreau en 1805-1813
* Charles-Nicolas-Lubin JOUENNE aide-bourreau en 1807-1809
* Pierre-Nicolas JOUENNE aide-bourreau en 1811-1812
* Henri-Clément SANSON aide-bourreau en 1811-1840
* Joseph-Nicolas FAUCONNIER aide-bourreau en 1819-1823
* Jean DUPONT aide-bourreau en 1828-1854
* Henri-Charles DESMOREST aide-bourreau en 1830-1840
* Jacques-Henri GANIER aide-bourreau en 1840
* Nicolas CHTARQUE aide-bourreau en 1841
* Jean-Pierre GUERCHOUX aide-bourreau en 1842
* Louis-Marie-Dauphin BENOIST aide-bourreau en 1842-1844
* Jean-Pierre PIOT aide-bourreau en 1843-1847
* Jean-Jacques VOLLMAR aide-bourreau en 1844-1849
* Eugène FÉREY aide-bourreau en 1847
* Jean-François HEIDENREICH aide-bourreau en 1848-1849
* Nicolas-Placide DOUBLEAU aide-bourreau en 1853
* Pierre-Alexandre-Roland LEROY aide-bourreau en 1853
* Louis-Julien-Fortuné LEROY aide-bourreau en 1853-1862
* Léon RICHIM aide-bourreau en 1860-1866
* Aimé-Eugène ETIENNE aide-bourreau en 1862-1890
* Jean-Emile GROSHOLTZ aide-bourreau en 1866-1871
* Louis-Antoine-Stanislas DEIBLER aide-bourreau en 1871-1879
* Edouard-Matthieu DESFOURNEAUX aide-bourreau en 1871-1900
* Alphonse-Léon BERGER aide-bourreau en 1872-1906
* Adolphe-Désiré DEVILLE aide-bourreau en 1879-1900
* Anatole-Joseph-François DEIBLER aide-bourreau en 1882-1885
* Anatole-Joseph-François DEIBLER aide-bourreau en 1890-1898
* Eugène-Clovis ROGIS aide-bourreau en 1900-1911
* Louis ROGIS aide-bourreau en 1905-1930
* Jules-Henri DESFOURNEAUX aide-bourreau en 1909-1939
* Gaston BERNOUX aide-bourreau en 1912-1958
* Ernest DESCHAMPS aide-bourreau en 1912-1921
* Léopold-Charles-Emile DESFOURNEAUX aide-bourreau en 1912-1926
* André-Albert OBRECHT aide-bourreau en 1922-1951
* René-Henri DESFOURNEAUX aide-bourreau en 1925-1934
* Robert MARTIN aide-bourreau en 1930-1945
* Henri SABIN aide-bourreau en 1930-1951
* Julien GUYOT aide-bourreau en 1934-1958
* Georges MARTIN aide-bourreau en 1939-1951
* Georges-Emile OBRECHT aide-bourreau vers 1940
* Gustave GALLAND aide-bourreau en 1944
* Georges PERRUCHOT aide-bourreau en 1951-1976
* Georges RIBOUR aide-bourreau en 1957-1958
* Marcel CHEVALIER aide-bourreau en 1958-1976
* Raymond NAVARRE aide-bourreau en 1959-1960
* René CHENY aide-bourreau en 1960-1981
* Roger DESHAES aide-bourreau en 1960-

SOURCE INTÉGRALE :
http://eghl.fr/Bourreaux.html

Je connais cette liste et surtout l’excellent site sur Yahoo où elle a été publiée. Très bonne initiative de Nicolas Ghersi a qui j’ai promis d’ouvrir mes dossiers et qui m’excusera – s’il nous lit – de mon manque d’assiduité. Il est vrai que nous sommes très occupés les uns et les autres.
Bien sûr, ce tableau comporte un certain nombre d’erreurs. Il est le résultat de multiples compilations, parfois de seconde ou de troisième main. Mais il a le mérite d’exister et de pouvoir servir de base à différentes recherches. J’ai beaucoup de ces aides dans mes archives, parfois avec des variantes dans les prénoms ou des dates erronées. C’est un long, très long travail que de tout vérifier, en utilisant prioritairement des sources issues d’archives publiques.
Au hasard, je note l’oubli d’Henri-Emile Spirckel (descendant d’une grande famille d’exécuteurs de l’Est de la France) l’un des cinq adjoints de Deibler père, en 1897. Des erreurs sur Marcel Deschamps – prénommé Ernest – adjoint de 1909 à 1921; Louis Rogis, adjoint seulement à partir de 1909; Robert Martin, aide depuis 1929, mais là on risque de se perdre dans les détails.

Comme j’ai aussi dépouillé les dossiers des candidats « libres et spontanés », je me demandais s’il ne serait pas instructif d’en publier un florilège. Tous ces anciens militaires, policiers, gardiens de la Roquette, ou garçon boucher, coiffeur, charpentier, qui régulièrement proposaient leurs services au ministère de la justice. Certains originaires de Hollande ou de Belgique. Mais il y a peut-être quelques uns de leurs descendants qui fréquentent ce forum….

Merci pour ces précisions, Jourdan.

JOurdan, svp, n'en mettez pas trop. Je sais que ce forum a pour but le partage des connaissances et des recherches, mais les études sur le sujet sont mon gagne-pain, et toutes ces informations (adjoints de Deibler, candidatures) font partie intégrante de mon livre sur Desfourneaux.

Je sais que je fais patienter, mais pour l'heure, c'est encore un ouvrage non publié. Mais il est riche de détails, et je tiens à ce qu'il reste suffisamment de précisions inédites le concernant.

Jourdan coupe tête a écrit:

Sywan,

Vous me voyez dans l'embarras car mon but, en postant sur ce forum, était précisément de vous aider en vous apportant de nombreuses informations inédites sur les exécuteurs. Je n'ignore pas que vous préparez un ouvrage sur ce cher Desfourneaux et c'est pourquoi j'ai volontairement limité mes révélations à son sujet. La situation est paradoxale et mérite qu'on réunisse le conseil des anciens.

A partir de quel âge peut-on postuler ?

pierrepoint a écrit:

[A partir de quel âge peut-on postuler ?

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