Editions Télémaque. 2013. 250pages. Grand format. Autour de 24eur neuf. (Eric Yung. Journaliste. Ancien policier à la brigade antigang).
Eric Yung: « La personnalité énigmatique d'Henri Désiré Landru est notoire et a été l'objet de nombreuses études et oeuvres de toutes sortes. En revanche, l'ampleur exceptionnelle du dossier judiciaire a été très peu soulignée. Une lacune historique étonnante ! ».
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Jeu 21 Déc 2023 - 18:21
On sait qu'il est très difficile de faire disparaitre un corps, la combustion totale exigeant des moyens difficiles à obtenir avec une simple chaudière.
Comment Landru s'y est-il pris pour si bien réussir et qu'il ne reste quasi rien des corps? Mystère.
_________________ Potius mori quam foedari
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 23 Déc 2023 - 13:48
Du commissaire Belin qui procéda à l’arrestation de Landru : A mes nombreuses questions, Landru se borne à dire : Des maîtresses ? Bien sûr que j'en ai eu, vous aussi, n’est-ce pas ? Pouvez-vous me dire ce que sont devenues vos maîtresses ?
Extrait de Trente ans de Sureté nationale par le commissaire Jules Belin : « Et, pendant ce temps, un petit homme vouté, chauve et barbu, assez laid mais étrange, avec des yeux remplis de vivacité et de malice, un vrai monstre insinuant et remuant, plusieurs fois recherché par toutes les polices de France pour vols et escroqueries tuait, tuait impunément des femmes qui étaient amoureuses et devenait le plus grand criminel du siècle.
Il se nommait Henri-Désiré Landru. Il a été connu sous bien d’autres noms, tous noms d’emprunt sous lesquels il a fait onze fois son métier d’assassin.. Il vient même d’entrer dans la vie réelle, lais bruyante, du cinéma mondial, sous le nom de Monsieur Verdoux. Charlie Chaplin, dans Monsieur Verdoux, a tenté de reconstituer l’affaire Landru. Du moins, c’est sous cet angle qu’une propagande bien orchestrée attira l’attention du public français sur cet oeuvre.
Monsieur Verdoux est un Dandy du crime, séduisant et gracieux.Landru ne fut qu’un besogneux, sans grâce, un petit escroc, devenu soupçonneux à force d’être obligée vivre en marge de nos lois. Il y a loin de M. Verdoux à Landru, de la fantaisie de Charlot — sans godillots et sans badine – au mystère de l’être retors et démoniaque dont j’ai réussi — je peux bien m’en vanter – à percer le grand secret. » Fin de la transcription.
* Avant d’être reçu commissaire, Jules Belin avait fait partie des fameuses Brigades du Tigre, formation réputée de policiers. En tant qu’inspecteur de police il participa aussi activement à l’affaire de la bande à Bonnot et à la traque de Jules Bonnot. Sa célébrité lui vint de l’affaire Landru où il procéda à son arrestation (dans des biographies consacrées à un autre commissaire, Marcel Guillaume, il est indiqué que ce dernier arrêta Landru. Marcel Guillaume avait-il voulu tirer la couverture à lui ? (voir par exemple la vidéo : https://www.neo.tv/video/6177d304418ab267c1228812/Marcel%20Guillaume,%20le%20commissaire%20qui%20a%20inspir%C3%A9%20Maigret
- Jules Belin a-t-ll servi de modèle à Georges Simenon pour son commissaire Maigret ? Oui, pour certains. Pour d’autres c’est le commissaire Georges Massu, et pour d’autres encore c’est Nicoll, un commissaire, fumeur de pipe invétéré. Il est possible aussi que ce soit le commissaire Guillaume évoqué par Simenon (voir le texte de la 1ère de couverture, en bas, et affirmé dans la vidéo située plus haut. Ou peut-être un mélange de personnalités. Mais le commissaire Guillaume semble quand même tenir la corde.
Première édition de 1938.
Réédition de 2007. Editions des Equateurs. 282 pages.
Editions des Equateurs. Plusieurs éditions : 2005. 2012. 2021. 400 pages
Commissaire Guillaume, à l'extrême droite.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Mer 27 Déc 2023 - 17:00
Audio : 5000 ans d'histoire - Une enquête de l'inspecteur Belin (affaire Landru). https://www.youtube.com/watch?v=w_6MiiH-KHY&t= 55mn.28.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Ven 29 Déc 2023 - 20:36
- LA DERNIERE LETTRE DE LANDRU -
— Godefroy, avocat général, qui requit contre l’homme de Gambais la peine de mort, nous dit ce qu’il pense : Landru a voulu crâner jusqu’au bout et impressionner l’opinion publique
En sortant du Palais de Justice, j’ai rencontré, hier, M. l’avocat général Godefroy, que je me suis permis d’aborder. — Eh bien ! monsieur l’avocat général, vous avez dû éprouver une rude surprise, l’autre matin, en recevant dans votre courrier, la lettre, la fameuse lettre posthume de Landru. M. Godefroy — Ce n’est pas la poste qui m’a apporté cette lettre. C’est le sympathique secrétaire de Maitre de Moro-Giafferri, Maitre Navières du Treil, qui me l’a communiquée à la chambre des appels correctionnels où je siègeais. En vérité, c’est une lettre ouverte. J’en ai pris rapidement connaissance, sans la conserver. Ce n’est pas moi qui l’ai livrée à la publicité ! — Et qu’est-ce que vous en pensez ? — Ce que je pense ? Eh bien ! que Landru se montre dans la lettre tel qu’il s’est montré au au cours des débats : orgueilleux et crâneur...
Elle contient, d’ailleurs, certaines inexactitudes, cette lettre ! Il est faux que j’aie demandé à Landru s’il avait des révélations à faire… La vérité est qu’après sa condamnation, dans un sentiment d’humanité je me suis offert à lui procurer des adoucissements de régime compatibles avec le règlement… Il est faux, également, comme Landru le déclare, qu’il ait été accusé d’avoir brûlé des femmes et un jeune garçon : l’accusation lui simplement reproché d’avoir fait disparaitre, par la combustion, certaines parties de leur corps, celle, notamment, qui auraient permis d’initier les cadavres…
Pouvait-on, dans cette cuisinière, brûler des mains et des têtes ? Cela n’est pas douteux. Les déclarations des experts — faites après expérience — sont péremptoires. Enfin, Landru, s’étonne des enquêtes faites après le verdict, et notamment sur le cas de Mme Héon, enterrée au Canada. Il dit en substance : « Si vous êtes certain de ma culpabilité, pourquoi ces enquêtes ? » Il est vrai que si le Parquet n’avait pas contrôlées renseignements qui lui étaient fournis, Landru se serait écrié : « On vous donne le moyen d’établir mon innocence et vous restez sourd à l’appel de la vérité ! » Tout cela n’est pas bien sérieux.
Et M. Godefroy ajoute : — Que les esprits se rassurent ! La culpabilité de Landru n’est pas douteuse. Rarement accusé a comp devant un jury sui d’un bagages aussi impressionnant de charges aussi concluantes auxquelles il n’a pu faire aucune réponse victorieuse. Rappelez-vous la liste du carnet qui est précisément celle des victimes que l’on a jamais retrouvées, le cas si frappant de Mme Guillain dont Landru touche l’argent par une série de faux qui n’ont pas été contestés, et les ossement recueillis dans la cuisinière…
On a insinué que ces ossements avaient pu être rapportés par quelques mauvais plaisants… Mais il aurait fallut que ces mauvais plaisants se fussent assurés la complicité d’un médecin légiste, car les pièces examinées par les experts ne sont pas de celles que l’on trouve dans les cliniques d’anatomie ou ailleurs. Est-il possible par exemple de se procurer des dents auxquelles adhèrent des fragments de mâchoires . Non, n’est-ce pas ? Et les vêtements, le linge intime, les postiches, les dentiers, les papiers de famille des onze victimes saisis chez Landru. Et combien d’autres choses encore ! Croyez-vous que si ces onze personnes étaient vivantes Landru, pour sauver sa tête, n’aurait pas fait connaitre leur retraite ?
Et croyez-vous que les onze personnes, si elles étaient de ce monde, n’auraient pas quitté leur retraite pour se présenter devant la justice ? N’oubliez pas l’apostrophe si émouvante de la soeur de Mme cachet qui, se tournant vers l’accusé, s’écria : « Si ma soeur, qui vous aimait tant, était encore vivante, elle serait là pour vous défendre ! » — Mais le mobile, monsieur l’avocat général, le mobile ? — Il est bien facile de le deviner. Landru était sans argent ; il était recherché par la police, il ne pouvait travailler, et d’ailleurs tous les actes de sa vie démontrent qu’il n’aimait pas beaucoup le travail.
Ses crimes lui ont procuré 17000 francs avec lesquels il a vécu pendant la guerre et fait vivre les siens. On dit « Il a tué, en somme, pour peu de choses…» Consultez les annales de la justice criminelle… Les individus qui tuent pour des sommes dérisoires, qui tuent m^me pour cent sous, pour quarante sous, y pullulent… — On a parlé de sadisme… — Landru, interrogé sur ce point, s’en est toujours défendu…
M. Godefroy, qui n’a assisté ni à la toilette de Landru, ni à son exécution, me cite ensuite un mot de Landru qui, à l’issue d’une de ces audiences, fit cette déclaration mélancolique à l’un de ses gardiens : « Je suis comme les vieux lièvres, maintenant, j’ai l’arrière-train qui ne va plus guère… » faisant ainsi allusion au mauvais état de ses jambes et de ses reins.
Et comme je prenais congé de lui, l’éminent magistrat conclut en ces termes : — Landru a voulu crâner jusqu’au bout… Il a voulu jusqu’à la dernière minute impressionner l’opinion publique… Son cas n’est pas unique ; bien d’autres criminels, avant lui, ont su conserver jusqu’au pied de l’échafaud l’attitude qu’ils avaient adoptée devant le jury… C’est tout ce que j’ai à dire de sa lettre…
Jean Gille
Source : Collection Philippe Zoummeroff (1930-2020).
- Très importante collection comprenant plus de 6000 images (du XVIème au XXème siècle), pièces d’archives, imprimés rares, gravures, manuscrits inédits, correspondances, affiches, complaintes photographies etc. Une partie, intitulée « Crimes et Châtiments », consacrée à la criminologie, le banditisme, les prisons etc. a été proposé aux enchères publiques, en 2014, par Pierre Bergé & associés. La série de 63 photographie de Landru, prises au tribunal, est passée sous le nez de nombreux amateurs, préemptée par les archives départementales des Yvelines (7546 eur.) Les archives départementales des Yvelines ont numérisées la quasi totalité des documents qu’elles détiennent sur l’affaire Landru. Ces documents sont accessibles au public. Se renseigner pour les modalités de consultation.
- Copie d’assignation. Landru a fait appel du jugement, daté du 20 juillet 1913, le condamnant à 4 ans de prison, mille francs d’amende et à la relégation, pour escroquerie. Il est assigné à comparaitre Source : Musée du barreau de Paris - Ordre des avocats de Paris
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 30 Déc 2023 - 8:45
Lettre de Landru adressée à l’avocat général Godefroy qui demanda sa tête.
Transcription :
N’est-ce pas celle qui vous a fait bien peur, ma petite cuisinière toute seule dans ce grand prétoire ? Non pas la peur que certains pourraient croire, mais une autre tout à votre louange.Vous m’avez reproché d’être dur. L’ai-je été ce jour-là. J’aurai pu demander qu’on montre son foyer, grand comme une gamelle de poilu, où vous voulez m’avoir fait brûler tant de victimes. Tout le monde aurait souri. Je continuais à vous observer, voulant connaitre non plus les débats de l’audience, mais ceux, autrement curieux, d’un magistrat sincère aux prises avec sa conscience et ses fonctions. De temps en temps, vous me jetiez un coup d’oeil, car vous sentiez aussi le drame muet qui se jouait entre nous, et je crois connu de vous seul. Pourquoi, pendant la lettre du verdict avez-vous fui mon regard ? Vous sentiez le besoin de vous rassurez vous-même. C’était fini. La sentence est tombée. J’étais calme. Vous étiez bouleversé. Il y a donc une conscience qui trouble les juges incertains, comme elle doit torturer le coupable ? Adieu, Monsieur. Notre histoire commune se terminera demain sans doute. Je meurs l’âme innocente et tranquille. Veuillez recevoir, avec mes respects, les souhaits que la vôtre soit de même.
Robert Godefroy. Source : gallica.bnf.fr (agence de presse Meurisse).
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 30 Déc 2023 - 21:46
Carte-autographe vendue par Bruno Testart, expert en autographes. Prix 2000e (en 2014).
En espérant que ce document a été rédigé par la main même du barbu. On se souvient des deux photographies-autographes de Raymond Callemin et André Soudy, de la bande à Bonnot, vendues aux enchères par Pierre Bergé & associés. Mise à prix : 600 - 800e. Adjugées 1200 (+ frais) De gros doutes avaient été émis sur l’authenticité de ces deux autographes, par des membres du forum Guillotine. Ces photographies portaient le tampon de l’agence de reportage photographique Meurisse. Rien de plus facile de rédiger un texte sur les photos après leur acquisition. Oui, mais les experts dans tout cela ? Ah…ils se trompent parfois ! Bergé & associés précise : Le portrait de Callemin est un agrandissement de sa photographie d’identité judiciaire ».
Callemin et Soudy.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Jeu 4 Jan 2024 - 22:41
Il apparait que Landru aurait écrit à l’avocat général Godefroy une lettre beaucoup plus longue que ce que l’on pouvait penser. L’entretien de l’avocat général avec le journaliste Jean Gille, cité plus haut, le laissait présager. Voici de nouveaux éléments, rajoutés à cette première lettre, et donc l’étoffant de façon appréciable. Malgré cela, elle est apparement loin d’être complète.
« En m’observant aux assises, devant la netteté de mes réponses, il vous est venu un doute, doute affreux pour vous qui souteniez l’accusation. Ce doute je l’ai vu naitre et grandir et vous qui ne me quittiez pas des yeux, vous avez senti que je le comprenais. « J’ai suivi vos pensées. Lorsque vous avez vu aux assises, la cuisinière malingre, alignée, plus faite pour cuire une dinette de petit ménage comme vous avez dû en faire enfant, avec votre petite soeur, vous avez compris qu’il ne s’était pas, qu’il n’avait pu se passer là-dedans les épouvantables atrocités dont vous comptiez m’accuser. N’est-ce pas celle qui vous a fait bien peur, ma petite cuisinière toute seule dans ce grand prétoire ? Non pas la peur que certains pourraient croire, mais une autre tout à votre louange… « Vous m’avez reproché d’être dur. L’ai-je été ce jour-là ? J’aurai pu demander qu’on montre son foyer, grand comme une gamelle de poilu, où vous voulez m’avoir fait brûler tant de victimes. Tout le monde aurait souri. « Vous avez attendu des experts la preuve qu’il vous fallait plus que jamais. Qu’auriez-vous pensé si j’avais commis l’indiscrétion, moi qui ne sait distinguer un cubitus d’un radius, de demander si ces petits fragments osseux, tout dépareillés, trouvés, parait-il sous mon hangar ouvert à tout venant, n’auraient pas appartenu à des humains décédés depuis plus de cinq ans, ou même depuis soixante-cinq ans, avant que je soit né ? Vous savez bien, puisque vous êtes venu à Gambais, qu’il n’y a que deux cent cinquante mètres tout au plus de chez moi à l’ossuaire communal, accessible à tous, où les enfants puisent de quoi jouer aux osselets. « Je continuais à vous observer, voulant connaitre non plus les débats de l’audience, mais ceux, autrement curieux, d’un magistrat sincère aux prises avec sa conscience et ses fonctions. De temps en temps, vous me jetiez un coup d’oeil, car vous sentiez aussi le drame muet qui se jouait entre nous, et je crois connu de vous seul. « Vous sentiez le besoin de vous rassurez vous-même. C’était fini. La sentence est tombée. J’étais calme. Vous étiez bouleversé. Il y a donc une conscience qui trouble les juges incertains, comme elle doit torturer le coupable ? « Les jurés vous ont cru…Pourquoi, pendant la lettre du verdict avez-vous fui mon regard ? Adieu monsieur. Notre commune histoire se terminera demain, sans doute. Je meurs l’âme innocente et tranquille. Veuillez recevoir, avec mes respects, les souhaits que la vôtre soit de même…»
Composition du jury siègeant au procès de Landru : Douze hommes : Un employé de la ville de Paris (président), trois propriétaires, deux rentiers, deux cultivateurs, un maire, un adjoint de maire, un entrepreneur, un agriculteur. A cette époque les jurés se prononçaient sur la culpabilité et la cour prononçait la peine.
Le jury. Cherchez des jeunes… (Source : gallica.bnf.fr]
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 6 Jan 2024 - 11:06
Les rapports de Landru avec l’inspecteur Belin avaient été difficiles. Ressentiment du barbu envers le policier qui l’avait identifié, arrêté et cuisiné à la PJ. Probablement. L’insinuation accusatrice de Landru, pendant le procès, envers l’inspecteur Belin, à propos d’ossements, montre qu’il éprouvait envers lui une animosité assez vive.
Transcription du récit de l’inspecteur Belin :
« Un matin où le président me fit préciser la nature des ossements humains que j’ai découverts dans un hangar, au cours de mon enquête, Landru s’emporta violemment et glapit : — Vous prétendez, monsieur l’avocat général, que ces ossements proviennent des corps de celles que vous dites avoir été les victimes. Eh bien ! moi je vous dis qu’ils ont été déposés là en mon absence. Et par qui, monsieur le président ? La police pourrait peut-être nous le dire. Au fait, est-ce que ne serait pas l’inspecteur Belin par hasard qui aurait déposé les ossements dans ma remise ?
Les experts prouvèrent que les cendres trouvés dans la cuisinière de Gambais contenaient réellement des ossements humains. Landru ne réussit à aucun moment à prouver que les femmes qu’il avait emmenées dans ses villas vivaient encore. Du reste, aucune des disparues n’a jamais plus donné de signe de vie…
Après une plaidoirie éloquente de Maitre de Moro-Giafferri, le 29 novembre, Landru fatigué mais calme, s’entendait condamner à avoir la tête tranchée sur la place de Versailles. La foule applaudit et le procureur lui cria « Lâches canailles » (1) et fit évacuer la salle. Landru tendit les mains à maître de Moro-Giafferri, que cette condamnation attristait. — Remettez-vous, maître, lui dit-il. Ce n’est pas à l’accusé de remonter l’avocat ».
Fin de la transcription.
(1) Le chroniqueur Jules Claretie rapporte ainsi dans le quotidien Le Figaro « On boit, on mange, des sandwiches et des bouteilles thermos circulent ; on fume. Une odeur de mangeaille et de.tabagie surgit du prétoire, il y a des relents de cabarets de nuit. Et ce sont des cris ; on frappe du pied comme au théâtre pour faire venir le jury qui tarde, on pousse des hurlements d'animaux ; l’un s'amuse à imiter le chant du coq, l'autre le miaulement du chat. Sous la lumière électrique, on aperçoit 'des bras nus, des fourrures qui s'agitent, des cols nus, des lèvres trop rouges qui sourient. Tout à l'heure, M. le président Gilbert a rappelé à l’ordre le public « qui n’est que toléré », et dans quelques instants M. Godefroy criera : « Mais taisez-vous donc, un homme va être condamné à mort ! Qui donc vous a amenés ici ? ».
Rare photographie de l’exécution de Landru. (source : eBay)
Au verso.
Croquis d’audience, par André Galland > Voir ci-dessous. Dans Le Petit Journal , du 20 novembre 1921.[/b]
- André Galland évoque ses souvenirs sur le procès de Landru dans l’émission d’André Gillois Soyez témoins. Diffusion le14-04-1956 sur la RTF. Il assista, en tant que dessinateur de presse pour le Petit Journal, à toutes les audiences du procès : https://www.slate.fr/audio/les-archives-du-crime/henri-desire-landru-au-coeur-du-proces-tueur-en-serie-4 4mn.55.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Dim 7 Jan 2024 - 22:55
Grâce à un témoignage de Mlle Lacoste, l’inspecteur Jules Belin est sur la piste de Guillet, l’homme qu’il soupçonne d’être un criminel et deviendra l’affaire Landru.
Son récit. Transcription : Arrestation de Landru.
« Il était environ 11h du soir. Je revenais de la brasserie Mollard où mes camarades et moi avions fêtés la nomination du commissaire Cortegianni. Nous avons également bu et chanté. En rentrant chez moi, je fis un détour par le 76 de la rue Rochechouart. Chaque jour, je ne manquais pas de passer par là pour ma propre information, puisque j’étais le seul à croire que l « ingénieur » Guillet était un grand criminel. Chaque jour, le concierge me répondait invariablement : — M. Guillet n’est pas là. Il n’est pas rentré. Je commençais à désespérer. J’en arrivais même à maudire Mlle Lacoste de m’avoir entraîné dans cette aventure, d’avoir « filé » le barbu rue de Rivoli. ]
Brasserie Mollard (rue Saint-Lazare) aujourd’hui. Toujours vivante, après 130 ans d’existence. Située non loin de la rue Greffulhe (Paris VIIIème) où se tenait à l’époque la 1ère brigade mobile de Paris à laquelle appartenait l’inspecteur Belin.
En cette soirée du 11 avril 1919, le ton changea. La concierge, qui se préparait à se mettre au lit, m’annonça : — M. Guillet est rentré ce soir vers huit heures. — Ah ! enfin. Il était seul? — Non, avec une maîtresse. Inutile décrire ma joie. Je riais et parlais tout à la fois. Mais, aussitôt, je repris mon sang-froid. Maintenant, il ne fallait plus que Guillet, l’imprudent Guillet, m’échappa de nouveau En France, nous n’avons pas le droit d’arrêter personne, même avec un mandat d’arrêt, après le coucher du soleil, le domicile du citoyen est sacré.
Je dois attendre, non seulement l’aube, mais encore neuf heures du matin (car il n’existait alors aucune permanence, jusqu’à cette heure, dans nos brigades criminelles). Pensez donc, comment distraire des fonctionnaires pour des gardes de nuit, attendu qu’à la première brigade nous étions, en tout et pour tout, 17 policiers. Tandis que je faisais les cent pas devant l’immeuble, je me disais, et me redisais qu’il ne fallait pas que Guillet puisse soupçonner ma présence. De vingt-trois heures à une heure du matin, je me dissimule, face au 76 de la rue Rochechouart, derrière les arbres de l’avenue Trudaine. Guillet habite au premier étage. La lumière filtre à travers les persiennes closes de son petit appartement.
3, rue Greffulhe, Paris VIIIème. Siège de la 1ère brigade mobile de Paris, jusqu’à 1919.
J'ai convenu avec le concierge que lorsque Guillet éteindra la lumières je demanderai le cordon en criant un nom supposé, « Mangin », l’un de mes noms habituels de camouflage. Afin que Guillet ne puisse m’échapper, je veux veiller pendant toute la nuit, devant sa porte. Une heure du matin : les lumières de l’appartement de Guillet s’éteignent. Je me fais ouvrir la porte cochère et monte l’’étage. Je m’assois sur le palier, le dos contre la porte. Les heures s’écoulent interminables. Je suis las, j’ai envie de dormir. Je me suis assis le dos contre la porte, et je pense que si je m’endors Guillet me réveillera, bien malgré lui si jamais il voulait sortir pour s’enfuir.
J’ai compté sans les locataires qui rentrent tardivement.. A quatre heures du matin, un de ces retardataires crie son nom devant la loge. S’il me vois assis dans l’escalier comme un clochard, il est tout naturel que cet homme crie, fasse du scandale, puisqu’il ne me connait pas, et donne ainsi l’alarme à Guillet. Je m’esquive doucement ver l’étage des chambres de bonnes. Je ne reviens à mon poste de surveillance que lorsque je suis bien certain que le locataire est rentré chez lui (il habitait précisément le 5ème étage. C’est égal, j’ai eu chaud !
Quelle nuit ! J’eus froid. Enfin le jour parut. L’ impatience me crispait. Maintenant les minutes sont des heures… J’ai le temps d’aller boire coup sur coup deux grogs dans un café d’en face et de vérifier que les persiennes de Guillet sont toujours closes. A sept heures du matin, j’envoie le concierge chercher un agent. Il en trouve un au carrefour Barbès. L’ agent vient me voir et je lui fais connaitre ma mission. Je lui demande d’alerter la brigade. et de ma faire encore du renfort, sans lui dire la capture que je veux faire. Sa mission accomplie, je le prie de rester avec moi. A neuf heures trente mon camarade Bromberger arrive enfin à mon secours. Je lui raconte en quelques mots tout ce que je sais. Nous sommes plus émus qu’inquiets. Nous décidons d’agir au plus vite.
J’invite l’agent, au cas où Guillet tenterait de s’échapper par une fenêtre, à monter la garde sur le trottoir d’en face. Je frappe à la porte de Guillet. Une fois, deux fois…Personne ne se soucie de répondre. Je cogne et finalement Guillet murmure d’une voix sourde : — Qui est là ? — Je voudrais vous parler. — Revenez plus tard, je ne suis pas levé. — Je ne peux pas revenir. C’est urgent. C’est au sujet d’une voiture… —Quelle voiture ? — Celle d’Etampes. Heureusement, j’ai appris pas Mlle Lacoste, l’autre jour, que Guillet a fait passer une annonce dans un journal — toujours la manie des annonces — manifestant son intention d’acheter une voiture dans la région d’Etampes !… Une clef tourne dans la serrure. Guillet entrouvre la porte.
Il est en pyjama, maigrelet, étriqué, la barbe en broussaille, ridicule. Il nous regarde, Braunberger et moi, avec méfiance. Il veut refermer la porte sur nous, mais je le repousse, au risque de l’écraser contre la cloison. Guillet ayant reçu la porte sur le nez est furieux et proteste : — De quoi, c’est une violation de domicile ! Au secours ! A l’assassin ! Vous m’arrêtez illégalement. Vous en rendrez compte à la justice. — Nous sommes des inspecteurs de police ! lui dis-je tranquillement. Que nous importent vos cris ! Il faut vous vêtir et venir avec nous. — Montrez-moi vos cartes. — Voilà. — Je refuse de vous suivre. — Vous nous suivrez de gré ou de force !
Une femme à peine vêtue s’est montrée au commencement de la bagarre. Elle hurle. C’est une artiste de musc-hall, la seule femme que l’homme de Gambais ait probablement aimé et qu’il n’a jamais pensé à tué (*} Il vit maritalement avec elle. Il lui manifeste et lui a toujours manifesté un amour profond. Elle s’évanouit. Guillet s’oublie lui même et ne pense plus qu’à ranimer sa maîtresse. Nous lui prêtons la main pour l’étendre sur le lit. Guillet lui fait respirer des sels ; elle revient à elle et gémit faiblement. La scène est tragi-comique. Les deux policiers venus pour arrêter un assassin l’aident d’abord à rendre la vie à une fausse morte.
Fernande Segret, maîtresse de Landru, 27ans, artiste lyrique. Elle se suicidera en 1968.
J'ai laissé le portrait du haut, qui est celui de Thèrése Laborde-Line, l'une des femmes disparues, et parfois indiqué comme étant celui de Fernande Segret (par exemple su gallica.bnf.fr)
Pourtant le moment est plutôt pathétique. Je ne quitte pas des yeux Guillet. Je ne l’oublierai jamais plus. Il est petit et mince, les yeux très enfoncés se signalent par une expression dure et métallique… Il s’habille sans hâte, prépare avec soin sa valise car je ne lui cache pas que sa détention sera longue. Au moment des adieux, il embrasse longuement sa maîtresse et, lui montrant la table de la salle à manger, il lui murmure avec tendresse parodiant Des Grieux dans Manon : — Adieu, notre petite table !
Fin de la transcription.
Extrait de : Commissaire Belin. 30 ans de sureté nationale 1950.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Jeu 11 Jan 2024 - 18:39
On se fait un peu de monnaie avec Landru. Il fallait y penser… Un petit circuit sur les traces du barbu, comme à Londres sur les traces de Jack l’éventreur. Et c’est complet
On peut leur suggérer d’agrandir le circuit :
- Cimetière des Gonards. Versailles, 19 porte de Buc, où Landru a été inhumé, puis :
- Vernouillet (Yvelines). 47, rue Paul Doumer, ex-route de Mantes. Ancien pavillon « The lodge », loué en 1914-1915. Suspicion de crimes commis ici. Pas de preuves.
47 rue Paul Doumer.
Ensuite, filer sur Paris :
- Paris 18ème. 76, rue de Rochechouart (aujourd’hui rue Marguerite-de-Rochechouart). Immeuble. Arrestation de Landru le 12 avril 1919.
- Paris 18ème. 22, rue de Chateaudun. Résida en 1916. Immeuble.
22, rue de Chateaudun.
- Paris 15ème. 60, rue Blomet. Résida en 1915. Immeuble.
- Paris 14ème. 42, rue de la Santé. Centre pénitentiaire de Paris-la Santé (ex-maison d’arrêt, dite prison de la Santé où Landru séjourna gratis).
Paris 4ème. 90, rue de Rivoli. Ancien magasin Aux lions de faïence où Landru fut reconnu le 8 avril 1919 par Marie Lacoste, soeur de Célestine Buisson disparue en septembre 1917. Marie Lacoste en informa la police.
BOCAGE. Ancien magasin AUX LIONS DE FAIENCE.
D’autres adresses dans Paris ont disparues. En banlieue aussi adresses disparues, mais certaines se sont maintenues, comme le 6, rue de Paris, à Clichy (Hauts-de-Seine) où résida sa famille.
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Jeu 11 Jan 2024 - 18:58
Merci pour ces documents. C'est un plaisir de les découvrir.
mercattore Monsieur de Paris
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Lun 15 Jan 2024 - 13:38
A propos d’un dessin de Landru remis à l’un de ses avocats.
- En août 1967, on annonçait le décès d’Auguste Navières du Treuil, deuxième avocat de Désiré Landru. Quelques mois après, sa fille Geneviève entrait en contact avec Claude Lussan, bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau de Paris. Elle lui remit un document illustré, encadré, provenant de son père qui l’avait reçu de Landru, avant le verdict de mort. C’était un dessin, annoté par Landru. Décadré, il révéla aussi, au verso, un second texte. Le document resta confidentiel.
- A la fin de l’année 1968, se tint une conférence de presse organisée par Geneviève Navières du Treuil et le bâtonnier Claude Lussan. L’existence du document fut alors dévoilé publiquement.
- En 1984, l’historien et journaliste Alain Decauxreçut un appel téléphonique de Robert Badinter, alors Garde des sceaux. Ce dernier l’informa de l’existence du document, qu’il détenait, permettant à Alain Decaux de le consulter. D’après Alain Decaux c’était un dessin très bien exécuté, daté du 8 octobre 1921, représentant la cuisine de la maison de Gambais où figurait en bonne place la fameuse cuisinière. Le dessin était accompagné d’un texte :
(En tête du dessin) Les causes célèbres LE MYSTERE DE GAMBAIS et sous le dessin : “Le témoin dépose : « Pour préparer le repas, la cuisinière fut allumée, elle me paraissait petite mais il me déclara marchait très bien, que l’on pouvait brûler tout ce qu’on voulait." En regard du dessin, cette dédicace : A mon éminent et dévoué défenseur. Reconnaissant souvenir Octobre 1921. Landru
Au verso : A Mr Navières du Treuil. Permettez-moi de vous offrir ce modeste souvenir, fait pendant la préparation des débats, et dont le sujet m’a été inspiré par la déposition d’un témoin ; preuve incontestable et indiscutable de l’incommensurable bêtise humaine, ce n’est pas le mur derrière lequel il se passe quelque chose mais bien la cuisinière dans laquelle on a brûlé quelque chose. Versailles, 8 octobre 1921. Landru ». Le mot « brûlé » souligné trois fois. Note : Le témoin est probablement Mme Falque, l’une des témoins du procès.
Alain Decaux : « Il faut se souvenir de l’hypothèse formulée par certains, qui refusaient à admettre que des corps eussent brûlés dans une cuisinière si exiguë : ils soutenaient que les corps avaient été incinérés dans un hangar situé derrière le mur de la maison. Landru tenait à mettre les choses au point ». Source : Alain Decaux Les assassins. Librairie académique Perrin. 1986. 424 pages. Relié.
Landru, à son avocat maître Navières du Treuil, à propos du dessin : Si je suis condamné et exécuté, laissez passer quelques années et vous pourrez en faire état. Si je ne suis pas exécuté, effacez le texte... Note : le texte est au crayon. Source : Alain Decaux, dans « Les assassins ».
- Par ce dessin et son texte, Landru avoue-t-il sa culpabilité ? Beaucoup d’observateurs le pensent.
CAIRN INFO :Les crimes en série. Entretien avec Mme Francesca Biagi-Chai, psychiatre-psychanalyste, à propos de Landru : https://www.cairn.info/revue-la-cause-freudienne-2008-2-page-133.htm Long entretien. A conseiller.
2014. 248 pages. Broché. Environ 25 eur
- Le club de Mediapart. La démonstration par la psychanalyse du délire de Landru : https://blogs.mediapart.fr/edition/contes-de-la-folie-ordinaire/article/020111/la-demonstration-par-la-psychanalyse-du-del (Article d’un lecteur et les réponses d’internautes).
Procès Landru. LE TRIO. A droite, Maître Navières du Treuil
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cabochard Exécuteur cantonal
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Sujet: landru Lun 15 Jan 2024 - 22:15
je retiens de LANDRU : que de petit escroc il est passé à assassin qu'après sa condamnation à la relégation ( CAYENNE à perpétuité ) à son âge il n'avait rien à perdre ,enfin que la tête, et c'est un criminel qui a fait rire, chose unique je crois !
cabochard Exécuteur cantonal
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Sujet: landru Lun 15 Jan 2024 - 22:21
je suis allé à GAMBAIS pour mon travail il y a trente ans avec mon fils et une autre personne nous sommes dans le jardin en passant par le chemin derrière la maison, c'était en friche et la maison était close, donc vu grand chose juste la curiosité de voir les lieux
mercattore Monsieur de Paris
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Mer 17 Jan 2024 - 19:54
Cabochard, les choses ont changé depuis cette époque. Comme écrit plus haut, la maison a été mise en vente en 2018, au prix de 450000 eur. Quelques mois plus tard, un parisien s’est porté acquéreur. Le montant n’est pas révélé. Des travaux auraient été entrepris par le propriétaire, sans plus de précisions.
mercattore Monsieur de Paris
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Jeu 8 Fév 2024 - 18:22
La plaidoirie de maître de Moro-Giafferri, défenseur de Landru.
Elle dura cinq heures et a été qualifiée par beaucoup d’observateurs de brillante. On peut quand même s’étonner du passage de sa plaidoirie évoquant la disparition de toutes ces femmes. Tentative d’explication de maître de Moro-Giafferri : La traite des blanches ! Hypothèse déjà évoqué au début de l’enquête, parait-il. Maître de Moro-Giafferri : « Si Landru gardait des papiers de femmes, c’est qu’il les gardait pour je ne sais quel métier ; laissez-moi le définir d’un mot brutal et grossier : un marchand de chair. Elles sont peut-être dans de lointaines Amériques. Comprenez-vous alors pourquoi elles se taisent ? » Les heures marquées sur le carnet saisi ? Elles seraient celles des heures d’expédition en Amérique ! Malgré l’extrême faiblesse de cette hypothèse, un doute de s’est-il pas installé dans la conscience des jurés ? Ils n’accordent aucune circonstance atténuante, mais après le verdict signent unanimement un recours en grâce, de même la soeur de Mme Anne-Marie Pascal et la famille de Mme Cuchet, deux des femmes disparues !
Attention, le barbu nous regarde. Penché, maitre Navières du Treuil, deuxième défenseur de Landru.
mercattore Monsieur de Paris
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Ven 9 Fév 2024 - 12:20
mercattore a écrit:
. * Un bouquin intéressant, pas très connu et assez rare rare, sur le sieur de Gambais Le secret de Landru, paru en 1930. L’’auteur, Floriant-French, réfute la disparition des connaissances de Landu par la crémation. Il pose des interrogations pertinentes. Il est est lisible en ligne : http://data.decalog.net/enap1/Liens/fonds/T12C3.PDF.
La cuisinière.
Dans son livre Le secret de Landru - Il n’a pas brûlé ses fiancés, Floriant-French argumente sur l’impossibilité d’avoir brûlé des débris humains dans la cuisinière : « Il est condamné par avoir brûlé dans un poêle, le plus petit qu’il pu trouver chez le marchand, onze corps humains, soit près d’une tonne de chair et d’os, à l’aide de quelques boisseaux de charbon, d’une douzaine de bûches et de deux bols de goudron. Il est condamné par avoir dépecé et débité dix femmes et un jeune homme, en quelques heures, sur une table de cuisine, avec un couteau de poche, seul arme, seul outil retrouvé ».
- A la fin de son livre, il pose une multitude de questions. Et, à travers toutes ces interrogations, transparait son doute sur un Landru assassin. Ce que confirme son texte final : « Je dirai simplement : Landru n’a pas dépecé, débité, détaillé onze cadavres sur sa table de cuisine qui n’en porte aucune trace; Landru n’a pas brûlé onze corps humains dans son fourneau de cuisine. Landru fut toute sa vie le plus abominable des escrocs, celui qui s’attaque aux pauvres gens qui ont à peine quatre sous; rien que pour cela il méritait le bagne, et je vous l’abandonne, mais je me demande s’il fut vraiment un assassin, pour moi, la preuve n’en est pas faite.»
Librairie Bernardin-Bechet, Paris. 1930 Collection Les grands criminels.
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Topaz Bourreau de village
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 10 Fév 2024 - 11:53
Cela ferait un beau sujet de philosophie au Bac .
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 10 Fév 2024 - 18:11
Comment rédigeriez-vous ce sujet pour le présenter aux candidats ?
Topaz Bourreau de village
Nombre de messages : 59 Age : 80 Date d'inscription : 15/11/2023
Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 10 Fév 2024 - 18:21
hum! j'avoue en baissant la tête ,que bien qu'ayant eu mon bac, que cela m'échappe , mais des sujets sur ce triste sir on bien dû être présenté .
Alecto Bourreau départemental
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Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Sam 10 Fév 2024 - 19:43
mercattore a écrit:
Dans son livre Le secret de Landru - Il n’a pas brûlé ses fiancés, Floriant-French argumente sur l’impossibilité d’avoir brûlé des débris humains dans la cuisinière : « [i]Il est condamné par avoir brûlé dans un poêle, le plus petit qu’il pu trouver chez le marchand, onze corps humains, soit près d’une tonne de chair et d’os, à l’aide de quelques boisseaux de charbon, d’une douzaine de bûches et de deux bols de goudron.
Lors d'une crémation moderne, la température du four est comprise entre 750 et 950°C. La température de combustion du charbon de bois tel qu'on peut le trouver en magasin tourne autour de 800-850°C. Pour ce qui est du bois de chauffage non résineux, cela peut monter à 1000°C. Pour le charbon comme pour le bois, la température est plus élevée encore avec des bois résineux.
N'oublions pas que nos ancêtres fondaient le minerai de fer dans des bas-fournaux au charbon, et que ledit minerai fond entre 1135 et 1350°C selon sa pureté. Donc oui, on peut brûler des morceaux de corps dans une cuisinière au charbon et/ou au bois, fût-elle petite.
Je ne doute pas de l'intérêt de ce livre mais...l'auteur semble avoir dormi pendant les cours de chimie.
cabochard Exécuteur cantonal
Nombre de messages : 104 Age : 78 Localisation : oise Emploi : retraité Date d'inscription : 14/08/2012
Sujet: landru Sam 10 Fév 2024 - 21:28
le docteur Paul ce grand légiste a fait des essais avec la cuisinière de Landru en y brûlant des organes de mouton, dont une tête en donnant les temps pour la crémation et affirme que c'est tout à fait possible
mercattore Monsieur de Paris
Nombre de messages : 553 Age : 83 Localisation : Paris Emploi : Retraité de l'édition du livre Date d'inscription : 13/03/2019
Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Dim 11 Fév 2024 - 10:19
Alecto a écrit:
mercattore a écrit:
Dans son livre Le secret de Landru - Il n’a pas brûlé ses fiancés, Floriant-French argumente sur l’impossibilité d’avoir brûlé des débris humains dans la cuisinière : « [i]Il est condamné par avoir brûlé dans un poêle, le plus petit qu’il pu trouver chez le marchand, onze corps humains, soit près d’une tonne de chair et d’os, à l’aide de quelques boisseaux de charbon, d’une douzaine de bûches et de deux bols de goudron.
Lors d'une crémation moderne, la température du four est comprise entre 750 et 950°C. La température de combustion du charbon de bois tel qu'on peut le trouver en magasin tourne autour de 800-850°C. Pour ce qui est du bois de chauffage non résineux, cela peut monter à 1000°C. Pour le charbon comme pour le bois, la température est plus élevée encore avec des bois résineux.
N'oublions pas que nos ancêtres fondaient le minerai de fer dans des bas-fournaux au charbon, et que ledit minerai fond entre 1135 et 1350°C selon sa pureté. Donc oui, on peut brûler des morceaux de corps dans une cuisinière au charbon et/ou au bois, fût-elle petite.
Je ne doute pas de l'intérêt de ce livre mais...l'auteur semble avoir dormi pendant les cours de chimie.
Floriant-Flesh est cohérent dans sa réflexion. Il indique que Landru a fait entrer peu de charbon et de bois, de ce fait il nie la destruction importante d'organes humains par la cuisinière. A-t-on expliquer la manière qu'il utilisait pour se débarrasser du tronc des victimes ? Les sondages dans les étangs proches de Gambais ont fait choux blanc. Je le pense tueur, mais il reste des questions sans réponses sur la manière complète qu'il a utilisée pour se débarrasser des corps.
Alecto Bourreau départemental
Nombre de messages : 229 Age : 59 Localisation : Bruxelles Emploi : Bio-ingénieur Date d'inscription : 01/09/2022
Sujet: Re: 1922 - Henri Désiré Landru Dim 11 Fév 2024 - 15:32
La quantité de charbon et de bois est-elle traçable? Je veux dire, a t'on des preuves réelles que cette quantité était faible: factures d'achats ou autres? Pour ce qui est de se débarrasser du tronc des victimes, je ne veux pas entrer dans des détails atroces mais des côtes et une colonne vertébrale peuvent se briser et couper avec une hachette ou un tranchet.