Exécuté à Versailles
Le 19 avril 1913
66.839
Samedi
161-85
Le nommé Barré Charles, âgé de quarante-huit ans, né à Gueschard (Somme), condamné par la cour d'Assises de Seine-et-Oise le 28 janvier 1913 pour avoir commis un double crime, l'un à Amblainville, l'autre à Andrésy.
1° Le 9 septembre 1911, Barré, à l'aide d'une échelle, par une fenêtre restée, pénétra chez un octogénaire, le père Languedoc, riche marchand de bestiaux d'Amblainville ; il prit deux cent cinquante francs dans le tiroir d'une table de nuit, puis il chercha les clés du vieillard et fouilla ses vêtements à cet effet. Le père Languedoc se réveilla à ce moment. L'assassin le prit à la gorge et l'étrangla tout en le jetant à bas du lit, puis il lui passa au cou une ficelle qu'il serra fortement ; il ouvrit ensuite le coffre-fort et s'empara d'une somme de quinze mille francs.
2° Le 5 avril 1912, Barré commit un autre crime à Andrésy, sur une vieille femme de soixante-quinze ans, la veuve Legendre. Elle fut surprise dans son premier sommeil, jetée à bas du lit et étranglée. L'assassin, après avoir passé une serviette fortement serrée autour du cou de sa victime, avait fouillé tous les meubles sans trouver beaucoup d'argent. Comme à Amblainvlle, il avait pénétré par une fenêtre.
Le 23 avril 1912, il revint à Andrésy pendant la nuit pour tenter d'assassiner une vieille rentière, Madame Leprince, qui habitait la maison voisine de Madame Legendre. Au moment où, les pieds nus, armé d'un revolver, il allait pénétrer chez Madame Leprince, il fut arrêté par le garde champêtre.
Barré est également soupçonné d'avoir commis deux autres assassinats, l'un près de Gueschard (Somme), l'autre à Etampes (Seine-et-Oise).
Exécution de Charles Barré, à Versailles, le 19-04-1913, deux jours avant celle des membres de la bande à Bonnot à Paris.
« La guillotine avait été placée, cette fois, exactement en face de la porte d'entrée de la prison et non à droite de celle-ci, comme pour l'exécution de
Renard . Son montage ne s'effectua pas sans encombre, car les aides avaient
oublié d'apporter des lanternes, il leur fallut procéder à la sinistre besogne à la lueur tremblotante d'allumettes et de briquets à essence ».
Ce fait est confirmé par d'autres journalistes relatant l'exécution de Barré.
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"Les humains, pour la plupart, ne se doutent de rien, sans envie ni besoin de savoir, ça leur va comme ça, ils croient avoir de l'emprise sur les choses.
- Mh... pourquoi en avoir fait un secret ? Ils peuvent comprendre, ils sont intelligents...
- Une personne, sûrement, mais en foule, on est cons, on panique comme une horde d'animaux, et tu le sais."