« La préfecture de police croyait en avoir fini avec les bandes de Gélinier, de Maillot-le-Jaune, de Robert et d'Abadie, lorsqu'une nouvelle association de malfaiteurs ayant pour chef
Marquelet , dit Sans-Quartier, et
Cornet, dit le Serrurier, jeta, du
13 au 29 octobre 1883 , la terreur parmi les habitants de Neuilly et des localités avoisinantes. Chaque nuit on commettait des vols, à main armée, dans des maisons où les habitants étaient condamnés à une mort certaine si, par malheur, ils étaient réveillés.
M. Vérillon, commissaire de police, parvint à capturer une partie de la bande, mais, dans la nuit du 23 au 24 octobre, il fut blessé par Marquelet d'un coup de revolver. Marquelet et Cornet ayant disparu, quatre jours après ils assassinèrent la dame Durand, âgée de 65 ans, cabaretière à l'Isle-Adam.
Le 23 août 1884, M. Quesnay de Beaurepaire, avocat général, rappela dans un énergique réquisitoire leurs sinistres plaisanteries sur l'âge de la cabaretière :
«
Marquelet, dit-il,
c'est l'audace et la forfanterie, il ne baisse la tête que depuis qu'il est assis sur ce banc. »
Marquelet fut condamné aux travaux forcés et
Cornet à la peine de mort. On cherche vainement les motifs qui ont déterminé les jurés à faire obtenir à cette bête féroce les circonstances atténuantes. Lui et Cornet avaient consacré, suivant leur expression « mariage au sang », en enfonçant, après la mort de la cabaretière, leurs couteaux dans son cœur.
M. Grévy, imitant le jury, a gracié Cornet
(1).
(1) 28 février 1890 : Une dépêche de Nouméa arrivée hier à Paris annonce que Marquelet vient de s'évader.
Source : gallica.bnf.fr
Gustave Macé
: Mon musée criminel.
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Source : gallica.bnf.fr
James Nattan :
Essais sur la réforme pénitentiaire : La transportation1886. Éditeur, impr. de Chaix (Paris).
Renvois de l'auteur.
En août 1884, un souteneur nommé Delbary compromis dans une affaire d'assassinat, complice de plusieurs vols qualifiés, auteur d'une agression contre un commissaire de police, l'honorable M. Vérillon, Delbary condamné par la Cour d'assises de la Seine en huit années de travaux forcés s'écrie: «
Eh bien j'irai apprivoiser les Kanaques ». Celui qui écrit ces lignes était présent au procès, et a entendu ces paroles. Un des auteurs principaux du même crime
(1), le nommé
Cornet, récidiviste de la pire espèce, condamné à mort, au moment où après la lecture de l'arrêt, il était ramené à la Conciergerie, a dit à l'auteur même de ce travail : «
mon aminche (2) a eu des atténuantes, papa Grévy me fera envoyer à la Nouvelle (sic).
(1) L'assassinat de l'Isle-Adam.
(2) Marquelet, auteur principal du même crime.
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Source :
Journal de l'AinNous sommes bien en retard avec celte fameuse bande qui devait se composer de dix hommes au moins et qui jetait la terreur dans tout Neuilly et les environs. Aujourd'hui il est bien prouvé que cette association comptait trois adhérents en tout : Delbary, dit Tillot, le premier arrêté, puis
Marquelet et
Teinen.* A eux trois, ils ont fait tout le mal et occasionné tout le bruit.
Dans les différents interrogatoires qu'il a subis, Marquelet a fait avec audace le récit de ses entreprises sur diverses maisons isolées et de son attentat sur un agent de police, M. Vérillon, qu'il avait reconnu sous un déguisement bourgeois.
Il ne s'est pas sauvé, dit-il ; ce sont les agents qui ont pris la fuite.
Cet homme a manifesté un cynisme épouvantable, quand on lui a demandé pourquoi, selon sa déclaration, il avait voulu tuer onze agents et se donner la mort ensuite, il a répondu :
—
Eh bien ! et le plaisir de tuer des agents, vous comptez donc cela pour rien ?Ce joli voyou a été confronté avec ses victimes. Il n'a rien trouver de mieux que de les invectiver.
Il y a peut-être des gens qui admirent cela. Quant à nous, ce que nous admirons, c'est la bénignité du magistrat qui laisse ainsi ce fanfaron du crime poser devant lui et insulter ceux qu'il a dépouillés. Cela nous rappelle ce juge d'instruction , légendaire au Palais, qui disait un jour sévèrement à un de nos confrères, à propos d'un ignoble bandit :
—
Monsieur, l'accusé se plaint de vos appréciations sur sa personne et sa conduite…—
L'accusé se plaint, monsieur le juge !…répondit le journaliste,
eh bien ! et les victimes donc ?
L'Auberge de Cassan, où Marquelet et Cornet assassinèrent Mme Marchand,
à l'Isle Adam (aujourd'hui disparue).
A propos de cette auberge il demeure une histoire (légende ?) dans
cette région : L'empereur Napoléon III, au retour d'une chasse dans
la forêt de Chantilly, aurait fait étape ici et, comblé par l'excellence du
repas, offert sa montre en or à l'aubergiste, Mme Hélène Durand.
Et cette montre aurait fait partie du butin emporté par les assassins
de Mme Marchand.
* Teinen. Faux-nom porté par Cornet.
Voir aussi - 23 août 1884. Paris : http://guillotine.voila.net/Condamnations.html
Éditions De Borée. Octobre 2011. Relié. 448 pages. Collection
Histoire et Documents.
Marquelet et consorts y figurent.
(Par Sylvain Larue. Fondateur du site GUILLOTINE).
François-Joseph Cornet a été gracié le 29/10/1884. Il a été Transporté en Guyane.
Marquelet a été transporté en Nouvelle-Calédonie, où il a rencontré la Veuve. Voir :
https://guillotine.1fr1.net/t1558p30-les-executions-capitales-en-nouvelle-caledonie?highlight=caledonie