La Veuve
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Forum consacré à l'étude historique et culturelle de la guillotine et des sujets connexes
 
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 Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or

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MessageSujet: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:33

JEANNE WEBER, L’OGRESSE DE LA GOUTTE D’OR
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LA PETITE BONNE BRETONNE (1/6)

Chassée de chez elle à cause de la naissance d'un énième enfant au foyer de ses parents, elle a débarqué un petit matin de 1890 à la gare Montparnasse. Se placer comme domestique est le seul moyen de survie, avec la prostitution, pour la plupart des jeunes paysannes bretonnes exilées dans la capitale, en jupon de coton, coiffe et sabots. Le mythe vivace de Bécassine vient de naître...

Quoique ne sachant ni lire ni écrire, Jeanne a très vite trouvé une place. Elle est entrée comme bonne d'enfant chez un architecte de l'avenue de Clichy dont la femme traîne sa vie sur une méridienne à préparer ses grossesses annuelles.

Trois ans passent ainsi qui font de Jeanne une jeune fille pas très jolie, certes, mais douée tout de même d'un charme dru. Tel est, semble-t-il, le sentiment de l'architecte qui, un soir de solitude en fait sa maîtresse. Puis ce qui doit arriver arrive : un beau jour Jeanne « tombe enceinte », comme on dit dans son pays. En cette occasion banale et délicate, son amant ne se montre pas complètement lâche. Comma cadeau de rupture, il lui offre l'avortement, un petit viatique et un bon certificat qui doit permettre à la jeune fille de se replacer. Ce qui ne manque pas de se produire très vite.

Jeanne trouve une place auprès d'un célibataire. Mieux payée et moins occupée, elle prend pour la première fois le temps de vivre. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance d'un jeune camionneur, Jean Weber, qui toute la semaine parcourt la province à bord d'une lourde voiture à chevaux. A l'initiative du garçon, ils se rencontrent bientôt de plus en plus fréquemment. Et puis, un dimanche qu'il l'a emmenée canoter sur la Marne, Jean Weber se déclare :

— On me propose une place aux Chemins de fer du Nord. C'est bien payé et comme je n'aurai plus à quitter Paris, on pourrait se marier.

C'est ainsi qu'à l'âge de dix-neuf ans, Jeanne Moulinet devient Jeanne Weber. Sans amour véritable, mais sans dégoût non plus. Pour faire une fin, sans doute.

Le jeune couple s'installe au 38 de la rue Pujol et dans la routine matrimoniale des petites gens sans curiosités ni moyens d'aucune sorte. Jean Weber s'est assez rapidement consolée dans le vin rouge du peu d'empressement amoureux de sa femme. Un premier enfant leur naît qui meurt à trois mois. Puis, est-ce la fatalité ou à cause des coups de pied dans le ventre que lui donne son mari, Jeanne met au monde une fille mort-née.

Pourtant elle ne se décourage pas et, en 1898, elle a enfin un autre enfant ; Marcel est un garçon fragile, certes, mais qui vit. Jeanne, qui a eu des couches difficiles et des relevailles pénibles, se fait aider par sa belle-sœur, Blanche, pour élever son bébé. Très vite, les deux jeunes femmes deviennent plus que des amies. Deux autres frères Weber se marient à leur tour. Et chose curieuse, les belles-sœurs s'entendent aussi bien que les frères.

Ainsi, pour se rapprocher de Blanche et Charles qui habitent rue du Pré-Maudit, Jeanne et Jean déménagent et s'installent impasse de la Goutte d'Or.

À suivre…

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"L’art est le cordon ombilical qui nous rattache au divin" - Nikolaus Harnoncourt
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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:33

QUATRE ENFANTS MORTS EN UN MOIS (2/6)
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Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or 16900962646_8d79b27e70

Au terme de ce rude hiver 1905 qui n'en finit pas de finir, les familles Weber se sont agrandies : Charles et Blanche ont eu deux filles, Suzanne, qui a trois ans, et Georgette, dix-huit mois ; Pierre et Marie ont un garçon, Maurice, âgé de deux ans ; Léon et Charlotte ont une fille, Germaine. A sept mois, elle est la préférée de Jeanne qui n'a pas eu d'autre enfant après Marcel.

Le 2 mars, Jeanne se rend chez Blanche. Là, pour permettre à sa belle-sœur d'aller au lavoir municipal faire sa lessive, elle propose de garder les enfants. Pendant que Suzanne joue dans un coin avec sa poupée, sa petite sœur dort. Soudain Jeanne sursaute. La respiration de l'enfant est devenue sifflante. Elle se précipite jusqu'au berceau, Georgette a le visage violacé. Jeanne alerte les voisins et prend la petite dans ses bras ne sachant trop quoi faire d'autre. La serre-t-elle trop fort comme le lui fait remarquer une voisine ? Toujours est-il que cette dernière s'inquiète et propose d'aller chercher un médecin. Lorsque celui-ci arrive, il est trop tard : Georgette est morte.
Blanche qui rentre précipitamment du lavoir a le visage en larmes. Jeanne est décomposée qui a senti dans ses bras les derniers sursauts de la petite.

— Votre enfant a été victime d'une pleurésie, conclut le médecin après avoir examiné le cadavre. Il y en a beaucoup en ce moment...

Toutes ses heures de liberté, Jeanne les passe maintenant auprès de sa belle-soeur, faisant tout ce qui est en son pouvoir pour la soulager. Ainsi se trouve-t-elle de nouveau chez elle le 11 mars, soit neuf jours après la mort de Georgette, à surveiller Suzanne en l'absence de sa mère.
Subitement, Jeanne se précipite dehors et appelle au secours.

— Allez prévenir ma belle-sœur, sa fille étouffe !


Et lorsque Blanche arrive tout essoufflée, Suzanne est violacée, au bord de l'asphyxie.
Pierre, qui, ce jour-là, travaille à côté, a été prévenu :

— Ça doit être le sirop d'éther qu'elle a bu par accident ce matin qui lui fait ça, dit-il.

De fait, après que l'on a fait vomir Suzanne, ses couleurs reviennent et sa respiration reprend un rythme normal.
L'alerte est passée. Rassurés, ses parents retournent à leur travail. Quant à Jeanne, elle reprend sa garde vigilante. Cependant, lorsque le soir venu, Pierre Weber rentre chez lui, il trouve sa fille en train de rendre son dernier soupir. Suzanne a succombé si vite que cette fois Jeanne n'a même pas eu le temps d'appeler au secours. Quelque peu troublé par cette nouvelle mort subite, le médecin du quartier que l'on a fait venir refuse le permis d'inhumer. Il demande une enquête. Elle conclut au décès naturel, causé d'après l'expert par une crise de convulsions.
Pierre et Blanche, accompagnés de toute leur famille, reprennent le chemin du cimetière. La terre dans laquelle on ensevelit Suzanne est gelée.
Comme la semaine précédente pour Georgette.

À suivre…

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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:34

PAS DE TRACE SUSPECTE (3/6)
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C'est curieusement après la mort de son propre enfant que la rumeur publique a pris naissance, que dans son dos on commence à désigner Jeanne sous le nom d'Ogresse de la Goutte d'Or. C'est Mme Le Rigoleur qui lui a trouvé ce surnom.

Pourtant ses belles-sœurs ont continué de faire confiance à Jeanne. La preuve en est que Blanche et Marie, qui a amené son fils Maurice avec elle, sont venues passer la journée du 5 avril à la Goutte d'Or. L'après-midi, pendant que Maurice fait la sieste sous la garde de sa tante Jeanne, Marie est allée acheter une voilette pour Jeanne. Blanche s'est rendue dans une pharmacie. À leur retour, elles ont trouvé Jeanne, aidée par un voisin qu'elle a appelé au secours, en train de ranimer Maurice qui suffoque. Quand enfin le docteur Moock, que Blanche est allée chercher, arrive, l'enfant va mieux. Mais le médecin ordonne tout de même de le placer en observation à l'hôpital Bretonneau. Le diagnostic de l'interne, lorsqu'il reçoit l'enfant dans son service, atterre Blanche et Marie :

— A mon avis, on a tenté de l'étrangler.

Avant de porter plainte contre Jeanne, les frères Weber ont réfléchi trois jours. Charles et Marie, les parents de Maurice qui maintenant va tout à fait bien, se décident les premiers, suivis par Pierre et Blanche, puis par Léon et Charlotte.
Jean Weber reste neutre. Il ne fait rien pour accabler sa femme. Rien non plus pour la dédouaner. Simplement, il boit un peu plus, lui ; quelque temps après, il prend une maîtresse. Et pendant ce temps-là la machine judiciaire tourne...

C
'est vraiment sans partialité aucune que le juge Leydet est persuadé de la culpabilité de Jeanne. Tout y concourt, aussi bien les faits que les témoignages. De plus, aux plaintes déposées par les frères Weber est venue s'ajouter celle d'un certain M. Alexandre, qui accuse Jeanne Weber d'avoir tué sa fille Lucie dans des conditions singulièrement ressemblantes à celles dans lesquelles sont morts les enfants Weber :

— Jeanne Weber s'était déjà occupée, à ma plus grande satisfaction, de ma fille, quand en 1902 celle-ci tomba malade. Jeanne Weber, de sa propre autorité, l'enleva à la femme qui en avait la garde et l'amena chez elle. Le soir même, Lucie y mourait d'une pneumonie m'a-t-on dit à l'époque, mais maintenant je sais bien que c'est elle, l'Ogresse, qui l'a tuée...
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Seules les autopsies n'accablent pas Jeanne Weber. On n'a certes pas décelé la moindre trace suspecte sur les corps mais, malgré l'état parfait de conservation, il n'a pas été possible de déterminer avec certitude la cause des décès. Tout au plus peut-on affirmer, et c'est ce que font les docteurs Thoinot, médecin légiste, et Ogier, directeur des laboratoires de toxicologie, qu'il n'y a eu ni strangulation ni empoisonnement.
L'enquête sur Jeanne elle-même, n'a rien appris qui permette de se faire une idée précise de sa vraie personnalité. On a retenu que l'accusée ne présente aucune forme d'aliénation mentale ; qu'elle est nerveuse mais pas d'une manière pathologique. On a également noté chez elle une tendance à la maniaquerie mais qui peut s'expliquer par son métier de femme de ménage.
Quant au fait qu'elle se dise persécutée par de mystérieux ennemis, il peut trouver sa source dans le peu de sympathie que Jeanne Weber suscite chez ceux auxquels elle ne s'intéresse pas.

On ne sait pas qui a conseillé à Jeanne Weber de s'adresser au meilleur avocat de l'époque pour assurer sa défense. Mais toujours est-il que Me Henri-Robert a accepté de la faire assister, tout le temps de l'instruction, par son secrétaire, Me Dessaigne.
Par quels moyens l'obscure Jeanne Weber, qui sait tout juste écrire son nom et ne dispose d'aucune relation, réussit-elle à convaincre M. Henri-Robert de la défendre et, de plus, gratuitement ? C'est encore un des mystères qui font, qu'à propos de Jeanne Weber, on a parlé de pouvoirs surnaturels, d'un don d'envoûtement qui lui aurait permis de se rendre maîtresse de la personnalité des autres. Les légendes vont vite. Mais on peut toutefois se dire que pour M. Henri-Robert, coupable ou innocente, Jeanne Weber représentait une cliente intéressante. Sa personnalité troublante et l'éclat donné à son affaire en faisaient le procès du début de ce siècle.

Dans une conférence qu'il a faite bien plus tard, l'avocat a dit la fascination que les femmes ont exercée sur lui sur le plan criminologique :

— Il n'est pas de sujet plus complexe, plus curieux qu'une criminelle — bien plus intéressante à étudier que l'homme. Ce dernier ne sait pas se défendre. La femme au contraire est une accusée admirable. Quand elle est jeune et jolie, surtout quand elle a une voix agréable, on peut dire qu'elle a infiniment plus de chances qu'un homme d'être acquittée.

Mais est-ce bien le cas de Jeanne Weber qu'un journaliste, le chroniqueur judiciaire du quotidien le Matin, décrit ainsi, au premier jour de son procès :

« On voit une petite femme d'une trentaine d'années, vulgaire et laide, un visage rond et coloré, aux joues molles, aux yeux quelconques, une figure fermée, nulle, une attitude modeste, effacée. Ce n'est guère là le type d'une candide, non plus que de la sorcière vouée par le Moyen Age au bûcher... Alors ? Si ce n'est pas la plus formidable des perversités qui s'incarne en Jeanne Weber, est-ce la plus lamentable des infortunes ? Faut-il voir dans les présomptions concordantes relevées contre elle, une affreuse merveille de coïncidences inconcevables et comme une gageure de la fatalité ? Est-ce le hasard qui est criminel ? Encore une fois, les jurés nous donneront une réponse à toutes ces questions troublantes. »

Les jurés, le président, l'avocat général de ce procès qui s'est ouvert le mardi 30 janvier 1906 sont bien ennuyés. Ils ne parviennent pas à donner le moindre avis. Avant que les témoins commencent à défiler, le président déclare que si l'affaire n'est pas venue devant les assises de la Seine en novembre 1905 comme cela aurait dû être, c'est parce qu'il a eu des scrupules : qui lui ont fait demander un supplément d'enquête.

— Le rapport ne conclut d'une manière formelle ni en faveur de l'innocence de l'accusée ni de sa culpabilité... En mon âme et conscience, je dois reconnaître qu'un doute subsiste.

Et de fait toutes les présomptions, les accusations qui pèsent sur Jeanne Weber tombent, à mesure que le procès se déroule.

— Je n'ai pas vu l'accusée étrangler ma petite fille, avoue Mme Le Rigoleur à propos de la mort de Germaine.

— Je n'ai jamais affirmé qu'une des petites filles ait été étranglée. C'est faux, corrige le docteur Moock.

— Je n'ai pas employé le mot de strangulation, mais celui de constriction à propos du jeune Maurice Weber que j'ai examiné dans mon service, déclare le docteur Sevestre, médecin-chef à l'hôpital Bretonneau.


Les experts confirment leurs examens et ajoutent :

— Pour ce qui est de la jeune Suzanne dont on sait qu'elle est morte dans les bras de son père, on peut conclure qu'elle n'a pas été étranglée. Car l'effet de l'étranglement cesse dès qu'on relâche la pression ; la vie revient avec l'air qui pénètre à nouveau dans les poumons. Suzanne n'a pas été étranglée. Comme sa sœurs et ses cousines, elle est morte de convulsions.

Et ce qui ne se produit jamais dans un prétoire arrive. C'est l'avocat général, l'accusateur public, qui demande lui-même l'acquittement de l'accusée, incapable qu'il est de croire plus longtemps à sa culpabilité.

À suivre...

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Dernière édition par Adelayde le Mer 25 Mar 2015 - 16:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:36

À NOUVEAU DANS LE CYCLE INFERNAL (4/6)
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Le 30 janvier 1907, à 11 heures du soir, Jeanne Weber a une manière bien à elle de fêter le premier anniversaire de son acquittement : elle tente de se suicider en se jetant dans la Seine du haut du pont d'Austerlitz. Il faut dire que depuis un an « son existence n'a pas été une vie ». Son mari, qui l'a très vite abandonnée, lui a volé ses meubles. La rumeur publique malgré son acquittement continue de l'accuser et de la persécuter. Ni le vin rouge, ni les liaisons de passage ne l'ont consolée de toutes ses misères... On peut se demander si le destin a été bienveillant à l'égard de Jeanne Weber en faisant qu'on l'ait repêchée à temps.

Quand elle reprend ses esprits à l'hôpital Saint-Antoine, un abondant courrier l'attend. La presse a alerté l'opinion publique de la détresse dans laquelle se trouve Jeanne Weber. Des gens qu'elle ne connaît pas lui ont écrit pour lui dire leur sympathie. L'un d'eux se nomme Sylvain Bavouzet. Veuf, il lui propose de s'occuper de ses trois enfants et de tenir sa maison.
Plus rien n'attache Jeanne à Paris. Elle écrit à ce Sylvain Bavouzet, fermier de son état, qu'elle accepte sa proposition et prend le train pour Châteauroux.

Accueillie à la gare par le veuf et sa fille aînée, Jeanne Weber couche le soir même à la ferme. Pour éviter les bavardages, il est convenu qu'elle sera présentée à tout le monde comme Jeanne Moulinet, une cousine de la défunte Mme Bavouzet.
Si très vite Jeanne sait se faire apprécier du maître de maison et aimer des deux enfants les plus jeunes, Auguste et Louise, qui ont neuf et onze ans, il n'en va pas de même avec Germaine, l'aînée. Celle-ci, qui a seize ans, supporte mal sa présence...

Peu de temps après l'arrivée de Jeanne, le 17 avril 1907, le jeune Auguste Bavouzet rentre de l'école, la tête lourde. Il a de la fièvre. En l'absence du père de l'enfant, Jeanne Weber envoie Germaine chercher le médecin au village voisin. Le docteur se contente d'indiquer un médicament que Germaine achète avant de rentrer à la ferme. Jeanne Weber passe la nuit auprès d'Auguste qui délire. Au petit matin, un mieux se produit.
L'enfant reconnaît son père mais très vite retombe dans l'inconscience. Deux voisines alertées viennent tenir compagnie à Jeanne pendant que Sylvain Bavouzet, le grand jour enfin venu, va chercher le médecin. Mais alors que Jeanne Weber se trouve seule un moment avec Auguste, celui-ci meurt, sans avoir repris connaissance.

Le docteur Papadozolou constate le décès sans faire aucun commentaire. Cependant, il alerte discrètement l'adjoint au maire du village qui, le lendemain du décès d'Auguste, déclare au procureur de la République de Châteauroux :

— Le docteur Papadozolou a constaté que la mort est suspecte, que le corps de l'enfant présente en différents points des taches noirâtres et au cou une marque prononcée de strangulation. Le docteur craint un empoisonnement. Je n'ai pas cru devoir délivrer le permis d'inhumer. Comment peut-on conclure à un empoisonnement à partir de traces de strangulation ? Le rapport de cause à effet peut paraître bizarre, autant que la mort du jeune Bavouzet.

Pourtant, le docteur Audiat, commis pour enquêter sur la mort du jeune garçon, conclut « à un accident méningé compliqué de convulsions ayant entraîné la mort » et délivre le permis d'inhumer. Malgré cela, quelques jours après les obsèques d'Auguste, Germaine Bavouzet dépose plainte contre Jeanne, révélant aux gendarmes la véritable identité de cette dernière. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le pays. Chaque nuit la ferme de Sylvain Bavouzet est cernée de gens qui crient :

— A mort l'Ogresse !

À suivre…

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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:39

CETTE FOIS-CI PAS DE DOUTE (5/6)
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Un moment la justice se demande s'il ne conviendrait pas d'enfermer Jeanne dans un asile. Mais, pour étrange que soit de temps en temps son comportement, il ne permet pas de conclure à l'aliénation mentale. Dans le doute, les médecins s'abstiennent et Jeanne se retrouve sur le pavé, contrainte par la force des choses d'accepter l'invitation d'un vigneron à venir vivre auprès de lui comme dame de compagnie.

Averti du dénuement dans lequel elle se trouve, ce monsieur, Joseph Jolly, pousse même la générosité jusqu'à envoyer à Jeanne les vingt francs que coûte le voyage de Paris jusqu'à Lay-Saint-Rémy, près de Commercy. Trois jours après son arrivée chez Joseph Jolly avec lequel elle est dans les meilleurs termes, Jeanne Weber se remet à boire. A l'occasion d'une soirée de beuverie, elle fait la connaissance d'un ouvrier de Sorcy, Bouchery, dont elle devient la maîtresse. Alors elle va quitter le domicile de Joseph Jolly pour s'installer avec lui à Commercy, dans un café-hôtel tenu par M. et Mme Poirot. Les Poirot ont un fils, auquel Jeanne a quelque raison de s'intéresser : il se nomme Marcel, comme son fils mort il y a tout juste trois ans.

Le soir du 10 mai, Jeanne sait qu'elle va dormir seule. Bouchery l'a prévenue qu'il ne rentrera pas coucher. Aussi demande-t-elle à sa logeuse de lui confier le jeune Marcel pour lui tenir compagnie. Car elle supporte mal la solitude... A dix heures du soir, des bruits insolites venant de la chambre de Jeanne alertent une voisine qui prévient Mme Poirot. Lorsque celle-ci pénètre dans la chambre, elle découvre Jeanne debout près du lit. Si elle veille Marcel, c'est parce qu'il est mort. Jeanne lui a fait sa dernière toilette. Des linges ensanglantés traînent au sol.


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Marcel Poirot


Le docteur Guichard qu'on a fait venir en hâte ne peut que constater le décès de l'enfant auquel un énorme morceau de langue manque... Cette fois tous les experts sont d'accord, Marcel Poirot a bien été étranglé et « aucun de ses organes ne présente de symptôme de maladie, ni de tare originelle susceptible d'avoir entraîné une mort subite ».

À suivre…

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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyMer 25 Mar 2015 - 16:40

L'ALIÉNÉE MOULINET (6/6)
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Une photo de Jeanne Weber est transmise au célèbre phrénologue Lombroso. Il fait autorité en matière de criminologie. Son rapport est accablant pour Jeanne :

« Il s'agit d'une hystérique, éliptoïde et cérinoïde... Il est possible qu'elle ait commis ses crimes lors d'accès d'épilepsie ou d'hystérie... Agissant sous l'empire de l'alcool, elle est une pervertie qui éprouve une jouissance érotique extraordinaire en étranglant des enfants... Pour conclure, Jeanne Weber est un être immoral, une criminaloïde épileptique de l'espèce la plus dangereuse qu'il faut absolument mettre hors d'état de nuire... »

Jeanne Weber est effectivement mise hors d'état de nuire. Par arrêté du 23 décembre 1908, il est décidé que « l'aliénée Moulinet » sera séquestrée à l'asile départemental de Fains pour y recevoir les soins que sa position réclame. C'est là qu'elle meurt le 5 juillet 1918 d'une crise de néphrite, à quarante-trois ans.

Jeanne Weber n'a avoué aucun de ses crimes. Même pas le dernier, pour lequel sa culpabilité était évidente. Mais ceux pour lesquels elle a été acquittée, les a-t-elle commis ? On peut se le demander. Même si pour l'histoire judiciaire sa culpabilité ne fait aucun doute. Car encore aujourd'hui certains rapports de certains experts peuvent prêter au doute. Quant aux théories du génial Lumbroso, on sait aujourd'hui ce qu'on peut penser de la phrénologie. Alors ?

Selon certains psychologues, Jeanne Weber a certainement été une criminelle, mais elle n'en est sans doute devenue une qu'après son non-lieu. Ce sont les autres qui l'ont rendue criminelle. Ses nièces et son fils sont certainement morts de mort naturelle. Auguste Bavouzet aussi. D'autres auteurs pensent qu'à l'exception de son fils, Jeanne Weber a dû tuer une dizaine d'enfants en appuyant fortement sur leur poitrine pour bloquer leur respiration, ce qui ne laisse pas trace de violences.

Qui pourra jamais le dire avec certitude ?

Source :

http://www.histoire-en-questions.fr/personnages/weber-bretonne.html

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MessageSujet: L'Ogresse vue par la presse de l'époque   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyJeu 26 Mar 2015 - 15:04

L’OGRESSE VUE PAR LA PRESSE DE L’ÉPOQUE
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CRIME OU FATALITÉ ?

C'est un personnage mystérieux et fatal que cette femme Jeanne Weber dont le procès, au mois de Janvier 1906, eut un si grand retentissement. On l'accusait d’avoir, dans l’espace de trois semaines, assassiné trois enfants, ses nièces : Georgette, âgée de dix-huit mois Suzanne, trois ans ; Germaine, sept mois. On l’inculpait, en outre, d’une quatrième tentative de meurtre sur son neveu, Maurice Weber, un garçonnet qui n’aurait été sauvé que par l’intervention rapide de sa mère.

On avait remarqué que les enfants laissés seuls avec Jeanne Weber succombaient à une sorte d’étouffement convulsif et qu’ils portaient certaines traces bizarres autour du cou. De plus, les parents avaient surpris, celle que bientôt on ne nomma plus que « l’Ogresse », la main passée sous les vêtements des victimes, semblant leur comprimer la poitrine.

L' « Ogresse » fut arrêtée. Elle passa devant la cour d’assises de la Seine les 29 et 30 Janvier 1906. Et, après ces deux jours d’audience, des preuves précises de sa culpabilité n’ayant pu être apportées, l’avocat général abandonna l’accusation et Jeanne Weber fut acquittée.

Elle s’était, depuis lors, retirée à Chambon, près de Villedieu, arrondissement de Châteauroux, sous le nom de Mme Glaize.
Elle y fit la connaissance d’un veuf, nommé Bavouzet, qui, la considérant comme une victime effroyable du destin, se prit pour elle d’amitié et lui confia la garde de son fils Eugène, âgé de neuf ans.

Le petit, qui paraissait en bonne santé, mourut subitement il y a quelques jours, et le bruit se répandit qu’il avait succombé à la variole noire ; d’autres parlèrent de crime.

Le procureur de la République de Châteauroux commit, aux fins d’examen, un médecin qui conclut que l’enfant avait été emporté par des accidents méningés tuberculeux, mais releva certaines traces suspectes au cou et au front.
L’affaire, cependant, semblait être éteinte lorsque la fille aînée de Bavouzet, âgée de seize ans, vint déclarer à la gendarmerie que son frère avait été soigné par Jeanne Weber, demeurant depuis quelques mois chez son père, et que cette femme avait dû certainement étouffer le malheureux enfant.

Jeanne Weber, interrogée, a affirmé son innocence et, jusqu' ici, aucune preuve certaine n’a été relevée contre elle ; on s’étonne seulement de cette coïncidence bizarre que tous les enfants morts auprès d’elle à Paris portaient, eux aussi, d’inexplicables traces autour du cou.

Fera-t-on, cette fois, la lumière sur cette ténébreuse affaire ?

Le Petit Journal illustré, 12 Mai 1907
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C’était fatal : Jeanne Weber, l’ogresse de la Goutte-d' Or, accusée déjà de plusieurs meurtres d’enfants, acquittée grâce aux dépositions des médecins légistes, laissée en liberté grâce aux médecins aliénistes qui refusaient de la reconnaître folle, Jeanne Weber devait ajouter un crime de plus à tous ses crimes. Cette fois, elle est prise sur le fait. Nier le meurtre est impossible.

Rappelons, en quelques lignes, les antécédents de l' « ogresse ».
En 1901, sa propre fille meurt dans des circonstances qui restent ignorées.
En 1905, on l’accuse d’avoir, dans le seul mois de Mars, assassiné ses trois nièces Georgette, Suzanne et Germaine ; tenté de tuer son neveu Maurice et assassiné son propre fils, Marcel, l’unique enfant qui lui restait.

Les parents la dénoncent. Chose inouïe : les médecins aliénistes la déclarent saine d’esprit et les médecins légistes concluent à la mort naturelle des enfants.

Jeanne Weber est acquittée.

Elle part, quitte Paris. En Avril 1907, on la trouve dans l’Indre, à Villedieu, près de Châteauroux. Un brave homme, nommé Bavouzet, l’a recueillie. Un beau jour, le fils Bavouzet meurt dans des circonstances mystérieuses. Les médecins de Châteauroux concluent à la mort par strangulation ; le juge Belleau est convaincu de la culpabilité de l' « ogresse ». Mais les experts de Paris accourent. Une seconde autopsie est ordonnée. Nos « princes de la science » ne se déjugent pas. La mort du fils Bavouzet est attribuée à la fièvre typhoïde. Le juge de Châteauroux est contraint de signer une ordonnance de non-lieu.

Voilà, de nouveau, 1' « ogresse » en liberté.

Ces jours derniers, elle échoue à Commercy, dans l’auberge des époux Poirot qui ne la connaissent pas sous son vrai nom. Elle leur demande de lui confier leur fils, Marcel, âgé de six ans, parce qu’elle craint de coucher seule. Ces malheureux y consentent. Elle emporte l’enfant.
Quelques instants plus tard, on entend du bruit dans sa chambre ; on monte. Un spectacle effroyable s’offre aux yeux des parents épouvantés : leur enfant gît sur le lit, étranglé, la langue coupée, couvert de sang. Quant à la femme, hagarde, farouche, elle nie contre toute vraisemblance.
On l’entraîne, on l’interroge. Elle dit son vrai nom : Jeanne Weber. Alors l’affreux drame s’éclaire. L' « ogresse » a fait une victime de plus.

Le lendemain soir, une automobile emportait la misérable à la prison de Saint-Mihiel. La foule, exaspérée, voulait lyncher l’étrangleuse, et, sur son passage, un seul cri retentissait :

« À mort l’ogresse ! ... A mort ! »

Et maintenant, que vont faire MM. les experts devant ce nouveau crime ? Trouveront-ils une cause naturelle à la mort de cette nouvelle victime ?... Persisteront-ils à proclamer l' « ogresse » innocente et persécutée ?

Le procès qui va s’ouvrir ne sera pas seulement celui de l’étrangleuse : ce sera leur procès. Mais, en attendant que les juges rendent leur verdict, l’opinion publique s’est prononcée déjà, par toutes les voix du bon sens et de la raison. Elle s’est prononcée par l’indignation de tous les pères et de toutes les mères de famille, par le courroux de tous les honnêtes gens. Et elle stigmatisé de toute son énergie cette science officielle dont la funeste impuissance et la coupable vanité ont permis à l' « ogresse » de commettre ses crimes en toute liberté

Le Petit Journal illustré, 24 Mai 1908
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Les Faits-Divers Illustrés, 15 mai 1908

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MessageSujet: Duel entre deux mentalités   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyJeu 2 Avr 2015 - 18:32

HISTOIRE D'UN DUEL ENTRE DEUX MENTALITÉS

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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptySam 11 Avr 2015 - 18:41

Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or 16490559783_0ed993ffca

Jeanne Weber

Photo extraite de L'Illustration - Mai 1908

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"La tante Jeanne" est le titre qu’à choisi Pierre Bellemare pour cet extraordinaire dossier :


https://www.youtube.com/watch?v=Aqf-KV3-B2U

Bonne écoute ! queen

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MessageSujet: Acte naissance Jeanne Weber   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyDim 3 Mai 2015 - 14:55

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Acte naissance Jeanne Marie Moulinet-Weber

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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyJeu 28 Mai 2015 - 19:34

Un grand bravo Adelayde.

Article très complet et fort bien documenté...
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MessageSujet: Re: Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or   Jeanne Weber - L'Ogresse de la Goutte d'Or EmptyLun 23 Jan 2017 - 15:03

Hondelatte raconte aujourd'hui l'histoire de Jeanne Weber :

http://www.europe1.fr/emissions/hondelatte-raconte/hondelatte-raconte-jeanne-weber-logresse-de-la-goutte-dor-2958500

Bonne écoute !      queen

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