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| Chansons de bagnards | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Chansons de bagnards Lun 3 Mar 2008 - 0:10 | |
| CHANT DE BAGNE « JE SUIS UN FORCAT » poème de Marcel Fitoussi,
Issu de l’École navale de Santé, Marcel Fitoussi a été affecté au bagne de Guyane en sa qualité de médecin.___________________________________________________ Le cri d'une sirène Un bruit de chaînes Le convoi part Ils sont hâves et blêmes Tout un poème En leur regard.
Cohorte douloureuse C'est l'armée malheureuse De ceux que Thémis appelle Aujourd‚hui Qui vont quitter à jamais leur pays.
Soudain l'un d'eux s'arrête, En inclinant la tête, C'est qu'on vient de lui dire tout bas Ces simples mots tu n'es qu'un forçat.
La bas à la Guyane, Dans la savane et les chantiers, Combien de pauvres ères Dans la misère semblent expier.
Des rires de folies, Des râles d'agonies, Semblent monter au-dessus des cachots Dont parfois monte un lugubre sanglot.
La fièvre qui les terrasse, La mort qui les menace, Toute la gamme des maux d'ici-bas Semblent planer sur le corps du forçat.
L'évasion est un crime Que l'on réprime sévèrement, La réclusion horrible Et ses terribles isolements.
Misère physiologique, Celle, vengeur tragique, D'une société cruelle ou vaincu, Un cri, un râle, un forçat à vécu.
Le requin, bête immonde, Semble guetter dans l'ombre, Le corps qu'on jette entouré d'un vieux drap, Et c'est ainsi que finit le forçat.
__________________________________________
21/12/2011 par Archange.MANUSCRIT DU POÈME DE FITOUSSI (FONDS FITOUSSI).[/b] Enregistrement chanté de ce poème par Henri Charrière, ancien bagnard, en 1951 - LIEN : http://www.imageplus.name/LE-BAGNE-DE-GUYANE-_a44.html?page=2 ENSUITE, DESCENDEZ AUX RUBRIQUES CI-DESSOUS :
1°] (chant) JE SUIS UN FORCAT (1951) (2.25 MB) 2°] Commentaires de PAPILLON(1) (2.47 MB) 3°] Commentaires de PAPILLON(2) (2.73 MB) 4°] (chant) CHANT DU CONDAMNÉ À MORT (1951) - PEU CONNU - 21/12/2011 par Archange.EXÉCUTION AU BAGNE.
Dernière édition par mercattore le Dim 4 Mai 2008 - 2:42, édité 2 fois |
| | | CARNIFEX Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1848 Age : 53 Localisation : Angers(Maine et Loire) Emploi : Justice Date d'inscription : 20/02/2006
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mar 4 Mar 2008 - 12:57 | |
| Je me suis toujours demandé si cette photo était réelle ou s'il s'agissait d'une reconstitution. Quelqu'un en sait-il plus? _________________ Potius mori quam foedari
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mar 4 Mar 2008 - 13:52 | |
| Moi aussi. Elle est bizarre, l'exécuteur aussi et son chapeau plus qu'inadéquat
Je n'ai aucune référence sur ce cliché capté sur un site consacré au bagne de Guyane. |
| | | CARNIFEX Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1848 Age : 53 Localisation : Angers(Maine et Loire) Emploi : Justice Date d'inscription : 20/02/2006
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mer 5 Mar 2008 - 12:51 | |
| Par ailleurs, la photo est à l'envers, de par le positionnement de la manette et de l'exécuteur, non? _________________ Potius mori quam foedari
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mer 5 Mar 2008 - 13:13 | |
| je le pense aussi, ce n'est pas rare, les clichés inversée. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mer 12 Mar 2008 - 23:12 | |
| Oui, c'est le même cliché, mais inversé. Merci Dédé. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Chansons de bagnards Lun 8 Nov 2010 - 14:11 | |
| Une chanson peu connue (anonyme) sur le bagne : « La chanson de JEAN FAGOT » (écrite vers 1912). Parfois attribuée au bagnard Miet, publiée en 1924 par Antoine Mesclon, auteur de Comment j'ai subi quinze ans de bagne.
Source : Pour en savoir plus et l'écouter (cliquez sous " Le transporté "). Blog de l'Atelier de création libertaire : http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob/2008/10/jean-fagot/#more-638
Une autre chanson, plus connue, sur le bagne :
CHANT DE L'ORAPU Le bronze a retenti. Debout ! Il est cinq heures. Les voiles de la nuit couvrent encore l’Orapu, Les vampires affreux regagnent leurs demeures, Ivres de sang humain dont ils sont repus. Pour beaucoup d'entre nous, réveil épouvantable, Notre esprit vagabond plane sous d'autres cieux, Mais la cloche en sonnant l'appel impitoyable Nous ramène, troublés, pour souffrir en ces lieux. Chacun pour le travail s’arme d’une bricole * Et dans la forêt sombre s'avance en trébuchant, On dirait des démons, la sarabande folle, Car l’enfer est au bagne, et non pas chez Satan ! On franchit les rouleaux, on tombe, on se relève, La vase et les chicots, rien ne doit nous lasser, Pour nous on ne connait que ces mots, marche ou crève, Et l'Orne porte en ses flancs de quoi nous remplacer. Le soleil cherche en vain à montrer son visage, Mais un nuage épais le cache à nos yeux. Il pleut, il pleut toujours dans ce pays sauvage, Ô Françe, en ces instants, nous regrettons tes cieux. Ces supplices sans nom, chaque jour se répètent, Enfants des vieux Gaulois, qu’êtes-vous donc devenus ? Les plus forts d’entre nous marchent en courbant la tête, Pleurez, pleurez, forçats, vos cœurs ne battent plus.
Ce texte ci-dessus est-il le texte original ? Plusieurs versions existent. En voici une autre, ainsi que les paroles d'autres chansons sur le bagne. IMAGES PLUS : http://www.imagesplus.fr/Chansons-du-bagne_a275.html
* Halage des grumes à la bricole. Travail forestier d'une extrême pénibilité, consistant à tirer des troncs d'arbres à l'aide d'une large courroie (bricole) enserrant le torse. Certains de ces camps forestiers, tel celui de Charvein, où étaient placés des transportés classés incorrigibles (les incos) étaient sous la surveillance de gardiens nommés en conséquence par l'administration pénitentiaire. Des actes de maltraitance, d'un sadisme terrible, étaient exercés par certains surveillants dans ces camps et la mortalité y était très importante.
Dernière édition par mercattore le Dim 24 Avr 2011 - 14:45, édité 9 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mar 9 Nov 2010 - 18:43 | |
| Le camp CHARVEIN, surnommé "la capitale du crime ".
« Les prisonniers y vivent nus et ne revêtent leurs guenilles que pour être enchaînés à double boucle * pour la nuit. Le jeu préféré des surveillants consiste à leur faire traîner des troncs d'arbres sur plusieurs centaines de mètres jusqu'au fleuve sur un parcours en ligne droite obligeant le franchissement de nombreux obstacles. Quelques surveillants inscrivent leur nom au palmarès de l'horreur : Casalonga s'amusait à marier les nouveaux arrivés malingres à de vieux forçats dépravés. Carnavaggio fait attacher l'ex-abbé Sablier tout un jour à une fourmilière, le corps nu enduit de cassonade. C'est Pierrandi qui, après avoir commandé à un arabe de creuser sa tombe, oblige ses deux camarades à l'enterrer vivant. »
* Les deux chevilles des transportés sont entravées.
SOURCE : Pierre-Philippe-Robert : Des Galères au bagne , éditions Les Chemins de la Mémoire, Saintes (17100), 2003. |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Jeu 9 Juin 2011 - 9:19 | |
| La chanson du forçat
Paroles ou lyrics de La chanson du forçat (Vidocq) écrites par Serge Gainsbourg.
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais c'qu'est la liberté Moi oui, je le sais Je suis un évadé
Faut-il pour voir un jour un ciel tout bleu Supporter un ciel noir trois jours sur deux Je l'ai supporté Je suis un évadé
Faut-il vraiment se laisser emprisonner Pour connaître le prix de la liberté Moi je le connais Je suis un évadé
Est-il nécessaire de perdre la vue Pour espérer des soleils disparus Je les vois briller Je suis un évadé
Qui ne s'est jamais laissé enchaîner Ne saura jamais c'qu'est la liberté Moi oui je le sais Je suis un évadé
https://www.dailymotion.com/video/x98r4z_generique-de-vidocq-1966_shortfilms
https://www.youtube.com/watch?v=okRcfcKvjGE
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mar 20 Déc 2011 - 20:58 | |
| La Belle - d'Albert LONDRES.
Le texte ci-dessous est une chanson écrite par Albert Londres après son fameux reportage sur le bagne de Guyanne (Au bagne en 1923). Elle fut chantée à l'époque par Lucienne Boyer et plus récemment (dans un autre style) par Parabellum.
La Belle (A. Londres)
Le Loire a quitté La Pallice Maintenant tout est bien fini. On s’en va vers le Maroni Où les requins font la police.
On est sans nom, on est plus rien. La loi nous chasse de la ville. On n’est plus qu’un bateau de chiens Qu’on mène crever dans île.
Mais alors apparaît la Belle, La faim, la lèpre, le cachot, Le coup de poing des pays chauds. Rien ne sera trop beau pour elle.
Pour la liberté. Les requins Auront notre chair de coquins.
Et dans la forêt solennelle Où la mort sonne à chaque pas Même lorsque tu ne viens pas C’est toi qu’on adore. Ô la Belle !
Le Loire est le nom du bateau qui transportait les bagnards et qui fut remplacé par la Martinière. -------------------------------------------------------------------------------------------
Cayenne - attribuée à Aristide BRUANT
Je me souviens encore de ma première femme elle s'appellait nina une vraie putain dans l'âme la reine des morues de la plaine saint denis elle faisait le tapin près d'la rue rivoli
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
Elle aguichait l'clients quand mon destin d'bagnard vint frapper a sa porte sous forme d'un richard il lui cracha dessus rempli de son dedain lui mis la main au cul et la traita d'putain
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
Moi qui etais son homme et pas une peau de vaches aquis dans ma jeunesse les principes d'un apache sorti mon 6-35 et d'une balle en plein coeur je l'etendit raide mort et fut serré sur l'heure
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
UNE SEULE SOLUTION...LA REVOLUTION ca fait 1 2 1 2 3 4
Aussitôt arreté j'fut mener a Cayenne c'est la que jai purger la force de ma peine jeunesse d'aujourdui ne faites plus les cons car pour une seule conneries on vous jette en zonzon wwwwwwaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
Si je viens a mourir je veux que l'on m'enterre dans un tout p'tit cimetiere pres d'la porte saint martin 400 putains a poils viens donc crier tres haut c'est le roi des julots que lon mene au tombeau wwwwaaaaaaaaaahhhhhhhhh!!!!
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
Sur mon tombeau y aura cette glorieuse phrase ecrit par les truants d'une tres haute classe honneur a la putain qui ma donnée sa main si je n'etais pas mort je te baiserais encore
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
MORT AUX VACHES... MORT AUX CONDES vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté
Pas de grace pas de pitié pour toute ces bandes de laches et ces band' d'enculers!!!!!
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Chanson dédiée à Guillaume SEZNEC
Saint-Martin-de-Ré, principale ville de l'île de Ré. C'est de son pénitencier qu'embarquent les bagnards pour la Guyane. Guillaume Seznec quitte la métropole le 7 avril 1927.
Sept avril, quittant Saint-Martin, Six cents nous sommes embarqués sur La Martinière, Fers et cages pour fauves humains, Dans trois semaines c'est la Guyane et c'est l'oubli.
Pour bonjour, Prével nous a dit : - C'est pas l'enfer mais c'est déjà le purgatoire, Que morts vous ne sortirez d'ici, Que morts ou pire, pour les îles du Salut.
Les Chaouchs de nous mettre nus, Zébrés de rouge et blanc zébrés et fers et flammes, Flammes et fers, ici tu n'es plus, Pauvre Guillaume, que 49 302.
Oiseau des Caraïbes bleu, Va dire à mes enfants ma mère et Marie-Jeanne, Va t'en dire : ma foi est en eux, Justice veux, ne veux ni grâce ni pardon.
- J'ai nouvelle sur un nuage blanc : Guillaume, un juge un écrivain les Bretons lèvent; - J'ai nouvelle sur un nuage gris : A la Royale on te condamne pour dix ans.
- J'ai nouvelle sur un nuage sang : Que l'on te jette à Saint-Joseph, bagne du bagne; - J'ai nouvelle sur un nuage noir : Ta mère ta fille et Marie-Jeanne n'ont plus vie.
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CAYENNE de Jean Marceline.
Jean Marceline est né le 11 mars 1949 au 40, rue Lieutenant Goinet à Cayenne. Artiste guyanais, Jean Marceline est auteur - compositeur - interprète. Il joue de la guitare rythmique et de la percussion et possède également un don, celui d'imiter divers animaux. Il a même mis au point un sketch à base d'imitation d'animaux divers se terminant par une bagarre entre un chien et un cochon : " la ballade du chien Tristar de mon ami Dubois "
"Cayenne", écrite et interprétée par Jean Marceline résume tout ce qu'un Cayennais peut ressentir du passé et évaluer ce qui lui est resté dans les gènes au 3° millénaire (Yvon Rollus)
Refrain Ma plus belle mélodie, J'aurai tant aimer l'écrire Pour toi CAYENNE Pour tenter d'te faire oublier Tous les cailloux qu'ils ont cassés Tu n'leur avais rien demandé. Tant d'autres avant moi t'ont chanté Trop souvent pour te reprocher Les murs CAYENNE Que leurs ancêtres avaient dressés Pour exiler loin de leurs yeux Les déchets de leur société.
1° Couplet Je n'ai pas joué au gardien Le fouet, la matraque et le chien Crevant sous un soleil de plomb Entre les murs d'une prison. Moi j'ai été Nègre-Marron Dans la jungle tout au fond Sous un carbet de toit de feuilles Pleurant l'Afrique mon deuil !
2°Couplet J'ai pas plagié Chéri-Bibi J'ai pas fréquenté Papillon Les chaînes, les boulets, les fusils L'île du diable requins en rond J'étais Indien d'Amazonie Et j'ai vu mourir mes petits Entre les mains des guerriers blancs Violant les petits Négrillons.
3°Couplet Je n'ai pas été négrier Pas pratiqué la traite de ceux Qui de leur terre, déracinés, Furent déportés sous d'autres cieux. Mais j'ai été l'échine courbée Et sous le joug oppressé Bête de somme pour planter cafés Douceurs aux maîtres destinées
4°Couplet Pour toutes les humiliations Infligées pendant trop longtemps Pour toutes les larmes et le sang Qui ont tant coulé sans raison Par tous ceux qui cherchaient en toi Le vertige de l'Eldorado Qui ont même décimé pour ça Jusqu'à tes enfants les plus beaux. Cayenne, pour toutes ces souffrances Aujourd'hui je veux te chanter Exorciser de mon enfance La peur des rues la nuit tombée. Nous qui naquîmes juste après Que les portes en furent fermées Cauchemars de nos jeunes années Leur bagne nous voulons l'oublier.
2°Refrain Et ma plus belle mélodie Sera une chanson d'amour Pour toi CAYENNE Pour tenter de faire oublier Tous ceux qui t'ont maudit un jour Toi, tu leur as tout pardonné. Ma plus belle mélodie.. !
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CAYENNE.
C'était un soir d'été à Bizerte la Belle Elle faisait le tapin, et moi le rappel Quant un riche passant, la prenant par la main Lui souleva ses jupons et la traita de putain.
Refrain: Pas de chance, pas de pitié Enfant de malheur Et de travaux forcés.
Comme j'étais son homme et pas une lopette Ayant acquit les principes d'adepte Je sorti mon surin, et d'un coup en plein cœur Je l'étendit raide mort et fut serré sur l'heure.
Refrain
Je me souviens encore de ma première femme Elle s'appelait Titine une vraie putain dans l'âme La reine des morues de la rue Saint Denis Elle faisait la lutine dans la Bath de Rivoli.
Refrain
Je me rappelle aussi de ma première chaude pisse Que je me fis soigner à l'hôpital Sulpice Les chancres et les morpions qui me rongeaient mon vit Malheur à la morue qui m'a si bien servi.
Refrain
Mes amis si je meurs; la syphilis me ronge C'est d'avoir trop baisé des brunes et des blondes Pour le mystère d'un cul, pour le plaisir d'un con j'étais bien trop pileux et me voilà fout.
Refrain
Après une cavale, je me suis fait serré les lopettes à jupettes m'ont condamné Au bagne de Cayenne je fus emmené C'est de là qu'on a tenté de me bâillonner.
Refrain
Il me reste ma plume, pour mes volontés dernières C'est d'une simple façon que je ceux que l'on m'enterre Sans les flonflons des curetons et leur pieux sermons Je me trouverais à l'aise comme à la zon-zon.
Refrain
Mon seul désir, c'est qu'il ai une pierre Gravée de mon épitaphe: Julot de la der des der Et qe la Prusse n'a pas su faire taire Et que le cul des clercs reste par terre.
Mort aux vaches, mort aux condés Vive les enfants de Cayenne, et à bas ceux de la sureté.
Mort aux vaches, mort aux condés Vive les enfants de Cayenne, et à bas ceux de la sureté.
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La chanson de l'Orapu.
En 1895, MIEL, qui subissait une peine de 8 ans de travaux forcés dans les terribles camps de l'est de la Guyane, mis en vers la détresse de ses compagnons, attelés comme des bêtes aux énormes troncs d'arbres abattus dans la forêt guyanaise, qu'il fallait, sous les coups des gardiens, haler jusqu'à la crique Orapu ( affluent de l'Oyak, portion de rivière formée de a Comté et de l'Orapu, avant de devenir le Mahury).
Le bronze a retenti: debout il est cinq heures, Le voile de la nuit couvre encore l'Orapu, Des vampires hideux regagnent leur demeure, Ivres du sang humain dont ils se sont repus. Pour beaucoup d'entre nous, réveil épouvantable. Notre esprit vagabond planait sous d'autre cieux, Mais la cloche en sonnant l'appel impitoyable Nous rappelle tremblants pour en ces lieux.
Chacun pour le travail s'arme d'un bricole, Et dans la forêt sombre s'avance en trébuchant, On dirait des démons la sarabande folle, Car l'enfer est au bagne, et non pas chez Satan, Allons vite au biseau, que la corde se place, Et chantez, malheureux, pour réchauffer vos cœurs, Oh la, oh la. Garçons, la pièce se déplace, Et glisse sous les yeux des surveillants moqueurs.
Le soleil cherche en vain à montrer son visage, Un voile épais et noir le dérobe à nos yeux, Il pleut, il pleut toujours dans ce pays sauvage, Ô France, en ces instants, nous regrettons tes cieux. On franchit les rouleaux, on tombe on se relève, On ne connaît pour nous que ces mots "Marche ou crève", L'Orne (1) apporte en ses flancs de quoi nous remplacer.
Enfin, vers le "dégrad" on arrive; sans trêve Il nous faut retourner au second numéro, De douleur, de dégoût, notre cœur se soulève, Mais la voix d'un Arabe a crié "Roumi, ro". Ce supplice sans nom chaque jour se répète. Enfants des fiers gaulois, qu'êtes-vous devenus ? Les plus forts d'entre nous marchent en courbant la tête, Forçats, forçats, pleurez, vos cœurs ne battent plus. (1) L'Orne était le nom d'un bateau qui transportait les bagnards de France vers la Guyane.
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DREYFUS - par Yves Duteil Par Yoav Rheims - mardi 2 octobre 2007
Je suis un peu ton fils Et je retrouve en moi Ta foi dans la justice Et ta force au combat.
Dans ton honneur déchu, Malgré ta peine immense, Tu n'as jamais perdu Ton amour pour la France.
Et s'il ne reste qu'un murmure
Pour te défendre, Par-delà tous les murs, Il faut l'entendre.
Je suis un peu ce frère Qui remue les montagnes Lorsque tu désespères Dans ton île, en Guyane.
Et je souffre avec toi Des fers que l'on t'a mis Pour écraser ton âme Et pour briser ta vie.
Mais pourquoi fallait-il Pour t'envoyer au Diable Te prendre dans les fils De ce piège effroyable ?
J'ai vu souvent mon père S'assombrir tout à coup Quand j'évoquais "L'Affaire", Comme on disait chez nous
Et j'ai vécu longtemps Sans rompre ce silence, Comme un secret pesant, Parfois, sur la conscience.
J'imaginais comment Des hommes étaient capables D'arrêter l'innocent Pour en faire un coupable.
Il était Alsacien, Français, juif, capitaine, Vivant parmi les siens À Paris, dix-septième
Quand, un matin d'octobre, On l'accuse, on l'emmène Vers douze ans de méprise Et d'opprobre et de haine.
Traité plus bas qu'un chien, Laissé dans l'ignorance De tous ceux qui, sans fin, Luttaient pour sa défense,
Courageux, opiniâtres, Jouant parfois leur vie Sur un coup de théâtre En s'exposant pour lui.
Je suis un peu son fils Et c'est moi que l'on traîne Au Palais d'injustice En l'écoutant à peine
Et quand Paris s'enflamme Alors qu'on l'injurie, Le coupable pavane À quatre pas d'ici ...
Lucie... Mon corps est à genoux Mais mon âme est debout. Un jour je reviendrai Vers la terre de France Crier mon innocence Et retrouver la paix.
Ici... Je n'ai plus rien de toi Et j'ai peur, quelquefois Que ma raison s'égare. Si je perds la mémoire, Si j'oublie qui je suis, Qui pourra dire alors À ceux qui m'aiment encore Que je n'ai pas trahi, Que j'ai toujours porté L'amour de mon pays Bien plus haut que ma vie, Bien plus haut que la vie ?
C'était il y a cent ans. Dreyfus est mort depuis Mais je porte en chantant Tout l'espoir de sa vie
Pour la mémoire des jours, Puisqu'en son paradis On sait depuis toujours Qu'il n'a jamais trahi.
Il n'a jamais trahi Son cœur, ni son pays.
Source : Paroles.net
L’affaire Dreyfus est certainement celle qui a fait le plus connaître le bagne de Guyane, car la plus ancienne et aussi celle qui a fait coulé le plus d’encre jusqu’au fameux « J’accuse » d’Emile Zola adressé au président de la République, Felix Faure, le 13 janvier 1898 et qui parut dans le journal L’Aurore.
Alfred Dreyfus est accusé d’espionnage, arrêté et emprisonné le 15 octobre 1894. Capitaine, il est traîné devant le Conseil de Guerre le 19 décembre de la même année. Accusé de trahison, il est dégradé et condamné à la détention perpétuelle dans une enceinte fortifiée. C’est le 21 février 1895 qu’il prend le bateau pour la Guyane. Enfermé quelques jours sur l’Ile Royale, il est transféré sur l’Ile du Diable pour y subir sa peine.
Il vivra seul sur son Ile, dans une case de 4 m. sur 4, encadré seulement par quelques gardiens, relevés toutes les deux heures, de jour comme de nuit, qui n’avaient pas le droit de lui adresser la parole.
L’affaire qui s’amplifie en France divise le pays pratiquement en deux entre dreyfusars et anti-dreyfusards, et le ministère de la Guerre craint une évasion du prisonnier, ce qui aggrave ses conditions de détention et il tombe malade.
La lettre de Zola, qui lui valut un an de prison, amena le lieutenant-colonel Henri à avouer le forfait de faux en écriture qui avait amené le capitaine Dreyfus à passer 4 ans 3 mois et 5 jours au bagne de Guyane.
Le 9 septembre 1899, il est conduit une nouvelle fois devant les juges militaires qui le condamnent à nouveau, mais assorti de circonstances atténuantes. Il est gracié dix jours plus tard par le président de la République Emile Loubet.
Son procès est révisé le 12 juillet 1906, et il est réintégré dans l’armée avec le grade de commandant. -------------------------------------------------------------------------------------------------
Léo Ferré m**de à Vauban Paroles : Pierre SEGHERS Musique : Léo FERRÉ
Bagnard au bagne de Vauban Dans l'île de Ré J'mange du pain noir et des murs blancs Dans l'ïle de Ré À la ville m'attend ma mignonne Mais dans vingt ans pour elle je n'serai plus personne m**de à Vauban
Bagnard je suis chaine et boulet Tout ça pour rien ils m'ont serré Dans l'île de Ré c'est pour mon bien On y voit passer des nuages Qui vont crevant moi j'vois s'faner la fleur de l'âge m**de à Vauban
Bagnard ici les demoiselles Dans l'île de Ré S'approchent pour voir rogner nos ailes Dans l'île de Ré Oh que jamais ne vienne celle Que j'aimais tant pour elle j'ai manqué la belle m**de à Vauban
Bagnard la belle elle est là-haut Dans le ciel gris elle s'en va derrière les barreaux Jusqu'à Paris Moi j'suis au mitard avec elle Tout en rêvant à mon amour qu'est la plus belle m**de à Vauban
Bagnard le temps qui tant s'allonge Dans l'île de Ré Avec ses poux le temps te ronge dans l'île de Ré Où sont ses yeux où est sa bouche Avec le vent on dirait parfois que j'les touche m**de à Vauban
C'est un p'tit corbillard tout noir Étroit et vieux qui m'sortira d'ici un soir Et ça sera mieux Je reverrai la route blanche Les pieds devant mais je chant'rai d'en d'ssous mes planches m**de à Vauban
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| | | tangara Bourreau de village
Nombre de messages : 51 Age : 58 Date d'inscription : 17/12/2011
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Lun 26 Déc 2011 - 23:35 | |
| la chanson de l'Orapu est citée par René Belbenoit dans son livre autobiographique " th dry guillotine" traduit en français par "les compagnons de la belle" paru en vf en 1938 si vous tombez un jour chez un bouquiniste , dans une brocante sur l'édition 1938 sautez y dessus , c'est un chef d'oeuvre | |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Chansons de bagnards Mar 17 Déc 2013 - 21:59 | |
| Poème de Victor HUGO
Ecrit après la visite d'un bagne
Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne. Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l'école une fois, Et ne savent pas lire, et signent d'une croix. C'est dans cette ombre-là qu'ils ont trouvé le crime. L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme. Où rampe la raison, l'honnêteté périt.
Dieu, le premier auteur de tout ce qu'on écrit, A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres, Les ailes des esprits dans les pages des livres. Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut Planer là-haut où l'âme en liberté se meut. L'école est sanctuaire autant que la chapelle. L'alphabet que l'enfant avec son doigt épelle Contient sous chaque lettre une vertu ; le coeur S'éclaire doucement à cette humble lueur. Donc au petit enfant donnez le petit livre. Marchez, la lampe en main, pour qu'il puisse vous suivre.
La nuit produit l'erreur et l'erreur l'attentat. Faute d'enseignement, on jette dans l'état Des hommes animaux, têtes inachevées, Tristes instincts qui vont les prunelles crevées, Aveugles effrayants, au regard sépulcral, Qui marchent à tâtons dans le monde moral. Allumons les esprits, c'est notre loi première, Et du suif le plus vil faisons une lumière. L'intelligence veut être ouverte ici-bas ; Le germe a droit d'éclore ; et qui ne pense pas Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre. Songeons-y bien, l'école en or change le cuivre, Tandis que l'ignorance en plomb transforme l'or.
Je dis que ces voleurs possédaient un trésor, Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire ; Je dis qu'ils ont le droit, du fond de leur misère, De se tourner vers vous, à qui le jour sourit, Et de vous demander compte de leur esprit ; Je dis qu'ils étaient l'homme et qu'on en fit la brute ; Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute ; Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés ; Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés Ont pour point de départ ce qui n'est pas leur faute ; Pouvaient-ils s'éclairer du flambeau qu'on leur ôte ? Ils sont les malheureux et non les ennemis. Le premier crime fut sur eux-mêmes commis ; On a de la pensée éteint en eux la flamme : Et la société leur a volé leur âme.
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