Denis Rebours - Le triple assassinat de Bouffry - 1891

Le triple assassinat de Bouffry – Affaire Rebours

Denis Rebours


On trouve cette image sur la page « Anatole Deibler’s 400 customers » de l’excellent site de Bois de justice.
http://boisdejustice.com/Anatole/Anatole.html

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Les grandes affaires criminelles du Loir-et-Cher (Pascal Nourrisson)



Le triple assassinat de Bouffry – Affaire Rebours – Cour d’assises du Loir-et-Cher
On peut suivre l’affaire pages 157 et suivantes.

http://books.google.fr/books?id=Js8xlZw3dFMC&pg=PA161&lpg=PA161&dq=Denis+Rebours&source=bl&ots=ljb7FDiUGt&sig=UQPHz1tXnjpAil3Qd4fKMrJSdJA&hl=fr&ei=Q4-tTenOHIjA8QOSt4zzAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBgQ6AEwAA#v=onepage&q=Denis%20Rebours&f=false

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Cour d'assises de Loir-et-Cher - Triple meurtre - Condamnation à mort

Blois, 3 mars. - Par service spécial. - La cour d'assises de Loir-et-Cher a jugé, aujourd'hui, le nommé Denis Rebours, qui, le 11 novembre dernier, a assassiné à coups de serpe, pour les voler, le nommé Rebours, sa femme et sa fille.
Le meurtrier était parent des victimes.
L'accusé, très affecté, sanglote pendant la lecture de l'acte d'accusation. Il reconnaît les faits, mais prétend qu'il n'a pas pu résister aux mauvaises idées qui le poussaient au crime.
Il raconte comment il a frappé la femme et la fille Rebours. Après le crime, il a tiré la porte, renfermant un chat qui a rongé une partie du visage de la femme Rebours, et alla jeter dans une mare le cadavre de Gouet.
Douze témoins sont entendus. L'un d'eux cite un propos tenu par l'accusé : « Je tuerais mon père, ma mère et mes quatre frères pour avoir leur argent si j'étais sûr de ne pas être pris. » D'autres rappellent les actes de cruauté de Rebours, qui martyrisait des animaux, matous et chèvres, qu'il dépeçait vivants.
Le jury a rapporté un verdict affirmatif sur toutes les questions et a condamné à mort Denis Rebours.

Le Matin, n° 2 560 du 04 mars 1891

N. B. : Le jury a vraisemblablement répondu par la négative sur le point des circonstances atténuantes puisque Rebours a été condamné à mort.

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Une exécution capitale - La guillotine à Blois

Denis Rebours, l'auteur du triple assassinat de Bouffry, condamné à mort, le 3 mars dernier, par la cour d'assises du Loir-et-Cher, a. été exécuté hier matin.
C'est dans la nuit du 11 novembre de l'année dernière que Denis Rebours était allé se poster devant la maison habitée par un vieillard de soixante-quatre ans, Louis-René Rebours, son parent, avait attendu qu'il sortit sur le chemin, selon son habitude, pour satisfaire un besoin et l'avait assommé. Il avait ensuite pénétré dans la maison, où sa tante et sa cousine, une infirme de trente et un ans, avaient subi le même sort.
Le mobile de ce triple assassinat était le vol. Denis Rebours était sur le point de se marier et il avait imaginé, pour se procurer l'argent nécessaire aux frais de la noce, d'assassiner ses parents. Il ne trouva que 72 francs.
C'est à quatre heures du matin que Rebours a été réveillé et que M. Langlois, substitut du procureur de la République, lui a annoncé qu'il devait se préparer à mourir. Rebours, épouvanté, s'est mis à sangloter et à gémir. L'aumônier lui a demandé à plusieurs reprises s’il voulait entendre la messe ? Le condamné, sans cesser de pleurer, a refusé avec obstination. Après l'avoir habillé, on l'a conduit au chauffoir ; il grelottait malgré la chaleur du poêle et pouvait parvenir à allumer sa pipe. Il avait la respiration très pénible ; ses yeux larmoyants semblaient ne voir personne.
Il a mangé un peu de pain et de galantine, bu un verre de vin, pris du café ; puis, à la stupéfaction générale, il a demandé qu'on lui permit de parler aux personnes présentes. Il a été accédé à son désir, et il a ânonné, sanglotant toujours, l'allocution que voici et qu'il avait dû apprendre par cœur dans le but de produire une impression favorable :
« Messieurs, je demande bien pardon de ce que j'ai fait. J'ai pas mérité la guillotine, car, si je l'ai fait, c'est le mauvais sang qui m'a poussé. J'aurais mérité la guillotine si je « l’aurais » fait par « mauvaiseté ». C'est bien malheureux et bien triste pour ma famille ; pas pour moi, qui serai bientôt hors de la misère, car je pense que je serai plus heureux qu'avant. »
Quand Rebours a fini, il fume une autre pipe. Il est plus calme.
M. Deibler et ses aides arrivent. Le condamné demande à serrer la main à ses gardiens puis on lui lie les jambes et les bras, et il est conduit en fourgon. Là il murmure « C'était pas la peine j'aurais bien marché. »
Pendant le trajet, l'aumônier l'exhorte, l’encourage. Il ne semble pas l'entendre et continue à se lamenter.
Sur la place où a lieu l'exécution, plus de 4 000 spectateurs, dont beaucoup de paysans de la région où le triple assassinat, a été commis, conversent bruyamment. Rebours descend de la voiture, soutenu par deux aides. Il n'a plus la force de marcher. Devant la machine, il recule instinctivement en disant :
« Ben ! oui, je l'ai mérité. Oui, j'y vas ! faut que j'y aille ! »
L'aumônier l'embrasse, puis les aides le poussent vers la bascule. Rebours se rejette tout à coup en arrière et répète : « Je l'ai mérité faut que j'y aille ! J'y vas ! » Les aides l'installent, mais le misérable se redresse avec force et fait un mouvement de côté. On le reprend et on le force abaisser la tête, mais il s'agite encore, et le couteau, en tombant, sectionne le cou obliquement. Enfin, à cinq heures trois minutes, tout est terminé.
Quelques instants plus tard, le corps et la tête sont emportés dans le fourgon jusqu'à l’hôpital où trois médecins doivent faire des expériences physiologiques.

La Presse, n° 1 063 du 04 mai 1891