Peine de mort aux Etats-Unis

Le gouverneur de l'Oregon a annoncé qu'il n'autoriserait aucune exécution capitale dans son état tant qu'il serait en poste. Il a justifié sa décision en dénonçant la logique judiciaire qui mène à la peine capitale (une logique viciée et injuste selon ses dires).

Non sans une certaine ironie, Gary Haugen, condamné à mort qui devait être exécuté le mois prochain, s'est insurgé contre cette décision : il aurait préféré être exécuté. Non pas parce que sa vie en prison lui paraît insupportable ou inutile, mais pour protester contre le système judiciaire américain. C'est là une opinion qu'il partage avec le gouverneur.

David Alan Gore avait violé et tué une fille de 17 ans et sa mère de 48 ans en février 1981. Puis il avait enterré leurs corps dans des fûts métalliques.

En juillet de la même année, il avait violé, tué et démembré une mère de famille de 35 ans. Il s'était débarrassé du corps en en enterrant des morceaux et en jetant le reste dans un canal.

Arrêté peu après et pour une autre affaire, il avait été condamné à 5 ans de prison mais n'en avait fait qu'un an et demi.

Dès sa libération, il avait repris ses petites habitudes : en mai 1983, il avait enlevé, violé, tué et dépecé deux filles de 14 ans.

Et en juillet 1985, encore avec un complice, il avait enlevé une fille de 14 ans et une autre de 17 ans. Cette dernière ayant pu s'échapper, il l'a rattrappée, violée et tuée de deux balles dans la tête. Mais un garçon qui avait été témoin d'une partie de la scène avait alerté la police, et David Gore (le bien nommé...) avait été arrêté.

Pendant sa détention, il avait avoué ses précédents crimes et amené les enquêteurs sur les lieux où il avait enterré les morceaux de quatre de ses cinq premières victimes. A l'issue de son procès, il avait été condamné à mort pour son seul dernier meurtre.

Pendant son long séjour dans le couloir de la mort, il avait entretenu une correspondance dans laquelle, tout en restant courtois, il ne cachait rien de ses crimes. Comme ses lettres ne dénotaient aucun signe de remords, voire qu'il se délectait encore du récit de ses actes, elles avaient fait l'objet d'un livre qui avait servi aux anti-abolitionnistes pour prouver que certains criminels étaient irrécupérables.

David Alan Gore a été exécuté par injection le jeudi 12 avril 2012.

Sur les lieux de son dernier crime, les camarades de lycée de sa dernière victime s'étaient réunis une demi-heure avant. Ils et elles ont applaudi à l'annonce de sa mort.

Le veuf de sa 3e victime a regretté que l'état de Floride ne l'ait pas laissé le tuer de ses propres mains plus tôt.

Quant aux parents de sa dernière victime, aujourd'hui octogénaires, ils craignaient de disparaître avant d'avoir vu mourir celui qu'ils présentaient comme l'incarnation du démon.

Assez bizarrement, la presse française ne s'est pas étendue, dans les articles qui annonçaient sa mort, sur son passé de prédateur sexuel et tueur sadique, contrairement aux médias américains et britanniques. N'est-ce que par paresse à faire autre chose qu'une simple retranscription de la brève dépêche AFP?

La Californie pourrait être le prochain état américain à abolir la PDM.

Je mets le conditionnel parce que la décision sera soumise à référendum, contrairement aux autres états. Quelle que soit la décision qui sera prise, elle ne changera pas grand chose à la situation des condamnés : la Californie est un des états US qui exécutent le moins, ce qui explique le grand nombre de condamnés dans le couloir de la mort.

La justice en Californie serait-elle rendue au nom du peuple californien ?

Benny a écrit:

Je me demande qui a décidé que cette méthode était plus humaine. Moins sanglante, c'est tout.
Je me demande aussi qui a pris la décision des produits utilisés. Il suffit de demander aux empoisonneurs, il existe tellement de produits plus indolores et rapides, qu'on peut même prendre en cachet, infusé dans le café ou dans une dent creuse. Décision d'autant plus grave que, étant dans les textes de loi, il faut des années pour les faire évoluer.

Avis partagé, Benny.

Être ‘’pour’’ ou ‘’contre’’ la peine de mort est un vaste sujet. Pour les partisans de la peine de mort, une autre question se pose alors : la peine de mort, oui mais avec ou sans souffrance pour le condamné ? Alors que les animaux sont euthanasiés instantanément et manifestement sans douleur, pourquoi infliger tant de souffrance aux condamnés à mort par injection létale ?
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Nous avons fait l’impossible pour soigner Monette, notre petite York qui était très gravement malade. A la toute fin, quand elle est entrée en agonie, nous avons décidé de mettre un terme à sa vie. Dans le cathéter qui recevait jusqu’alors ses remèdes, le vétérinaire a d’abord injecté un produit anesthésiant puis, dans la foulée, un produit létal. Monette est morte en quelques secondes...