Anatole Deibler

Anatole a porté le chapeau haut-de-forme puis le chapeau melon :

"Trois hommes, en redingote avec chapeau haute forme, dirigent trois ouvriers en costume de travail : bourgeron, pantalon de toile bleue. Les trois bourgeois sont le bourreau et ses deux aides l'un d'eux est son gendre, me dit-on (3). L'un des valets du bourreau est son fils (4).

(3) Alphonse Berger qui, en réalité, n’était pas le gendre de Deibler mais celui de son prédécesseur, Nicolas Roch.
(4) Anatole Deibler, alors âgé de 31 ans."

Effectivement Pierrepoint, comme indiqué dans mon message, Anatole a porté le chapeau haut-de-forme dans ses débuts, le chapeau melon ensuite. J'ai également recherché la date exacte du "changement de chapeau" mais je ne l'ai pas encore trouvée... A rechercher sur l'excellent site de Boisdejustice :
http://boisdejustice.com/History/History.html

La responsabilité du bourreau selon Anatole-le-Grand. Des propos évidents de logique...

« Oui, je tue des hommes, ou plus exactement j’exécute des condamnés. Je suis le bourreau, c’est-à-dire le rouage de la machine sociale au même titre que le juge qui prononce la sentence et en prend la responsabilité devant l’opinion et sa conscience, et que le président de la République qui accepte les conséquences de son geste.
» Dès lors, pourquoi me faires supporter, à moi simple exécutant, la réprobation qui devrait logiquement les envelopper tous ? Tant que la peine de mort existera, il faudra des juges pour la prononcer et un bourreau pour l’exécuter. Lequel est responsable ? Le bourreau ou le juge, ceux qui font les lois ou ceux qui les appliquent ? L’électeur qui désigne ses représentants, ou le bourreau, dernier anneau de la chaîne ? »

Anatole Deibler – Profession bourreau, p. 76.

Le célèbre médecin légiste Raymond Martin, tout comme Delarue, font des comparaisons dans leurs livres entre les tenues des bourreaux du genre de Roch, qui opéraient en tenue bourgeoise, et les derniers qui portaient des bleus de chauffe (sans doute plus faciles à laver, c'est un métier salissant, mais infiniment moins respectueux de la dignité de la justice)
Martin était aussi très choqué de la casquette qui restait vissée sur la tête du bourreau Chevallier (ce n'était pourtant pas un tendre: partisan de la peine de mort assumé)