Henri Laval dit "Bébert" - Dernière exécution publique à Nantes - 1920

Petit article de la Lettre des archives municipales de Nantes.

http://www.archives.nantes.fr/PAGES/DIFFUSIONS_VENTES/fichierspdf/enfer_decor_1.pdf

Dernière exécution publique à Nantes de Henri Laval, dit Bébert, le 13 juillet 1920.

Fait curieux : Avant l'exécution, le condamné se fait mettre dans la bouche une mêche des cheveux de sa maîtresse.


Par Archange - 19/12/2011

HENRI LAVAL, dit "Bébert" - Executé le 13 Juillet 1920. Condamne a mort pour assassinat d'un agent de police.

Oh, excellent cliché, Boisdejustice...

Merci a notre confrere Le Photographe qui a trouve cette photo.

Bonjour, je suis l'auteur de l'article cité plus haut dans la gazette des archives de Nantes. Savez vous d'où vient la photo de Bébert?

Bien à vous tous. PC

La photo ci-dessus provient de mon site (boisdejustice.com) ou j'ai repertorie plus de 200 photos de condamnes a mort executes par Deibler.
La photo originale vient de sa carte anthtropometrique appartenant aux Archives Departementales a Nantes.

Petite correction :

Laval, ayant été exécuté le 12 juillet 1920, n'a pas été condamné à mort en mars 1919.

Bien vu Sylvain : Bébert a été condamné à mort le 17 mars 1920. Tu évoques cette affaire sur le site Guillotine

http://guillotine.voila.net/Palmares1871_1977.html

Je ne peux pas rectifier le texte de Stéphane Pajot Dommage...

Par contre la photo ne correspond pas à l'exécution en question. C'est la photo de l'exécution des chauffeurs de la Drôme en 1909.

Exact Carnifex ! Les photos de l'exécution des chauffeurs de la Drôme ont souvent prêté à confusion.

Ooh ! c'est la premiere fois que je vois la lame tomber, mais figée par l'instantanée pour l'époque !!!
Photo réussie !!

Louison a écrit:

Ooh ! c'est la premiere fois que je vois la lame tomber, mais figée par l'instantanée pour l'époque !!!
Photo réussie !!

Allez voir les photos de Weidmann dans ce cas. On y voit la lame en pleine coupe.

Oui j'ai vu cela en vidéo, merci Benny ca me donne froid au dos

Pardon. Je parlais d'une photo.
je l'ai retrouvée : https://guillotine.1fr1.net/t967-eugen-weidmann
La vidéo, oui ... frissons ...
Que peut penser le gars au moment où il franchit la porte ? Une fois allongé ?

Euh sur cette photo je ne distingue pas helas la lame mais je devine la terreur à casser Weidmann; je percois justement ses chevilles agrippées par des mains du vieil homme...
Je pourrais peut être chercher d'autres photos, si cela vous dirait Benny ?

Il est difficile d en trouver au moins une photo où on pourrait bien voir la lame tomber sur Weidmann, il n'y en a pas ....

La photo du lien ci-dessus represente bien l'instant de la mort de Weidmann. Juste au dessus du chapeau d'Obrecht on voit tres bien la "fleche" qui est attachee au mouton et qui s'engage dans la pince a ressort. Cette fleche indique que le mouton est juste derriere la tete d'Obrecht et que la lame vient a l'instant ou la photo est prise d'atteindre le cou de Weidmann...

Vous avez bien raison Boisdejustice, je n'avais pas bien capté ces détails vu que la photo est assez floue, vous avez l'oeil, merci Boisdejustice !

A voir ceci, j'en ai des frissons brrrr !

Moi, ce qui me glacerait ce serait de tenir les chevilles d'un vivant qui devient mort.

La "palme" revient à Fernand Meyssonnier qui racontait dans son livre qu'il tenait la tête du condamné au moment où la lame s'abattait sur son cou.

La description de cette tête qui devient sans vie est glaçante.

Je vous recommande son livre, Louison:" paroles de bourreau témoignage unique d'un exécuteur des arrêts criminels".

C'est déroutant de voir que ce personnage qui apparaissait sympathique pouvait ainsi aller au bout de l'horreur. On y voit notamment qu'il menait la vie de tout le monde, sinon.

Bonjour CARNIFEX, oui c'est vrai, à la place de ceux qui tenaient , l'un par les chevilles, et l'autre par la tête du condamné , j'aurai fait un arrêt cardiaque !! BRRR !!! ...

Merci pour l'information

Au faite, sauriez vous l'auteur de ce livre ? et l'édition ? svp ? Merci !

PS : Quelqu'un n'aurait pas publié une photo de la tête de Weidmann ? je sais que c'est morbide, oups !!

Oui, je me souviens que Meyssonnier racontait qu'il faisait hyper gaffe à ce que ses doigts n'aillent pas trop loin pour ne pas être "mangés" par la lame.

Son "truc" pour que le condamné ne recule pas: un point sensible derrière l'oreille où il enfonçait violemment ses doigts. Il parait que comme ça on perd le réflexe de rétracter son cou.

Le livre, vous le trouvez ici, par exemple:

http://www.amazon.fr/Paroles-bourreau-T%C3%A9moignage-Ex%C3%A9cuteur-criminels/dp/2911416716

ou là:

http://www.priceminister.com/offer/buy/1184933/Meyssonier-Fernand-Paroles-De-Bourreau-Temoignage-Unique-D-un-Executeur-Des-Arrets-Criminels-Livre.html

ou encore ici:

http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/meyssonier-fernand/paroles-de-bourreau-temoignage-unique-d-un-executeur-des-arrets-criminels,106181.aspx

(visiblement il est au même prix partout).

Bonne lecture!

michel-j a écrit:

veiller à ne saloper ni ses godasses (pour s'épargner les récrimination de l'épouse) ni ses vêtements (note du teinturier... remboursée ou pas ? On ignore... mais l'adoption de bleux de chauffe pour les "petites mains" semble explicite )

"Une exécution réussie doit limiter les projections sur le sol à un demi-verre."
(c’est une citation approximative,je ne me rappelle plus où j’ai lu ou entendu ça)

C’est faisable, avec les paravents, la forme de la bassine, le basculement rapide du corps dans le panier juste au moment où le cou est tranché (cf. vidéo de l’exécution de Weidmann).
L’exposition du "photographe" semble aussi limitée, étant donné que la lame et le mouton en position basse font obstacle aux projections, qui proviennent essentiellement du corps.

carniflex a écrit:

je me souviens que Meyssonnier racontait qu'il faisait hyper gaffe à ce que ses doigts n'aillent pas trop loin pour ne pas être "mangés" par la lame.

Le moment très délicat est surtout celui où le "photographe" passe ses bras entre ceux de la guillotine, pour tirer la tête par-dessus la 1/2 lunette inférieure. En principe l’exécuteur en chef ne doit pas avoir la main sur la manette à cet instant, mais un dysfonctionnement peut toujours arriver (par exemple une pince bien graissée et pas assez refermée sur la flèche du mouton).

Sinon, après le risque dû à la lame est limité.
Le mouton est guidé, la lame fait entre 6 et 8 mm d’épaisseur et passe à 1 mm du nu de la lunette (pour l’effet de cisaillement), donc le "photographe" localise sa trajectoire très facilement.

Il doit aussi à se méfier du mouton qui présente un débord par rapport à la lame ( de combien de cm ? Sans doute notre ami Boisdejustice a-t’il la réponse :-) ), et qui peut venir violemment frapper les mains qui tiennent une tête à trancher (risque de fracture sévère).

Si Meyssonnier tenait la tête jusqu’à la fin de l’exécution (selon ses dires), il devait le faire par le sommet des oreilles ou par les tempes. Et tenir très fermement, car le choc du mouton sur la nuque devait bien secouer la tête du client.

La lame fait 7,5mm d'epaisseur et le mouton 97mm donc il depasse de 89,5mm derriere la lame qui est montee completement a l'avant du mouton. Les trois ecrous et la fleche depassait aussi a l'arriere et pouvait frapper les mains du photographe.
Le "verre de sang" dont parle Meyssonnier c'est ce qui pouvait atteindre le photographe. Au premier rebond de la lame le trou de la lunette etait decouvert et un jet de sang passait sous la lame en direction du photographe. Apres ce rebond le sang frappait la surface de la lame et tombait dans la bassine sous la guillotine. Mais presque immediatement le corps etait pousse dans le panier et finissait de saigner dans la sciure au fond du panier.
Ca c'est le deroulement "ideal" mais dans bien des cas ca ne s'est pas passe comme ca. Les temoins racontent qu'a l'execution des Chauffeurs de la Drome, le corps sans tete d'Octave David s'est dresse dans le panier a projete du sang sur les bourreaux et les spectateurs... Brrrr! Horrible! Aucun doute que beaucoup de temoins a ces executions furent traumatises.

michel-j a écrit:

Même légal, le mode d'exécution que nous avions choisi relevait de la boucherie pure et simple.

Oui, mais ce mode d’exécution n’a pas été conçu pour le confort de l’exécuteur ou des spectateurs, mais pour celui du condamné (du moins on l’espère).

michel-j a écrit:

Mais les paniers d'osier laissant une flaque au soulèvement et goûtant durant le transport.

Le panier n’était t’il pas entièrement doublé de zinc (même sur les parois verticales) – avec de la sciure pour absorber les fluides corporels ?
Défaut dans les soudures ?

Boisdejustice a écrit:

Au premier rebond de la lame le trou de la lunette etait decouvert et un jet de sang passait sous la lame en direction du photographe.

Il y a un rebond, et même plusieurs, mais quand on regarde la vidéo de l’exécution le premier rebond du mouton est d’ampleur limitée ; seule une petite partie de la lunette est découverte lors du premier rebond.

Vous me direz que ça dépend aussi de la longueur de la lame située sous le bord bas du mouton, qui semblait variable selon les guillotines ( plutôt courte sur la guillotine modifiée Obrecht exposée à Orsay en 2010, nettement plus longue sur la guillotine remontée par Meyssonnier ou bien celle de votre avatar)

Boisdejustice a écrit:

le corps sans tete d'Octave David s'est dresse dans le panier a projete du sang sur les bourreaux et les spectateurs.

Spectaculaire en effet ...
Un réflexe musculaire dans les derniers instants de vie (ou plutôt de fonctionnement) du corps, une contraction qui aurait changé l’orientation du cou, alors que l’on avait oublié de fermer le panier ?

michel-j a écrit:

Quelques études anatomiques me permettent cependant de situer la distance des premiers jets, en cas de sectionnement d'une carotide, au delà du mètre.

Selon Fernand Meyssonnier (émission de France Inter), ça allait jusqu’à 3 mètres.

michel-j a écrit:

"nettoyage" "à la lance"... tant gardiens que détenus du service général.

L’administration de la prison osait envoyer des détenus du services général faire le nettoyage après une exécution ?
C’est quand même gonflé !

michel-j a écrit:

6 à 7 litres de sang; il faut bien qu'il aillent quelque part... Non ?

Oui, essentiellement dans le panier, et dans la bassine pour le sang irrigant le cerveau. Mais le cœur arrêtant assez vite de battre (10-15 secondes ?) après la décollation, la plus grande partie de ces 6 ou 7 litres restait peut être dans le corps.

michel-j a écrit:

infiniment plus réaliste que celle de l"exsangation à sec".

Je ne voulais pas dire qu’un guillotinage est une opération propre.
Seulement, et sur la base de la vidéo "Weidman", que la quantité de sang répandue par terre ou pouvant atteindre les exécuteurs pouvait être assez faible si l’exécution était rondement menée, c'est-à-dire très rapidement et sans anicroche.