Baronne Ménard de Couvrigny - 1912

Invité

Derrière les murs de la demeure du baron de Couvrigny, baptisée un peu pompeusement Château de la Galerie, dans le village de Fresné-la-Mère (Calvados) la douce quiétude d'une harmonie familiale avait disparu. La châtelaine, la baronne Amélie-Marie-Marguerite Ménard de Couvrigny, née Hélie de Trépel , s'adonnait un peu plus que de raison à la dive bouteille et débordait d'une sexualité exacerbée avec son personnel et en-dehors du château. Mais, le baron, homme tranquille, qui s'opposait aux énergiquement frasques de sa femme, devint un peu trop gênant pour son entourage et surtout pour la baronne. Alors, on organisa des réunions familiales pour trouver le moyen de l'expédier dans un monde d'où l'on ne revient pas. Le poison fut tenté. Sans résultat. A leur tour, les champignons toxiques entrèrent en scène. Fiasco. Enfin, un moyen se montra efficace : l'arme à feu. C'est ce qui arriva le 24 septembre 1911 où le fils aîné, Robert, 18 ans, envoya son père dans l'au-delà d'un coup de fusil en pleine tête.

Le 12 janvier 1912, Robert de Couvrigny, 18ans, comparut devant les assises de Caen pour crime de parricide, ainsi que sa mère, 39 ans, sous la double inculpation de complicité de parricide et empoisonnement. Le procès se déroula en partie à huis-clos, des témoins mineurs devant témoigner et des relations incestueuses entre enfants mineurs ayant eu lieu dans la famille. Le défenseur de la baronne de Couvrigny était maître Henri Robert , l'un des grands avocats de cette époque, - C'est lui qui fut l'habile défenseur de Gabrielle Bompart, la fameuse et maligne "héroïne" de la célèbre affaire dite «La malle à Gouffé».

La partie civile, au nom des deux autres enfants Couvrigny, Hélisabeth et Roger, ne s'opposa pas aux circonstances atténuantes, mais seulement pour Robert de Couvrigny, jeune homme complètement immature. Dans son réquisitoire, [1] l'avocat général Osmond de Courtisigny demanda les travaux forcés à perpétuité pour ce dernier et la peine de mort pour sa mère, instigatrice du crime selon lui et manipulatrice de son fils Robert. Le 13 janvier au soir, les jurés se retirèrent. A leur retour, leur décision était «oui» à toutes les question auxquelles ils avaient à répondre, mais ils accordaient les circonstances atténuantes à Robert de Couvrigny. Les juges se retirèrent à leur tour pour établir les verdicts. Robert de Couvrigny fut condamné à vingt ans de travaux forcés, les examens médico-psychiatriques auquel il avait été soumis ayant sans doute été déterminants pour la durée de la peine. La baronne fut condamnée à la peine de mort, avec la spécification qu'elle serait exécutée à Caen, la tête recouverte d'un voile noir pour se rendre sur le lieu d'exécution. Le 30 mars, le président Fallières accorda la grâce à la baronne de Couvrigny dont la peine fut commuée en celle des travaux forcés à perpétuité. L'envoi de condamnées femmes dans les bagnes de la Nouvelle-calédonie ayant été arrêté en 1897 et en 1906 pour les bagnes de la Guyanne, la baronne fut incarcérée en métropole. Robert de Couvrigny, lui, prit la mer à Saint-Martin-de-Ré, à destination de la Guyane.

2012-07-08 Par mercattore

Source : gallica.bnf.fr

2012-07-08 Par mercattore

La baronne de Couvrigny.

2012-07-08 Par mercattore

Son fils aîné, Le parricide, Robert de Couvrigny.

2012-07-08 Par mercattore

Le château de la Galerie à l'époque

Les champignons vénéneux sont-ils compris dans le prix???... Very Happy

Invité

Bien sûr

Alors nul besoin de réserver pour une semaine,48 heures devraient suffire!!! Twisted Evil

Bonjour,

Serait-il possible de savoir où avez vous eu les photos de la baronne, de Robert et du Château?

Merci

Invité

Bonsoir,

Question dont la réponse est difficile car les documents originaux étaient stockés su le disque dur d'un ordinateur qui a été abimé et le contenu définitivement perdu.
Mais, d'après l'aspect des documents, il est assez probable qu'ils sont issus d'une ou de plusieurs cartes postales d'époque (fractionnée (ées) pour la commodité du post). Je pense les avoir trouvées sur un site de vente de CPA sur le net.

Je pensais à l'Illustration?

Invité

Non. Je n'ai posté aucun document issu de L'illustration. Il s'agit de CPA. Les affaires criminelles traitées par ce support n'étaient rares à l'époque.

Le réquisitoire de l'avocat général est impeccablement construit. Impressionnant...

http://www.bmlisieux.com/normandie/couvrigny.htm

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(Note du forum:Adelayde, notre administratrice, est décédée le 1er mars 2018 Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 741545

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Invité

Recherches : quelques documents d'origine (ou approchant), qui figuraient au début du topic.

Je continue mes travaux sur le bagne de guyane (www.bagnedeguyane.fr) où fut envoyé le fils (entre nous, avec sa gueule d'ange et sa réputation, il a du en voir des vertes et des pas mûres là-bas).
Sait-on ce qu'il est devenu au bagne? Je n'ai pas trouvé...

Invité

Non, pas de traces. Apparemment, il n'est pas mort au bagne.
J'ai vu votre site. Il est intéressant. Tous mes encouragements.

S'il n'est pas mort au bagne il a du mourir après en Guyane. Astreint au "doublage" (dans son cas, résidence perpétuelle en Guyane après sa libération) ça le menait à une sortie en 1932 et ensuite la misère absolue en tant que "Libéré" sans possibilité de travailler faute d'emplois (tous donnés aux forçats en cours de peine)

J'ai une autre coupure de presse qui lui donne 14 ans au moment du meurtre. Cela m'étonne car il arriva vite au bagne. Cette coupure doit comporter une erreur:

http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1912/42STEPHANOIS-19120114-P-0002.pdf

Fondateur Nombre de messages : 2002 Age : 42 Date d'inscription : 27/01/2006

Joseph-Charles-Robert de Couvrigny avait bien 18 ans au moment du crime, étant né à Falaise le 27 mars 1893. Il était toujours au bagne en septembre 1923, mais son acte-civil de naissance ne comporte aucune mention précise de son décès !

Idem pour sa mère, née à Fresné-la-Mère le 17 décembre 1871... Les infos montrent qu'elle est décédée avant le 25 avril 1919 à la centrale de Rennes, mais je n'ai pas la date non plus !

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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."

Comment savez-vous s'il était encore au bagne en 1923? Je ne doute pas, hein, c'est pour le suivre... Smile

Étonnant que Londres n'en ait pas parlé...
Je peux tenter de demander un acte de décès mais la mairie de Saint-Laurent du Maroni...

Sinon quand j'irai aux archives d'Aix (c'est prévu) je consulterai son dossier

Fondateur Nombre de messages : 2002 Age : 42 Date d'inscription : 27/01/2006

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6054932.r=Couvrigny.langFR

Il est représenté sur le second dessin. C'est bien dans l'article de Londres.

Je suis surpris d'une chose, c'est que l'auteur du roman "Meurtre au château", Yves Jacob, ne semble pas préciser en épilogue ce qu'il advint du garçon.

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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."

Bravo et merci pour le document!
Ce dessinateur signe "DZ", je ne suis pas parvenu à savoir qui c'est, si j'ai d'autres créations de lui.

Londres n'en parle pas dans le texte du livre "au bagne" (que je connais presque par cœur) tiré de sa série de reportages. Je les lirai de façon approfondie pour savoir s'ils sont plus étoffés.
Selon la légende (? Pas d'erreur?) la peine du parricide aurait été réduite de perpétuité à 20 ans. A noter qu'à l'époque les grâces partielles de TP s'entendaient ainsi: les vingt ans commençaient au prononcé de la dite grâce ce qui fait que s'ils étaient là depuis déjà 35 ans (cas du forçat Laporte) ça faisait un total de... 55

benjamin a écrit:: A noter qu'à l'époque les grâces partielles de TP s'entendaient ainsi: les vingt ans commençaient au prononcé de la dite grâce ce qui fait que s'ils étaient là depuis déjà 35 ans (cas du forçat Laporte) ça faisait un total de... 55[/justify]

Drôle d'arithmétique !! Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 532989

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Arithmétique qui explique en partie l'évasion de Dieudonné, sinon difficilement compréhensible tant elle fut dangereuse.

Il était libéré de facto sinon de jure, ayant le droit de coucher hors du pénitencier (il était assigné et bossait pour la moitié de la haute société guyanaise comme ébéniste). Et comme il le disait lui même: "quand la police me voit après le couvre feu (20h pour les bagnards à Cayenne), elle tourne la tête" - ce qui lui permettait d'accomplir tous ces travaux.
Mais on lui annonçait une peine interminable malgré remise, qui serait suivie du doublage (perpétuel même puisque la peine était supérieure à huit ans)

Je lis en ce moment "meurtre au château" dYves Jacob, roman "réaliste" qui reprend cette affaire.

C'est un livre plutôt médiocre.

Néanmoins l'auteur atteste (il s'appuie sur les archives) que le fils a pris vingt ans de travaux forcés, et qu'il a effectué sa peine intégralement: donc il a dû être libéré en 1932 et clochardiser comme les autres dans les faubourgs de Cayenne.

La mère est morte en prison.

A noter que le fils a dû déguster arrivé au bagne avec sa gueule d'ange et sa réputation d'obsédé sexuel. S'il a survécu à vingt ans de bagne c'est sans doute qu'il eut un "protecteur", voire plusieurs. Seulement rien n'était gratuit!

Il a sans doute dû apprécier comme pas mal de jeunes hommes envoyés là-bas (et leurs gardiens) d'échapper à la grande tuerie de 14-18

Sujet: Re: Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 Lun 9 Sep 2019 - 2:25

Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 89007210

Robert Ménard de Couvrigny

Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 89007211

Sujet: Re: Baronne Ménard de Couvrigny - 1912 Jeu 26 Sep 2019 - 11:31

Perso , j'aurais préféré la grande tuerie .

Nemo a écrit:: Joseph-Charles-Robert de Couvrigny avait bien 18 ans au moment du crime, étant né à Falaise le 27 mars 1893. Il était toujours au bagne en septembre 1923, mais son acte-civil de naissance ne comporte aucune mention précise de son décès !

Idem pour sa mère, née à Fresné-la-Mère le 17 décembre 1871... Les infos montrent qu'elle est décédée avant le 25 avril 1919 à la centrale de Rennes, mais je n'ai pas la date non plus !

Pour infos : Joseph Charles Robert est décédé le 2 mars 1930, aux îles du Salut (pas de précision de lieu. Le plus probable serait Saint-Joseph ?)

- Effectivement, pas de date précise sur avril pour sa mère.

» Arthur Renard - 1912
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» La bande à Bonnot - 1912-1913
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