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| Exécutions en Algérie | |
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Auteur | Message |
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Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mar 10 Fév 2009 - 16:40 | |
| Le scepticisme de Boisdejustice est bien compréhensible. Pourtant tous les détails de cette exécution sont rigoureusement authentiques. Mes sources sont multiples et toutes concordantes. Elles proviennent de la presse de cette époque ainsi que d'archives publiques et privées. Mais on ne les trouve pas sur internet... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mar 10 Fév 2009 - 18:56 | |
| - Jourdan coupe tête a écrit:
- Le scepticisme de Boisdejustice est bien compréhensible. Pourtant tous les détails de cette exécution sont rigoureusement authentiques. Mes sources sont multiples et toutes concordantes. Elles proviennent de la presse de cette époque ainsi que d'archives publiques et privées. Mais on ne les trouve pas sur internet...
Mon cher Jourdan, personne n'a mis en cause votre déontologie Vous êtes fiable, mais quid des sources...C'est tout le problème de l'historien, et cela dépasse largement le cadre de notre forum ! Bonne soirée |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mar 10 Fév 2009 - 21:15 | |
| Ah la guillotine d’Algérie ! Mais quelle guillotine ?
Il y a d’abord la plus ancienne, celle qui fut expédiée en octobre 1842 (j’en ai déjà parlé). Puis une autre, d’un modèle 1868 (c’est Fernand Meyssonnier qui le dit dans son livre) mais j’ignore encore quand elle est arrivée en Algérie. Est-ce celle que Meyssonnier a conservé chez lui ? (On en a déjà parlé sur le forum…) Une autre encore, actuellement conservée au Musée central de l’armée, à Alger (j’en ai publié une photo sur le forum) Je passe sur celle qui a été construite à l’Etablissement de Réserve générale du Matériel (E.R.G.M.) à Vernon, dans l’Eure, pendant l’hiver 1957-1958 et qui était destinée à l’Algérie. Jugée inutilisable par Obrecht, elle ne fut jamais expédiée. Enfin, une quatrième machine discrètement rapatriée d’Algérie, en 1962. Jacques Delarue écrit dans son livre : « Quand elle fut remise à Obrecht, celui-ci et ses aides eurent la surprise de constater que le panier destiné à recevoir la tête, un panier ancien modèle, en osier garni de toile cirée, comportait à l’intérieur, dissimulé aux vues, une sorte de longue poche verticale contenant un fort couteau de boucher. Il était destiné à couper l’éventuel lambeau de peau qui, parfois, avait empêché la tête de tomber, et que le bourreau pouvait ainsi discrètement sectionner. » Ce qui prouve que les successeurs de Rasseneux continuèrent eux aussi, à l’occasion, à jouer du couteau.
Dernière édition par Jourdan coupe tête le Mer 11 Fév 2009 - 12:51, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mer 11 Fév 2009 - 8:46 | |
| Bonjour, Jourdan ! Ai retrouvé dans François Foucart ( " Anatole Deibler, profession bourreau " ) l'usage d'un canif par Léopold Desfourneaux, " photographe " lors de l'exécution d'Alexandre Renaud le 20/01/1912, Boulevard Arago...Dans ce cas, la tête était restée accrochée entre le couperet et la lunette par un lambeau de peau.Le vieux Léopold la fit rapidement disparaître aidé de son canif, seul Anatole se rendit compte de l'incident ! Si vous me permettez un souvenir personnel, l'un de mes amis lorsque j'étais étudiant avait un père commissaire de police, qui venait quelquefois déjeuner avec nous.Dans le cadre de ses fonctions, il avait assisté à plusieurs exécutions capitales, et nous avait dit avoir vu un jour l'un des aides couper un lambeau de peau " intempestif " avec des ciseaux de coiffeur Bonne journée. |
| | | Elie Köpter Exécuteur régional
Nombre de messages : 357 Age : 94 Localisation : bretagne Emploi : Enseignant Date d'inscription : 20/03/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mer 11 Fév 2009 - 10:15 | |
| Quoiqu'il en soit, mon cher Jourdan, vos récits sont passionnants. Merci de nous les avoir fait partager ! | |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mer 11 Fév 2009 - 12:13 | |
| Bonjour Pierrepoint, Votre complément est très intéressant. Peut-être l'ignorez vous mais, avant d'être aide à Paris, Léopold Desfourneaux fit son apprentissage (tout comme les Deibler, père et fils, les frères Roch, Deville, Berger) en Algérie. Il fut l'adjoint de Lapeyre dans les années 1890. J'en parlerai dans mes prochains articles. Quant vous dites le "vieux" Léopold, je vous signale - très amicalement - qu'en 1912 il n'avait que 59 ans. Votre âge je crois... Quoiqu'il en soit, l'école de formation des employés de bourreau d'Alger, en raison de son originalité, mérite bien qu'on lui consacre quelques lignes. A la fin de la série je donnerai mes sources : Témoignages divers, archives de la famille Deibler, du ministère de la justice, de la Bibliothèque Nationale, des Archives Nationales et toute la presse algérienne de l'époque coloniale (Le Radical Algérien, Le Petit Fanal Oranais, La Dépêche tunisienne, La Dépêche algérienne, Le Petit Alger, Le Petit colon algérien, L'Echo d'Alger, Le Républicain de Constantine, Le Charivari Oranais, etc... etc...) | |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Mer 11 Fév 2009 - 20:32 | |
| La guillotine et les exécuteurs en Algérie (1842-1900) [8]
Les exécutions de 1888
Au cours de l’année 1888, Monsieur d’Alger procède à quatre exécutions. La première, a lieu à Alger le mercredi 14 mars. On a avancé le jour de l’exécution, par rapport à la date initialement prévue, afin d’éviter que celle-ci ait lieu le jour de la fête des fleurs. Le détenu se nomme Amar Naït Moussa. Il a été condamné à mort le 23 décembre 1887 pour avoir assassiné, au cours d’une chasse dans les environs d’Azazga, le sieur Rauscher, employé de la compagnie des Tramways d’Alger. Dès 5 heures du matin, une foule d’environ un millier de personnes se presse aux abords de la prison d’Alger. Un imposant cordon de sécurité composé de deux compagnies de zouaves, d’un escadron de chasseurs d’Afrique, d’un détachement d’artillerie et de gendarmes à pied et à cheval, forme le carré autour des bois de justice. La guillotine a été montée dans la nuit. Selon Le Petit Colon (du 16 mars) « le nouvel exécuteur, M. Lapeyre fit tomber le couteau afin de s’assurer de son bon fonctionnement ». A 5h50, le condamné apparait à la porte de la prison, soutenu par deux aides du bourreau. Un capitaine de gendarmerie fait tirer les sabres au clair. En découvrant la guillotine, Amar Naït Moussa a un mouvement de surprise. De l’entrée de la prison à la bascule il n’y a que quatre pas à faire. En moins de dix secondes justice est faite. Le corps roule dans une vaste corbeille d’osier. Un fourgon des pompes funèbres l’emporte vers l’hôpital de Mustapha. Les spectateurs sont désappointés. Tenus à bonne distance par la troupe qui lui cachait la vue, la guillotine étant en outre masquée par un des piliers du portique, ils n’ont rien pu voir.
Deux mois après, c’est à Bône que l’exécuteur transporte les bois de justice. Le mardi 29 mai, à 4 h 30 du matin, une aube rouge se lève pour Amar ben Mohamed. Le 8 juin 1887, l’homme a assassiné son frère, sa belle sœur et le père de cette dernière. Pendant la toilette, il se plaint seulement que les cordes avec lesquelles on l’attache lui font mal. On le hisse dans un tombereau et le cortège, escorté de gendarmes et de chasseurs d’Afrique, se dirige vers le lieu de l’exécution. Le public est peu nombreux, tenu à distance par les tirailleurs. En moins d’une minute, la bascule amène le condamné sous la lunette et le couteau tombe.
En septembre, le lundi 3, la guillotine est à nouveau dressée à Alger. Il s’agit d’exécuter El Hadif ben Amar, condamné à mort par la cour d’assises de Constantine, le 9 juillet précédent, pour avoir assassiné le conseiller Bourceret. La presse note « qu’il y avait foule, mais peu d’indigènes », pour assister à cette exécution et que « le condamné avait l’air mort avant d’arriver à la guillotine ». Aussitôt après, la tête du supplicié est enveloppée dans une serviette éponge et emportée dans l’intérieur de la prison. Elle est immédiatement remise au docteur Poulet, major du 3e zouaves de Constantine. Ce dernier a installé un équipement rudimentaire pour procéder à une série d’expériences : une table noire sur laquelle est posée une bobine de Rhumkorff et une lampe. La tête repose sur l’oreille droite. Elle a été coupée à la quatrième vertèbre, au niveau d’un disque, et le couteau n’a donc pas rencontré d’os. On note, à l’arcade sourcilière gauche, une petite taillade en travers « qu’à dû faire le choc au fond du panier » (ou les aides du bourreau ?). A 5h17, on promène les deux pôles de la bobine dans le cou, sur la face, près des yeux. La tête grimace d’horribles rictus. A 5h27, dernière tentative pour produire un rire artificiel. Concrètement, il s’agit d’éclairer la science sur une série de questions fondamentales : Y a-t-il vie après l’exécution ? La séparation de la tête et du tronc entraîne-t-elle mort immédiate ? Si non, combien de temps la vie subsiste-t-elle ? Avec cette conclusion provisoire : A côté de la sensibilité, il semble que la conscience survive quelque temps après les supplices.
Deux semaines plus tard, le lundi 17, l’exécuteur et ses aides se rendent à Sidi-Bel-Abbès. Ils doivent y procéder à l’exécution d’Embareck ben Salem. Ce dernier a été condamné à mort par la cour d’assises d’Oran, le 23 juillet 1888, pour un assassinat particulièrement atroce, commis près des Trembles : celui des deux enfants Rollin. Embareck est réveillé à cinq heures. Après la toilette du condamné, il est conduit en voiture découverte au marché arabe où a été dressée la guillotine. Une foule d’environ deux-mille spectateurs s’est massée autour de la place, parmi lesquels le père et la mère des victimes. Arrivé devant la bascule, le condamné résiste. Avec beaucoup de difficulté, les aides réussissent à lui faire passer la tête dans la lunette. Mais sa tête est tranchée de travers, au niveau du menton. Encore une fois la tête est utilisée pour des expériences, à l’amphithéâtre de la ville. Puis elle est photographiée et utilisée pour en faire un moulage. Le 21 septembre suivant, Le quotidien Le Radical Algérien évoque cette exécution qu’il juge ratée : « Encore un coup de Rasenoeud ! Décidément on n’est pas très expérimenté en Algérie pour les exécutions. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 0:08 | |
| Pierrepoint a écrit « L'exécution d'Alexandre Renaud le 20-01-1912 »
Foucart était un peu fatigué ce jour-là, il s'agit d'Antoine Renard. |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 0:43 | |
| C'est ARTHUR Renard qui fut execute le 20 Janvier 1912 a Paris | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 11:54 | |
| Oui, Boisdejustice, je suis un peu fatigué moi aussi et j'ai cité de mémoire. Hou la la, c'était un costaud... ________________________ AN : RENARD Arthur Né/née : 1er mai 1887 Profession : tueur de bestiaux à Aubervilliers Date de la condamnation : 27/11/1911 Motif de la condamnation : crimes concomitants commis à Paris le 5 août 1910 d'homicide volontaire et coups à un agent de la force publique dans l'exercice de ses fonctions, les dits coups ayant été portés avec intention de donner la mort. Juridiction : Paris Date de rejet : 19/01/1912 Remarques : le condamné a été exécuté le 20 janvier 1912 à Paris. |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 18:56 | |
| - Citation :
- Adolphe Désiré Deville
Né le 4 juillet 1832 à Chartres Fils de François-Eloi Deville, exécuteur de Chartres, et d'Anne-Victoire Desfourneaux
Aide exécuteur à Alger (v. 1854-1870) Nommé adjoint de 2e classe à Paris, le 4 juillet 1879 Exerce aussi la profession de cordonnier
Marié à Alger, le 5 août 1854, avec Jeanne-Louise-Adèle-Besson (née à Abbemans (Doubs) le 26 avril 1835) fille de Barthelemy Besson et de Jeanne-Séraphine Cancy, marchands colporteurs. Dont deux fils, nés à Alger : Henri-François (né et décédé en 1855) et Emile-Adolphe (né en 1858) Se serait remarié en France avec Philomène-Antoinette Bricci.
A successivement été domicilié à Alger : 65 rue de la Casbah, 1 rue Sidi Ferruch, 5 rue Lalahousse et rue Médée. A fait connaissance de Louis Deibler, à Alger et, depuis lors, les deux familles ont toujours été très proches. Ainsi, Deville a été témoin au mariage de Louis Deibler, à Alger, en 1858 et (40 ans plus tard) d'Anatole Deibler, à Paris, en 1898. Décédé à Paris en 1900 Il y a quelquechose qui va pas... Adolphe Deville etait photographe a l'execution de chauffeurs de la Drome en 1909... Etes vous sur qu'il s'agit du meme Deville et pas de son fils, egalement nomme Adolphe? Le photographe et premier-aide en 1909, se nommait Deville (d'apres la page disparue du site de Sylvain), et il semble etre du meme age ou un peu plus jeune que l'oncle Anatole dans les photos. S'il s'agit d'Emile-Adolphe il aurait 51 ans en 1909. | |
| | | Nemo Fondateur
Nombre de messages : 2002 Age : 42 Date d'inscription : 27/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 19:20 | |
| Petite erreur : Deville n'est pas mort en 1900. Il est resté exécuteur jusqu'au 28 janvier 1909, date de sa démission, et il est mort quelques années plus tard. En 1900, le 25 septembre plus précisément, il a épousé Philomène Bricci.
Une fois de plus, au risque d'attiser l'intérêt pour un ouvrage non publié, tous ces détails seront évoqués dans la biographie de Desfourneaux... _________________ "Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses. - Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents... - Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."
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| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
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| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 19:42 | |
| Si c'etait Deville-pere, le photographe a Valence, en 1909 il parait plutot jeune pour ses 77ans | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 20:01 | |
| - Jourdan coupe tête a écrit:
- Bonjour Pierrepoint,
Votre complément est très intéressant. Peut-être l'ignorez vous mais, avant d'être aide à Paris, Léopold Desfourneaux fit son apprentissage (tout comme les Deibler, père et fils, les frères Roch, Deville, Berger) en Algérie. Il fut l'adjoint de Lapeyre dans les années 1890. J'en parlerai dans mes prochains articles. Quant vous dites le "vieux" Léopold, je vous signale - très amicalement - qu'en 1912 il n'avait que 59 ans. Votre âge je crois...
Quoiqu'il en soit, l'école de formation des employés de bourreau d'Alger, en raison de son originalité, mérite bien qu'on lui consacre quelques lignes.
A la fin de la série je donnerai mes sources : Témoignages divers, archives de la famille Deibler, du ministère de la justice, de la Bibliothèque Nationale, des Archives Nationales et toute la presse algérienne de l'époque coloniale (Le Radical Algérien, Le Petit Fanal Oranais, La Dépêche tunisienne, La Dépêche algérienne, Le Petit Alger, Le Petit colon algérien, L'Echo d'Alger, Le Républicain de Constantine, Le Charivari Oranais, etc... etc...) Bonsoir, " jeune " Jourdan ! Ai parlé du "vieux" Léopold parce que ses confrères le surnommaient ainsi.Etait-ce pour ne pas le confondre avec Jules-Henri, je l'ignore, en tous cas ils ont " cohabité" professionnellement au moins de 1912 à 1923, voir " Le Carnet Noir ", récit de l'exécution de Sarrebrück par Obrecht, qui avait rejoint l'équipe en 1922.Il sera remplacé par Robert Martin, forcément avant 1926, date de son décès. Bonne soirée. |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 21:05 | |
| On va essayer de débrouiller et de clarifier cette biographie d’Adolphe Deville. Je me suis surtout intéressé à lui pendant sa période « algérienne » et l’indication de son décès, en 1900, était de seconde main. Lors de mes échanges avec Jacques Delarue – il y a fort longtemps – j’avais noté qu’il avait été nommé adjoint de 2e classe à Paris, le 4 juillet 1879. Je le retrouve ensuite comme témoin au mariage d’Anatole Deibler, le 5 avril 1898. Il a alors 65 ans, se dit rentier, et habite 11 rue Belidor dans le 17e.
Maintenant, Sylvain nous dit qu'Adolphe Deville a convolé en secondes noces, le 25 septembre 1900, avec Philomène Bricci (je suis preneur de toutes infos sur ce mariage, lieu exact ?) et qu’il est resté exécuteur jusqu’au 28 janvier 1909. Jusqu’à l’âge de 77 ans. N’est-ce pas trop âgé ?
On peut aussi imaginer, comme le suggère Boisdejustice, qu’un de ses fils a pris sa succession et exerce en 1909.
Je dois consulter, avant la fin du mois, un dossier sur les exécuteurs (et leurs adjoints) qui ont exercé à la fin du XIXe et au début XXe. J’espère y trouver une réponse à cette question.
Dernière édition par Jourdan coupe tête le Sam 14 Fév 2009 - 12:24, édité 1 fois | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 22:16 | |
| Sur le sujet de la fameuse guillotine d'Algerie et sur les origines de la guillotine Berger...
Cela fait longtemps que j'essaye de resoudre cette enigme. Le document le plus interessant sur le sujet est le decret du 25 Novembre 1870, ou Cremieux, Ministre de la Justice, ordonne la construction de deux guillotines "du modele adopte en Algerie". Ces deux machines seront les deux premieres guillotines construite par Leon Berger pour la France... Mais cela indique, avec tres peu de doute, que la fameuse guillotine Berger "a mecanisme inverse" etait deja en service en Algerie en 1870... donc sa date de construction supposee de 1868 semble possible. Selon une source elle fut fabriquee pour l'executeur d'Agen (Ganie?) puis envoyee en Algerie "lors de l'elimination des Postes Regionaux" mais cela contredirait le fait qu'elle etait deja adoptee en Algerie a la date du fameux decret.
En tous cas elle fut en service de 1870 a 1959 sans interruption. Seulement vers 1957 deux autres guillotines Berger, celle de Paris et peut-etre celle fabriquee sous la direction d'Obrecht a l'arsenal de Vernon, seraient alle la retrouver en Algerie. Il est possible que la guillotine de Vernon n'ait jamais fait le voyage, car Obrecht la jugeait inutilisable. Mais jusqu'en 1957 la vieille machine ce fut la seule guillotine utilisee en Algerie et en Tunisie et probablement la seule machine Berger a mecanisme inverse. Fernand Meyssonnier discute aussi dans son livre le sort les pieces de rechanges, envoyees de Paris au temps de Roch, qui ne pouvaient pas etre utilisees car elles etaient pour une guillotine plus moderne, avec le mecanisme non-inverse. Ce sont ces pieces de rechange dont il s'est servit pour fabriquer la guillotine pour son musee. Cette guillotine n'a donc jamais servi et n'est pas une des guillotines d'Algerie.
Les deux premieres guillotines Berger Francaises, en cours de fabrication en 1871, furent brulees par les Communards en Avril 1871. Deux machines de remplacement furent mises en service aux alentours du mois de Novembre 1871 d'apres les recherches de Sywan. Bien que divers livres sur la guillotine (Delarue, Jaeger, Foucart, Kershaw) parlent de plusieurs modifications faites par Anatole Deibler, je suis certain qu'il n'en est rien. En effet, la guillotine de St-Pierre qui est restee dans un entrepot dans l'ile de 1889 a nos jours sans jamais servir et doit dater, au minimum, de 1888 ou 1887 puisqu'elle a passe quelque temps a la Martinique avant de faire le voyage a St Pierre, est en tous points identique aux guillotines de 1907, 1909 et 1939. Elle a, par exemple, les galets en laiton sur le mouton qui d'apres certains auteurs furent ajoutes par M. Deibler en 1899 ainsi que les bouttoirs a ressort, la bascule a roulettes et les glissieres en laiton - toutes des "ameliorations" attribuees a Deibler. Je suis a present persuade que la machine construite par Leon Berger en 1871 etait identique en tous points a la guillotine moderne.
Dernière édition par Boisdejustice le Jeu 12 Fév 2009 - 23:40, édité 1 fois | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Jeu 12 Fév 2009 - 22:25 | |
| Si Deville a demissionne en Janvier 1909 il n'etait pas a Valence... donc le "jeune" photographe qu'on voit sur les fameuses photos est quelqu'un d'autre... et donc mon commentaire sur son age est erronne.
Sywan: Qui fut premier aide apres Deville? Rogis? Il faut immediatement que je corrige le commentaire des photos sur ma page Histoire car il idenfie Deville dans le role du photographe et je deteste la dissemination d'erreurs sur ce sujet. Il y en a malheureusement deja beaucoup trop.
Connais tu l'equipe complete de Valence? Louis Rogis est tres facile a reconnaitre mais les deux autres? Leopold Desfourneaux? Le photographe semble avoir dans les 40-45 ans. | |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
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| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Ven 13 Fév 2009 - 19:32 | |
| Toujours en ce qui concerne la guillotine utilisée en Algérie, je pense qu’on peut s’accorder sur les points suivants : - Un premier modèle mécanique, fabriqué aux environs de 1868, a été expédié dans ce pays avant novembre 1870. Modèle du type « Berger » à mécanisme inversé. Aucune certitude cependant sur le lieu exact de sa construction et sur le nom de son créateur. Cette guillotine a fonctionné en Algérie de 1870 environ à 1957/58. Elle a connu différents avatars et a même été repeinte, en couleur lie de vin, à la fin des années quarante. Elle existe toujours et est exposée au Musée central de l’armée à Alger. - Voici une photographie de cette machine telle que se présentait au début des années 1900 : - Une seconde guillotine, également du type « Berger » (modèle 1871) a été envoyée en Algérie en 1957. Elle aurait été rapatriée en France en 1962. Traditionnellement, la guillotine d’Alger était remisée au domicile privé des différents exécuteurs qui se sont succédés à ce poste. Au temps des Rasseneux, Lapeyre et Roch, c’est donc au rez-de-chaussée de leur maison, près de la prison Barberousse, sur les hauteurs de la Casbah, qu’elle se trouvait. Henri Roch la conservait dans son garage. Ce n’est qu’en 1945, après le départ en retraite de ce dernier, qu’elle fut rangée dans une remise, dans l’enceinte de la prison. | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
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| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Ven 13 Fév 2009 - 20:26 | |
| D'ou provient la photo de la guillotine 1868? Je possede depuis peu une copie tres haute resolution de cette meme photo dont j'ai place une copie reduite sur mon site: Par contre il n'y aucune legende ou reference sur la photo. J'avais juge qu'elle datait d'apres 1939 car elle semble etre montee a l'interieur de la Prison Barbarousse ce qui n'aurait pas ete le cas avant 1939? Y a-t-il des informations qui la date des annees 1900? | |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Ven 13 Fév 2009 - 21:15 | |
| C'est une photo originale (18 cm x 13 cm) qui provient d'un album des années 1910. Le lieu où cette guillotine a été photographiée n'est pas indiqué. | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Sam 14 Fév 2009 - 15:15 | |
| Merci Jourdan. Ma photo a ete separee de son album et vendue sur eBay sans informations sur sa provenance exacte. Je me suis donc fie a la photo elle-meme pour determiner sa provenance. Il n'y a aucun doute que c'est la guillotine d'Algerie dont j'ai deja poste une photo sur le forum... https://guillotine.1fr1.net/la-veuve-f1/photos-historiques-t3-60.htmMais la date et le lieu etaient plus difficile a etablir. Puisque la photo est de bonne qualitee et prise de nuit je la croyais plus moderne. Il etait difficile de prendre des photos de nuit sans un tres bon eclairage electrique ce qui manquait souvent dans les colonies. Je pense toujours qu'il s'agit de la cour de la prison Barbarousse et l'eclairage pourrait etre un faisceau provenant d'un projecteur sur un des miradors. | |
| | | piotr Charles-Henri Sanson
Nombre de messages : 2989 Localisation : Poland Emploi : MD-but I'm not working in prison ;-) Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: From NYT Sam 14 Fév 2009 - 19:49 | |
| http://query.nytimes.com/mem/archive-free/pdf?res=9907E0D91F3FE73BBC4B52DFBE66838D669FDE | |
| | | piotr Charles-Henri Sanson
Nombre de messages : 2989 Localisation : Poland Emploi : MD-but I'm not working in prison ;-) Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: Algeria once again Sam 14 Fév 2009 - 20:09 | |
| http://query.nytimes.com/mem/archive-free/pdf?res=980DE7DB163AE033A25750C2A9669D94679FD7CF | |
| | | Jourdan coupe tête Bourreau départemental
Nombre de messages : 250 Age : 70 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Sam 14 Fév 2009 - 21:01 | |
| Il existe encore d’autres photos de la guillotine d’Alger. C’est toujours le même modèle. En mai 1895, par exemple, lors de la sextuple exécution d’Azazga, le photographe Herzig, de Tizi-Ouzou, en a fait une série : sur une photo on voit l’exécution d’Amokran, sur une autre celle d’Areski. Ces photos étaient vendues aux amateurs, exposées dans la vitrine des journaux locaux et même tirées en cartes postales (j’en ai vu une sur ce forum).
On peut donc affirmer que c’est celle qui a fonctionné pendant près de quatre-vingts ans en Algérie.
Je reviendrai sur les « pannes » observées au cours des exécutions : problèmes avec la pince de fixation du mouton, de la fermeture de la lunette, difficultés pour stabiliser la machine… Lors de la double exécution de Saint-Denis-du-Sig, dont je comprends que mon récit ait pu te laisser perplexe, c’est vrai que les jambes de force, boulonnées au cadre, auraient dû empêcher les bras de bouger. Seulement, la guillotine avait été montée sur un sol trop mouvant et, après le passage du premier supplicié, elle s’est inclinée d’un côté. Ce qui a freiné la chute du mouton. A la suite du scandale, Rasseneux a été révoqué. Pour se défendre, il a accusé le procureur d’Oran de lui avoir désigné un terrain inapproprié. Les autorités judiciaires ont aussitôt réfuté ces accusations, disant que c’étaient les autorités locales qui avaient choisi l’endroit, que l’exécuteur avait accepté ce choix, sans faire d’observations, et avait même refusé un autre emplacement que lui indiquait le commissaire de police. | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Exécutions en Algérie Sam 14 Fév 2009 - 21:21 | |
| Le second lien de Piotr, ci-dessus, a presque la meme description de cette execution loupee en Anglais. Il semble que Rasseneux se soit bien servi d'une scie. Je crois que le condamne devait etre deja mort car scier la tete d'un homme vivant semble d'une barbarie inouie que meme un bourreau ne pouvait pas se permettre. Il faut quand meme faire attention: Certaines histoires sensationelles sur la guillotine se multiplient car les auteurs se copient les uns, les autres. Cela semble legitimer l'histoire mais en fait ca n'apporte pas plus de verite. Quelques exemples populaires: L'experience du Docteur Beaurieux avec la tete de Languille (Tres probablement entierement fabriquee) L'execution ratee de Lefevre en 1915 (Il s'agit d'une trepanation post-mortem et non d'une coupe ratee au niveau du front) La mort de Gorguloff que le vieux Deibler a, soit-disant, fini a la clef a molette parce que son cou trop epais arreta la lame... Le pauvre Neel qu'on a decapite a la hache apres que la vieille guillotine (celle de Marie Antoinette, neanmoins) se soit coincee. (Neel fut decapite d'un coup par une machine Berger 1889, seul un lambeau recalcitrant dut etre tranche avec un couteau a morue) | |
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