Dans les deux cas, c'est bien une prison qui a servi de lieu de tournage.
Pour l'exécution de Toledo, il s'agit d'une partie de la maison départementale de Nanterre (403, boulevard de la République). L'endroit cumulait plusieurs fonctions (hospice, résidence pour indigents...) mais également deux quartiers cellulaires : c'était une prison pour mendiants et condamnés en correctionnelle à de courtes peines.
Après leur désaffection pénitentiaire, les quatre bâtiments existent toujours, et font partie intégrante du Centre d'Accueil et de Soins Hospitaliers. J'ignore s'ils ont servi pour d'autres films que La vie, l'amour, la mort.
En ce qui concerne "La Machine", en étudiant les scènes pénitentiaires du film, je sais désormais où cela a été tourné : à la maison d'arrêt de Corbeil, dans l'Essonne, 26 rue Féray.
Devenue centre de semi-liberté en 1970, la prison, construite en 1883, désormais vouée à accueillir de courtes peines - et la nuit uniquement -, accueille depuis cette époque en journée de nombreux tournages de films. De mémoire, je cite "Les Ripoux" - on voit Philippe Noiret se promenant dans une des cours similaires à celle où on supplicie Lentier - ou la série télé "Clem", ou l'héroïne y est incarcérée suite à une fausse accusation, mais il y en a d'autres ("Pierre Goldman", pour Canal +) - je pense même que toutes les fictions de TF1 où une prison est nécessaire doivent se tourner là-bas. On la reconnaît, dans les plus anciens films, pour sa porte peinte, côté cour, en couleur jaunâtre (elle est désormais bleu-gris).
Concernant la peine de mort, Corbeil a vu au moins deux fois la guillotine de cinéma en ses murs : la première fois, c'était avec Vecchiali. La seconde, c'est avec José Giovanni, pour "Une robe noire pour un tueur" (même si le condamné parvient à s'évader juste après la levée d'écrou).
La cellule du condamné à mort, située à l'extrémité Nord du bâtiment, est la même dans les deux cas - je suppose qu'il s'agissait d'un "mitard", au vu de la grille qu'elle comporte.
Dans "La Machine", Lentier sort de sa cellule, tourne à gauche pour accéder à une salle où l'attend la levée d'écrou et un autel de fortune. En continuant dans la même direction, il aboutit à une pièce ronde avec au moins 9 portes, chacune donnant sur une cour de promenade en contrebas. Lui prend la troisième porte (sens des aiguilles d'une montre) pour accéder à l'échafaud.
José Giovanni donne à Simon Rissler - Claude Brasseur - l'occasion de faire le chemin inverse. Rissler prend au début la même direction que Lentier, mais la première pièce est désormais une vraie chapelle, avec un véritable autel. La porte qui conduit à la mini-rotonde et aux cours de promenade est fermée. Demi-tour donc jusqu'à l'extrémité du bâtiment et la sortie principale. C'est plus réalistement dans la cour d'honneur que les bois de justice se trouvent... qui ne serviront pas à cette occasion...
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."