Les restes de 500 condamnés guillotinés pendant la Révolution ne se trouveraient pas dans les
catacombes de Paris.
Ils seraient dans la
chapelle Expiatoire de la rue Pasquier (Paris 8ème).
C’est la conviction de M. Aymeric Peniguet de Stoutz, conservateur de la chapelle. Les exécutions de ces condamnés se déroulées entre le 21 janvier 1793 et début d’avril 1794.
La chapelle a été édifiée sur une partie de l’ancien
cimetière paroissial de la Madeleine par ordre du Louis XVIII, en mémoire de son frère Louis XVI et de la reine Marie-Antoinette. Sa construction a duré 11 ans et s’est terminée en 1826.
La chapelle
Les catacombes de Paris (place Denfert-Rochereau, Paris 14ème) sont considérées comme le lieu où reposent les restes de ces condamnés, et ce pour la raison suivante : dans l’un de ses secteurs une plaque est apposée. Elle indique la provenance des restes humains alignés le long de ses murs :
Ossements de l’ancien cimetière de la Magdeleine (rue de la Ville-l’Evêque n° 1, 2) […] transférés dans les Catacombes en septembre 1859.
Pour M. Peniguet de Stoutz cette mention a fait l’objet d’une mauvaise interprétation. Cette adresse ne correspond pas à l’adresse du cimetière paroissial de la Madeleine sur lequel a été édifié la chapelle mais à celle d’un autre cimetière paroissial de la
Madeleine, plus ancien. Il se situerait aujourd’hui au niveau de l’actuel n°8 du boulevard Malheserbes.
Désirant obtenir plus de précisions M. Peniguet de Stoutz effectua de multiples recherches et plusieurs écrits attirèrent son attention, dont celui-ci : Avant l’édification de la Chapelle, Louis XVIII ordonna à son architecte Pierre Fontaine «
qu’aucune terre saturée de victimes ne soit déplacée de ce lieu pour la construction à faire »
Fontaine indiquera par la suite avoir fait ramasser tous les restes inhumés dans ce cimetière, y compris ceux des habitants de la paroisse.
De surcroît, un dessin préparatoire pour la construction de la chapelle, par l’architecte Fontaine, montre une libre circulation entre les piliers porteurs de la chapelle basse. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, des murs ayant été édifiés entre ces piliers. Pour quelle raison pouvait-on s’interroger ?
Désireux de poursuivre ses recherches M. Peniguet de Stoutz s’adjoignit la collaboration de Philippe Charlier, médecin légiste et archéo-anthropologue confirmé.
En accord avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des sondages de murs commencèrent.
Afin de préserver leur intégrité (l’édifice est classé), Philippe Charlier proposa un sondage dans les joints de leurs pierres à l’aide d’endoscopes miniaturisés, matériel utilisé dans l’exploration médicale et diverses industries.
Les premières images révélèrent sur l’écran de contrôle la présence de coffres, probablement en bois, contenant des ossements humains. Quatre ossuaires, ont été localisés derrière les murs.
La Direction régionale des affaires culturelles ((DRAC) commencera en cette année 2021 des recherches complémentaires pour vérifier l’hypothèse d’Aymeric Peniguet de Stouz.
M. Peniguet de Stoutz devant les fameux murs.
La chapelle ExpiatoireElle est enclose dans le square Louis XVI (accès libre), 29 rue Pasquier, Paris 8ème
Stations de Métro :
Saint-Augustin, Ligne 9,
Madeleine , Lignes 8 -12 -14
L’entrée dans la chapelle est payante : 6€
Horaires : jeudi, vendredi, samedi, de 13h à 17h.
Actuellement les visites sont suspendues suite à l’épidémie du Covid-19.