|
| Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal | |
|
+12jihem Adelayde Mox CARNIFEX piotr Titus_Pibrac Henri bernard weis pictave Boisdejustice marini Sanson 16 participants | |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Ven 18 Jan 2008 - 15:12 | |
| Bonjour à tous, J'ai vu une carte postale, du début des années 1900, représentant une exécution capitale par la Veuve, à SAINT-LOUIS DU SÉNÉGAL. Que sait-on des Veuves à cette époque, dans les différentes colonies françaises ? |
| | | Sanson Aide non qualifié
Nombre de messages : 11 Localisation : France Date d'inscription : 21/07/2007
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 19 Jan 2008 - 14:04 | |
| Bonjour à tous ! je profite de ce topic pour vous demander si ce couperet est authentique ; il en a l'air, mais il reste assez différent de ceux des modèles Schmidt : De plus, ils disent que l'objet a été récupéré en Guadeloupe en 1794 : je ne pensais pas qu'il y avait déjà des guillotines en outre-mer à cette époque... Plus d'explications sur cette page : http://www.nmm.ac.uk/collections/nelson/viewObject.cfm?ID=TOA0079 | |
| | | marini Bourreau de village
Nombre de messages : 89 Age : 75 Localisation : Lot et Garonne Emploi : Avocat Date d'inscription : 22/12/2007
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 19 Jan 2008 - 19:02 | |
| Pas facile de trancher un cou complètement avec cet engin !!
Me revient en mémoire un film dont l"histoire se déroule dans une petite île, outre-mer.
Un type est condamné à mort, mais coup de pot pour lui, il n'y a pas de guillotine.
Il faut donc faire venir la machine par mer ce qui va prendre de très longs mois.
Entre temps, le condamné se "réinsère" dans la petite collectivité locale et devient de plus en plus sympa.
Tout le monde se mit alors à redouter le jour où la guillotine arrivera ....
Ce qui advint, bien entendu.
Dura lex sed lex, au désespoir de ses supporters, le brave n'échappera pas au bourreau, un amateur au cas particulier. La scène de l'exécution est filmée, mais je ne me souviens pas de son plus ou moins grand réalisme.
Il me semble que ce film remonte au plus à 6 ou 7 ans.
Vous dit-il quelque chose, car je ne crois pas l'avoir vu cité dans la rubrique "La Veuve au cinéma" où je duplique ce message. | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 19 Jan 2008 - 19:06 | |
| Je pense que certaines colonies construirent leurs propres guillotines apres 1792 a cause de la lenteur des transports a cette epoque et les grandes demandes d'executions (Il y avait beaucoup de Royalistes a decapiter dans les colonies). C'est donc fort possible qu'il y ait eu une guillotine d'un modele different du model Schmidt a la Guadeloupe en 1794. Le mouton et la lame semblent autentiques.
Le film est : La Veuve de St Pierre L'execute: Auguste Neel La date 1889 et ca se passe a St Pierre et Miquelon C'est inspire par des faits reels | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 19 Jan 2008 - 19:34 | |
| Oui, ce film est quelque part sur le site. Je me souviens, entre autre, que Bernard en "parlait" avec des détails, quand la veuve était dans la barque, je crois.
Bernard doit savoir où est ce film. |
| | | pictave Aide non qualifié
Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 04/02/2006
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Lun 25 Fév 2008 - 14:01 | |
| Merci Pictave,
Je place le lien en rapport avec votre post pour que chaque personne intéressée puisse examiner plusieurs documents sur la Veuve.
http://www.delcampe.fr/list.php?language=F&search_type=builder&searchbuilder_type=AND&searchbuilder_inc=ex%E9cution+a+la+guillotine&international_search=N&cat=0 |
| | | bernard weis Bourreau départemental
Nombre de messages : 270 Age : 78 Localisation : chili Emploi : armurier... Date d'inscription : 04/06/2007
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Lun 25 Fév 2008 - 21:09 | |
| Hi, Bonsoir les amis.... --En effet Ami Mercattore, il s'agit de "la veuve de St Pierre" avec Daniel AUTEUIL, et Emir KUSTURICA dans le rôle de A.NEEL... -Curieusement l'action du film se passe dans les années 1850, alors que la veritable affaire d'Auguste s'est passée en 1899..... -- On trouve ce film aisément sur E-Bay ou Amazon.Fr.
--Par contre le couperet monté sur mouton de la photo, interdit toute intervention de la part du Photographe après que la demi lunette soit abaissée sur le col du patient!... -Cet ensemble, non seulement coupe, mais, lors de la chute, l'avancée du mouton doit passablement "esgagasser" l'occiput de la victime et la projeter à coup sûr dans le sac.... Il s'agit apparament d'un 1793 modifiée... et possiblement quelque chose d'artisanal.... -???????????????????????.........!!.....
--A suivre.... -Amitiés.. -Bernard. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Photos d'exécutions en Outre-mer Lun 3 Mar 2008 - 15:46 | |
|
Dernière édition par mercattore le Mar 29 Avr 2008 - 15:20, édité 7 fois |
| | | Henri Bourreau départemental
Nombre de messages : 283 Age : 68 Localisation : Cambridge UK Emploi : vacataire/temporaire/artiste Date d'inscription : 05/10/2006
| Sujet: St-Louis du Senegal Mar 4 Mar 2008 - 7:38 | |
| Bonjour.
En depit de la bassine que l'on distingue entre les montants de la veuve, ne s'agit-il pas la d'un exemplaire de guillotine du modele "Schmidt"? La barre du montant droit qui retient le couperet ainsi que la forme de celui-ci me font pencher pour cette hypothese. il y a aussi les contreforts de bois, et non en metal... Une idee de la date de cette photo? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 4 Mar 2008 - 8:31 | |
| Bonjour Henri, Pour les différents modèles de guillotine je ne suis pas un spécialiste comme Boisdejustice, Sywann, BERNARD... Pour la date, il n'y avait pas d'indication, mais je vais regarder quand même sur mon historique. Personnellement, je penche pour la période d'avant 1914, et plus probablement avant 1910, avec ma petite expérience de cartophile. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 4 Mar 2008 - 8:44 | |
| J'ai regardé l'historique. Il est spécifié pour cette carte : Après 1904. Le vendeur se base sur le verso de la carte pour cette mention car avant cette date le verso était différent. La carte n'a pas voyagé.
L'Éditeur de la carte est FORTIER à Dakar, trés connu des cartophiles spécialisés sur l'Afrique. Il a beaucoup édité, son fonds cartophilique est très important et recherché des amateurs.
Le nom de l'éditeur confirmerait la période 1905/1910 pour ce cliché. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 4 Mar 2008 - 16:31 | |
| VOIR AUSSI LE TOPIC : EXÉCUTION à SAINT-LOUIS-DU-SÉNÉGAL. |
| | | Titus_Pibrac Monsieur de Paris
Nombre de messages : 652 Age : 58 Localisation : Italie, Venise Emploi : Ingénieur Date d'inscription : 23/05/2008
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 3 Juin 2008 - 18:55 | |
| L'histoire de Neel à Saint-Pierre et Miquelon a été déplacée de la IIIème à la IIème République, ce qui permet de la rendre plus dramatique.
En effet Daniel Auteuil qui joue le gouverneur militaire de l'archipel - et le marie de Juliette Binoche - la veuve - est fusillé à la fin du film pour mutinerie - pour ne pas avoir obéi au gouverneur civil. On explique cela par la nécessité de faire des exemples pour le pouvoir vacillant.
Si l'histoire de Neel est vraie, celle de Daniel Auteuil est pure fiction. | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 21 Juin 2008 - 4:18 | |
| L'histoire de la Veuve de St Pierre du film est tres romancee. Le crime fut plutot sinistre: deux marins saouls ont tue un vieil homme pour s'emparer de son bateau et de ses biens, la nuit du 30 decembre 1888. Une discussion absurde pour savoir si la victime, le pere Coupard, etait gros ou gras, les mene a decouper le cadavre pour verifier leurs hypotheses avant de s'enfuir avec le bateau vole. Rejettes sur l'ile par la mer, ils sont captures des le lendemain et traduit en justice un mois plus tard. Louis Ollivier fut condamne a 10 ans de travaux forces et Auguste Neel a la peine de mort bien que le crime ne le justifiait pas (Il n'y avait pas premeditation). La decision d'executer Neel fut prise parcequ'il y avait eut plusieurs assassinats a St Pierre et Miquelon et qu'on avait toujours commue la peine de mort en Travaux Forces a Perpetuite, faute d'avoir une guillotine et un executeur. Cela ressemblait a une grace "automatique" et la Cour, ne voulant pas encourager ces crimes, decida de faire un exemple de Neel. Le Gouverneur demanda a Paris d'envoyer Louis Deibler avec sa becane mais la demande fut refusee et on l'avisa qu'une guillotine serait envoyee de La Martinique mais qu'il devrait lui meme trouver un executeur. La guillotine ne mis que quelques mois a arriver sur l'ile et Neel fut execute 2 jours plus tard, le 24 Aout 1889, par deux marins de mauvaise reputation dont l'un avait ete condamne a 3 mois de prison pour vol. L'execution se fit avec une machine Berger, datee d'environ 1885, et elle ne fut pas ratee mis a part la tete restant attachee par un lambeau (comme cela arrive souvent) que le bourreau trancha avec un couteau a morue car il savait que cela pouvait arriver (Ils avaient decapite un veau la veille pour s'assurer du fonctionnement de la machine) Neel fut execute moins de huit mois apres son crime ce qui etait plutot normal pour les CAM a l'epoque. Il passa les huit mois en prison et non parmi la population locale comme le montre le film. Il semble que Mr et Mme Sigrist, le concierge de la prison et son epouse, se soient bien occupes de Neel durant son incarceration car il les remercia avant de mourir. Peut-etre sont-ils les modeles pour Auteuil et Binoche dans le film mais leur role dans la rehabilitation de Neel semble avoir ete bien moindre que dans le film. La guillotine se trouve toujours a St Pierre dans le Musee de l'Arche. Elle est en excellent etat pour une vieille dame de 125 ans. Je viens de passer quelques jours en sa compagnie...
Dernière édition par Boisdejustice le Mar 24 Juin 2008 - 2:44, édité 2 fois | |
| | | piotr Charles-Henri Sanson
Nombre de messages : 2989 Localisation : Poland Emploi : MD-but I'm not working in prison ;-) Date d'inscription : 07/02/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 21 Juin 2008 - 6:02 | |
| La guillotine se trouve toujours a St Pierre dans le Musee de l'Arche. Elle est en excellent etat pour une vieille dame de 125 ans. Je viens de passer quelques jours en sa compagnie... Michael! Atlantic,small forgotten island, and fantastic rendez-vous with such sexy, french beauty. Simply speaking I'm jealous.... | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 21 Juin 2008 - 6:49 | |
| Piotr: You can't be too jealous after visiting the Brugge, Nuremberg and Ludwigsburg maidens yourself... This one was a little more difficult to get to but well worth the trip
Dernière édition par Boisdejustice le Lun 23 Juin 2008 - 21:59, édité 1 fois | |
| | | Titus_Pibrac Monsieur de Paris
Nombre de messages : 652 Age : 58 Localisation : Italie, Venise Emploi : Ingénieur Date d'inscription : 23/05/2008
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Sam 21 Juin 2008 - 22:22 | |
| Eh bien c'est très intéressant. Le film "La veuve de Saint-Pierre ou L'amour qui ne meurt oas" relève donc de la plus haute fantaisie - ce que j'avais déjà écrit en racontant que l'histoire vraie se passe sous la 3ème Répu alors que le film l'a met sous la 2nde Répu.
Avec des trucs complétement invraisemblables. Style le gouverneur militaire - Daniel Auteuil - qui est fusillé à la fin du film (qui d'ailleurs est très bien joué, mais est une distorsion complète de la réalité).
J'avais trouvé naguère sur internet des documents qui d'une part montrait que le médecin légiste à St-Pierre à l'époque était Calmette (ou une autre célébrité coloniale) qui plus tard s'illustra trouvant un vaccin contre je ne sais plus quelle maladie tropicale qui tue encore quelques dizaines, sinon centaines, sinon millions de morts par an et qui aurait laissé la te^te de Neel dans un bocal de formol dans ses archives. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Dim 22 Juin 2008 - 20:29 | |
| Bonsoir, Titus, et salut à toute l'équipe ! Pour la petite histoire, le Dr. Calmette fut le co-inventeur avec son confrère le Dr. Guérin du vaccin anti-tuberculeux nommé BCG ( Bacille Calmette-Guérin)...Il est encore utilisé aujourd'hui, mais plus en Europe. Par ailleurs, la légende veut que des têtes de guillotinés dans des bocaux de formol aient fait partie de "collections privées" dans certains hôpitaux parisiens qui récupéraient les corps ,après un simulacre d'inhumation,pour les amphithéâtres de dissection anatomique. Bonne soirée. |
| | | Titus_Pibrac Monsieur de Paris
Nombre de messages : 652 Age : 58 Localisation : Italie, Venise Emploi : Ingénieur Date d'inscription : 23/05/2008
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Lun 23 Juin 2008 - 10:02 | |
| En tout cas Albert Calmette, sorti de était bien médecin à Saint-Pierre et Miquelon entre 1888 et 1890, donc au moment de l'exécution de Neel. Accessoirement j'ai appris au passage que le docteur Calmette était le frère cadet du directeur du Figaro sur lequel Mme Caillaux, épouse du ministre des finances socialiste de l'époque, alors attaqué par une campagne de presse, vida un chargeur de 6,35 en 1914. http://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Calmette - Citation :
Il fait ses études dans différents lycées à Clermont-Ferrand, au Lycée Saint Charles à Saint Brieuc et à Brest, ainsi qu'au lycée Saint-Louis à Paris. De 1881 à 1883, il est élève de l'École de médecine navale de Brest. En 1883, il commence à exercer dans le corps de médecins de marine à Hong-Kong, où il étudie la malaria, sujet de sa thèse de doctorat qu’il soutient en 1886. Il est ensuite envoyé à Saint-Pierre-et-Miquelon, puis il exerce en Afrique occidentale, au Gabon et au Congo, où il continue d'étudier non seulement la malaria mais aussi la maladie du sommeil et la pellagre.
En 1890, il suit un stage de bactériologie dans le laboratoire du docteur Émile Roux à Paris. Associé aux recherches de Louis Pasteur, il est chargé par ce dernier de fonder l'institut de Saïgon où il organise la production de vaccins contre la rage. Il se consacre à la toxicologie, qui vient de naître, en liaison étroite avec l’immunologie, et il étudie le venin des serpents et des abeilles, les poisons issus des plantes et le curare. Il organise également la production de vaccins contre la variole et la rage, et mène des recherches sur le choléra et sur la fermentation de l'opium et du riz.
En 1894, il revient en France et met au point les premiers antivenins contre les morsures de serpent en utilisant des sérums de chevaux vaccinés et immunisés (le sérum de Calmette). Ces travaux sont repris plus tard à l'Instituto Butantan de São Paulo par le médecin brésilien Vital Brezil qui met au point plusieurs autres antivenins contre les serpents, les scorpions et les araignées. Calmette participe également à la mise au point du premier sérum immunisateur contre la peste bubonique (la peste noire), en collaboration avec Alexandre Yersin (1863-1943), qui avait découvert son agent pathogène, Yersinia pestis, et il se rend au Portugal pour étudier une épidémie à Porto et aider à la combattre.
À partir de 1895, il poursuit d'autres recherches à l'Institut Pasteur de Lille, dont Roux lui avait confié la direction qu'il assumera pendant 25 ans. En 1901, il y fonde le premier dispensaire antituberculeux qui porte aujourd'hui son nom. En 1904, il fonde la Ligue du Nord contre la Tuberculose, qui existe toujours. En 1909, il participe à la fondation de l’antenne d’Alger.Le principal travail scientifique de Calmette, celui qui devait lui apporter une gloire mondiale et attacher son nom à l'histoire de la médecine, fut la mise au point d'un vaccin contre la tuberculose qui, à cette époque, faisait des ravages. En 1882, le microbiologiste allemand Robert Koch avait découvert que l'agent pathogène de cette maladie était le Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch), découverte qui avait intéressé Pasteur.
En 1906, Camille Guérin, vétérinaire et immunologiste, avait établi que l'immunité contre la tuberculose était liée à des bacilles tuberculeux vivant dans le sang. En utilisant la méthode pastorienne, Calmette voulut savoir si cette immunité se développerait comme réponse à l'injection, chez les animaux, de bacilles bovins atténués. Cette préparation reçut le nom de ses deux découvreurs (Bacillum Calmette-Guérin, ou en abrégé BCG). L'atténuation était obtenue en cultivant les bacilles dans un substrat contenant de la bile, d'après une idée émise par un chercheur norvégien, Kristian Feyer Andvord (1855-1934).
De 1908 à 1921, Guérin et Calmette s'efforcèrent de produire des souches de bacilles de moins en moins virulentes, grâce à des transferts dans des cultures successives. Enfin, en 1921, ils utilisèrent le BCG avec succès sur des nouveau-nés à l'hôpital de la Charité de Paris.
Le programme de vaccination sembla cependant connaître un sérieux revers quand, en 1930, 72 enfants vaccinés contractèrent la tuberculose, à Lübeck. Mais l'enquête prouva que l'Institut Pasteur avait fourni des souches saines et que c'étaient les médecins de Lübeck qui avaient été coupables de négligences scandaleuses ; ils furent d'ailleurs condamnés à de la prison ferme tandis que l'Institut Pasteur était mis hors de cause. La vaccination massive des enfants fut réintroduite dans beaucoup de pays après 1932 avec des techniques de production plus sûres. Calmette n'en avait pas moins été profondément atteint et il mourut un an plus tard à Paris.
Il était le frère cadet de Gaston Calmette (1858-1914), rédacteur en chef du Figaro de 1903 à 1914, qui fut assassiné en 1914 par Henriette Caillaux, l'épouse du ministre des Finances socialiste Joseph Caillaux.
| |
| | | Titus_Pibrac Monsieur de Paris
Nombre de messages : 652 Age : 58 Localisation : Italie, Venise Emploi : Ingénieur Date d'inscription : 23/05/2008
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Lun 23 Juin 2008 - 10:05 | |
| Ci-joint un lien vers un site avec peut-e^tre une photo de la te^te de M. Neel: http://www.grandcolombier.com/histoire/neel/leroy.html - Citation :
Cliquer pour agrandir
Postface
Un jour, je fis une découverte troublante parmi les documents personnels du docteur Thomas que mâavait confiés sa belle fille, Mrs Doris Creegan. Parmi ces documents se trouvaient une dizaine de boîtes de négatifs sur verre pris à Saint-Pierre et Miquelon et ayant survécu miraculeusement aux destructions de la Seconde Guerre mondiale.
Jâavais demandé à un photographe de mes amis de développer ces quelques plaques. Son travail terminé celui-ci me téléphone et me dit : « Câest étrange, parmi ces images il y en a une que jâai eu un mal de chien à tirer. Je nây arrivais pas. Câest comme si lâimage résistait à venir à la lumière. Je distinguais bien dans la lueur rouge de ma chambre noire quâil y avait quelque chose sur la plaque, comme un tête humaine reposant sur un drap blanc ou sur un oreiller. Jâai usé du papier tant que jâai pu et finalement jâai réussis à le faire apparaître. Câest la tête dâun mort, la tête seule, sans le corps. » Je me précipitai chez lui pour découvrir ces images par lesquelles le passé des îles remontait soudain à la surface en dépit de la disparition de tous ses témoins. Parmi les paysages de Miquelon, de Langlade et de Saint-Pierre, au milieu des vues de Terre-Neuve témoignant de lâinsouciance heureuse dâune époque où le docteur Thomas, sa femme Emma et leur petite Marthe semblaient vivre en harmonie, se trouvaient la tête naturalisée dâun mort énigmatique. La plaque photographique négative ayant été méticuleusement rangée dans une boîte ne contenant que des plaques de Saint-Pierre et Miquelon, elle ne pouvait que faire partie dâune série prise dans lâArchipel. On savait quâà lâinstant de son dernier retour en France, le docteur Thomas avait confié à son ami Paul Chartier un millier de ses plaques négatives rangées dans une caisse hermétiquement close que les jeunes Jacques Andrieux et Jean Meubry découvriraient près de cinquante années plus tard dans une saline. Mais contrairement à ce que lâon avait pensé, à lâoccasion de ses allers et retours dans lâArchipel, le docteur avait déjà ramené en France quelques plaques soigneusement sélectionnées. Et, parmi elles, figurait celle dâune tête momifiée. Quelle est cette tête ? À quel corps appartenait-elle ? Dans quelles circonstances si particulières cet homme a-t-il pu mourir pour quâon en ait conservé le chef naturalisé ? On imagine bien de telles pratiques rituelles chez les Jivanos, mais cela est moins envisageable à Saint-Pierre et Miquelon où les seules personnes ayant quelque aptitude à réaliser ce genre dâopération ne pouvaient être que des médecins· Je nâai rien qui puisse étayer de manière irréfutable lâhypothèse que jâai envie de formuler. Jâai seulement une folle intuition· Le médecin présent lors de lâexécution de Joseph Néel, nâétait autre que le docteur Albert Calmette. Celui-ci, âgé alors de vingt-trois ans, devait recueillir le cadavre du supplicié à lâhôpital pour lâautopsie réglementaire. Émile Sasco indique dans son dossier dâarchives judiciaires Un Meurtre à lâîle-aux-Chiens, quâaprès lâexécution du condamné lâémotion était si grande que le jeune médecin renonça à effectuer lâexamen. Joseph Néel fut alors mené à son ultime demeure par le Révérend Père Cadoret, le prêtre qui lâavait assisté dans ses derniers instants. Mais Sasco nâindique par quâon ait mis la tête du supplicié dans le cercueil avec le reste du corps. Il est fort probable quâelle nâait pas suivi le même chemin· et que Calmette lâait conservée pour procéder à son embaumement.
Mais comment le docteur Thomas a-t-il pu découvrir lâexistence de cette momie ? À la déclaration de la guerre, le docteur Thomas est le seul fonctionnaire à demander volontairement à reprendre du service en métropole. Il quitte lâArchipel le 19 septembre 1914 après une mission sur le chalutier Afrique II pour notifier aux navires mouillés sur les Bancs les ordres secrets de mobilisation prescrivant le retour immédiat vers la métropole afin de gagner la vitesse les croiseurs allemands Dresde et Karlsruhe en raid dans lâAtlantique Nord. Après un court séjour à Rochefort, il est affecté du 27 novembre 1914 au 16 juillet 1915 au Dépôt de la Marine à Paris. Titulaire dâun certificat dâétudes supérieur de physiologie depuis ses études à Bordeaux, il est détaché au Laboratoire du Professeur Richet, professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Paris pour contribuer à lâétude expérimentale de lâaction des gaz toxiques sur le poumon. Ces expériences le mettent en contact avec Calmette, devenu directeur de lâInstitut-Pasteur, auprès de qui il sera un temps détaché comme assistant au Laboratoire de la Tuberculose. Durant ces semaines dâétroite collaboration, Albert Calmette et Louis Thomas nâont pas pu ne pas évoquer leurs expériences de Saint-Pierre et Miquelon. Et Calmette nâa pas pu ne pas raconter à Thomas lâexécution de Joseph Néel, ni lui expliquer comment, entre le supplice et lâinhumation, il avait pu soustraire la tête tranchée du condamné quâil à ensuite préparée à lâhôpital, la conservant dans un endroit resté secret. À son retour à Saint-Pierre en mars 1916, sur les indications de Calmette, Thomas retrouvait la tête momifiée de Joseph Néel. Mais que faire dâun tel secret ? Rien· sinon en garder une trace· Alors vingt-sept ans après lâexécution de Néel, Thomas a ouvert la boîte où reposait la tête embaumée du meurtrier et lâa déposée sur une paillasse du laboratoire de lâhôpital pour en prendre une photographie. Lâannée suivante, le 5 mars 1917, Thomas quittait pour la seconde fois lâArchipel. Dans ses bagages il ramenait quelques plaques négatives de lâArchipel et la photographie de la tête de Néel dont il destinait un tirage pour Calmette. Du 9 décembre 1919 au 5 décembre 1922, la Marine accorda un congé sans solde au docteur Louis Thomas durant lequel il travailla à nouveau sous les directives dâAlbert Calmette, au Laboratoire des Lipovaccins de lâInstitut Pasteur, afin de mettre au point les vaccins T.A.B. destinés à la Marine. Lors de son dernier retour à Saint-Pierre, le 2 août 1923, la momie nâexistait plus. À lâinsu de tous, elle avait brûlé dans lâincendie qui avait ravagé lâhôpital le 21 juillet 1920. Il nâen reste que cette précieuse et secrète image· Cette hypothèse est tout à fait plausible· Jadis aux bagnes de Brest et de Toulon nâavait-on pas coutume dâexposer la tête naturalisées des bagnards guillotinés ?
| |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Lun 23 Juin 2008 - 22:30 | |
| Emile Sasco, qui devait etre un jeune apprentit a la cour de St Pierre en 1889, a ecrit, en 1938, une histoire tres detaillee des faits de l'affaire Neel. Il temoigne de conversations, ayant eu lieu juste apres l'execution, aussi bien avec le Procureur de la Republique qu'avec le juge d'instruction qui avait condamne Neel a mort et qui fit dire une Messe Basse pour lui a ses frais, le soir meme. Emile Sasco devint lui-meme juge a Saint-Pierre et mourut en 1944, d'apres ce que j'ai trouve sur l'Internet. Il est l'auteur de plusieurs documents sur la vie et l'histoire de Saint-Pierre et Miquelon. Il raconte que le docteur Calmette, qui avait eut l'intention de pratiquer des "experiences anatomiques" sur le corps de Neel, fut si bouleverse par l'execution qu'il abandonna ce projet et laissa enterrer le corps de Neel immediatement apres l'execution. Malgre quelques inexactitudes en ce qui concerne le fonctionnement de la guillotine son recit semble tres realiste et bien plus vraisemblable que l'histoire romancee du film. L'execution "manquee" qu'on rapporte ne fut que le fait que la tete resta partiellement attachee au corps comme cela arrivait assez souvent et qu'il fallut la separer avec un couteau a morue. Deux faits rapportes par Sasco renforcent le fait que la guillotine utilisee etait du modele Berger. D'une part il rapporte que "la lame etait suspendue par une corde passant a travers une grande poulie et attachee a un taquet" et qu'il fallait "derouler la corde pour faire tomber la lame". Bien que cette description soit erronee elle represente une observation assez logique faite par un spectateur qui n'avait pas vu une guillotine Berger auparavant. Elle fait mention d'une poulie qui est tres apparente sur le modele Berger contrairement au modele 1792 ou les poulies sont cachees a l'interieur du chapiteau. De meme, il fait mention du "cercueil" (panier) qui avait ete "maladroitement" place en pleine vue a cote de la guillotine, ce qui "ajouta a l'agonie du condamne". Bien-sur c'est la methode normale pour une execution avec une guillotine Berger. Son recit contient aussi la speculation sur l'age de la guillotine qui semblait vieille aux habitants de Saint-Pierre puisque la premiere question qui m'a ete posee par la station de radio locale ainsi que par diverse personnes rencontrees sur l'ile etait: "S'agit-il vraiment de la guillotine qui a servit a decapiter Marie-Antoinette?" | |
| | | CARNIFEX Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1848 Age : 53 Localisation : Angers(Maine et Loire) Emploi : Justice Date d'inscription : 20/02/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 24 Juin 2008 - 12:31 | |
| Très belle photo, Michael!
La véritable histoire de Neel me semble plus satisfaisante que celle du film "la veuve de St Pierre", où il était question d'une boucherie, lors de l'exécution.
Il est toujours aussi curieux de voir que seuls les territoires d'Outre mer ou anciennes colonies françaises présentent des guillotines dans les musées alors que la métropole s'y est toujours refusée. _________________ Potius mori quam foedari
| |
| | | Mox Aide confirmé
Nombre de messages : 36 Date d'inscription : 12/07/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 24 Juin 2008 - 13:47 | |
| Bonjour,
Pourriez-vous préciser comment la tête pouvait encore rester solidaire du corps... En fin de course du couperet, y aurait-il plutôt arrachement avec élongation que découpe pure ?
Et donc en quoi (je fais référence ici à un autre sujet) l'élargissement de la lame sur la machine de Fresnes était susceptible de changer les choses ? Pour tout vous dire, quand il fut évoqué cette modification de la machine d'Obrecht pour ces raisons, et avant de me résoudre à des considérations bassement esthétiques, je pensais qu'il avait pu se produire des incidents tels que la décapitation avec le cou non ou mal enserré par la lunette et qu'ainsi la lame décalée ne pouvait tout trancher, et donc qu'on s'assurait avec une lame allant d'un montant à l'autre de couvrir tout les cas de figures si j'ose dire.
a++ | |
| | | Boisdejustice Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1459 Age : 67 Localisation : USA Emploi : Ingenieur Date d'inscription : 29/01/2006
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal Mar 24 Juin 2008 - 14:23 | |
| Mox: La lame passe a 5-8mm de la lunette ce qui correspondrait a un ciseau mal serre dont les deux lames ne se toucheraient pas. Ayant coupe des poulets en morceaux avec une vieille cisaille a volailles mal serree je comprend tres bien ce qui se passe: la cisaille n'arrive jamais a couper le dernier lambeau de peau qui passe entre les lames. Sasco: "Justice est faite! Comme on l’avait prévu la tête du décapité reste suspendu sur le bord du récipient, Legent d’un coup de couteau tranche l’adhérence." | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal | |
| |
| | | | Une exécution capitale à Saint-Louis - Sénégal | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |