Peine de mort au Japon

CARNIFEX a écrit:

(...)Ou alors, c'est que l'on a un doute sur sa culpabilité. Comme on dit toujours: quand il y a un doute il n'y a pas de doute ->acquitté.

Masaru Okunishi en est à sa septième demande révision de son procès. Chaque demande est suspensive de la sentence.

Déjà, en 1961, il avait été acquitté après s'être rétracté, mais il avait été condamné à mort en appel (le code pénal japonais prévoit la PDM en cas d'homicide multiple, ce qui était le cas).

Là, ses avocats envisagent d'introduire une procédure d'appel spéciale auprès de la Cour Suprême, dont la recommandation de révision n'a pas été suivie par le tribunal de Nagoya.
La procédure devrait prendre encore deux ou trois ans... suspensifs... au terme desquels Masaru aura près de 90 ans.

Dans pas mal d'affaires récentes (pas toutes liées à une condamnation à mort), la justice japonaise a du réviser des procès parce que les enquêtes avaient été biaisées ou bâclées.

A noter que le Japon avait aboli la peine de mort durant une partie de l'époque Heian (794 - 1185) à partir du règne de l'Empereur Saga et jusqu'aux guerres qui ont précédé la prise de pouvoir des guerriers.

Ce qui en fait l'un des premiers pays abolitionnistes?

Ils l'ont fait moins par humanisme que par peur de représailles des esprits morts "courroucés".

Ce qui est déjà moins noble...

Dans la gravure ci-dessus, je note les petits trous carrés pour recueillir la tête coupée afin qu'elle ne roule pas, le seau tenu par le servant à gauche pour laver rapidement le sang... Ah, ces Japonais, toujours méticuleux dans la propreté !

Dans un autre ordre d'idée, deux condamnés ont été pendus la semaine dernière: un homme et une femme.

http://www.dombosco.fr/article-deux-pendaisons-au-japon-110623411.html

Je pense plutôt que le servant s'apprête à verser de l'eau sur la lame du sabre qui lui est présenté à cet effet..........!

Ce qui ne l'empêche pas de faire le lavage après décapitation..........!

Je pense moi aussi que l'eau doit servir à "améliorer" le pouvoir de coupe de la lame. Il me semble que cette méthode était également utilisée par l'assistant du condamné lors des Seppuku, assistant devant mettre un terme aux souffrances du suicidé en lui coupant la tête.

Miyuki Ueda, une Japonaise accusée d'un double meurtre perpétrés en 2009, a été condamnée à mort le 4 décembre 2012 par le tribunal de Tottori.

Amnesty International a appelé "une étape honteuse arrière du nouveau gouvernement libéral du Japon" les trois pendaisons ont eu lieu ce matin.

Ce sont les trois premières versions de l'entrée en fonction en Décembre l'année dernière, le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe. Amnesty International s'inquiète du fait que durant son mandat, le nombre d'exécutions peuvent augmenter.

Masahiro Kanagawa, 29 ans, a été pendu à Tokyo, Kaoru Kobayashi, 44 ans, à Osaka, et Keiki Kano, 62, à Nagoya. Kobayaski et Kano ont été mis à mort, même si elles étaient dans le processus de demande d'un nouveau procès.

«Ces exécutions dans le secret, un froid assassiner avec préméditation. Autorités japonaises avaient pas fait miséricorde déjà pendant le premier gouvernement de Shinzo Abe. Maintenant risque d'être confronté à une autre période de assassiner de sang-froid par l'Etat. la question se pose de savoir si ces exécutions ne sont politiquement opportun "- a déclaré Roseann Rife, directrice d'Amnesty International pour l'Asie orientale.

"Nous demandons à la ministre de la Justice de ne pas signer les ordres d'exécution supplémentaire et au lieu de considérer le fait que plus des deux tiers des pays n'a plus recours à la peine de mort et ne pas écouter ceux qui soutiennent la nécessité. Japon se trouve dans une . «minorité isolée exhortons la ministre à lancer un débat public sur l'utilisation de la peine capitale», - dit Rife.

Pendant le premier gouvernement de Shinzo Abe, de Septembre 2006 à Septembre 2007, 10 condamnations à mort ont été effectuées, le nombre le plus élevé jamais enregistré sous un gouvernement libéral. Attendu que le ministre actuel de la Justice de Shinzo Abe a exprimé publiquement son soutien à la peine de mort, le risque est que ce nombre peut être dépassé.

Le couloir de la mort au Japon sont 134 détenus, l'un des plus grands nombres dans plus d'un demi-siècle. Habituellement, les prisonniers ont appris l'imminence de la pendaison quelques heures seulement avant, mais dans certains cas il n'y a pas d'avis. Leurs familles de se connaître après leur achèvement.

Février 21, 2012

http://www.lemonde.fr/japon/article/2013/04/26/deux-yakuzas-executes-au-japon_3167017_1492975.html

Dans la chambre d'exécution des condamnés à mort... (JAPON)



La salle lambrisée ci dessus, avec les rideaux bleus, c'est là que le condamné attend son heure... Une corde est noué autour de son cou. Il "chute" dans la salle clinique tuiles gris ci-dessous.


La chambre d'exécution. les boutons sur la gauche sont pressés par les gardes au moment de l'exécution. Cependant seul l'un des boutons ouvre en fait la trappe doublé rouge vue dans la salle de droite. Ainsi, Les gardes ne savent pas qui a réellement tué le prisonnier. Seulement le rideau bleu les sépare du condamné.


Il s'agit de la pièce où le prisonnier est pendu. La grande vitre en arrière plan est le lieu ou les témoins peuvent voir l'éxécution en cours. Les anneaux métal rond au mur et sur le sol, à droite, servent à maintenir le prisonnier en place. A gauche, la salle où le système de déclenchement se trouve.


La trappe est marquée avec un carré rouge où se trouve un détenu : vu ouvert à la chambre d'exécution.


Une poulie montée au plafond est utilisée pour la corde de pendaison.


Dernière prière : une statue de Bouddha dorée où les prisonniers menottés ont les yeux bandés et sont entraînés vers la mort. En ce qui concerne l'ordre d'exécution, les condamnés sont informés le matin même, ont quelques minutes pour rassembler leurs affaires en ordre avant d'affronter le supplice. Ainsi, ils vivent chaque jour comme si c'était le dernier.


Plaidoyer final : la salle où les détenus peuvent se rencontrer avec un prêtre avant qu'ils soient pendus.

Comme souvent chez les Japonais tout est clean, dans une ambiance aseptisée qui ne correspond guère à l'image que nous autres européens nous faisons de ce genre de lieux.

On n'a pas l'impression d'être dans une prison mais plutôt dans une clinique.

La salle où le condamné rencontre un religieux avec ses banquettes tranche avec l'antique tabouret et les cellules françaises où le condamné à mort en France vivait ses derniers instants.

C'est sur que ca change... c'est presque trop.

http://actu.orange.fr/monde/le-japon-execute-son-premier-condamne-a-mort-depuis-le-debut-de-l-annee-afp-s_CNT0000002QCGl.html

7 ans d'attente !!! C'est cruel. En France au moins, entre la condamnation et l'exécution il ne se passait que quelques mois au plus...

Pour le moment,chez nos amis Nippons,c'est clean.................
Mais qu'en était-il avant guerre(1945)

Les exécutions avaient lieu,dehors;au katana

J'ai su,par un ami militaite japonais que les détenus nettoient eux memes leur prison!

Et gare si c'est mal fait................

En France le personnel pénitenciaire n'a pas le meme pouvoir.......................  

Bonsoir, voici une vidéo trouvée par hasard...

Exécutions de 3 japonais (criminels de guerre très certainement) au lendemain de la seconde guerre mondiale...

Attention certaines images sont très très violentes.

Le 2ème condamné est souriant. La mentalité japonaise face à la mort me fascinera toujours. L'enseignement tiré du bushido n'y est sans doute pas étranger.

Dans le Hagakuré l'auteur n'écrit-il pas que chaque jour on doit se préparer comme si c'était le dernier afin que, face à la mort, on n'ait plus aucune appréhension ni résistance?

Japon - Un condamné dans le couloir de la mort depuis 47 ans.

S'il ne décède pas avant son exécution, il aura subi deux peines : une quasi perpétuité ET la mort.  

https://www.youtube.com/watch?v=WWr1Rqg3_Gk

Arnold a écrit:

Le seau tenu par le servant à gauche pour laver rapidement le sang... Ah, ces Japonais, toujours méticuleux dans la propreté !

Ne serait-ce pas plutôt pour "purifier" le sabre ?
Rituel classique dans la décapitation au sabre, notamment pour "achever" quelqu'un pratiquant le "suppuku", plus communément appelé "hara-kiri" ?  

Ce qui n'empêche pas d'utiliser le reste du seau pour nettoyer...

Première exécution de l'année 2015 au Japon...

jeudi 25 juin...

http://www.peinedemort.org/document.php?choix=8399

2018: et 7 de plus !

http://bishophotos.com/secte-aum/

Seppuku (la cérémonie de l'exécution de harakiri)
Seppuku 切原 (couper + ventre)
Harakiri 原切 (ventre + couper)
Même "idéogrammes" mais pas dans le même ordre !!

Vidéo d'un kata de Iaido, c'est junto le kata de seppuku :
https://youtu.be/jVT7OpdfmEQ
Disons que la version "kata" est "laïque", débarrassée du shintoïsme.

Le gars qui se fait harakiri est assisté d'une personne de grande confiance lui même assisté par un assistant. La vidéo ne montre pas l'assistant ni les actions religieuses.

Vous vous levez et sortez votre sabre, l'assistant le passe à l'eau pour le purifier religieusement puis vous le brandissez prêt à couper. Vous avez dégainé le sabre en le cachant à votre ami.
Votre ami commence à s'ouvrir le ventre il finit par s'incliner, vous lui coupez la tête. Mais pas 100%, sinon la tête va être vulgairement éjectée, 90% seulement, puis les 10% restants.
Puis dans la vidéo le gars rengaine, mais en vrai il place d'abord son sabre sur le côté où l'assistant l'essuie, puis vous rengainez.

Point de vue. Le Japon et la peine de mort.

article Ouest-France



Le Japon s'apprête sans doute à pendre sept anciens responsables de la secte Aum Shinrikyo, dont l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995, avait tué treize personnes et en avait intoxiqué plus de six mille. Ils ont aussi seize autres morts sur la conscience. La manière dont le Japon applique la peine capitale pose question.

Six autres condamnés, dont le gourou, attendent eux aussi la corde. Le Japon compte environ cent vingt condamnés à mort, et en exécute en moyenne cinq par an. Sans entrer dans le débat sur la peine elle-même, on peut s'interroger sur la manière dont elle y est prononcée et administrée.

Confinés dans des cellules de 5 m2, les condamnés vivent dans une angoisse perpétuelle. En effet, une fois la sentence finalisée, elle est exécutée d'une manière totalement arbitraire : le ministre de la Justice décide en personne, seul et souverainement, de qui sera exécuté, et quand. Certains condamnés languissent ainsi dans une affreuse incertitude depuis des décennies, sans qu'aucun ministre n'ose les faire exécuter tant leur cas est peu clair. Et les cas peu clairs ne manquent pas.

La justice japonaise a la religion des aveux. Pour en obtenir, une fois en possession d'un mandat de dépôt que le juge lui accorde quasi systématiquement, la police peut garder les suspects à vue et les interroger pendant vingt-trois jours d'affilée, jusqu'à douze heures par jour.

Le juge d'instruction n'existe pas au Japon, et les visites d'un avocat - si le suspect a l'audace et les moyens d'en demander un - sont soumises à autorisation policière.
Quarante-huit ans à attendre la mort

En pratique, l'interrogatoire se fait donc uniquement à charge. Si le suspect n'a pas craqué au vingt-troisième jour, la police le relâche, mais elle peut le remettre aussitôt en prison sous un motif légèrement différent : un drogué qui refuse de dénoncer ses fournisseurs sera ainsi interrogé pendant plus de deux mois, d'abord pour possession, puis pour consommation, puis pour trafic. À ce régime, c'est un exploit de ne pas avouer.

Même sans autre preuve, les tribunaux condamnent 99 % de ceux qui ont avoué, même si ces derniers se sont rétractés dès que les policiers ne les ont plus eus sous la main. Très peu d'accusés s'y risquent, car ils le payent cher : on les laisse presque toujours en détention provisoire dans l'attente de leur procès, et cette attente peut durer très longtemps.

Pour la paix de sa conscience, aucun ministre de la Justice n'envoie à la corde ceux qui ont été condamnés sur la base d'aveux douteux, mais aucun ne veut non plus faire perdre la face à l'institution qu'il représente.

Le peintre Sadamichi Hirasawa, malheureux héros de l'un des crimes de masse les plus célèbres du Japon d'après-guerre, condamné sur la base d'aveux qu'il avait ensuite rétractés, est décédé en prison à 95 ans, dont quarante passés dans sa cellule de condamné à mort. En 2017, trente ans après son décès, ses avocats essayaient encore d'obtenir un nouveau procès pour l'innocenter...

Iwao Hakamada, condamné dans des conditions similaires, avait tenu vingt jours avant d'« avouer » et s'était rétracté au procès. Libéré en 2014 grâce à des analyses ADN, à 78 ans dont quarante-huit passés à attendre chaque jour la corde, il en est ressorti à demi-fou. Pour autant, en l'absence de toute mobilisation médiatique sur la question, plus de 80 % des Japonais seraient toujours favorables à la peine de mort.