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 Georges Gérard - 1913

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Adelayde
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Adelayde


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Date d'inscription : 02/03/2009

Georges Gérard - 1913 Empty
MessageSujet: Georges Gérard - 1913   Georges Gérard - 1913 EmptyMer 1 Juin 2011 - 18:15

Georges GERARD

Georges Gérard - 1913 ADH158

Source : le site de Bois de justice
http://boisdejustice.com/Anatole/Anatole.html


Les faits

Georges Gérard, marinier, 37 ans. Satyre assassin de la petite Lucienne Schumacher, 7 ans, qu'il noie dans la Moselle le 20 mai 1912, à Pompey.
Jugement : 16 novembre 1912
Exécution : 22 janvier 1913 à Nancy

Source : le site de Nemo-Sylvain Larue
http://guillotine.voila.net/Palmares1871_1977.html


Le satyre Gérard a été exécuté ce matin à Nancy

Nancy, 22 janvier. - Ce matin, au lever du jour, le marinier Gérard qui, il y a huit mois, violenta et assassina à Pompey, la petite Hélène Schoumacker, âgée de sept ans, a été exécuté.

Rappelons brièvement les faits qui ont amené le marinier Gérard- devant la cour d'assises de Meurthe-et-moselle.
Le mai 1912, M. Schoumacker, étameur à Pompey, rentrant chez lui vers huit heures du soir, ne trouvait pas sa fillette Lucienne-Hélène, âgée de sept ans.
Il la chercha infructueusement toute la soirée et, le lendemain matin seulement, il découvrit son cadavre dans la Moselle, à proximité des aciéries, près d’un endroit où la fillette avait été vue pour la dernière fois la veille, vers sept heures et demie.
L'enfant avait été violée et jetée à la rivière. Les soupçons se portèrent sur le nommé Georges Gérard, marinier à bord du bateau « Alcide », en stationnement à l'usine de Pompey, qui seul avait été aperçu à cet endroit à la même heure que la petite Héilène Schoumacker.
Les témoignages recueillis ne laissèrent bientôt aucune douté sur la culpabilité de Gérard qui, mis en état d'arrestation par M. Bertani, commissaire de police à la 15° brigade mobile, dès le 23 mai, malgré ses dénégations, se décida, le 27 mai, à avouer son crime.
Il raconta que le 20 mai, vers sept heures et demie, surexcité par la boisson, il avait vu passer une fillette qu'il avait suivie un moment.
Il l'avait abordée alors qu'elle était montée sur le parapet de la route de la Moselle, l'avait saisie et avait tenté de lui faire subir les plus ignobles violences. N'ayant pu parvenir à ses fins, il avait étranglé sa victime pour l'empêcher de crier, puis avait jeté son corps dans la rivière.
L'expertise médicale établit que Gérard ne dit pas toute la vérité. Les constatations du médecin lui permettent d'affirmer que le premier crime avait été consommé et accompli avec une violence inouïe et qu'en outre le corps de l'enfant portait une plaie faite à l'aide d'un instrument tranchant.
La mort de la jeune Schoumacker était due à la suffocation.
Gérard avait déjà été condamné par la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, en 1905, à deux années de prison, pour attentat la pudeur sur une fillette de 12 ans, demeurant à Belleville.
En juillet dernier, sur la demande de sa femme - car Gérard est marié - qui déclarait que son mari s'adonnait à l'absinthe et était fou, le criminel fut soumis à l'examen du docteur Deswart, médecin en chef de Maréville. Le savant aliéniste a, dans son rapport, déclaré que l'accusé devait assumer devant la justice la responsabilité de son crime, qu'il n'était ni fou, ni idiot, que son amnésie n'était pas réelle, mais simulée.

Avant l'expiation
Depuis soixante-cinq jours, Gérard attendait en prison qu'il fût prononcé sur son sort.
Bien qu'il ne fut astreint à aucun travail, il occupait ses journées à fabriquer des paniers à salade, des pinces à linge ou des chaussons.
Il était assuré depuis le jour de sa condamnation qu'il porterait sa tête à l'échafaud, et il n'en manifestait pas une trop grande crainte.
Gérard, une véritable brute, jouait aux cartes très souvent avec ses gardiens et les détenus qui partageaient sa cellule, et alors il oubliait le châtiment fatal.
Il attendait patiemment le jour de l'échéance, ayant peu confiance dans les résultats du recours en grâce signé par les jurés.
Les bois de justice arrivés hier matin à Nancy, furent transportée cette nuit aux environs de la prison, et le montage de la sinistre machine commença à cinq heures et quart.
Dès une heure du matin, malgré une pluie fine et pénétrante, une foule assez nombreuse avait envahi les abords de la prison, difficilement maintenue par des gendarmes et de la troupe.
Le service d'ordre était assuré par quatre compagnies du 37° d'infanterie et trois pelotons du 5° hussards.
La guillotine se dresse à trois mètres de la porte de la prison.
Le montage est terminé à six heures et quart.
Successivement arrivent en landaus, MM. Simonnet, avocat général ; Gégout, substitut du procureur ; Lecomte, juge d'instruction ; Lutz et Petitmangin, greffiers, ainsi que M° Leblanc, avocat.
Ils pénètrent dans la cellule de Gérard, vers 6 h. 1/2. Le condamné est réveillé ; il était couché tout habillé. Quand les magistrats entrent, ils lui annoncent que son recours en grâce a été rejeté. Il répond simplement : Oui. Puis il se lève, échange ses vêtements de prisonnier contre ceux qui lui appartiennent. Il reçoit l'aumônier, le chanoine Bertrand, se confesse et entend la messe.
A deux reprises, il boit un demi-verre de rhum puis il est conduit dans une cellule où a lieu la funèbre toilette.
Pendant ce temps, le condamné s'entretient avec son avocat, qui lui a offert une cigarette : « Vous direz à ma famille, demande-t-il, que je regrette le crime que j'ai commis et la peine que le leur cause mon déshonneur, que je leur demande pardon à tous. »
Et il ajoute encore : « Ce que je regrette le plus, c'est de m'être laissé pincer. »

L’exécution
Les portes -de la prison s'ouvrent à 7 h. 08, il fait grand jour. Les troupes présentent les armes.
Gérard paraît ; il se dirige vers l'échafaud, la cigarette aux lèvres, et fait preuve d'une énergie extraordinaire ; les aides ne le soutiennent même pas, il marche d'un pas assuré.
Mais arrivé au pied de la bascule, le condamné a un sursaut et se rejette en arrière. Les aides le poussent, mais Gérard fait un nouvel effort pour dégager son cou de la lunette. A ce moment M. Deibler appuie sur le déclic, le couperet tombe. Justice est faite Il est 7 h. 10 exactement.
Des clameurs et des applaudissements s'élèvent alors de la foule.
Le corps est hissé dans le fourgon qui part au trot dans la direction du cimetière.
Après un simulacre d'inhumation il est ramené à la Faculté, le corps du supplicié n'ayant pas été réclamé par sa famille.
Pendant ce temps la foule s'écoule lentement, tandis que les aides démontent la guillotine.

La Presse, n° 7 475 du 23 janvier 1913

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