Savez vous à quelle année remonte la première photographie, en France, d’une exécution capitale avec une guillotine ?
J’ai réservé la réponse – en exclusivité mondiale – aux lecteurs de ce forum. Cette photo, ou plutôt ce daguerréotype, a été réalisé très précisément le samedi 26 avril 1845, sur la place publique de Nevers, aux environs de midi.
Ce jour là on exécutait Jean Gondrand, condamné à mort par la cours d’assises de la Nièvre pour le meurtre de sa maîtresse Catherine Quierry. L’histoire ne dit pas si l’exécuteur avait été informé qu’il ne serait pas seul à opérer ce jour là. Ni si on lui avait demandé, ainsi qu’à son client, de prendre la pose. Ce qui est certain c’est qu’il avait procédé à une toilette minutieuse du condamné ; lui rasant entièrement la barbe et coupant uniquement sur la nuque son imposante et épaisse chevelure qui retombait en longues mèches de part et d’autre de son visage. Attention supplémentaire, avant de quitter la prison le bourreau lui avait attaché sur les épaules le paletot bleu dont il était vêtu le jour de son jugement.
Sur l’échafaud, Gondrand s’approche lui-même de la bascule, regarde et salue le public en tournant la tête dans toutes les directions. L’instant d’après justice est faite.
Le correspondant de L’Audience, qui assistait à l’exécution, note ce détail historique : « Jusqu’à ce jour, on ne s’était servi du daguéréotype (sic) que pour retracer les portraits et les monumens (sic) ; cette fois on l’a employé à saisir le jeu terrible de la guillotine. Un artiste, au moyen de cet instrument, a pu saisir le moment où le patient, lié sur la planche fatale, et la tête sous le couteau, allait passer à l’éternité. »