Louis Deibler

J'ai bien compté 151 exécutions au palmarès. Comme Delarue ne détaille pas, comment vérifier ?

Oh, vous savez, Louis Deibler doit être fier de son palmarès, et n'apprécierait certainement pas qu'on lui ôte 3 de ses performances !

J'ai trouvé aussi les différences suivantes entre le Palmarès et J. Delarue, pour Louis Deibler :

Année 1880 : DELARUE = 2 Exécutions.

LE PALMARÈS : 3 exécutions.


Année 1881 : DELARUE = 1

LE PALMARÈS : 0

D'après le Palmarès, Pierre LANTZ a été exécuté le 31 mars 1882 (Versailles). Sa condamnation, toujours selon le Palmarès, avait été prononcé le 1O-09-1881.

Donc, il se serait écoulé presque 7 mois entre le verdict et l'exécution, ce qui parait un délai anormal ?

D'accord Dédé.

Si J.Delarue a raison pour une exécution en 1881, qui cela pouvait-il être ?

Faut-il faire appel à Sherlock Holmes, Maigret, ou Poirot pour résoudre ce problème ?

Bien sûr que Jacques Delarue se trompe. Un exemple qui a fait couler pas mal d'encre : les 9 exécutions à la Santé pendant l'Occupation. Il écrit que les 9 condamnés ont été guillotinés, il le dit dans le film qu'il commente, et pourtant, il se trompe. Alors ....

Oui, il s'est trompé, plusieurs fois même, mais qui ne se trompe pas ?
Vous, Marini ?

Si J. Delarue a commis quelques erreurs, il faut porter à son crédit de patient chercheur des information inédites (voir son livre).

C'est quand même lui qui a dévoilé l'existence
de Charles-André FEREY, exécuteur entre Henri-Clément Sanson et Jean-François Heidenreich, à la barrière Saint-Jaques, que personne n'avait mentionné dans l'histoire de la guillotine.

En relisant « L'ÉTAT DES CONDAMNÉS À MORT ASSISTÉS OU VISITÉS DEPUIS LE 1ER JANVIER » de l'abbé FAURE, aumônier de la Grande-Roquette pendant cette période, j'ai relevé de légères différences avec le Palmarès.

* L'abbé Faure indique les dates d'exécution avec les jours, ce qui me laisse à penser que ses indications sont probablement exactes, assistant les condamnés jusquà la guillotine il est peu probable que ses dates soient éronnées mais, bien entendu, on n'est jamais sûr à cent pour cent.
_______________________________________________________________


Exécution de florent KOENING :

* PALMARÈS = 9-06-1886.
* Abbé FAURE = JEUDI 08-06-1886.


* Exécution de Bernard SCHMACHER :

* PALMARÈS = 11-09-1888.
* Abbé FAURE = LUNDI 10-09-1888.
________________________________________________________

° Après vérification sur le calendrier perpétuel, les jours de semaine indiqués par l'abbé s'avèrent exacts.
________________________________________________________

° Exécution Du 28-12-1888 :

PALMARÈS = Prado Luiska y Castillon.
Abbé FAURE = Louis Frédéric Stanislas Linska de Castillon, dit "Prado".

D'accord Dédé.

En ce qui concerne Pierre LANTZ, l'abbé Moreau, ancien aumônier de la Grande-Roquette, indique dans son livre « Le Monde des prisons » qu'en 1881 il y a eu devant cette prison une exécution, celle de Pierre LANTZ.

Il fait donc une erreur puisque Dédé mentionne pour ce condamné une cassure du 1er jugement et que le 2ème jugement a été rendu en 1882.

Indibutablement, J. Delarue a repris cette erreur en indiquant une exécution pour 1881.

Bonsoir, Mercattore !
Bien sûr que tout le monde peut se tromper...Vous venez d'écrire "cassure" au lieu de "cassation" ...Un grand garçon comme vous !!!
Plus sérieusement, Pierre Lantz a bien été guillotiné à Versailles ( A l'époque, cela se passait au Pont-Colbert )et il inaugura le carré réservé du cimetière des Gonards ( Ouvert en 1879 ), où il fut rejoint par 19 "confrères", le dernier étant Weidmann en 1939.Je crois me souvenir que ce fut le "dépucelage" du Grand Anatole, que son père Louis envoya ensuite en apprentissage à Alger
Bonne soirée.

Bonsoir, Pierrepoint,

Allons, allons, cher Pierrepoint, vous savez bien que l'on dit qu'un jugement a été « cassé », donc même si le mot cassure est impropre à employer pour notre sujet, il est tout de même de la famille et en parlant d'erreur, je ne classerais pas celle-ci dans la même catégorie que celles du sujet évoqué.

Bonsoir, cher Mercattore !
Certes, vous avez raison, et je n'ai pas tort...
Il en va des erreurs comme des infiniment petits en mathématiques : Entre les infiniment petits du 1° ordre et ceux du 2° ordre, il existe un vide
pascalien...
Cela dit, ne sodomisons pas les diptères, ce qui équivaut à peu près à fabriquer des allumettes à coup de hache en partant de bûches, come nous l'avons lu sur ce forum sous la signature d'un de nos membres les plus respectés
Bonne soirée.

Entretien de Louis DEIBLER avec un journaliste de « La PRESSE », en 1889 :


- On prétend que vous comptez prendre bientôt votre retraite ?

- Je connais ce bruit. Mon premier aide se plait à l'accréditer. Il compte ainsi me troubler car il serait ravi de me faire rater une exécution. Une révocation serait au bout du scandale et il pourrait prendre ma place sans avoir à attendre ma retraite ou ma mort.*

- Pouvez-vous avoir la certitude de ne jamais rater une exécution ?

- Lorsque j'ai tout préparé , la rapidité de mon exécution dépendra non plus de moi mais de mon patient.

- Comment considérez-vous votre métier ?

- Je suis un ouvrier de la justice, un simple mécanicien. Je ne touche pas au condamné lorsqu'il est sous le couteau. Les journalistes prétendent que je me couvre de sang. C'est un mensonge odieux. Venez à coté de moi à une exécution quelconque et vous verrez qu'aucune goutte de sang ne rejaillit sur moi.

- Connaissez-vous Michel Eyraud ? **

- Sachez une chose. Je ne fais connaissance de mes condamnés que lorsqu'on me les livre.

- Etes-vous pour la peine de mort ?

- Le matin, de bonne heure, je vois par ma fenêtre au poste de police voisin le défilé des vagabonds, des souteneurs et des escarpes que des gardiens de la paix ont ramassé pendant la nuit et qui s'engouffrent dans le couloir du poste. Je les regarde et je dis à ma femme : « Voilà de l'ouvrage pour plus tard . »

__________________________________________________________________________________________________________________________


* Louis Deibler fera sa dernière exécution le 31-12-1898 ( L'éventreur Josept Vacher, à Bourg-en-Bresse, Ain).

** Michel Eyraud = Assassin de l'huissier Gouffé. Il sera exécuté par Louis Deibler, devant la Grande-Roquette, le 03-02-1891.

http://query.nytimes.com/gst/abstract.html?res=9803E5DE113BE631A2575AC0A96F9C946597D6CF

Très intéressant article sur la carrière de Louis et surtout ses propres mots dans une interview (peut-être enjolivée par le journaliste...).

Le conseil de Louis à ses successeurs : paraitre comme tout le monde, et changer régulièrement d'habits.

Bonjour,
Est-ce quelqu'un aurait une photographie de Louis Deibler ?
Merci

Question saugrenue : si l'un de nous en connaissait une seule, nous serions en vénération devant lui !

Malheureusement, si la photographie existait bien à l'époque, il n'existe aucun cliché de Jean-François Heidenreich, Nicolas Roch ou Louis Deibler. Je reste persuadé qu'Henri Roch, bourreau d'Alger, avait au moins un portrait de son père, mais à sa mort, sa famille a jeté tous ses dossiers, ses documents (et même, paraît-il le couperet qui aurait guillotiné Louis XVI), alors...

On ne peut que le déplorer !

Sinon, il existe une gravure assez fréquente :



Mais c'est tout ce qu'on peut trouver.

Je prefere cette caricature a la gravure: elle semble donner une idee un peu plus reelle, bien que fortement accentuee, de l'apparence de Mr. Deibler.

Moi pour ma part, je n'ai trouvé que cette couverture du petit journal de l'époque:

http://pagesperso-orange.fr/remi.cuisinier/vacher.htm

Vraiment dommage que l'on n'ai pas de photographie de celui qui a executé le plus grand tueur en serie Français.

Une gravure similaire à celle de Sylvain



L.-S. Deibler, fils du "grand exécuteur de Bretagne" . . . (légende de la photo)


Une de ses exécutions eu lieu le 29 Décembre 1894



Le 29 Décembre 1894, Louis Deibler alla monter sa machine à Chalons-sur Saône (légende de la photo)

hello,

concernant le couperet de la guillotine de Louis XVI, celui ci n'a pas été jeté, mais la veuve de Roch l'a vendu au Directeur des Halles de Bruxelles, DUBOIS, avec la note de GERBOD (qui l'avait fabriqué), deux lettres des enfants de Roch,une lettre de Caussidiere (Préfet de Police en 1848) et un certificat d'authenticité de Roch.

Il fut revendu de nombreuses fois: à A.de P. en 1909, en 1936 pour 3.500 frs, mais avec une partie manquante,
A l'hotel Drouot, en Octobre 1967, MeTHEINS l'adjugeait 3.500 frs à un amateur.
Entretemps, un faux couperet avait été exposé à Londres au Musée Tussaud (voir l'Illustration du 18 Décembre1909 et l'intermédiaire des chercheurs et des curieux de 1893 p.546.
C'est un nouveau couperet qui a servi a décapiter Marie Antoinette et Elizabeth , soeur du Roi, et qui a avec les bois été envoyé a Auch où ild restèrent jusqu'en 1866, et Napoléon III les auraient envoyés le plus loin possible pour éviter une exhibition au Musée Carnavalet qui venait de se créer (on parle de la calédonie...)

Sywan a écrit:

Question saugrenue : si l'un de nous en connaissait une seule, nous serions en vénération devant lui !

Malheureusement, si la photographie existait bien à l'époque, il n'existe aucun cliché de Jean-François Heidenreich, Nicolas Roch ou Louis Deibler. Je reste persuadé qu'Henri Roch, bourreau d'Alger, avait au moins un portrait de son père, mais à sa mort, sa famille a jeté tous ses dossiers, ses documents (et même, paraît-il le couperet qui aurait guillotiné Louis XVI), alors...

On ne peut que le déplorer !

Sinon, il existe une gravure assez fréquente :



Mais c'est tout ce qu'on peut trouver.

.

La photo en question ne représenterait pas un fourgon à tout hasard???