Inhumation, tombes, sépultures des suppliciés

Bonjour,


A Paris, au cimetière du sud, dit « du Montparnasse », 14ème arrondissement, il a existé jusqu'en 1882 * une tranchée pour inhumer les condamnés exécutés (dictionnaire Hillairet, mais une autre source, sûrement plus fiable, celle de Sylvain Larue, indique qu'à partir de 1874, une tranchée avait été établie au nouveau cimetière d'Ivry-sur-Seine pour inhumer ces exécutés.

Il reste une trace au cimetière du Montparnasse de cet endroit particulier, c'est une colonne tronquée où sont inscrits les noms des quatre sergents de la Rochelle exécutés le 21-09-1821, en place de Grève, à Paris, par le bourreau Henri Samson. Ils avaient d'abord été inhumés au cimetière Sainte-Catherine (13ème arrdt, bd Saint-Marcel ) mais après la fermeture de celui-ci leurs restes furent transférés au cimetière du Montparnasse.)

Les quatre sergents avaient été guillotinés pour conspiration contre le roi, faisant partie des « Carbonari », mouvement qui luttait pour le départ du roi ( charbonniers, en français ).

En souvenir d'eux : leurs noms : Goubin - Bories - Pommier - Raoulx -

Il me semble qu'ensuite c'est le cimetière de Thiais ( Val de Marne ) qui a pris la suite de celui d'Ivry, mais rien n'est moins sûr.

La tranchée  des suppliciés à Montparnasse se trouvait donc dans les parages de la colonne des quatre sergents, en lisière EST de la 8ème division actuelle.

Bonsoir !
La confusion entre le cimetière de Thiais et celui d' Ivry est fréquente, mais doit provenir d'un délire journalistique, en ce qui concerne les "droit
commun",en tous cas.Par contre, j'ignore où ont été inhumés les exécutés "politiques", soit ceux de l'épuration, soit ceux de la guerre d' Algérie.Ceci me paraît sortir du cadre de nos recherches.
Bien amicalement.

Bonsoir les amis....

-Un GRAND MERCI pour ces détails....
-Ne pas oublier que dans la langue, tant celle des executeurs, que celle des eventuels executés, l'emplacement dans un cimetière, generalement nommé "Carré des suppliciés" (par exemple au cimetière de BAGNOLET) se nommait "Champ de navets"....

-- À suivre...
-Amitiés...
-Bernard.

Bonsoir,

Je pense que l'apellation "champ de navets", de tournure argotique un peu désuète, était utilisée pour tout cimetière et n'était donc pas spécifique au carré des suppliciés.Qu'elle ait été employée par les condamnés et les excécuteurs, soit, mais ils reprenaient simplement l'appellation populaire.

Bonjour à toute l'équipe !
Roger Degueldre, condamné à mort politique fusillé au fort d'Ivry en 1962,est enterré au Cimetière des Gonards à Versailles,dernière destination des clients versaillais de Deibler (Père et Fils),et du seul Weidmann en ce qui concerne Desfourneaux.
Bonne journée.

Degueldrre, je me souviens de lui, il était accusé d'avoir participé à l'attentat du Petit-Clamart, non ? Ou est- ce que je confond avec Bastien-Thiry? J'ai les neurones qui coincent. M....

Pour Clamart c'est Bastien, j'en suis sûr..., fusillé lui aussi.

DEGUELDRE n'a pas participé au Petit Clamart.

Il faisait partie des "commandos delta" et n'a pas participé à des attentats contre De Gaulle me semble t-il.

Bien sûr, son action était pro Algérie française tout comme l'était celle de Bastien Thiry.

Oui, vous avez raison, effectivement, commandos Delta, cela me dit quelque chose. Je vais voir ce qu'il en était.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Degueldre

Renseignements.

Désolé, le lien n'est pas bon. j'aurais du méfier de W. J 'ai pourtant déja été échaudé avec lui. Le lieu d'exécution était le fort d'Ivry et non la forêt de Marly.

Bonjour à toute l'équipe !
Habitant la ville dite "Royale" depuis plus de 20 ans, et en bon curieux de tout ce qui tourne autour de la "bécane" et de ses serviteurs, me suis livré, grâce au Palmarès, à une petite étude statistique, sur les guillotinés versaillais des XIX° et XX° siècles, d'où il ressort que :
1) Au XIX°, le couperet tomba 42 fois, dont 4 doublés ( 1822,1828,1838 et
1845 ).A noter une exécution pour cannibalisme familial en 1824,
le père ayant jugé bon de dévorer sa fille après l'avoir estourbie
définitivement...
2) Au XX°, la machine ne fonctionna que 13 fois, de 1913 à 1939.
3) Depuis 1871, date de l'instauration de l'équipe unique d'exécuteurs,
Nicolas Roch a du opérer 2 fois, Louis Deibler 7 fois, le Grand Anatole
12 fois et Desfourneaux 1 fois.
Un de nos plus sagaces contributeurs ( Je pensais à Dédé ou à Konvoi)sait-il où étaient enterrés les exécutés avant 1882, date d'inauguration
du Cimetière des Gonards par Lantz ?
Merci d'avance et bonne journée

Merci, Dédé, pour toutes ces précisions Je ne sais pas pourquoi j'ai
parlé de cannibalisme "familial", mais, sur ce coup-là , Sywan n'y est pour
rien Sans indiscrétion, où avez-vous trouvé les exécutions non répertoriées ?
Merci encore, et bonne soirée

Bonsoir et joyeuses fêtes

carré des suppliciés,une inhumation

executioner or condemned....

tertium non datur

Le Photographe a écrit:

Bonsoir et joyeuses fêtes

carré des suppliciés,une inhumation

humour noir

Bonsoir, je me suis toujours demandé le pourquoi du simulacre

d'inhumation des condamnés à mort, puisqu'en théorie, les spectateurs de

l'exécution ne pouvaient se rendre à temps au fameux "carré d'Ivry"

pour assister à la dite-inhumation, et combien-même que pouvait faire à

ces derniers la perspective que les restes des suppliciés terminaient dans

les instituts médico-légales ? Pour un semblant de décence ? Par respect

des traditions qu'une fois les criminels exécutés, ils avaient entièrement

expiés leurs forfaits, et redevenaient donc innocents aux yeux de la

société ?

Bonsoir,

Normalement, l'utilisation de terme «simulacre d'inhumation» s'employait lorsque le corps de l'exécuté devait être emporté par la Faculté de Médecine. C'était donc bien un simulacre puisque le corps était mis en fosse mais aussitôt retiré. Ce simulacre était obligatoire, la loi stipulant que tout exécuté devait être inhumé immédiatement après son exécution. Donc, même si la Faculté de médecine avait demandé le corps, celui-ci devait être inhumé puis exhumé en présence des autorités de police et administratives qui en dressaient procès-verbal.

Le corps du supplicié allait en fosse si la famille l'avait réclamé avant l'exécution ou si le condamné avait demandé à ne pas faire l'objet d'expériences médicales, mais en ce cas il arrivait souvent que la faculté passe outre, sauf à partir de la fin du XIXème siècle.

A ma connaissance, c'est l'abbé Faure, à la Grande-Roquette qui a réussi le premier à faire respecter la volonté de condamnés qui ne voulaient pas que leur corps soit l'objet de recherches anatomiques (exécutionS de PRADO en 1888, de GEOMAY etc.).

Merci pour toutes ces précisions Mercattore,

meilleurs voeux encore pour l'année qui commence

Merci pour vos voeux,
Bonne année à vous.

pierrepoint a écrit:

Bonsoir !
Par contre, j'ignore où ont été inhumés les exécutés "politiques", soit ceux de l'épuration, soit ceux de la guerre d' Algérie.Ceci me paraît sortir du cadre de nos recherches.
Bien amicalement.

Bonjour,

Pour les fusillés «politiques» de l'épuration, exécutés au fort de Montrouge, certains reposent au « Carré des fusillés du cimetière communal d'Arcueil ( 92 - Hauts de Seine). Y figure notamment, Raymond Monange (membre de la Carlingue de la rue Lauriston) exécuté avec Abel Danos, en 1945 ( source: Jean Monange, neveu de Rymond Monange).

Le fort de Montrouge situé sur le territoire de cette commune dépend administrativement de la commune d'Arcueil. Situé antérieurement sur une portion du territoire de la commune d'Arcueil le fort a ensuite été rattaché à la commune de Montrouge avec une large portion de terrain qui l'entourait , mais il est resté administrativement dépendant de la commune d'Arcueil.

Bonjour, Mercattore !
Monange et Danos ont été fusillés au fort de Montrouge le 14/03/1952 et non pas en 1945...Ce qui ne change rien au lieu de leur inhumation.

pierrepoint a écrit:

Bonjour, Mercattore !
Monange et Danos ont été fusillés au fort de Montrouge le 14/03/1952 et non pas en 1945...Ce qui ne change rien au lieu de leur inhumation.

Oui, j'ai interverti avec Lafont et cie, de la même bande, exécutés en 1944.
J'ai eu le tort de ne pas revérifier les dates, me fiant à ma mémoire, un peu défaillante, c'est certain.
Je vais poster avec plus de rigueur avec les dates.

mercattore a écrit:

pierrepoint a écrit:

Bonjour, Mercattore !
Monange et Danos ont été fusillés au fort de Montrouge le 14/03/1952 et non pas en 1945...Ce qui ne change rien au lieu de leur inhumation.

Oui, j'ai interverti avec Lafont et cie, de la même bande, exécutés en 1944.
J'ai eu le tort de ne pas revérifier les dates, me fiant à ma mémoire, un peu défaillante, c'est certain.
Je vais poster avec plus de rigueur avec les dates.

Bonsoir, Mercattore !
Je regrette un peu mon post concernant la date d'exécution de Danos et Monange, je vais passer pour un donneur de leçons !!! Aurais dû vous envoyer un MP sur ce détail...En fait, ayant lu une bio de Danos il y a 2 ans, ce qui m'avait frappé, c'est qu'il avait été sans doute un des derniers fusillés de l'épuration, bien qu'ayant amplement mérité la "bécane" pour ses crimes de droit commun.
Bien amicalement.

Roger Degueldre, originaire de Fourmies ( 59 ) fut en fait le chef des commando Delta. Il fut condamné pour de nombreuses exécutions, dont celle du maire d'Alger avec un de ses hommes (si mes souvenirs sont bons ) Dany Dovedecar. Légende ou réalité, le piégeage du "matériel d'imprimerie" (armes) expédié par M° Lemarchand aux barbouses de la villa EL Biard lui est attribué.

Je ne sais pas si le sujet a déjà été traité auparavant et si la période concernée fera des intéressés, mais on peut encore trouver des témoins de inhumations des condamnés Parisiens sous la Révolution Française.

Le Square Louis XVI rue Pasquier (Paris VIII) renferme la Chapelle Expiatoire bâtit sous Louis XVIII en souvenir des défunts Louis XVI et Marie Antoinette. Cette chapelle fut construite sur l'ancien emplacement du cimetière des Errancis, détruit au début du XIXème siècle en vue du nouvel aménagement urbain de la capitale. Il accueillit à l'époque les dépouilles des différents condamnés politiques (Girondins, enragés, indulgents, thermidoriens, Louis XVI, Marie Antoinette).

Un autre emplacement historique est celui du cimetière Picpus (Paris XII). Renfermant le tombeau du fameux et contesté marquis de La Fayette. Il accueil également la fosse commune ou furent enterrées les célèbres carmélites de Compiègne exécutées sous la Terreur.