Xavier Rocchini - 1888

Sujet: Xavier Rocchini - 1888 Mer 1 Sep 2010 - 11:50

Bonjour,
j'ai fait plusieurs recherches sur la cas de Xavier Rocchini, exécuté à Sartène le 5 septembre 1888 et je continue de travailler cette affaire.
Je n'ai trouvé qu'une photographie, mentionné d'ailleurs sur ce forum, le représentant quelques jours avant son exécution dans sa cellule de la prison d'Ajaccio.
Or un journaliste du figaro termine son article du 6 septembre 1888 en mentionnant un photographie qu'il espère pouvoir obtenir rapidement. Auriez-vous, par le plus grand des hasards des informations sur l'existence de cette photographie ?
Merci d'avance.

Sujet: this one???? Mer 1 Sep 2010 - 16:19

http://www.criminocorpus.cnrs.fr/ebibliotheque/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=img&bdd=crimrpus&table=criminocorpus_aac&bookId=3&typeofbookDes=revue&pageOrder=592&facsimile=off&search=no&nav=0&fig=1888_0608.jpg&search=no

http://www.criminocorpus.cnrs.fr/ebibliotheque/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=img&bdd=crimrpus&table=criminocorpus_aac&bookId=3&typeofbookDes=revue&pageOrder=589&facsimile=off&search=no&nav=0

p.s. also about Rocchini:
http://paperspast.natlib.govt.nz/cgi-bin/paperspast?a=d&d=HBH18881110.2.20

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Mer 1 Sep 2010 - 18:10

Merci pour cette réponse. Je connaissais déjà ces documents.
En revanche le texte anglais est nouveau et très intéressant.
Merci encore.

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Jeu 9 Sep 2010 - 17:52

Bonjour à vous,
Depuis que je fréquente ce forum je découvre des choses dont je ne soupçonnais pas l'existence.
Notamment le nombre de guillotines existantes.
Si j'ai bien compris, certains bourreaux apportaient des modifications à leur "outil de travail" sans dout dans le but d'en améliorer l'ergonomie.
Est-il possible de savoir quel type de guillotine a été utilisé pour l'exécution de Rocchini en 1888 ?

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Jeu 9 Sep 2010 - 18:12

La guillotine utilisee en 1888 serait probablement la guillotine de Paris, expediee en Corse par Mr Deibler. Il est possible que ce soit celle la meme qui fut exposee au Musee d'Orsay jusqu'en Juin puisqu'on la voit sur une photo datant de 1891. Le type de la guillotine est certainement le modele 1872 comme celle de mon Avatar.

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Jeu 9 Sep 2010 - 18:26

Merci pour cette réponse.
Le modèle 1872 n'est pas celui qu'on appelle Berger ?

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Jeu 9 Sep 2010 - 19:01

C'est cela. Parce que ce fut Berger, l'exécuteur de Corse qui apporta les modifications techniques majeures sur la guillotine, laquelle ne changea quasiment pas jusqu'à l'abolition.

_________________
Potius mori quam foedari

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Jeu 9 Sep 2010 - 20:08

Merci.

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Mer 3 Nov 2010 - 17:56

Bonjour,
je continue (de façon un peu obsessionnelle !) mes questionnements sur l'affaire Rocchini.
je voudrais avoir plus d'informations concernant l'enquête et l'instruction (rapports de gendarmerie et de police, comptes rendus d'interrogatoire, PV d'audition et d'instruction...)
je fais donc appel à vos lumières.
Savez-vous dans quels types de fonds d'archives (publics ou privés) je pourrais trouver ce type de documents ?
Par où commenceriez-vous ?

Merci infiniment

PS: à titre indicatif j'ai déjà trouvé certains textes consacrés à l'affaire sur Criminocorpus, suite aux judicieuses indications de quelques membres de ce forum.

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Lun 5 Sep 2011 - 11:15

Je reviens à nouveau sur le cas "Rocchini" : pourquoi la traditionnelle corbeille utilisée en principe pour recueillir le corps du supplicié a-t-elle été remplacée par un cercueil noir?
S'agissait-il de "faire vite" ?
Est-ce que c'était une manière de donner une solennité particulière à l'événement ?
Merci encore pour votre aide.

Sujet: Re: Xavier Rocchini - 1888 Dim 17 Mar 2013 - 9:59

http://books.openedition.org/pup/945

http://www.film-documentaire.fr/LAnimali.html,film,36196

Sources : CriminoCorpus /Archives de l’anthropologie criminelle et des sciences pénales.Tome 3. 1888.

Etudes sur le bandit Corse Rocchini
par le docteur Adolphe Kocher (note : fit un examen de la tête de Rocchini après son exécution).

Extrait :
« Deibler, au moment de s’embarquer à Marseille, recevait la lettre suivante :
. Monsieur l'assassin patenté,
Vous pouvez y aller à Sartène, mais, per Cristinadoria, vous
n'en reviendrez pas .
Un parent de Rocchini.

Depuis deux jours déjà, tous les bergers étaient descendus à Sartène. J'ai vu les Tafani, ennemis de Rocchini (jeunes garçons de 17 à 19 ans), se promenant, la cartouchière rebondie sur le ventre, l'air exultant. La mère de la pauvre Jeannette Miliani voulait serrer la main de Deibler après l'exécution.
Puis, quelques amis de Rocchini, le cousin germain de Mondollini, dit Bonello, qui avait tenu la campagne avec lui . Ceux-là osaient à peine se montrer. Une remarque qui a bien sa valeur ici : On ne vit aucun fusil. Tous avaient déposé leur arme dans une maison. Toute cette foule que l'on peut évaluer à 3.000 personnes n’avait qu’une pensée : « Enfin ! »

Quelques journaux de Paris, de Bastia, ayant fait pressentir que Rocchini pourrait bien être gracié à Sartène chacun s'en indignait.
« Ils pourront attendre longtemps une condamnation à mort si Rocchini est gracié », s’écriait un Sartènais. Tous souhaitaient depuis longtemps un exemple. Chacun regrettait que l'exécution ne fût pas double, que Barriton (note : de fait, Pietro Nicolai, dit Barritone), ne suivit Rocchini. « Il faudrait un exemple à session des assises », disait-on partout. Chacun comprend que la faiblesse du jury seule entretient le banditisme !

Tuer Rocchini ! Tuer Deibler ! Personne n 'y songeait, et cependant rien n’aurait été plus facile. Rocchni s’est agenouillé seul à dix pas de la guillotine ; Deibler, ses aides, mangeaient à la table d'hôte, un punch leur était offert !
L'exécution eut un caractère solennel ; elle ne peut être en rien comparée à celles de la place de la Roquette par exemple. Au milieu de la place Porta, seul, horrible, s’élevait l'échafaud. La foule, 2 à 3000 personnes, était silencieuse, recueillie, aucune poussée. Un seul cri isolé, sans échos traversa l'air au moment où Rocchini parut, «. Gratzia! » ce fut tout. .

Aujourd'hui c'est un fait accompli. Une exécution capitale a eu lieu à la place Porta de Sartène, au foyer même du banditisme. Cette exécution a été accueillie par la population comme un commencement de délivrance. Elle a fait renaitre la confiance en la justice. Les témoins qui ont déposé à la Cour d'assises, les jurés (ils étaient presque tous de Bastia) n’ont pas été inquiétés.
Peut-on espérer que l'exemple sera salutaire ? que le banditisme va diminuer ? Peut-être. Mais ne nous hâtons pas de conclure, ne croyons pas surtout que nous sommes près de voir la fin du Banditisme en Corse. »

- Les notes en rouge sont hors-article.

- A la demande de l’auteur, Rocchini rédigea une demande de grâce destinée au président de la République.

Rocchini avec camisole de force (document de l’auteur).

Pour qui s’intéresse à cette affaire : Une mort donnée en spectacle, XVIème - XXème siècle. Sous la direction de Régis Bertrand et Anne Carol. Editions PUP (Presses universitaire de Provence), 2003.
284 pages.
Contient un article de François Pomponi et Catherine Lambert, intitulé :
L’exécution de Rocchini (1888) et Spada (1935), pages 179-200.

Compte-rendu de l’exécution :
Le Petit Parisien, du 07-09-1888 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k474425d/f2.item (page 2).

» Antonio Rocchini - 1936
» Cornu (1888)
» Henri Pranzini – Le triple assassinat de la rue Montaigne - 1887
» Claude-Antoine Lyautey - Quand la Justice trahit - 1888
» Charles Mathelin - 1888