Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Mar 11 Oct 2011 - 12:44
Son visage est impressionnant, reconnaissable mais pourrait être celui d'un brave type.
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Dim 11 Déc 2011 - 17:18
Le tueur de bonnes
Ce 26 mai 1861, pour le sieur Joly, va s'achever de manière imprévue. La nuit est déjà fort avancée lorsqu'il entend des coups répétés frappés à la porte de la maison qu'il occupe, dans le petit village de Balan. Des cris de femme terrorisée ! Il se précipite, ouvre, et se trouve nez à nez avec une figure qui semble avoir vu le diable. Le visage est meurtri, les vêtements sont dans le plus grand désordre et, à bout de souffle, cette jeune femme tremble de la tête au pied, agitée par une terrible frayeur. Ce n'est qu'un peu plus tard que Marie Pichon, rassurée, finit par raconter, devant les gendarmes de Montluel, ce qui lui est arrivé.
Elle travaille à Lyon, comme domestique, modestement rétribuée. Ce 26 mai, elle est en course, près du pont de la Guillotière. Elle est alors abordée par un inconnu, genre paysan, assez petit de taille, coiffé d'un drôle de chapeau et qui porte à la lèvre supérieure une tumeur assez apparente. Cet homme lui dit qu'il est jardinier, qu'il est envoyé par ses maîtres, châtelains près de Montluel, pour recruter une servante. Il cherche un bureau de placement et à tout hasard il dit à la jeune fille : « Ça pourrait bien faire votre bonheur : 250 francs de gages sans compter les étrennes ! »
Marie Pichon est jeune et crédule. Attirée aussi par ce gain mirifique. À l'inconnu qui lui propose de la présenter de suite à ses patrons, elle donne son accord, le soir même, elle prend avec lui le train de Genève, descend avec ses bagages à Montluel et suit son guide qui emprunte des chemins de traverse, qui n'en finissent pas.
La nuit tombe vite. Les deux silhouettes fantomatiques se fondent avec le décor sinistre dans cette campagne sans âme qui vive. Marie commence à s'inquiéter. Puis l'homme s'arrête, pose la malle qu'elle avait emportée. Elle ne voit même pas son regard mais Marie, réalise, son corps tremble et elle hurle: « Vous m'avez trompée, je ne vais pas plus loin ! » L'homme fait alors un geste brusque, elle voit une corde se profiler, elle se débat. Son agresseur, heureusement, n'est pas très fort et Marie parvient à échapper à son étreinte, à s'enfuir en courant, à l'aveuglette, tombant à plusieurs reprises. Elle ne se retourne pas, franchit deux ou trois talus, passe une voie ferrée et aperçoit au loin la lumière d'une maison : Celle de monsieur Joly. Marie est sauvée.
Les propos qu'elle tient, intéressent vivement les policiers lyonnais. Son récit, le signalement de son agresseur, la manière d'agir de celui-ci les ramènent à une série d'agressions, ou de disparitions, qui toutes visaient, depuis plusieurs années, des domestiques. De jeunes bonnes lyonnaises pour la plupart. Mais le signalement précis oriente leurs recherches. Du coté de Balan, sur la commune de Dagneux, des langues se délient. Il y a bien, au hameau du Mollard, une petite masure qui abrite un couple étrange : l'humeur sombre et dissimulée de la femme, les courses nocturnes et inexpliquées du mari, réputé farouche et parfois brutal, alimentent les conversations .Les bonnes gens, croisant quelquefois leur voisin murmuraient : "cet homme a un cimetière quelque part !" Méchante rumeur ? Les gendarmes se devaient de vérifier car Martin Dumollard répondait au moins de façon frappante au portrait de l'agresseur de Marie Pichon.
Si les dénégations du couple sont indéniables, les découvertes des gendarmes ne le sont pas moins : un fatras d'objets et surtout des échantillons les plus divers en lingerie féminine dont certains portent des traces de sang ! Nul doute, on tient le coupable, d'autant que Marie Pichon reconnaît non seulement le paysan mais retrouve aussi une partie des effets qui lui ont été dérobés. Et petit à petit, avec autant d'indices, se reconstitue la trame d'odieux forfaits. Le premier rejoint probablement cette découverte faite par des chasseurs le 28 février... 1855, dans un bois, près de Tramoyes. Celui d'une jeune domestique, Marie Baday, employée dans le quartier de Lyon-Guillotiere. La liste s'allonge avec le cadavre d'une femme non identifiée déterrée au bois de Montmain. Puis, Marie Eulalie Bussod, assassinée en février 1860. Toujours selon le même scénario. Plus nombreuses, heureusement, sont celles qui ont échappé à ce monstre et peuvent ainsi le reconnaître. Qui est-il, au juste ? Un fils d'émigré hongrois qui a francisé son nom en « Dumollard ». Le père de Martin aurait voulu retrouver, en 1815, son pays mais serait mort tragiquement sur le chemin du retour. Martin, lui , inculte, au physique ingrat, est resté dans l'Ain, a uni sa pauvre existence à celle d'une femme de rien, comme lui. Mais dans sa tête a germé l'immonde : souvent il annonçait en rentrant, la nuit, chez lui, à sa femme, complice silencieuse, qu'il venait de voler, de tuer, de violer aussi.
Il remettait l'argent, les vêtements des bonnes, puis s'en allait enterrer ses victimes. Combien en comptait-il ? On ne le saura jamais vraiment. Condamné à la guillotine qui lui tranchera la tête, le 9 mars 1862, place Bourgeat (actuelle place Carnot) à Montluel, Dumollard ne répondra pas à ses confesseurs qui l'exhortaient à parler. L'Abbé Antoine Carrel, curé de Montluel avait encouragé celui-ci d'accepter la mort en expiation de ses crimes. Il lui avait cité quelques pensées cueillies dans la bible « Courage ! Vous allez dîner avec les anges au banquet éternel ». Dumollard lui avait répondu « Passez donc devant, Monsieur le curé, vous ferez mettre le couvert ! »
Dumollard fut enterré hors de l'ancien cimetière de Montluel et n'eut pas droit à la sépulture chrétienne.
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: L'exécution de martin Dumollard Lun 12 Déc 2011 - 12:37
Exécution publique à Montluel
Entre 1852 et 1861, une série d'enlèvements, de viols et de crimes fut perpétrée sur la région par un assassin qui portait le nom de Dumollard. Les agents de la force publique finirent néanmoins par procéder à l'interpellation de ce sinistre individu, qui était domicilié à Dagneux.
Jugé devant la cour d'assise de Bourg en Bresse et accusé de plus de 10 viols, 6 meurtres et 9 tentatives de meurtre, il fut condamné à mort en 1862.
À cette époque, les exécutions par guillotine se déroulaient sur la place publique. C'est à Montluel que fut décapité M. Dumollard devant plusieurs milliers de personnes. Lorsque le cortège qui transportait le condamné arriva enfin à Montluel, une foule énorme se pressait sur la Place Carnot. Il y aurait en entre huit à dix mille personnes, de la ville et des environs. Certains étaient venus de Trévoux par exemple. Des curieux au nombre d'une vingtaine s'étaient installaient dans les immeubles entourant la place, parfois depuis huit ou dix jours. Les fenêtres étaient bondées, et les places se louèrent jusqu'à soixante francs. À sa descente de voiture, Dumollard fut surpris par cette foule. Ses crimes étaient trop connus et n'avaient pas laissé les habitants de la région dans l'ignorance. Ils étaient aussi d'une telle férocité, que personne n'était resté insensible. Il ne put s'empêcher de s'écrier : « Que peut-on voir ? Ce sera bientôt fini ». Les autorités n'avaient pas lésiné sur le service d'ordre, puisqu'il y avait, entourant l'échafaud et contenant la foule : 120 soldats du 14ème de ligne et 50 lanciers à cheval. 25 gendarmes furent également réquisitionnés à cet effet. Le condamné ne risquait pas de s'échapper. Il fut conduit dans un local près de la mairie. Il eut un entretien avec le Juge de Paix de Montluel et le Greffier de Trévoux : François Guillot, devenu quelques années plus tard, maire de cette ville. Il était très ému et, paraît-il, pleura. Comme il l'avait toujours fait, Dumollard proclama à nouveau qu'il payait pour les autres, renouvelant son système de défense sans valeur. Il sortit du local où il se trouvait et rejoignit à pied l'échafaud, parcourant ainsi 200 mètres. L'aumônier de la prison de Bourg, l'Abbé Beroud était à ses côtés, ainsi que le Curé de Montluel. Il devait être environ 6 heures du matin lorsque le couperet tomba. Qu'ont donc vu les curieux ? La préparation du condamné sur l'échafaud et certainement beaucoup de détails que les assistants purent ensuite se raconter aux veillées dans les chaumières. Justice était faite...
Quant à savoir où le corps fut inhumé ? Certains vieux Montluistes racontent qu'il serait sous le portail du cimetière de Saint-Barthélemy. On n'y trouve cependant aucune trace, aucune plaque. Mais il se peut fort bien que le corps ait été placé dans un cercueil ou un linceul, le cadavre aurait alors été enterré assez profondément dans le sol, peut-être bien sous le portail d'entrée....
Cet article a été publié dans Le Journal de la Côtière - N 227 - page 5 (du 17 au 23 février 2000). Sources : "La Côtière entre Dombes et Saône - Tome III - D'Albert Plantier " et des extraits de documents d'époque trouvés chez Mme Madeleine Julien.
Montluel - la place Carnot où Martin Dumollard a été guillotiné
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: la tête momifiée de MArtin Dumollard Ven 16 Déc 2011 - 21:48
Martin Dumollard a été guillotiné mais je constate qu'il y a une fente ou une blessure béante derriere son crâne, qu'est qu'on avait fait à cette tête ???
Benny Monsieur de Paris
Nombre de messages : 532 Age : 53 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 06/04/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Ven 16 Déc 2011 - 22:34
Autopsie.
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 14:12
Benny a écrit:
Autopsie.
Merci !!
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 14:14
ancien a écrit:
quelle intérét a t'il à autopsier un gars à qui on a coupé la tête ??? On sait de quoi il est mort ???
Bonne question !!! hihi !!
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 14:18
ancien a écrit:
quelle intérét a t'il à autopsier un gars à qui on a coupé la tête ??? On sait de quoi il est mort ???
L'autopsie n'a pas pour seul but de déterminer les causes de la mort... S'agissant des guillotinés, elle permettait de détecter d'éventuelles anomalies au niveau de leurs cerveaux. Anomalies qui, dans certains cas, ont permis de constater qu'on avait exécuté un malade mental. Le forum fourmille d'exemples. En voici un, parmi d'autres :
[…] En 1594, le parlement de Dôle condamne à être traîné sur une claie et brûlé vif un certain Gilles Garnier, surnommé l’ermite de Saint-Bonnet, loup-garou qui habitait une forêt et avait tué un enfant dont il avait mangé les entrailles ; en 1824, Antoine Léger va vivre dans les bois, enlève une petite fille de quatorze ans, la tue, mange son cœur, et est condamné à mort par la cour d’assises de Versailles. L’un et l’autre étaient deux maniaques frappés de lycanthropie. Esquirol et Gall firent l’autopsie de Léger: ils trouvèrent que la pie-mère adhérait au cerveau […]
Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 102.djvu/68
Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 14:30
Citation :
quelle intérét a t'il à autopsier un gars à qui on a coupé la tête ??? On sait de quoi il est mort ???
On voulait savoir si les assassins souffraient d'anomalies cerebrales. C'etait assez commun d'autopsier les condamnes a mort apres leur execution jusque dans les annees 1910 pour examiner leur cerveau. Il y a une photo connue qui montre la tete de Louis Lefevre, execute a Tours en 1915, et sur laquelle on voit que son crane a ete trepane. Cette photo est a l'origine d'un article dans "Le Crapouillot" qui attribue la blessure posthume a une execution ratee.
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: photo et moulage Sam 17 Déc 2011 - 14:50
Martin Dumollard étant vivant, me fait peur avec ses cheveux hirsutes et avec son drôle de collier de barbe, il ne dégage pas de sympathie du tout ! Par contre le moulage de sa tête (sans la barbe) là oui ! il avait l'air souriant !! Drôle de changement de physionomie de face !
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 16:05
Louison a écrit:
Martin Dumollard étant vivant, me fait peur avec ses cheveux hirsutes et avec son drôle de collier de barbe, il ne dégage pas de sympathie du tout ! Par contre le moulage de sa tête (sans la barbe) là oui ! il avait l'air souriant !! Drôle de changement de physionomie de face !
Ce qu'on voit sur la photo n'est pas un moulage de la tête de Dumollard mais la peau de sa face et son cuir chevelu.
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 16:29
Adelayde , merci ! mais il s agit d une photo en noir et en blanc tirée d un lien montrant le moulage de sa tête je vous remercie beaucoup pour votre réponse , c est vrai que je n'avais pas fait attention que ce n est que sa peau et son cuir chevelu, brrrr !! c'est impressionnant !
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Sam 17 Déc 2011 - 20:11
Brrrr jen ai froid au dos !!!
Louison Exécuteur régional
Nombre de messages : 429 Age : 62 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/12/2011
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Dim 29 Jan 2012 - 20:15
Au faite, est ce que la maison de Martin Dumollard à Dagneux existe toujours ?
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Mar 14 Fév 2012 - 23:23
Nous lisons dans le Progrès : Dumollard verra bientôt son sort fixé. Cet accusé, ainsi que plusieurs journaux l'ont déjà annoncé, comparaîtra aux prochaines assises qui s'ouvriront à Bourg le 27 janvier, sous la présidence de M. Marilhat, conseiller à la cour criminelle de Lyon.
L'affaire Dumollard sera appelée la dernière ; elle occupera cinq jours d'audience. Cent témoins doivent être entendus. L'accusation comporte huit vols de nuit, trois viols, trois assassinats et une tentative d'assassinat. Le jugement ne sera guère prononcé que le 4 ou le 5 février.
La presse parisienne sera largement représentée à ces intéressants, mais tristes débats. Les principaux journaux de la capitale se proposent d'envoyer à Bourg leurs plus habiles sténographes.
Un correspondant écrit de Bourg, le 17 janvier, au Mémorial de la Loire : Ce matin, le bruit courait parmi les juges et les avocats que la femme Dumollard venait de recevoir de M° Alliod, son avocat, une lettre par laquelle il lui annonçait qu'il ne pouvait plus se charger de sa défense, par la raison qu'il venait d'être nommé substitut du procureur impérial à Saint- Marcellin. On pense que son nouveau conseil sera pris d'office parmi les illustrations du barreau de Bourg, M° Guillon ou M° Martin-Battier, car M. le président Marilhat veut lui choisir un avocat qui présente en sa faveur une défense complète, pour que tous les intérêts de la justice soient sauvegardés.
Un nouvel incident vient encore s'ajouter aux scènes si émouvantes de ce drame inouï. Deux filles domestiques, confrontées hier avec Dumollard, ont reconnu que c'est bien lui qui avait failli, en 1856, leur faire un mauvais parti, et qu'elles n'avaient échappé à ses étreintes que par miracle. Si Dumollard se décidait à entrer dans la voie des aveux et à tout révéler, le nombre de ses victimes serait, dit-on, effroyable.
Le public de Montluel et de Dagneux est convaincu que toutes les découvertes ne sont pas faites, et que Dumollard a un cimetière quelque part. Tous les jours on fait partout des fouilles : 1 250 pièces à conviction inventoriées révèlent par approximation le chiffre de ses victimes. Il faudra au moins trois heures pour les placer avec ordre sur ta table des pièces à conviction.
C'est par erreur qu'un journal de Lyon démentait le bruit que Dumollard avait enterré vivante une de ses victimes. Le fait n'est que trop réel.
On lit dans le Progrès de Lyon : « Tout n'est pas dit, tant s'en faut, sur les forfaits de Dumollard et sur ses tentatives périodiques d'embauchage pour le vol, le viol et l'assassinat.
» Les noms seuls des servantes qui, sans avoir jamais fait aucune déclaration, prétendant aujourd'hui avoir été accostées par ce monstre, formeraient une liste interminable. Parmi ces récits plus ou moins dignes de foi, nous en relevons un seul qui pourrait mettre sur la voie de toute une série de crimes ignorés.
» Vers la fin d'octobre 1852, une jeune fille récemment arrivée à Lyon fut abordée, dans la galerie de l’Hôtel-Dieu, par un homme de la campagne aux allures et à l'aspect identiques avec ceux de Dumollard, qui lui offrit une place de domestique à Rive-de-Gier ou aux environs, et lui donna rendez-vous pour le1er novembre, à l'heure du dernier train. La jeune fille, bien conseillée, manqua le rendez-vous.
» Si ce fait, dont nous ne garantissons pas toutefois l’authenticité et que nous signalons sous toutes réserves, était exact, n'amènerait-t-il pas à conjecturer qu'avant la création du chemin de fer de Genève, plus commode pour lui, Dumollard conduisait ses victimes à Rive-de-Gier, dont les environs sauvages, au sol percé de puits, de mines, dont plusieurs sont abandonnées, pouvait lui sembler propre à garder fidèlement ses terribles secrets ? »
Le Moniteur judiciaire de Lyon assure que deux cents personnes sont en instance auprès du garde-des-sceaux pour changer de nom, et chaque matin de nouvelles suppliques parviennent à la chancellerie. Tous ces infortunés ont eu le malheur de s'appeler Dumollard, qui est, paraît-il, un nom très répandu dans le midi de la France. Les uns demandent à signer désormais Dumol, les autres Dulard.
On écrit au même journal (Progrès de Lyon) : Le 3 novembre courant a eu lieu à Dagneux la vente du mobilier de Dumollard, épilogue obligé de la faillite capitale éprouvée, il y a quelques mois, par ce terrible négociant de grand chemin. » Cette opération a réuni de 1,200 à 1,500 personnes devant le repaire de l'assassin. » II est bon de dire que la majorité de cette foule se composait de ces collectionneurs fantaisistes, doués d'un flair prodigieux en en ces sortes de cas, et qui aiment à s'entourer de souvenirs fameux, quelle que soit du reste la source de leur célébrité.
» La plupart d'entre eux espéraient acquérir là, au poids de l'or, quelques-unes des nippes que l'assassin des servantes avait dérobées à ses victimes, et dont la majeure partie, disait-on, n'avait pas été reconnue.
» Leur espoir a été complètement déçu ; l'objet principal de la vente consistait surtout en instruments aratoires tels que pioches, faux, bêches, etc., dont il y avait de quoi monter une boutique.
» À la fin de la vente, la maison a été envahie par un flot de curieux qui, sous prétexte de posséder un souvenir de Dumollard, mettaient la main sur les moindres objets avec autant de fureur que s'il se fût agi de s'enrichir des reliques d'un saint.
» Triste fantaisie, triste souvenir !»
Le Temps, n° 562 du 8 novembre 1862
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Invité Invité
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Dim 24 Juin 2012 - 18:56
Plusieurs liens sur internet mentionnent Martin Dumollard comme un vampire !!
Exemple : "MARTIN DUMMOLARD
Martin Dummolard était un tueur en série français du 19ème siècle, connu sous le nom de "Monstre de Montluel" et dont les crimes furent jugés encore plus malsains à cause du contrôle qu'exerçait sur lui sa maîtresse obèse, Justine Lafayette.
Après avoir rencontré Justine dans sa pension de Lyon, le jeune et séduisant Dummolard tomba entièrement sous son charme. Ils étaient tous les deux nécrophiles, Dummolard buvant le sang de ses victimes et ramenant les meilleurs morceaux à la maison pour les servir à Justine.
En dépit de la terreur qui bouleversait Montluel, il eu le temps de tuer presque quatre-vingts filles. La capture de ces "vampires" en 1888 fut suivie d'un procès sensationnel. Justine fut guillotinée (une fois encore le mode de destruction commun des vampires : la décapitation) et Dummolard fut enfermé dans un asile.
Il est mort au début du 20ème siècle et est considéré comme l'un des pires pseudo-vampires de l'Histoire."
Cette histoire diffère de l'histoire originelle. Déjà Martin est loin d'être séduisant sur les photos lol Toutefois, je me demande pourquoi son histoire est parfois comparée à celle d'un vampire. Nul part, vous mentionnez qu'il suçait le sang de ses victimes et le nom de Justine Lafayette n'apparaît jamais. Du coup je m'interroge sur le pourquoi du comment cette histoire est devenue une légende vampirique ?! Et qui est cette Justine Lafayette, obèse et cannibale ?
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Stéphane Bourgoin - "Tueurs" Dim 24 Juin 2012 - 22:58
Bonjour Pulpy,
Stéphane Bourgoin, dans "Tueurs" évoque cette affaire : - Martin Dumollard a été condamné à mort pour vols, viols et assassinats - pas pour vampirisme ou cannibalisme ; - Justine Lafayette n'est citée à aucun moment.
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Invité Invité
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Dim 1 Juil 2012 - 20:57
Il semblerait que non effectivement.
Je m'intérroge juste sur la déviance de son histoire du coup, comme on peut le lire sur les liens ci-dessous (que je ne pouvais poster la semaine dernière) :
Ce n'est qu'un extrait...le telefilm est payant dans sa version integrale
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Complainte sur Dumollard Ven 27 Juil 2012 - 16:15
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
itto aime ce message
piotr Charles-Henri Sanson
Nombre de messages : 2989 Localisation : Poland Emploi : MD-but I'm not working in prison ;-) Date d'inscription : 07/02/2006
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862 Mar 21 Aoû 2012 - 23:01
http://php88.free.fr/bdff/image_film.php?ID=8015
Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
Sujet: Dumollard - céphalométrie Sam 6 Avr 2013 - 13:22
Entre 1855 et 1861, le criminel Martin Dumollard commit trois assassinats et neuf tentatives de meurtre sans jamais être inquiété. Il fut condamné à la peine de mort le 20 janvier 1862 et exécuté le 8 mars sur la place publique de Montluel. À cette époque, les méthodes d'identification des criminels étaient fondées sur un déterminisme biologique. Ainsi, sa tête décapitée fut envoyée à l’École de médecine de Lyon pour y être analysée via la théorie de la céphalométrie (1).
Source : Musée de la Préfecture de police de Paris
(1) céphalométrie : évaluation des mesures de la boîte crânienne
_________________
"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 )
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Martin Dumollard - le tueur de bonnes - 1862