Les recours en grâce

Bonjour à toutes et à tous.

Je suis nouveau sur votre forum, je m'appelle Serge.

Une petite question me taraude.
Est-il vrai que Georges Rapin dit "Mr Bill" a refusé lui même sa grace ?

A noter qu'en Belgique, un cas de ce type s'est produit mais n'a pas été suivi d'effet.

Serge.

Bonsoir, Serge !
Cette anecdote me paraît peu vraisemblable, en tout cas aucune confirmation dans les mémoires d'Obrecht ou dans le livre de Delarue.Ce qui est vrai, et Obrecht le mentionne lui-même, c'est qu'un article d'"Ici Paris"a mentionné que Rapin avait écrit au Président de la République qu'il récusait M° Floriot comme avocat lorsque la commission des grâces avait transmis le dossier avec avis défavorable.En tout cas, l'avocat a bien été reçu par de Gaulle, qui prit seul sa décision,comme il est d'usage avec le dernier droit régalien de notre constitution.
A noter également que Buffet avait fait la demande écrite d'être exécuté auprès de G. Pompidou, en lui demandant d'être le "dernier guillotiné de France".
A votre disposition pour tous renseignements complémentaires.

Merci pour cette info.
En fait, en Belgique un cas de refus de grace de la part d'un condamné a mort s'est produit (A noter que la grace était automatique en Belgique).

Cependant, il fut décidé qu'il ne devrait pas être éxécuté.
Et peu de temps après, la peine de mort fut abolie.

Serge.

Ne fut-ce pas le cas de Lacenaire, qui voulait à tout prix être guillotiné, probablement pour la postérité?

Je pense que Buffet peut être ajouté à cette série de refus. Il a toujours clamé vouloir être guillotiné et aurait même fait une requête de pouvoir être guillotiné sur le dos afin de voir la lame qui s'abattrait sur lui...

bonjour à tous,

on m'a rapporté le cas d'une femme condamnée à mort, pendant la periode de la guerre pour avoir tué son mari , et lorsqu'elle voit arriver au petit matin "la procession", le procureur de la republique s'etant avancé et prononca la phrase rituelle à cette époque à savoir, votre recours en grace a ete rejeté, il est temps pour vous de payer votre dette à la société.
et la pauvre malheureuse de répondre.
mais certainement monsieur, j'ai de l'argent au greffe!!
j'aimerais savoir si c'est une légende ou ce fut la réalité. merci.

Ne me demandez pas le nom de cette malheureuse car je ne les retiens jamais trop bien, mais ce que je peux dire est que cette anecdote est en effet racontée dans tous les livres que j'ai lu au sujet de la guillotine ou des bourreaux qui y ont participé. Elle aurait en effet répondu qu'elle avait de l'argent au greffe au moment où on lui a dit qu'elle devait payer sa dette à la société.

Il s'agit d'Elisabeth Ducourneau, guillotinee en Janvier 1941.

Toutes les femmes condamnees a mort depuis Georgette Thomas en 1887 avaient ete graciees et Elisabeth s'attendait a une grace automatique comme toutes les autres... mais Petain a refuse sa grace.
Apres ce premiere malentendu, elle a completement perdu son calme et ce fut une execution tres penible d'apres Andre Obrecht. Elle fut la premiere de 7 femmes guillotinees entre 1941 et 1949.

donc la dernière femme condamnée à mort et exécuté en france, c'etait en 1949, je pensais justement que la dernière fut cette pauvre malheureuse, à la phrase restée celebre, celle de l'argent au greffe...
connaissiez-vous le nom ce celle-ci

merci

Bonsoir à toutes et à tous !
L'anecdote de "l'argent au greffe" concerne bien Elizabeth Ducourneau.
La dernière femme exécutée en France fut Germaine Leloy, guillotinée le 21/04/1949 par Desfourneaux dans la cour de la prison d'Angers, pour avoir tué son mari à coups de hache. Vincent Auriol avait refusé la grâce compte-tenu de circonstances assez horribles dans la préparation et la perpétration du meurtre.A noter que le même Vincent Auriol avait également "laissé la justice suivre son cours" pour Lucienne Fournier, exécutée à Melun le 11/12/1947.
Bonne soirée.

Relevé dans La vie de Paris, 1931 , de Jean Bernard. Ce dernier relata pendant plus de trente années, semaine par semaine, les faits de la vie parisienne, littéraire, politique, sociologique etc. Très érudit, Il fut d'abord secrétaire, à vingt ans, de l'homme politique et historien Louis Blanc, puis devint un avocat réputé avant de se diriger vers l'écrit.

Nb : M. Bernard, dans ses écrits, indique clairement qu'il est un opposant à la peine de mort.
Cela n'enlève à rien à l'intêret de ses commentaires et de ses révélations.

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Semaine Du 8 au 15 juin.

Une des prérogatives que la constitution a emprunté à la Royauté, c'est le droit de grâce aux condamnés à mort laissé au Président de la République.

À l'heure actuelle, il y a en a cinq qui attendent dans les prisons et l'un deux est ce marocain Mohamet ben Driss, récemment condamné à mort ( 21-05-1931) par la cour d'assises de la Seine pour l'assassinat d'une vieille femme.

Ce malheureux proteste de toutes ses forces qu'il est innocent, il proteste même avec des hurlements et on a dû lui mettre la camisole de force. Son dossier est complet, avec l'avis de la Commission des Grâces et celui du magistrat qui a conduit les débats.
On voulait soumettre ce dossier à M. Gaston Doumergue (Président de 1924 à 1931) mais celui-ci a préféré qu'on ajournât cet examen et qu'on laissât à son successeur le soin de décider.

Ce sera donc la première fois que Mr Paul Doumer ( qui sera assassiné en 1932 par Gorguloff, exécuté bd arago le 14-09-1932) aura à exercer ce redoutable pouvoir royal.
On assure que les rapports du Parquet sont favorables : ben Driss aurait bien fait le guet, mais un autre, demeuré inconnu, aurait frappé .
Il est donc vraisemblable que le nouveau Président sera pour la clémence. (en fait, Bernard se trompa, ben Driss fut guillotiné Bd Arago le 29 juin 1931). Voir à ce sujet : La fureur du condamné à mort Driss pendant son procès, du 14 -01-2008, page 2, dans « Les condamnés à mort ».

- Quand je peux gracier, me disait un jour M. Emile Loubet, (Président de 1899 à 1906) je sens comme un grand soulagement. Quand il me faut laisser l'oeuvre de la justice suivre son cours, j'en suis malade pendant plusieurs jours.

M. Fallières ( Président de 1906 à 1913 ) était aussi un adversaire de l'odieuse peine de mort et, pendant les deux premières années de sa magistrature, il avait pris le parti de gracier tous les assassins.
Il fallut se rendre compte que le nombre des crimes augmentait.

Le dernier condamné par M. Fallières fit surtout scandale, ce fut un certain Soleillant, (pour cette affaire voir de Sylvain LARUE Grandes affaires criminelles de Paris, éditions de Borée) qui avait assassiné; puis souillé , une petite fille de 8 ans. L'opinion s'émut et, un jour qu'il était en promenade, la foule cria au Président de la République : « Soleillant ! Soleillant ! » (Soleillant mourut au bagne)

À partir de ce jour, on dut lui forcer la main pour qu'il refusât de gracier , et ce fut mon vieil ami Cruppi, alors ministre de la justice , un adversaire de la peine de mort pourtant, qui fut chargé de convaincre le Président de la nécessité de faire des exemples.

Louis-Philippe avait, lui aussi, une véritable répugnance à laisser dresser l'échafaud. Le duc d'Aumale, a donné au Musée de Chantilly un cahier d'une rare valeur. C'est une sorte de répertoire où le roi inscrivait ses observations sur chaque criminel dont le dossier lui était soumis. Chaque affaire occupe une page et Louis-Philippe a écrit lui-même les motifs qui déterminèrent ses décisions.

Quand on lui envoyait un dossier, le roi s'enfermait dans son cabinet de travail après dîner; il l'étudiait avec soin; toujours porté à l'indulgence, il relevait les diverses raisons qui militaient pour la grâce.
Ce registre n'est guère consulté; c'est cependant un document d'une haute portée philosophique.

Certaine pages sont maculées; des taches dominent l'écriture très nette du Roi et l'encre est comme délayée. Ce sont, parait-il, des larmes que le souverain versait parfois, quand sa conscience l'obligeait à livrer un coquin au bourreau.

Concernant la peine de mor Louis-Philippe avait eu plusieurs personnes de son entourage qui en furent la victime, partant avec son père Philippe-Egalité guillotiné en 1794 - sans parler de son cousin Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette qu'il connaissait très bien.

Le père de son premier ministre Guizot avait lui aussi été guillotiné.

Sans parler de ce que le futur roi sauva lui-me^me son propre chef en 1793 ...

On comprend que le sort des condamnés l'ait profondément touché de manière intime au point de pleurer.

[
Cela n'a rien à voir mais me fait aussi penser à Néron, qui, lorsqu'on lui amenait une condamnation à mort à signer, s'exclamait - parait-il - "Ah, puissais-je ne jamais avoir appris à écrire" dixit Suétone.
Ni son cousin Caligula, ni son père adoptif Claude, ni d'ailleurs le reste de la famille n'avaient ces scrupules qui honorent Barbe d'Airain.
]

Titus_Pibrac a écrit:

Cela n'a rien à voir mais me fait aussi penser à Néron, qui, lorsqu'on lui amenait une condamnation à mort à signer, s'exclamait - parait-il - "Ah, puissé-je ne jamais avoir appris à écrire" dixit Suétone.
Ni son cousin Caligula, ni son père adoptif Claude, ni d'ailleurs le reste de la famille n'avaient ces scrupules qui honorent Barbe d'Airain.

Oui, mais le pensait-il vraiment?

http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/sm/BB24_2085-2122.pdf

Merci pour cet envoi, probablement quelques lacunes surtout
Pour les conseils de guerre 1914-18 (voir liens suivants)

http://www.jmo.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/img-viewer/26_N_572_001/viewer.html

Journée du 30 septembre 1915

http://www.jmo.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/img-viewer/26_N_572_001/viewer.html

Journée 1er octobre 1915

Cordialement

Salut Sylvain,
Effectivement le lien ramène tjrs à la 1ère page du registre
Il faudra consulter les journées du 30 septembre
(Bas de page droite et 1er octobre 1915 haut de page gauche)
Bon dimanche

Sur le cliché de Gras que vous avez posté, il est indiqué CRAS,mais il est vrai que la forme de la typo de la lettre prête à confusion...

Il sagit du verdict de conseil de guerre

S'il vous plait, Konvoi, quelle est l'année pour ces registres ?

Mise en ligne des journaux de marche des régiments 1914 - 1918

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59

Journal cité ce matin, du 2ème RI de Granville au jour le jour
(il sagit du régiment de mon Grand-Père)

http://www.jmo.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ead.html?id=SHDGR__GR_26_N_II

TRÈS BIEN, MERCI.

konvoi a écrit:

Mise en ligne des journaux de marche des régiments 1914 - 1918

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/spip.php?article59

Journal cité ce matin, du 2ème RI de Granville au jour le jour
(il sagit du régiment de mon Grand-Père)

http://www.jmo.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ead.html?id=SHDGR__GR_26_N_II

Bonsoir, Konvoi !
Le 2ème RI de Granville est devenu ensuite le 1er RIMA (Infanterie de Marine ), et feu mon beau-père l'a commandé de 1969 à 1971.De plus, son propre père avait été juré au procès Weidmann...Après avoir été responsable du service d'ordre au procès Landru
Comme quoi le forum permet de faire des rencontres inattendues ! En tous cas, le journal de marche est passionnant à lire
Bonne soirée.

Bonjour
Je recherche toute information sur la condamnation à mort, le 14 mai 1828 par le Tribunal du Lot de Catherine GERVAL veuve ESTIVAL accusée de parricide.
Merci d'avance.
Brigitte

Bsr Brigitte,
Il est possible que je me rende aux AD du Lot prochainement
Je consulterai le dossier d'instruction de Catherine GERVAL veuve ESTIVAL, ainsi que pour une autre affaire que Sywan ma demander sur Marius Andrieu, condamné semble-t-il le 30 mars 1947, je n’ai pas oublié
Bonne soirée à ts

Ps: Pour des raisons pratiques, Pensez à mettre a jour votre profil.

Bsr,
Je ne pense pas pouvoir me rendre aux AD avant janvier 2009
Bien cordialement
Richard
Exécuteur cantonal