La Veuve va au cinéma - films

Comment le fondateur du Petit Journal Polydore Millaud a su battre monnaie avec Jean-Baptiste Troppmann en profitant des indiscrétions du chef de la Sûreté Antoine Claude et en s’apitoyant sur le désespoir que sa disgrâce aurait inspiré à sa soeur après en avoir fabriqué de toute pièce un personnage, persuadé qu’une affaire criminelle ne rejoint son public maximal que si une femme y est associée, voilà en résumé ce que raconte en 1994, sans brio excessif, le téléfilm Le Cri coupé de Miguel Courtois; aucun rapport entre le cérémonial de la Roquette auquel Troppmann fut soumis en 1870 et l’espèce de lynchage qu'il subit ici au sortir d’un fourgon cellulaire pris d'assaut par la foule sous les yeux d’une police indifférente.

À la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution, des orphelines issues du peuple et de la noblesse mais élevées ensemble sur le terrain neutre d'une province excentrique, Henriette et Louise, venues à Paris dans l'espoir de trouver remède à la cécité de la deuxième, sont humiliées dans leurs destins entrecroisés par un aristocrate et une poissarde, le marquis de Praille qui voudrait incorporer Henriette à son harem et la mère Frochard qui force Louise à mendier à son profit quand elle ne la recale pas au fond de ses infectes oubliettes domestiques de la rue de Brissac, jusqu'à ce que le valeureux chevalier de Vaudrey et un Frochard dissident, Pierre Frochard, ne les enlèvent à ces milieux hostiles au péril de leurs vies, telles sont les grandes lignes du scénario d'Orphans of the Storm de D. W. Griffith.



Après avoir comparu pour la forme devant un tribunal auquel Robespierre, en esquissant de la main au-dessus de son jabot le geste de trancher le cou, en impose à son gré en dépit des appels à l'indulgence du généreux Danton, Henriette et le chevalier sont acheminés à la barrière, à travers un «repas civique» indécent, à des Sanson primitifs qui les attendent auprès d'une guillotine colossale, et vont périr entre leurs mains lorsque Pierre Frochard surgit de la foule pour blesser Sanson le père d'un coup de poignard et qu'arrive en trombe, aux commandes d'un peloton de cavalerie, ce brave Danton encore assez influent pour réconcilier in situ dans un happy end tous les protagonistes de ce psychodrame ingénument contre-révolutionnaire.



Quelques séquences des mieux orchestrées comme l'insurrection du 14 Juillet émanée du ras d'un tambour dans le coin inférieur droit de l'image ou les premières passes d'armes du 10 Août entre Suisses et rebelles captées d’une loge de théâtre ou un peu plus loin la carmagnole vertigineuse de la «riff-raff of the city», de la racaille de la ville qui doit bien tourbillonner là pendant trois ou quatre minutes entières, à un rythme effréné, mais aussi par contre l'incongruité de la longue chevauchée de Danton qui n'allait nullement à cheval contrairement aux klansmen de The Birth of a Nation auquel le sudiste Griffith semble être abusivement resté accroché.

Les soeurs Lilian et Dorothy Gish sans une ride au bout d'un siècle, admirables de pureté en comparaison des bacchantes du marquis de Praille aux coiffures tarabiscotées à la Léonard, le coiffeur de Marie-Antoinette, du trio de tricoteuses que Griffith déploie sous un parapluie, telles des divinités infernales, à proximité de l'échafaud, et de la sorcière Frochard avec sa moustache masculine; et d'ailleurs est-il bien certain que Lucille La Verne, qui campe cette repoussante Frochard, n'ait pas été un homme?


                                                         La mère Frochard Lucille La Verne

"Un long dimanche de fiançailles" ( 2004 ), de Jean-Pierre Jeunet.


Quelle triste exécution...Landru est présent à droite.

Cette machine, est connu pour apparaître dans d'autres films?

C'est la Berger-Lelouch.

Procurez-vous "Le couperet de l'éternité", Filomatic ! Il y a un chapitre qui lui est entièrement consacré !

https://www.youtube.com/watch?v=eMSGbPO9H_w&ab_channel=ARTE

Merci pour ce film que je ne connaissais pas...

Professeur de musique à l'école du village où il cogne des clous sans avoir l'énergie de tenir sa classe qui le chahute à loisir, Claude, le héros de Belles de nuit de René Clair, phantasme à la tombée du jour sur trois femmes de sa connaissance qu'il transforme en amoureuses d'époques révolues, Edmée, la mère d'une fillette à qui il donne parfois des leçons de piano, qu'il se représente en grande bourgeoise des années 1900, Laïla, la caissière du café central qu'il métamorphose en odalisque en Afrique du Nord vers 1830 et Suzanne, la fille du garagiste des environs en qui il distingue une jeune aristocrate naïve menacée par la Terreur.

Or après quelques escapades auprès d'elles, à une certaine de ses tournées, ce polygame imaginaire, harassé de fatigue, accuse un retard tel par rapport aux moments convenus de leurs rendez-vous, le milieu de la soirée, l'ascension de la lune à son zénith et l'aurore avant que les coqs ne chantent, qu'il n'échappe au mari de sa bourgeoise qu'en sautant par la fenêtre, passe près d'être découpé en morceaux, sous la tente, par les frères de Laïla, et n'a plus qu'à rejoindre au matin, à la Conciergerie, Suzanne et son père qui en un rien de temps ont été enlevés à leur domicile et voués à l'échafaud par le Tribunal révolutionnaire.



Sur la charrette qui le mène ensuite à des Sanson ventrus au gré d'un long traveling latéral, Claude récrimine beaucoup mais à l'instar de Louis XVI ne réussit pas à se faire entendre parce que sa voix est enterrée par un roulement de tambour, et quand il arrive à destination il a le déplaisir extrême de constater qu'il n'y a pas de spectateurs pour assister à sa mort sur une place déserte traversée par un chien solitaire.



Interprètent cette divertissante comédie le regretté Gérard Philipe, vraiment remarquable, et des Martine Carol, Gina Lollobrigida et Magali de Vendeuil un peu quelconques en comparaison.

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Cette notice provient de la rétrospective 200 ans de guillotine qu'André Bertrand a publiée en février chez Amazon :




                              Amazon - ISBN 9798709790117

Tableau de Paris et Londres à l'époque de la Révolution, A Tale of Two Cities de Charles Dickens n'a jamais été mieux adapté au cinéma que par Jack Conway en 1935 avec Ronald Colman dans le rôle de l'avocat désabusé Sidney Carton et Lucille La Verne dans celui d'une Vengeance virago offrant à l'insu de sa mère à la fillette d'un émigré rentré menacé par des patriotes extrémistes la guillotine miniature qu'elle arbore en collier.







À la question de savoir pourquoi les alcooliques en gestation de son espèce vident bouteille après bouteille, l'irrésistible Colman répond ici dans un sourire candide : «so that they can stand their fellowman better», ou en d'autres termes parce qu'elles sont un viatique au désenchantement que leurs frères humains leur inspirent à force de sottise et de cruauté.



En cours de tournage des sommes importantes ont été allouées à Jack Conway par le producteur David O. Selznick pour qu'il confie à Jacques Tourneur la sous-réalisation de l'un des 14 Juillet les plus réussis de l'histoire du cinéma, magnifique avec ses acrobates lancés à l'assaut du pont-levis et des murs de la Bastille.

' La Révolution Française ', documentaire de History Channel

Guillotine allemande (Fallbeil) dans le film ' Seul à Berlin' (2016), de Vincent Pérez.

Fallbeil dans ' Steig ein und stirb ' ( 1973 ), de Günter Gräwert.

Joan Gardner actrice "Scarlet Pimpernel" 1934

France Descaut "Proces Au Vatican" Andre Haguet

Bonjour à toutes et à tous,

Après quelques recherches je suis parvenu à remettre la main sur le documentaire de J. Enrico qui a suivi le tournage de "La révolution française".
La qualité est moyenne mais je n'étais pas parvenu à retrouver ce reportage depuis que je l'avais vu dans mon enfance.
Pour ceux qui intéressent plus spécifiquement à cet aspect, un bref passage sur le tournage des scènes d'exécutions vers 45 min. envion :

https://www.dailymotion.com/video/x6rvsva

Bon visionnage!

magnifique , d'histoire , et de technique , bravo.

' Charlotte Corday ' ( 2008 ), de Henri Helman.

L'exécution de Charlotte Corday. Film muet inconnu de 1911.

Le mouron écarlate 1982 ("The Scarlet Pimpernel " 1982)

[quote="Filomatic"]' Charlotte Corday ' ( 2008 ), de Henri Helman.


Merci pour le post et l'image postée d'un cadre du film ! Merci aussi au réalisateur ! Tu ne peux pas aller à la guilotine
mouillé, ou l'actrice Emily Deckienne pourrait attraper froid. (C'est une blague - évidemment ce plan n'était pas inclus dans le film.) Mais sérieusement - un bon film. Il faudra certainement le réviser, je l'ai regardé, malheureusement, par fragments. Mon attention a également été attirée par la figure de l'accusateur - Antoine Tainville. Un homme au look complètement fou. Pour lui, tout s'est mal terminé - un an et demi après la mort de Corday, il a été exécuté pour ses iniquités, mais en même temps, contrairement à Charlotte, il s'est désespérément battu pour sa vie, affirmant qu'il ne faisait que suivre les ordres de autres.

Rebecca Pauly Pierre Vaneck "Le Collier De Velours" Sagols Photo Guillotine

Maurice Lehmann Petite De Presse Cinema

Masculin Féminin (1966) - Guillotine
https://youtu.be/JhABhfWc7bo

' Une robe noire pour un tueur ' (1981), de José Giovanni.





Toilette de Risler.



Simon Risler est conduit vers la guillotine.



Brève apparition de la bécane....

' Le Voleur ' (1967), de Louis Malle.

Filomatic a écrit:

' Une robe noire pour un tueur ' (1981), de José Giovanni.





Toilette de Risler.



Simon Risler est conduit vers la guillotine.



Brève apparition de la bécane....

C'est la seconde fois, à ma connaissance, que la guillotine Lelouch-Berger fut dressée dans l'enceinte de la prison de Corbeil (91).

Conditions plus exactes que dans "La Machine" en 1977, où le réalisateur la fit monter dans une cour de promenade à l'arrière, difficile d'accès.

Ceci dit, c'est la même cellule qui héberge Lentier et Risler dans les deux films... ainsi que Gurn/Fantômas, ou plutôt son sosie Valgrand en 1980, dans le Fantômas télévisé de Chabrol. Dans ce cas, l'exécution a lieu dans la rue : le long du mur d'enceinte de la prison ? Peut-être pas.  De subtiles différences au niveau de la muraille et la relative étroitesse de la rue Feray, où se situe le portail de la maison d'arrêt, me font penser qu'un autre lieu a été choisi pour la scène d'exécution proprement dite.

Pour en revenir à la cellule, il s'agit selon toute probabilité d'une cellule d'isolement, qui ressemble somme toute assez bien à celles du quartier des condamnés à mort des Baumettes à Marseille, avec un sas à grille...