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 Sante Caserio - 1894

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MessageSujet: Journal de Guignol - Hommage à Carnot   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyVen 9 Sep 2011 - 0:00

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anatole deibler
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyLun 19 Sep 2011 - 19:18

Bonsoir à toutes, et à tous
Si ma mémoire ne me joue pas des tours, Santo, était le cadet d'une fratrie de huit enfants
(tous des garçons), et le préféré de sa mère (son père était mort alors qu'il était tout jeune).
La veuve Caserio était extrêmement pieuse, et faisait jouer son cadet tous les ans le rôle de
Saint Jean le Baptiste, en attendant pensait-elle de le voir devenir prêtre.
Hélas, trois fois hélas, le destin en a voulu autrement, à mois que ce ne soit Santo!!!
La mama constata un beau jour à son grand dam, que son fiston chéri ne serait jamais un
serviteur de Dieu, alors elle le plaça comme apprenti chez l'un des boulangers du coin (La Motta-Visconti,
bourgade située non loin de Milan).
Mais il faut croire, que la digne veuve était maudite, puisque Santo, se montra non seulement très peu doué pour faire
du pain, mais en prime bascula dans la délinquance en dérobant la caisse de son patron.
Mais ce n'est que lorsqu'il devra effectuer son service militaire, qu'il se mettra à errer dans le nord de l'Italie, mais également
en France, ou il entendra parler des exploits d'un certain Ravachol, sur ces entrefaites, un avocat célèbre de l'époque (quelque peu véreux)
, dont j'ai oublié le nom, se mit à manipuler le jeune italien, en lui faisant miroiter un destin d'un anarchiste célèbre au moins autant que
Ravachol, il lui indiqua qu'il pourrait devenir un être riche, et admiré, pour peu qu'il fasse preuve d'audace.
Après avoir apprit les exécutions de Ravachol, Vaillant, mais surtout D'Emile Henry, qui avait le même âge que lui, Caserio se mit en tête
de frapper un grand coup, assassiner celui qui avait le droit de grâce, mais qui n'en a pas usé avec ses camarades, le Président lui-même,
chose qu'il confia à "son avocat"...
Et le 24 Juin 1894, (jour de la Saint-Jean, sa fête en somme), Caserio a tué Sadi Carnot, Chef de l'état...
Le deux Août l'assassin sera condamné, et le seize exécuté. :violence50:
Mon avis est qu'il n'était qu'un déséquilibré !
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MessageSujet: Acte de décès de Sante Caserio   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptySam 15 Oct 2011 - 15:18


Ce lien m'a été communiqué. Il permet de lire l'acte de décès de Sante Caserio.

http://www.fondsenligne.archives-lyon.fr/ac69v2/visu_affiche.php?PHPSID=4176cdf746a57b57bd2dab9ad546e941&param=visu&page=45

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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyDim 16 Oct 2011 - 16:15


Ce texte m'a été communiqué.

°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*°*

16 août 1894 – Les derniers moment de Santé Caserio

Caserio est exécuté le 16 août 1894. A l'annonce de la fatale nouvelle, il se dresse sur son séant, son regard se trouble, ses forces paraissent un instant l'abandonner. Il fait un effort visible pour se soutenir et contenir ses larmes, pendant que les gardiens le débarrassent de la ceinture de force, du costume pénal, et lui font revêtir ses effets personnels. La défaillance complète que l'orgueilleux anarchiste redoutait est évitée par un prodige de volonté et d'énergie. Il se ressaisit et parvient à faire assez bonne contenance en quittant sa cellule pour le poste central où il attend quelques minutes (un siècle pour le moribond) l'arrivée du bourreau : affaissé sur sa chaise, pâle, légèrement oppressé, il ne semble plus avoir conscience de lui-même, tant le regard fuyant qu'il jette de temps à autre sur l'assistance est vague, trouble, hébété. On lui offre un cordial, il refuse tout : l’orgueil survit toujours, il ne sera pas dit que Caserio a dû recourir à un verre de rhum pour faire bonne contenance devant la mort.

Voici enfin Deibler et ses aides. On leur livre le patient qui se laisse docilement ligoter et baisse la tête. On aperçoit de temps à autre la face de Caserio, jetant un regard de mépris, de menace et de haine sur l'un des bourreaux qui le ligote trop étroitement. Impassibles, les bourreaux opèrent sans mot dire, dans le silence religieux des quelques spectateurs admis dans la prison. Une large échancrure au col de la chemise termine la toilette.

Vingt minutes seulement se sont écoulées depuis le réveil du condamné et le voici en route pour le lieu du supplice. Malgré les liens et les entraves qui ne lui permettent que les mouvements indispensables, il marche avec fermeté, escorté des aides, jusqu'à la voiture, qui a trente mètres de la porte de la prison, le dépose au pied de la guillotine.

Caserio descend, livide, du sinistre fourgon, cherchant du regard les spectateurs que la troupe a refoulés et maintient loin du lieu de l'exécution. C'est une déception pour lui. Dès qu'il aperçoit la guillotine où le poussent rapidement les bourreaux, d'une voix rauque, à peine intelligible : "Courage Camardes, crie-t-il ; Vive l'Anarchie !".

Il bascule, son cou s'engage dans la lunette, son corps se convulse, se raidit. Deibler appuie prestement sur le bouton, et la tête sanglante roule dans le baquet pendant que le corps est poussé dans le panier d'osier.

Caserio est mort en lançant un défi à la société. Il est resté lui-même jusqu'au dernier moment.
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyVen 21 Oct 2011 - 14:49


Ces excellents articles m'ont été transmis.

Gaston Leroux reporter

Sante Caserio - 1894 - Page 3 6265893411_31cd204899

« Les yeux presque perdus au fond de l’arcade sourcilière très prononcée sont vifs et brillent par moments d’un singulier éclat ; ce n’est pas le regard vague, imprécis de l’irresponsable. » écrivait-il le 2 août 1894, à propos de Santé Caserio, dans la presse du matin (Le Matin, 2 août 1894).

Sante Caserio - 1894 - Page 3 6266422382_fb89ab713c

Gaston Leroux fait ses premières armes en tant que chroniqueur judiciaire en janvier 1894, bien avant de créer son célèbre personnage de Rouletabille. Il couvre tous les grands procès anarchistes : Vaillant, Léauthier, Henry et Caserio.

Il est présent à chaque séance au tribunal. À la lecture de ses articles publiés dans Le Matin, on se rend compte qu’il semble plus intéressé par la personnalité des accusés que par les faits qui leur sont reprochés, même s’il prend parti contre leur condamnation à mort. Il écrira quatre séries d’articles sur ces hommes qui ont donné leur vie pour leur combat.

Ses chroniques reflètent les pensées de la société civile de l’époque : un mélange de fascination et d’horreur.

Mais Leroux décrit aussi le mécanisme implacable de la justice, l’audition des témoins, la demande de recours en grâce, l’interrogatoire des accusés…jusqu’à l’installation de la guillotine ou la condamnation aux travaux forcés (Léauthier).

Pour Caserio, qui avait frappé à mort le président Sadi Carnot en pleine Exposition universelle, Leroux s’attache à faire une description physique précise du jeune homme et de sa tenue vestimentaire… « La mise de Caserio n’est point celle de ses précurseurs et il y a loin de ses vêtements sordides, effilochés, à la redingote élégante de Henry, à la jaquette de Vaillant, au chapeau haut de forme de Meunier. » (Le Matin, 2 août 1894).

Le 5 août 1894, alors que l’anarchiste italien est condamné à mort, Leroux continue son enquête en Italie. Il interroge les habitants du village natal de Caserio et complète ainsi le portrait de l’assassin du président de la République. Les lecteurs du Matin suivront pendant cinq jours le périple de Gaston Leroux de Motta-Visconti (village natal de Caserio) à Milan.

Il en profite pour approfondir ses connaissances du milieu anarchiste. Ce qui interroge Leroux, c’est la jeunesse de ces hommes en révolte contre la société bourgeoise, leur conviction, mais surtout leur humour « noir » si redoutable pour les juges ! « Il n’y a pas d’innocents ! » dit Henry, et il répond au juge qui lui reproche d’avoir du sang sur les mains : « Elles sont couvertes de sang comme votre robe rouge, monsieur le président. »

Caserio est soupçonné d’avoir voulu assassiner le roi d’Italie et le pape, et à ces soupçons il répond : «C’est impossible, voyons, ils ne sortent pas ensemble. » Leroux est un homme d’humour, un homme qui sait la valeur du rire, de ce qui fait grincer les dents, de ce que signifie l’ironie lorsqu’elle glace ou qu’elle s’amuse.

Il n’a pu qu’être admiratif de cette jeunesse provocatrice. Et qui sait ? Il a pu inventer certaines répliques… Lui qui a toujours parsemé ses textes de phrases en italique ou de citations étonnantes, la plus célèbre (« Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat ») étant « vraie », puisque c’est une phrase de George Sand !


Sante Caserio - 1894 - Page 3 6266422526_abeedfb5d2_z

http://classes.bnf.fr/classes/pages/pdf/Leroux2.pdf

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Les suites de l'Affaire Santé Caserio

Le 28 août 1894, au commissariat central de police de Montpellier, on est préoccupé. Un passant vient de trouver, collé sur la porte principale de la cathédrale, un texte qui évoque Sante Caserio, l’assassin du président de la République Sadi Carnot. Voici, fidèlement reproduit, le texte du placard:

Gloria Victis

Gloire à toi Caserio ! héros de l’anarchie
Pensais-tu dans les fers, brave enfant d’Italie,
loin de ta mère, hélas !
à ces braves martyrs, morts pour la Liberté !
Vaillant, Emile Henry, Pauvel ensanglanté !
en Espagne Pallas !
De ces fameux géants tu connais bien l’histoire
au sein de l’Empyrée, te partageant leur gloire
penserez-vous à nous ?
Jaloux de vos exploits, l’univers vous contemple,
Eh ! qu’importe nos cous !
Mais avant que pour nous le couteau tranchant tombe,
il faut que bien des gueux périssent d’une bombe.
Ou, crainte qu’au hasard,
Un engin explosif, tout chargé de chlorate,
Blesse ou tue un ami et peut-être un Socrate !
Vaudra mieux le poignard !
Hélas il vaudrait mieux qu’entre frères ici-bas,
Que d’un commun accord nous cessions les combats ;
Et nous donnant la main
nous disions au Tyran, enflé de Vanité :
C’est assez vieil ami, cesse ta cruauté,
C’est nous le genre humain !
Mais ce grand peuple, en temps de république même,
Se plaît à voir un roi, un roi sans diadème !
Eh du sang de Brutus
Si un homme hardi s’élance de la Foule
Le public effrayé de voir le sang qui coule
crie mort au Spartacus !
Hélas jeune martyr ! Aux rivages du Rhône
Ton sang s’est mélangé aux ondes de la Saône !
Mais le fleuve invité
se déroulant furieux sur l’abime sonore,
Plus de mille ans après répètera encore :
Mort pour la Liberté !


Le style n’est pas irréprochable, et le sens même du poème est parfois mystérieux mais, au temps des “lois scélérates” et dix jours à peine après l’exécution de Sante Caserio, cela suffit à mettre en branle l’appareil policier.

Le Préfet du département, que le commissaire central informe de cette trouvaille littéraire, peut être rassuré: les auteurs de cet attentat littéraire sont activement recherchés.

http://atelierdecreationlibertaire.com/blogs/anarchistes-italiens/2011/07/28/sante-caserio-a-montpellier/
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptySam 22 Oct 2011 - 21:37


Ces documents rares m'ont été adressés aujourd'hui. Smile

Caserio – Ses dernières pensées.


Le 13 août – Santé Caserio est toujours dans les mêmes dispositions, mêmes insomnies, mais toujours aussi calme, simulé et calculé.
Nous lui conseillons d'écrire, d'exprimer "ses impressions", ses "pensées". C'est ce qu'il fait.

En voici la traduction textuelle :

« Ma pensée,

Pour moi je crois que tous ceux qui sont en prison et qui ont commis un assassinat, pour moi, je les considère comme de pauvres gens, malheureux et ne crois pas qu'ils aient mauvais cœur, ni qu'ils soient cruels et féroces, mais que c'est la faute de la société, mal organisée, qui les a fait devenir assassins ! S'ils n'avaient rien à penser pour leur existence, ils n'auraient pas commis un assassinat, parce qu'on voit bien que sur cent prisonniers, il y en a quatre-vingt-dix qui sont des pauvres ouvriers et dix sont des bourgeois ! Et que ces dix ne sont pas en prison pour assassinat, mais pour faux.

Comme moi à présent je le dis, cela ne vaut pas la peine que je parle ou que j'écrive ; non, mais c'est mon cœur.

J'ai passé ma vie toujours bien quand j'étais enfant, aimé de tous, de mes connaissances et des inconnus ; je n'ai jamais haï personne, mais j'ai toujours souffert de voir les pauvres ouvriers souffrir de la misère !

Je ne puis vous décrire mon cœur qui est si gentil et si bon ! Mais si je pouvais l'enlever et vous le donner dans la main, le mettre dans les mains de ceux qui m'ont condamnés, moi, un jeune comme j'étais sans cœur, comme si j'étais une bête féroce, un sans-cœur, un assassin, je suis sûr qu'ils ne m'auraient pas condamné, mais ils auraient accusé le société de lâche !

Quand on pense que je n'avais même pas le courage de tuer une mouche !!
Je veux vous dire un exemple : quand je prenais une mouche avec mes mains, ou bien je lui enlevais les ailes ou je la tuais ; et quand j'avais fait cela, le cœur me pleurait et je restais un peu pensif pour cette pauvre mouche !

Un autre exemple : je n'avais jamais de questions avec personne, mais une seule fois, j'ai donné un soufflet à un garçon qui travaillait avec moi ; eh bien ! Mon cœur a pleuré plus que lui qui a reçu la gifle !

Mais à présent, je ne pouvais plus voir cette infâme société qui, tous les jours, fait mourir des centaines de pauvres ouvriers dans la plus noire misère ; alors mon cœur fut celui qui a pris le poignard et s'est vengé contre un de ceux qui sont la cause des infamies infinies et d'injustices contre les pauvres ouvriers.
FIN. »

Caserio


(Source : Revue criminelle – Santé Caserio en prison – 1903)

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La mort de Sadi Carnot – Parution dans la presse du matin des funérailles nationales (Recherche Presse 1894)

Il est impossible de s'abstraire encore de l'effroyable nouvelle : le Président de la République lâchement assassiné en plein cortège triomphal, après une journée qui était une apothéose. Il n'existe pas de termes pour flétrir un aussi criminel attentat, dont rien ne vient expliquer ou atténuer l'horreur.

Ce triste souvenir restera inoubliable pour toute la population lyonnaise ; combien plus impérissable encore il restera dans la mémoire et dans le cœur de ceux qui furent les témoins les plus proches du drame.

Si quelque chose pouvait cependant réconforter les esprits au milieu de ce sombre événement, c'est l'unanimité qu'a témoigné dans sa douleur notre belle cité si profondément atteinte dans son patriotisme et dans son honneur national. La consternation était générale, l'indignation universelle ; et comme si la nature eut voulu se conformer au deuil public, des phénomènes qu'on voit rarement se produisaient. Le soleil, à son coucher, au moment où le cercueil de l'infortuné Président sortait, le lundi, de la Préfecture, n'était plus le disque de feu des jours précédents. C'était un globe sanglant d'un rouge vif, qui, dans l'azur du ciel, semblait rappeler l'effroyable crime et le sang versé.

Cette fin tragique a suscité dans l'Europe entière de consolants témoignages de compassion et de sympathie. Elle a montré combien plus grande qu'on ne le pensait était la place que dans la France et dans le monde tenait Carnot. Sa disparition a fait un vide immense ; elle a été comme une calamité générale. La mort a grandi le Président en lui faisant rendre justice par ses adversaires eux-mêmes ; la vérité a parlé devant le cercueil.

L'histoire a le secret de ces réparations solennelles qui sont la justification des uns, le châtiment des autres, et qu'elle sait faire sortir de l'horreur même des catastrophes.

Devant une tombe qui n'est pas encore fermée, il n'est pas permis de tirer des événements aucune conjecture; on peut cependant proclamer, en se plaçant au point de vue des considérations générales, que le Président de la République est mort, comme un vaillant soldat, dans l'exercice de ses fonctions, dans l'accomplissement de son devoir, au champ d'honneur.

Cette journée, qui fut une suite d'ovations, l'a fait entrer vivant dans l'immortalité. Il apparaîtra désormais comme une des figures vénérées de la République, comme un doux martyr qui la scella de son sang, qui donna pour elle les plus grands et les plus hauts exemples, dans l'intégrité de sa vie et dans le stoïcisme de sa mort ; il fut digne de sa famille et l'égal de son aïeul.

Sa gloire est désormais indiscutable et indiscutée. Elle appartient à l'histoire et nul ne touchera à ce glorieux dépôt que ne viendront atteindre ni les défaillances de l'âge ni les incertitudes de la politique. Elle plane au-dessus de toutes les attaques et le nom qu'elle a consacré restera pur entre tous ceux dont nous gardons le souvenir pieux.

Cela ne peut adoucir la douleur intime et présente de la malheureuse famille que la mort de son chef vénéré et tendrement aimé laisse dans le deuil et les larmes ; plus tard cependant, cette douleur ne sera pas sans quelque fierté qui en atténuera l'amertume quand elle fera songer qu'un jour ce grand mort personnifia la France et la République et que l'âme de la Patrie un instant parut en lui.

Pour nous tous qui avons été les témoins de l'inoubliable triomphe et les spectateurs altérés de la catastrophe, le souvenir de Carnot ne s'effacera jamais de notre mémoire ; nous sommes donc assurés d'avoir répondu au sentiment public en réunissant dans un numéro spécial tout ce qui a rapport à cette fatale et tragique journée, tout ce qui contribuera à perpétuer le souvenir du deuil national et spontané qu'elle fit naître.

Henry Noël.

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Acte de décès : (document faisant suite à l'article précédent)

Voici l'acte de décès du Président de la République qui a été dressé, à deux heures un quart, à la Préfecture, où les registres avaient été portés :

MAIRIE DE LYON
3° arrondissement

ACTE DE DÉCÈS
Extrait du registre du 3e arrondissement de la ville de Lyon. Année 1894.
Le 25 juin 1894, à deux heures du soir, par devant nous, adjoint au maire de Lyon, officier de l'état-civil, délégué au 3e arrondissement, ont comparu les sieurs Carnot (Sadi), lieutenant du 27e d'infanterie, à Dijon (Côte-d'Or), âgé de vingt-neuf ans, et Rivaud (Georges-Hilaire), commandeur de la Légion d'honneur, préfet du Rhône, cinquante ans, qui ont déclaré que Carnot (Marie-François-Sadi), ingénieur des ponts et chaussées, grand-maître de l'ordre national de la Légion d'honneur, président de la République française, domicilié à Paris, palais de l'Élysée, né à Limoges (Haute-Vienne) le 11 août 1837, fils de feu Lazare-Hippolyte et Grâce-Claire Dupont, époux de Marie-Cécile-Pauline Dupont-Withe, père du premier déclarant, est décédé à Lyon, hôtel de la Préfecture, ce matin, à minuit quarante.

Le décès constaté les déclarants ont signé avec nous après lecture.

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Le procès de Caserio

Source : Les causeries de Lyon du 7 août 1894 – parution dans la presse Lyonnaise

Le procès de Caserio a été l'événement de la semaine. On a suivi avec passion les comptes rendus de cette cause célèbre, où le plus exécrable des crimes a été commis par un homme de vingt ans, presque un enfant. Les débats en eux-mêmes ont été assez ternes.

Rien de nouveau n'a surgi dans l'interrogatoire et les dépositions des témoins. La genèse du crime comme son exécution étaient connues d'avance par les révélations de l'assassin qui s'était complu à en dire froidement tous les détails, avec le cynisme tranquille d'une âme invulnérable à toute émotion humaine.

Désormais, la personnalité de Caserio apparaît clairement dans sa mentalité monstrueuse. C'est un fanatique, un illuminé farouche, un aveugle instrument de meurtre, comme les Séides du Vieux de la Montagne ou mieux encore comme Ravaillac.

Il y a même entre l'assassinat d'Henri IV et celui du président Carnot de frappantes analogies qui montrent comment se renouvellent, presque pareils, les événements les plus inouïs de l'histoire. Ravaillac était un fanatique religieux, dont le bras fut armé par les sermons des prêtres ligueurs dénonçant Henri IV comme l'ennemi de la religion, répandant le bruit qu'il allait faire la guerre au pape et le déposer.

Ravaillac, frère convers aux Feuillants d'Angoulême, prit au mot ces prédications enragées. Il crut sincèrement offrir en holocauste à Dieu et à l'Église un sacrifice qui leur serait agréable. Et c'est ainsi qu'il se mit en route à pied, et sans ressources, d'Angoulême à Paris, le jour de Pâques 1610, et qu'il tua à coup de poignard le bon roi Henri le 14 mai, après avoir entendu la messe. Il y avait dans le carrosse du Béarnais, rue de la Ferronnerie, les ducs d'Épernon et de Montbazon, les maréchaux de la Force, de Roquelaure, de Lavardin et le marquis de Mirabeau. Aucun ne vit le meurtrier donner le coup mortel. Ravaillac fut arrêté par des gentilshommes de la suite qui eurent mille peines à le soustraire à la vengeance de la foule.

Quel étrange rapprochement, au bout de deux siècles et demi, entre le 14 mai 1610 et le 24 juin 1894 !

On ne saurait imaginer entre deux crimes de plus entière similitude. Il n'y a que les noms et les dates à changer. Le mobile lui-même est identique : J'ai tué pour mon idéal a dit en cour d'assises Caserio avec son éternel sourire. J'ai tué au nom de Dieu affirmait Ravaillac. L'idéal mystique est seulement remplacé par l'idéal anarchiste. Et cet idéal a été prêché à Caserio par les ligueurs du jour, par les écrivains et les orateurs de l'anarchisme qui ont jeté dans ce cerveau ignorant les germes funestes dont l'évolution naturelle a été l'attentat de Lyon. Ah ! combien Me Dubreuil, l'éloquent bâtonnier, a eu raison de maudire ces éducateurs du crime social, lâches apologistes des plus vils forfaits dont ils ont soin de laisser à d'autres l'exécution et l'expiation !

L'expiation ! Elle est proche pour Caserio. Va-t-il, aux approches de la guillotine, sur les marches de « l'abbaye de Monte-à-Regret » renier son acte infâme comme le fit Ravaillac dans les affres de l’écartèlement ? Peut-être. Mais sa quiétude presque heureuse entre les deux gendarmes des assises, sa vanité satisfaite au milieu de l'appareil solennel de la justice qui lui semblait une apothéose, font plutôt pressentir qu'il recevra le couperet fatal aussi froidement qu'il a entendu le verdict de mort Ce n'est plus un homme accessible aux sentiments de l'humanité. C'est un monstre artificiellement fabriqué par l'anarchisme, et jeté pour toujours en dehors de la nature.

Nous apitoyer sur cette brute inconsciente, jamais ! Mieux vaut transmettre une fois de plus notre tribut de respect et de pitié à la Veuve de l'auguste victime qui dort au Panthéon. C'est à elle, à son deuil injuste porté avec tant de noblesse, à ses souffrances imméritées si profondément ressenties, que va l'hommage de la France et du monde...

Jacques Mauprat
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyDim 23 Oct 2011 - 6:15

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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyDim 23 Oct 2011 - 13:02

Une très belle image de l'attentat, Piotr. Plus réaliste que toutes celles que j'ai pu voir jusqu'à présent. Sante Caserio - 1894 - Page 3 348277
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MessageSujet: Préparatifs pour l’exécution de Sante Caserio   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyDim 23 Oct 2011 - 16:04


Ces documents m'ont été transmis.

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La Presse, dans son numéro du 17 août 1894, consacre plusieurs articles à l'exécution de Sante Caserio.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k547443n

Préparatifs pour l’exécution de Sante Caserio

Le montage de la Guillotine :

A quatre heure du matin, Deibler prend la guillotine à la garde de Perrache ; On y attelle les chevaux du service des prisons ; un piquet de gendarmerie à à cheval entoure la voiture qui se dirige vers le cours Charlemagne. Dans le fourgon ont pris place les trois aides. Sur le lieu du supplice la voiture fait halte. Deibler en descend. A l'intérieur apparaîssent les aides qui commencent le montage du sinitre instrument.

On pose d'abord sur le sol et on ajuste de solides pièces de bois qui doivent supporter la guillotine. Des montants d'une hauteur de quatre mêtres maintenus par des crampons en fer y sont emboités. Les montants sont écartés de 37 centimètres et ils sont reliés à la cîme par un chapeau en bois.
Puis c'est la lunette que l'on assujettit, elle est à un mètre au dessus du sol.
La partie supérieure se lève au moyen d'une poignée et s'abaisse en frappant sur un ressort.
Au tour du couperet maintenant. C'est une lame d'acier triangulaire enmanchée dans une masse de plomb de 160 kilogrammes.
Verticalement, devant l'appareil est disposée la bascule. A droite, le panier rouge et, sous l'horrible machine, une auge oblongue où roulera tout à l'heure la tête du supplicié.
Deibler fait jouer le couteau en manœuvrant le couperet dans ses coulisses.
Tout va bien !
Une dernière fois le couperet est levé, les galets de la planchette sont savonnés et deux seaux d'eau préparés pour laver la machine après l'exécution.

Deibler monte avec ses aise, Berger Alexandre et son fils dans le fourgon et on va chercher Caserio à la prison de Saint Paul...


Quelques mots sur Deibler :
Un mot de Deibler, le second héros du terrible drame qui va se dérouler sous nos yeux dans un instant. Une tête insignifiante, l'air d'un bon bourgeois. La figure est anguleuse, l'oeil atone, la barbe taillée en pointe et assez clairsemée.
L'exécuteur des hautes oeuvres est âgé de 71 ans, on ne lui en donnerait guère que 60. Il paraît bien moins âgé que son premier aide, M. Berger, dont la barble et les cheveux sont d'une blancheur neigeuse.
Sans paraître trop préoccupé, il surveille les apprêts de la sinistre besogne. Il n'est point affairé, ainsi qu'il convient à un homme qui en a bien vu d'autres...
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyDim 23 Oct 2011 - 20:53

Citation :
Masse de plomb de 160kg pour le mouton...
Laughing

Son aide Alexandre BERGER est-il le père de l'exécuteur d'Alger?

_________________
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyLun 24 Oct 2011 - 9:45

CARNIFEX a écrit:
Citation :
Masse de plomb de 160kg pour le mouton...
Laughing

Son aide Alexandre BERGER est-il le père de l'exécuteur d'Alger?
Bonjour, Carnifex !
Alphonse-Léon BERGER (et non pas Alexandre...) est bien le père d'André Berger, dont la mère était Olympe Roch, fille de Nicolas Roch, successeur d'Heidenreich et prédécesseur de Louis Deibler.Son oncle maternel,(donc le fils de Nicolas), Henri Roch, fut exécuteur d'Alger de 1928 à 1945, date à laquelle il fut mis à la retraite d'office, car il était devenu plus ou moins gâteux Sante Caserio - 1894 - Page 3 123465 .Henri Roch était le parrain de F. Meyssonnier.
Pour en revenir au compte-tendu de l'exécution de Caserio mis en ligne par Adelayde, il est fait mention de 3 aides : Berger, Anatole et X
Je n'ai pas trouvé trace d'un aide nommé Alexandre, et ce qui précède montre qu'il n'y a pas d'Alexandre Berger...
Jourdan, auriez-vous des lumières à ce sujet Idea Question
Bonne journée !
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMar 25 Oct 2011 - 12:06

Un peu d’humour dans cette affaire tragique...

Ce document surprenant m’a été transmis.

Sante Caserio - 1894 - Page 3 6279670678_2af505e5e5_z

Le Journal du Dimanche, 5 août 1894

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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMar 25 Oct 2011 - 12:42

Adelayde a écrit:

Ces documents m'ont été transmis.

Le montage de la Guillotine :[/b]
A quatre heure du matin, Deibler prend la guillotine à la garde de Perrache ; On y attelle les chevaux du service des prisons ; un piquet de gendarmerie à à cheval entoure la voiture qui se dirige vers le cours Charlemagne. Dans le fourgon ont pris place les trois aides. Sur le lieu du supplice la voiture fait halte. Deibler en descend. A l'intérieur apparaîssent les aides qui commencent le montage du sinitre instrument.

On pose d'abord sur le sol et on ajuste de solides pièces de bois qui doivent supporter la guillotine. Des montants d'une hauteur de quatre mêtres maintenus par des crampons en fer y sont emboités. Les montants sont écartés de 37 centimètres et ils sont reliés à la cîme par un chapeau en bois.
Puis c'est la lunette que l'on assujettit, elle est à un mètre au dessus du sol.
La partie supérieure se lève au moyen d'une poignée et s'abaisse en frappant sur un ressort.
Au tour du couperet maintenant. C'est une lame d'acier triangulaire enmanchée dans une masse de plomb de 160 kilogrammes.Verticalement, devant l'appareil est disposée la bascule. A droite, le panier rouge et, sous l'horrible machine, une auge oblongue où roulera tout à l'heure la tête du supplicié.
Deibler fait jouer le couteau en manœuvrant le couperet dans ses coulisses.
Tout va bien !


un mouton de 160 kg Shocked quand il tombe, tout s'écroule......

Le pêcheur magnifie tuojour ses poissons
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMar 25 Oct 2011 - 13:39

Citation :
Un mouton de 160 kg, quand il tombe, tout s'écroule...

Non, mais il s'enfonce d'un metre dans le trottoir. C'est pour ca qu'il y a toujours une lame rechange.
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMar 25 Oct 2011 - 16:23


Sante Caserio - 1894 - Page 3 6279687699_0789696e1a_z

Le Progrès Illustré, 26 août 1894
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MessageSujet: Giovanni Caserio    Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 11:02

Dans un article du journal "Le Progrès" en date du 7 décembre 1895.... quelques mois après l'assassinat par Santo Caserio du Président Sadi Carnot.... on pouvait y lire :

"Nous lisons dans le "Courriere della serra" :

Giovanni Caserio, frère cadet de Santo, est un jeune homme de 23 ans. Aussitôt après l'assassinat du Président Carnot, la police italienne commença contre lui une série d'investigations et d'enquêtes le tenant en surveillance incessante dans la crainte que les idées anarchistes de son frère ne fussent partagées par ou lui ou que, encore, il ne fut le dépositaire du secret de quelques complots.

Giovanni Caserio, qui était valet de chambre, perdit successivement sa place à Turin et à Milan, ses patrons ne voulant pas supporter à chaque instant de voir leur domicile exposé aux perquisitions de la police.

Le pauvre diable ne sachant plus à quel saint se vouer se fit frère capucin. Il entra dans un couvent, à Borgo-San-Donino, en qualité de novice. Il était à la veille d'être admis au titre de régulier lorsque le père provincial des capucins, qui est français, apprenant qu'il était le frère de l'assassin de Monsieur Carnot refusa de le garder plus longtemps.

Giovanni Caserio vient de demander à changer de nom".


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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 12:04

Article paru dans le journal "Le passe-temps" de 2 juillet 1894 dans la rubrique "Par çi, par là" rédigé par Maurice P.

"Depuis huit jours, je ne peux ouvrir un journal sans y trouver toutes les dix lignes le nom de Santo Caserio et j'avoue bien sincèrement que cela me fait honte.

Que la justice s'occupe de l'ignoble assassin de M. Carnot, que le bureau du juge Benoist soit surchargé de ses photographies, que le télégraphe joue dans toutes les directions à son endroit, c'est parfait et bien naturel. Il appartient à la justice, et en s'en occupant, elle ne fait que son devoir.

Mais que sous prétexte de renseigner le public, on lui consacre chaque jours plusieurs colonnes, dont celles du lendemain ne sont généralement que la répétition de celles de la veille, que son nom soit crié à chaque carrefour avec un sous-titre plus ou moins engageant et que sa face de lâche soit reproduite en première page, ces procédés me font de la peine pour nous, car je n'y vois qu'un sujet de réclame répugnant autour duquel nous devrions maintenant faire le silence, jusqu'au jour de l'expiation.

Que les journaux dont le tirage ne brille que de ces boniments macabres en usent et en abusent, nous n'y pouvons rien, ils sont plutôt à plaindre qu'a blâmer, d'en être réduits là, mais que la presse sérieuse cesse enfin de faire une sorte d'apothéose à tous ces cabotins du crime, dont les complices s'enorgueillissent de cette réclame et en éprouvent une malsaine satisfaction.

Laissons une bonne fois de côté, dès que le crime est accompli et que nous en avons instruit nos lecteurs, tous ses assassins vulgaires que nous retrouverons dans les bras de la "veuve" et occupons nous seulement des victimes, qui sont toujours intéressantes et dignes des biographes.

Dans le cas présent, le public ne s'en plaindrait certes pas !


Photographie de Jules Sylvestre, 18 x 24 cm - Départ du corps du Président Sadi Carnot, assassiné à Lyon le 24 juin 1894

Sante Caserio - 1894 - Page 3 Web_BML_01ICO001014ccb24b8dc3a8Source0

http://collections.bm-lyon.fr/BML_01ICO001014ccb24b8dc3a8/Source0.jpg
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 12:56

Des documents rares et de grande qualité Sante Caserio - 1894 - Page 3 348277
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 14:53

tsasapala a écrit:

un mouton de 160 kg Shocked quand il tombe, tout s'écroule......
Le pêcheur magnifie tuojour ses poissons
Il s'agit manifestement d'une coquille, Tsasapala. Les recherches ont commencé...
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 14:53

[quote="Archange"]Dans un article du journal "Le Progrès" en date du 7 décembre 1895.... quelques mois après l'assassinat par Santo Caserio du Président Sadi Carnot.... on pouvait y lire :

"Nous lisons dans le "Courriere della serra" :

lorsque le père provincial des capucins, qui est français, apprenant qu'il était le frère de l'assassin de Monsieur Carnot refusa de le garder plus longtemps.
Giovanni Caserio vient de demander à changer de nom".

[quote]


un bon exemple de la charité chrétienne Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil


"Vous aurez à pardonner votre frère non 7 fois....... mais 70 fois 7" dit un gars avec les cheveux longs ....

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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyMer 26 Oct 2011 - 17:04

Adelayde a écrit:
tsasapala a écrit:

un mouton de 160 kg Shocked quand il tombe, tout s'écroule......
Il s'agit manifestement d'une coquille, Tsasapala. Les recherches ont commencé...
Les recherches ont abouti… study

« Au tour du couperet maintenant. C'est une lame d'acier triangulaire enmanchée dans une masse de plomb de 160 kilogrammes. »

Sante Caserio - 1894 - Page 3 6283418832_22040aec4c_b

L’article en cause est tiré du journal « Le Nouveau Lyon », n° 22 du 17 août 1894.
http://collections.bm-lyon.fr/PER00312121/PAGE0_View

Une... lourde coquille journalistique.
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyJeu 27 Oct 2011 - 0:22

Sante Caserio - 1894 - Page 3 Web_BML_01ICO001014ccb0210d5436Source0

Sante Caserio - 1894 - Page 3 Web_BML_01ICO001014ccb01f627e64Source0

Musée Henri-Malartre à Rochetaillée-sur-Saône qui conserve ce véhicule (inv. 1972-01-16). La voiture, décorée aux armes de la ville de Lyon, est probablement celle dans laquelle fut assassiné le président Sadi Carnot, le 24 juin 1894


Dernière édition par Archange le Lun 31 Oct 2011 - 18:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyJeu 27 Oct 2011 - 9:49

[quote="Adelayde"][quote="Adelayde"]
tsasapala a écrit:

Sante Caserio - 1894 - Page 3 6283418832_22040aec4c_b

L’article en cause est tiré du journal « Le Nouveau Lyon », n° 22 du 17 août 1894.
http://collections.bm-lyon.fr/PER00312121/PAGE0_View

Une... lourde coquille journalistique.[/b][/color]



vous êtes un enquêteur implacable

Sante Caserio - 1894 - Page 3 348277 Sante Caserio - 1894 - Page 3 348277 Sante Caserio - 1894 - Page 3 348277

Brava
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MessageSujet: Au Cimetière   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptyVen 28 Oct 2011 - 14:19

L'acte de décès de Caserio a été dressé à la Mairie du 2ème arrondissment. A 6h40 - Caserio a été inhumé au cimetière de la guillotine dans l'ossuaire situé derrière le carré D11.

Le commissaire de police du quartier Saint-Louis, M. Moine-Picard, assistait à la mise en bière faite par les soins des employés des hospices civils de Lyon. L'autorité administrative a fait choix de cet emplacement dans le but d'éviter les incidents qui se sont produits à Paris sur la tombe de l'anarchiste Vaillant.

Dans le trajet de la prison au cimetière, aucun incident ne s'est produit. Le fourgon qui contenait les restes du supplicié n'a été l'objet d'aucune manifestation. Quelques rares curieux formaient la haie sur le passage.

Dernier détail : la section de la tête a été faite immédiatement au dessus du cervelet : du noeud vital au menton.


Article paru dans "la presse" n°811 du 17 août 1894
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MessageSujet: Re: Sante Caserio - 1894   Sante Caserio - 1894 - Page 3 EmptySam 29 Oct 2011 - 5:57

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