Le montage de la Veuve

Guillaume a écrit:

Merci Nemo pour cette photo aérienne. D'autres suivront pour trouver l'emplacement de bascule.

A ce propos, j'en suis désolé de l'introduction abusif du L. Que notre ami Carnifex me pardonne. Point De L anymore.
Mais Nemo lisez le message précédent le 25 mars 2013 à 20h52 , il est écrit CARNIFEX...
Bien à vous

Tout à fait, Guillaume, mais c'est parce que j'avais déjà corrigé la faute. Je vous prie de m'excuser si je vous ai semblé blessant.

Il est difficile toutefois de savoir exactement où était positionnée la machine (à Angers et ailleurs) car les témoignages de presse sont rarement d'une absolue précision. Ils disent parfois "à gauche" ou bien "à droite" de la porte d'entrée, mais est-ce à sous-entendre en y entrant (comme le spectateur de l'exécution) ou en sortant (comme le patient) ?
Je confirme néanmoins que c'est bien au sortir du greffe, directement face à la porte du premier bâtiment, que la Veuve fut montée pour les exécutions en privé. Simple question de commodité.

Montfaucon a écrit:

brossman a écrit:

Quelques indications sur le montage de la bécane dans cet extrait d'un film de Claude Lelouch :

https://www.youtube.com/watch?v=IOX0sj03DaQ

Une scène effrayante de réalisme, plus que celle de "deux hommes dans la ville".

Bonjour,
Il me semble, mais j'écris sous le contrôle bienveillant des "Maîtres es Guillotine" qu'André Obretch ait plus ou moins participé comme "conseiller technique" au montage de la Veuve dans le film de Claude Lelouch. Ceci expliquerait en effet ce réalisme presque documentaire de la scène.
Est-ce exact ?

Bonjour,

cela aurait pu se faire, mais ne fut pas le cas.

Les versions divergent : Albert Naud, grand avocat pénaliste, lui-même conseiller technique sur ce long-métrage, et qui joue dans le film le rôle de l'avocat de la défense, affirme qu'Obrecht était intéressé par la proposition, mais qu'une série de coups de téléphone manqués l'a empêché de faire partie du film... au grand soulagement de Naud, d'autant que Lelouch caressait l'intention de lui faire jouer aussi son propre rôle (et l'avocat n'aurait pas accepté de côtoyer le vrai bourreau sur le tournage).

Jean Ker, lui, est plus catégorique : Obrecht n'aurait pas apprécié le ton de la lettre de Claude Pinoteau, l'assistant de Lelouch : "Le bourreau n'est pas à vendre, messieurs, encore moins à louer."

Il est vrai que la scène de montage est assez réaliste, mais elle comporte des erreurs. On peut être sûr que si Obrecht avait géré le tout, le mouton n'eût pas été placé dans la glissière ainsi, par exemple. Et du reste, malgré la ressemblance de la machine - assurément la copie cinématographique la plus proche de la réalité -, je ne suis pas sûr que Lelouch ait pu avoir accès aux locaux de la Santé pour la reproduire. On dirait plus qu'il s'est inspiré de photos pour cela.

Bonjour à toute l'équipe !!!
Se faire "griller" sur le poteau par Nemo, quel honneur
J'allais répondre la même chose...Alors je vais me consoler avec un petit rajoutis, extrait du livre d'Albert Naud : ce dernier pensait " à juste titre " - ce sont ses propres termes - que l'exécuteur n'avait pas donné suite pour une deuxième raison, à savoir qu'il n'avait pas voulu demander l'accord préalable de la Chancellerie, sachant qu' il lui serait bien évidemment refusé
Maintenant, est-ce exact Nous ne le saurons jamais...
Bonne journée !

brossman a écrit:

Quelques indications sur le montage de la bécane dans cet extrait d'un film de Claude Lelouch :
https://www.youtube.com/watch?v=IOX0sj03DaQ

Une scène saisissante de réalisme.

Merci à tous pour cet éclairage

Et moi je reste stupéfait face à cette photo prise quelques minutes après l'exécution de Petiot. J'ai toujours eu l'impression que nous étions sur une terrasse à l'arrière d'une maison de campagne... Les "portes fenêtres" derrières expliquent cette ambiguité de réalisme !!

Sinistre, la maison de campagne...

Certes Carnifex mais à regarder plusieurs fois, avec les gendarmes en arrière , et en faction... Pour moi c'est une exécution en maison de campagne... Bon je plaisante, je peux?...

Fin rapide et peut-être enviable... Un petit déjeuner avec l'ami Banania (je n'aime pas Ricoré) puis exécution en moins de dix secondes sur le seuil d'une maison de campagne !

Avec les petits oiseaux en fond sonore.

CARNIFEX a écrit:

Avec les petits oiseaux en fond sonore.

Monsieur l' Administrateur, et cher confrère
J'ai, je le confesse, de mauvaises lectures...les mêmes qu'un de nos amis breton, quelque peu rebelle, mais détenteur d'une admirable photothèque...
Tout ceci pour dire que Léon Daudet, qui avait assisté à l'exécution des membres de la bande à Bonnot, et qui en a laissé une description très détaillée dans ses souvenirs, avait été frappé par les prestations d'un rossignol perché dans les arbres du Bld. Arago, ledit rossignol ayant "trillé" depuis le début du montage de la bécane jusqu'à la fermeture définitive du panier
Si nécessaire, je peux retrouver l'endroit exact de ce récit...je crois même qu'il s'est répété sans s'en rendre compte...En tout cas, il s'agit des Oeuvres de Léon Daudet dans la collection " Bouquins "
Bonne journée !

Bonjour Pierrepoint,

Nous avions eu déjà, il y a un certain temps, un échange au sujet de la triple exécution du bd Arago.
Tous les les deux nous avons bouquiné PARIS VÉCU, à l'origine en 2 tomes. Je me répète mais je n'ai jamais lu cette triple dans PARIS VÉCU. Cherchez donc où elle se trouve, j'aimerai la lire, please, et je vous offrirai un tonneau de cidre millésimé 1928.

Quand aux oiseaux, je confirme : le bd Arago étant densément arboré - de dizaines de marronniers - des piafs y trouvent refuge et peuvent pépier de bonne heure, et donc probablement d'autres volatiles
Mais ils sont devancés, à partir du printemps, par les merles. Ces gaillards peuvent chanter peu après 3h du matin . J'en ai été plusieurs fois le témoin et il reste une trace de ce fait, un petit texte-poème que j'avais écrit il y a une quinzaine d'années, et au titre évocateur de : Le merle siffle à trois heures dix du matin au coin du bd Arago et de la rue Broca.

Bonsoir, Mercattore, et bien heureux de vous revoir
Alors, je me suis livré à une petite recherche, d'où il ressort que :
1) La source est : " LEON DAUDET - Souvenirs et Polémiques ", Collection "Bouquins" , Editions Robert Laffont, paru en 1992.Ce recueil regroupe les Souvenirs au sens large ( Littéraires, politiques, artistiques et médicaux ), Député de Paris, Paris vécu et le stupide XIX° siècle.
2) Le récit de l'exécution des survivants de la bande à Bonnot (21/04/1913) se trouve en deux endroits, et dans des termes quasi identiques, à la page 759 , chapitre 9 de "Vers le Roi", qui fait partie des Souvenirs politiques, et à la page 1103, chapitre 2 de "Paris vécu - Rive Gauche".
3) Par contre, ma mémoire m'a joué des tours : le mélodieux volatile évoqué par Daudet était un merle, et non un rossignol...
Bien cordialement, et bonne soirée...
P.S. : Je vous tiens quitte de votre offre de cidre millésimé 1928, cet intéressant breuvage ayant comme vous le savez une durée de vie relativement courte

Ah, vous avez la pagination de "Bouquins". Dans l'EO, rive gauche, je ne trouve pas l'exécution.
Je n'ai pas le volume Bouquins. Lacune.

mercattore a écrit:

Ah, vous avez la pagination de "Bouquins". Dans l'EO, rive gauche, je ne trouve pas l'exécution.
Je n'ai pas le volume Bouquins. Lacune.

Bonjour, Mercattore !
Le volume en ma possession ( Collection " Bouquins" ) fait référence pour ce qui est de "Paris vécu" à un copyright daté de 1969...Le premier volume de " Paris vécu" est paru en 1929 - Daudet était donc encore en Belgique - , le second ( qui nous intéresse ) en 1930, Daudet était donc rentré à Paris.Dans les deux cas, l'éditeur est Gallimard.La collection "Bouquins" ne reproduisant que des oeuvres intégrales, comme on l'a encore vu récemment avec leur réédition du "Journal des Goncourt", qui n'est pas passée inaperçue , la seule explication est que Daudet a complété son texte original avec le récit de cette exécution, qui se trouve au chapitre 9 de "Vers le Roi", en y rajoutant quelques détails "pris sur le vif" ( Deibler essayant sa "silencieuse"...)
Bonne journée, et toutes mes amitiés

Bonjour Pierrepoint,

Bon ! J'ai mis le tonneau millésimé au rebut.
Dernières nouvelles du front : suis descendu à la cave chercher le volume 2 de PARIS VÉCU que j'avais rouvert une fois seulement depuis son achat, pour une discussion avec vous. J'ai suivi vos indications : chapitre II, « Du quartier Latin à la Santé » et…je l'ai trouvé, tout en fin de chapitre. A la dernière consultation j'avais regardé le chapitre « De Montparnasse aux Gobelins », persuadé que si l'exécution devait se trouver, c'était dans ce chapitre. Daudet a trouvé le spectacle de l'exécution affreux. Il serait intéressant de transcrire ce qu'il a écrit sur elle. Si j'ai du courage ? Mais la vue baisse aujourd'hui.

J'ai acheté ces bouquins il y a plus de 40 ans. PARIS VÉCU a eu du succès.
L'édition que j'ai est de juin 1930, et c'est la 31ème.
A bientôt.

PS : A votre disposition un tonneau (vide) pour le cidre de votre récolte pommière à venir.

mercattore a écrit:

un tonneau (vide) pour le cidre de votre récolte pommière à venir.[/b]

On parle de cidre, ici?

Ma boisson préférée...

CARNIFEX a écrit:

mercattore a écrit:

un tonneau (vide) pour le cidre de votre récolte pommière à venir.[/b]

On parle de cidre, ici?

Ma boisson préférée...

Moi également !

Bonsoir,

Je resorts un "vieux" message. La scène du montage de la guillotine dans le film "la vie, l'amour, la mort". Une scène réaliste et qui fait froid dans le dos... monter une machine qui tue. Ils ont l'air d'être de véritables professionnels. J'aimerai savoir quelle est le ou les sentiments qui les traversent lors du montage puis lors de l'exécution en elle même.

Pier

Comme le faisait remarquer Nemo, et même si la scène a été filmée avec un vrai souci de réalisme, il y a des incohérences liées à la méconnaissance de Lelouch des caractéristiques de la vraie guillotine.

Notamment quand on voit l'exécuteur adjoint enfiler avec la plus grande facilité le mouton dans les glissières, un mouton en carton-pâte, assurément. Le vrai mouton pèse environ 35 kg.

Lelouch n'avait sans doute pas pu visionner l'exécution de Weidmann, sinon il n'aurait pas fait jouer le rôle de l'aide qui referme délicatement la lunette sur le cou du condamné.

Citation :

J'aimerai savoir quelle est le ou les sentiments qui les traversent lors du montage puis lors de l'exécution en elle même.

Les exécuteurs ne se posaient sans doute pas de questions métaphysiques sur ce point.
Il s'agissait de gens de conditions modestes (milieu ouvrier), qui étaient missionnés par le ministère de la Justice, et leur principale préoccupation était que la guillotine fonctionne du 1er coup (pas de droit à l'erreur) et que l'exécution se passe le mieux possible.

La guillotine et les exécutions faisaient partie du paysage judiciaire, elle était bien acceptée par une majorité de Français encore dans les années 60/70, même si celà peut paraître totalement archaïque à la plupart de nos contemporains.

Enfin l'idée qu'André Obrecht ait pu accepter de faire une apparition, même très brève, dans un film paraît hautement fantaisiste. Il avait pour lui un tel souci de discrétion et d'anonymat !

Et une confrontation avec Me Albert Naud, qu'il avait croisé à de multiples reprises au cours des précédentes années lors d'exécutions (bien réelles celles-ci) de clients de l'avocat, se serait certainement très mal passée.

Citation :

Notamment quand on voit l'exécuteur adjoint enfiler avec la plus grande facilité le mouton dans les glissières, un mouton en carton-pâte, assurément. Le vrai mouton pèse environ 35 kg.

Je ne pense pas.
Le gars avec lunettes, semble transpirer seaux d'eau, lors du montage....

Je ne pense pas, non.

CARNIFEX a écrit:

Je ne pense pas, non.

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Merci bien je me doutais aussi !