Images de la Grande et de la Petite Roquette

60 Livres la photo. C'est super cher. On voit bien que c'est Harlingue.

Bonsoir,
Autres images de la Petite Roquette.

Bien, Javier.

Et ne pas oublier deux femmes guillotinées dans cette prison par H. Desfourneaux :

Georgette LIST, épouse Monneron (infanticide, en complicité avec son mari Émile exécuté à la prison de la Santé).
Le 30-02-1942.

Marie-Louise LAMPÉRIÈRE*, épouse Giraud (Chefs d'inculpation de 21 avortements clandestins et location de chambres à des prostituées).
Le 30-07-1943.

* Claude Chabrol s'est inspiré de cette affaire pour son film « Une histoire de femmes ».

Oui merci,

j'étais déjà passé sur ce blog très intéressant, les images sont tirés de l'interview par Duras de la directrice de la prison.

Chroniques de l'argot sur le Grande-Roquette (suite du premier post).

En prison, chacun - du dirlot à l'auxigo - posède un nom spécifique.

Le brigadier c'était le bricard, tandis que le simple surveillant partageait avec tout policier (et cela depuis Villon), le sobriquet de gaffe. Le distributeur de soupe se nommait gameleur et l'on donnait le noble titre de prévôt au détenu modèle qui avait la confiance du dirlot et lui servait de mouton (indic.).

Certains beaux gars gracieux , parfois le coin de l'oeil marqué d'une mouche tatouée, les girons, ersatz du beau sexe et qui, pour quelques uns, la traversée pour Nouméa serait le voyage à Cythère. Là-bas on serait les chevaliers de la guirlande. Il n'y aurait plus de moroses promenades en queue de cervelas dans la cour d'une prison, mais des ébats plus libres à travers les plantations de café.

De la Grande Roquette, on ne décarait (partir) que pour le bagne, la centrouse (prison centrale) ou pour les bras de la Veuve qui, de temps en temps, faisait le pied de grue sur la place, très tôt le matin.

À suivre...

Suite des chroniques :

Malheur à celui qui est tombé dans les oubliettes, les oubliettes du coeur, plus cruelles que le mitard, ces caveaux où l'on déposait les fortes têtes.

Il fallait absolument conserver une porte (moyens de comunications avec l'extérieur) et passer à la croustille (être assisté des secours d'une personne libre et en recevoir des vivres).

Certains se faisaient jeter par leurs gerses. On lit sur une lettre écrite à l'abbé Crozes*, réceptacle de toutes les confidences :

Mimile, quand il est sorti du ballon, avant son deuxième sapement, s'est trouvé jeté par sa gerse. C'est pour cà qu'il est retombé. Le bourdon...Mais elle se fera purger la môme. (Émile, quand il est sorti de prison, avant sa deuxième condamnation, a été abandonné par son amie. C'est pour cela qu'il s'est fait arrêter encore. Le cafard, - sous entendu «...l'a poussé aux bêtises ». - Elle se fera corriger, la fille.)
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* Abbé Crozes : Aumônier de la Grande Roquette.
Il a été une figure très respectée par de nombreux condamnés ainsi que l'un de ses successeurs, l'Abbé Faure, nommé à la Grande-Roquettte en 1885.

L'abbé Crozes.

À suivre...

L'abbé Faure a été aumônier à la Grande-Roquette de janvier 1885 à août 1891 (révocation pour avoir transmis une lettre de détenu).

En tant qu'aumônier il a visité et assisté plusieurs condamnés à mort jusqu'au pied de la guillotine. La dernière exécution à laquelle il assista fut celle de Berland et Doré, le 27-07-1891.

Il est à noter que la mère de Berland, née Virginie Caron, fut la seule femme condamnée à mort et incarcérée à la Grande- Roquette. Elle fut graciée et sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité. Elle avait été jugée pour la même affaire que son fils (assassinat d'une vieille femme). Deux religieuses s'occupaient de sa garde.

* j'ai complètement omis l'exécution de Marie-Madeleine PICHON, le 21-01-1852, devant la prison de la Roquette (Ajout du 12 décembre).

Voici un relevé des condamnés à mort exécutés pendant le sacerdoce de l'abbé.

20 exécutions (du 24-04-1885, Gamahut, au 27-07-1891, Doré et Berland), soit :

— Un condamné de 17ans (Albert JEANTROUX).

— Un de 18ans (Gustave DORÉ).
— Trois de 19 ans (dont Adolphe BERLAND).
— Un de 20ans (Fulgence GÉOMAY).

— Un de 21ans.
— Trois de 22ans.
— Un de 23ans.

— Deux de 26ans.
— Deux de 29 ans.

— Un de 31ans (PRANZINI).
— Un de 33ans.

— Deux de 39ans.

— Un de 43 ans (Michel EYRAUD).

Onze condamnés sur vingt avaient donc de 17 à 25 ans. 

Pendant le sacerdoce de l'abbé dix-huit autres condamnés à mort ont bénéficiés d'une grâce présidentielle.

Tous ont vu leur peine commués en travaux forcés à perpétuité, ce qui signifiait leur partance pour le bagne.   

Bonsoir,

Vous confondez avec l'abbé Moreau, successeur de l'abbé Crozes qui est mort fin octobre 1888 à Paris et dont le dernier exécuté qu'il assista fut, semble-t-il l'assassin Menesclou en septembre 1880.

Pour ce qui concerne les femmes condamnées à mort et enfermées la prison dite "de la Grande Roquette", il me semblait que d'autres avaient connu le même sort avant d'être grâciées ou non ? Ce n'était pas le cas de Madeleine Pichon, exécutée en 1852 ?


Cordialement

Ajax

Pas du tout.

L'abbé faure fut bien un successeur de l'abbé Crozes, même si d'autres abbés l'on précédé dans la succession.

L'abbé Moreau n'a pas exercé à l'époque indiquée sur le post.

Pour Madeleine Pichon, je ne connais pas son lieu de détention avant son exécution. Pour madame Berland, la Grande-Roquette est certaine.

mercattore a écrit:

L'abbé Crozes a été aumônier à la Grande-Roquette de janvier 1885 à août 1891 (révocation pour avoir transmis une lettre de détenu).

L'abbé Crozes étant mort fin 1888 comme l'indique le journal "Le Temps" du 29 octobre, il n'a pu exercer son ministère de 1885 à 1891. Sans doute vouliez-vous écrire "L'abbé Faure".

https://i.servimg.com/u/f43/11/33/61/37/crozes10.jpg

Menesclou fut le dernier criminel guillotiné que l'abbé Crozes assista.

Après lui ont été nommés les abbés Moreau (Campi est le seul exécuté auquel il offrit les secours de la religion), puis Faure (de Gamahut à Doré et Berland), puis Valadier (d'Anastay à Carrara). Quant au nommé Peugnez, c'est le pasteur Arboux qui l'accompagna jusqu' à la guillotine.

Cordialement

Ajax

Ajax a écrit :

L'abbé Crozes étant mort fin 1888 comme l'indique le journal "Le Temps" du 29 octobre, il n'a pu exercer son ministère de 1885 à 1891. Sans doute vouliez-vous écrire "L'abbé Faure".

« Ah, excusez-moi, Ajax, je n'avais pas vu que j'avais écris Crozes au lieu de Faure, et pourtant je me suis relu. Mea culpa.

En ce qui concerne l'exécution de Doré et Berland, c'est l'abbé Valadier qui assista Doré, l'abbé Faure , Berland.

Avec mes remerciement pour la rectification de l'abbé Crozes.

Bonsoir,

Vous êtes tout excusé Mercattore, l'erreur est humaine. N'hésitez pas à me reprendre si jamais il m'arrivait lA même chose !

En attendant, que cela ne vous empêche pas de dire un Ave et deux Pater avant d'aller vous coucher

Bien cordialement

Ajax

Ajax

Citation :

Menesclou fut le dernier criminel guillotiné que l'abbé Crozes assista.

Après lui ont été nommés les abbés Moreau (Campi est le seul exécuté auquel il offrit les secours de la religion), puis Faure (de Gamahut à Doré et Berland), puis Valadier (d'Anastay à Carrara).

Ajax, entre l'abbé Crozes et l'abbé Faure il y a eu deux aumôniers, l'un, Moreau, que vous citez, mais il manque le nom de l'autre ?

Mercattore, vous êtes infatigable ! Des messages encore à 2h22 du matin.
il est vrais qu’a cette heure matinale certains étaient debout pour monter la machine à la lueur des réverbères…
Enfin modérer vous, vous apportez beaucoup à notre forum « la veuve » par votre verve et votre promptitude à trouver une réponse à tout, alors, nous voulons vous garder en bonne forme.
Aller bonne journée à vous et à tous les amis du forum.
Konvoi

Bonjour, Konvoi,

Je dors très mal, malheureusement, et le site m'aide aussi à supporter certaines périodes difficiles à gérer.

Mais dans quelques semaines je vais m'absenter pour plusieurs mois, avec mes amis de toujours, les oiseaux.

Dans ce cas l'amitié de tous vous accompagnera

Au début, il n’y avait pas d’aumônier proprement dit à la Grande Roquette. L'abbé Montès, aumônier de la Conciergerie, suivait les condamné à mort lorsqu’ils étaient transférés à la Grande Roquette. Un vicaire de Sainte-Marguerite, l’abbé Badiche, venait dire la messe tous les dimanches.
Il fut remplacé par l’abbé Touzé qui devint, à proprement parler, le 1er aumônier du dépôt des condamnés.
A son tour, il fut remplacé par l'abbé Hugon, qui accompagna Orsini à l’échafaud, le 12 mars 1858; puis par l'abbé Crozes, l'abbé Moreau et l'abbé Faure.
Qui lui succéda? Bonne question! mais ça doit pouvoir se trouver quelquepart...
Je sais juste que c'est un aumônier protestant, le Pasteur Arboux, membre du Conseil d’administration de la Société générale des prisons, aumônier des prisons, qui assista Peugnez en 1899, pour la dernière devant la "Grande".

Bonjour tOma de l'Est

tOma de l'Est a écrit:

A son tour, il fut remplacé par l'abbé Hugon, qui accompagna Orsini à l’échafaud, le 12 mars 1858; puis par l'abbé Crozes, l'abbé Moreau et l'abbé Faure.
Qui lui succéda? Bonne question! mais ça doit pouvoir se trouver quelquepart...

En effet, 7 posts plus haut . Il s'agit de l'abbé Valadier.

L'abbé Faure écrit qu'entre lui et l'abbé Crozes il y avait eu deux aumôniers. Moreau, mais le deuxième ?
Ou l'abbé fait-il erreur ?

Sur ce point, je sèche totalement

PHOTO DISPARUE . En REMPLACEMENT.

Autre aperçu de le Petite-Roquette.

IMAGES DE QUELQUES CONDAMNÉS À MORT À LA GRANDE ROQUETTE :
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Poème de Fulgence GÉOMAY, exécuté le 22-05-1889 devant LA GRANDE-ROQUETTE.


 
GÉOMAY, exécuté à 20ans.

Caporal au 87ème de ligne - Né à Vannes (Morbihan). Condamné pour assassinat de madame Roux-Coulomy, tenancière du magasin « Les caves de la grande Gironde », 234 bd Saint-Germain, à Paris (mobile : se procurer de l'argent). La police n'eut aucune difficulté pour le saisir, Géomay ayant laissé tombé près du corps de la victime une enveloppe portant ses nom et adresse. D'abord enfermé à la prison de Mazas (XIIème arrdt), il fut ensuite transféré après sa condamnation à mort, revêtu de la camisole de force *, à la Grande-Roquette.
Il occupa la cellule N°1, succédant à Prado, exécuté Le 28-12-1888. La Grande-Roquette comportait trois cellules pour les condamnés à mort, toutes situées au rez-de-chaussée.

D'après l'aumônier qui l'accompagna devant la Veuve, Géomay, aperçevant les surveillants et le brigadier s'écria au dernier moment « Messieurs, je vous remercie tous de vos bontés » et il s'allongea sur la planche.

* Depuis 1870, les condamnés à mort ne portaient plus la camisole de force en cellule, mais uniquement pour les transferts.

GRANDE-ROQUETTE.
Cellule de condamné à mort.
Composition du meublant : « A gauche, le calorifère. Tout au fond, à gauche, le bahut pour ranger les bûches de bois et les tisanes. Une table pour les deux gardiens, et le détenu s'il veut jouer aux cartes avec eux. Un bureau pour l'usage du condamné. Trois chaises. Un lit. »

Jouxtant les cellules des condamnés à mort, un petit jardin, à leur usage exclusif, permettait une promenade quotidienne de 1heure.

L'anodin hangar où la Veuve attendait de rougir.

Je suis là.

Un peu plus près de vous, encore.

UN PEU PLUS DE PRÉCISIONS SUR LE COUPERET, LA LUNETTE, LA BAIGNOIRE, LE PANIER...

A venir...Mille excuses.