Exécutions en Algérie

Je dois préciser que le Palmarès du Maghreb est tout sauf complet. Il y avait un grand nombre d'exécutions capitales publiques au début du XXe siècle, et certains noms de condamnés se ressemblent beaucoup (après tout, beaucoup de Martin, quelques Dupont et autres ont été condamnés et exécutés en France).

Jourdan coupe tête a écrit:

La guillotine en service en Algérie...

http://moe.mabul.org/up/moe/2009/02/03/img-181251w93fq.jpg.html

Exposée au Musée Central de l'Armée
situé à Riadh el Feth à Alger

Le lien ne fonctionne plus, Jourdan ?

La voici à nouveau...

Ok, merci, Jourdan. Je l'ai trouvée sur un site, mais c'est le même cliché.
je le mets quand même.

Pierre Lapeyre, exécuteur en chef en Algérie de 1886 à 1928
Photo prise vers 1909 dans son appartement
sis 34 rue des Maugrebins à Alger

Merci, et bravo Jourdan pour ce formidable cliché

Le site de Sylvain indique que LaPeyre a remplace Gustave Rasseneux en 1906 et qu'il a donc exerce les fonctions d'executeur en chef pendant 22 ans de 1906 a 1928.

Je viens d'acquerir cette nouvelle photo d'une execution en Algerie ou en Tunisie. C'est une copie-papier datant d'une soixantaine d'annees et c'est la meme execution qu'on voit sur au moins deux autres photos. Sur celle-ci on voit le condamne sortant du fourgon soutenu par deux aides alors que le photographe l'attend derriere la guillotine. En analysant ces photos j'ai conclu qu'il s'agit au moins d'une double execution car on voit une photo de la meme scene quelques instants plus tard et les executeurs remontent la lame et ont redresses la bascule ce qu'ils ne feraient pas s'il n'y avait pas un second condamne.
Quelqu'un connait-il plus de details sur cette execution? Une indication: Les uniformes et les fusils datent d'environ 1915.

Boisdejustice a écrit:

Le site de Sylvain indique que LaPeyre a remplace Gustave Rasseneux en 1906 et qu'il a donc excerces les fonctions d'executeur en chef pendant 22 ans de 1906 a 1928.

Bonsoir,

En fait, il s'agit d'une erreur du webmaster : en réalité, Lapeyre a succédé à Gustave Rasseneux en 1886, peu après la révocation de ce dernier, suite à la pénible exécution de Saint-Denis-du-Zig. Il a exercé jusqu'à sa mort en 1928.

Cordialement

H. DESMOREST

D'apres Sylvain c'est Gustave Rasseneux qui succede a Francois-Joseph Rasseneux en 1886 et Lapeyre qui succede a Gustave Rasseneux en 1906. Notez que les dates indiquees par Jourdan placent l'apprentissage d'Anatole Deibler sous LaPeyre et non son oncle Gustave Rasseneux... Cela est contraire a mes informations.

Boisdejustice a écrit:

D'apres Sylvain c'est Gustave Rasseneux qui succede a Francois-Joseph Rasseneux en 1886 et Lapeyre qui succede a Gustave Rasseneux en 1906. Notez que les dates indiquees par Jourdan placent l'apprentissage d'Anatole Deibler sous LaPeyre et non son oncle Gustave Rasseneux... Cela est contraire a mes informations.

J'ai publié dans les premières pages de ce même sujet toute la chronologie des bourreaux d'Algérie. Les informations données par Sylvain sont erronées.

Un article du "Petit Parisien" du 08 mars 1909 :

Jourdan - Merci pour ces informations. Je me rend compte que j'avais deja lu les informations sur Lapeyre quand vous les aviez postees mais ma memoire m'a joue un tour. Donc Deibler a debute sous son oncle Rasseneux et a finit son apprentissage avec Lapeyre avant de retourner en France pour travailler avec son pere.
Merci hdesmorest pour l'article, tres interessant. LaPeyre commenca donc comme adjoint a 29 ans et fut deja nomme Monsieur d'Alger a 31 ans. En 1886, lors de l'accident a Saint-Denis-du-Sig, l'equipe d'Alger devait etre tres jeune, Deibler, 23 ans, ayant debute en 1885 et LaPeyre en 1884 et Rasseneux n'etant chef que depuis un an.
L'affaire de Saint-Denis-du-Sig et la succession de bourreaux d'Alger a meme echappe a Foucart qui ecrit que Deibler etant l'apprentit de son grand pere maternel, meme pas son oncle.

Certaines informations comme l'année de naissance et le fait qu'il serait né en Haute-Garonne sont à vérifier.

Pour ce qui est de la nomination de Lapeyre au poste de chef, 2 ans seulement après avoir été nommé adjoint, cela me semble bizarre. Un autre aide n' aurait-il pas été plus "compétent" ?

cherche renseignements(livres.articles etc...) sur les exécutions en algeriie durant l'année 1884.merci

Bonjour Miloud,

Les deux seules exécutions dont j'ai connaissance pour cette année-là ont eu lieu à Aïn-Témouchent le 13 ou 14 mars (d'après le journal "La Presse" du 15 mars 1884) et à L'Alma à la mi août ("Le phare de Bretagne" du 24 août 1884).

Cordialement

H. DESMOREST

Miloud, qui m'a contacté directement, s'intéresse plus particulièrement à Mustapha-Ould-Mohamed Ben Bahi condamné par la cour d'assises d'Oran, le 22 décembre 1883, pour assassinat et vol et guillotiné à Ain-Témouchent le 13 mars 1884 (Ce fut l'une des dernières exécutions du bourreau Antoine Rasneux).
A mon prochain passage aux Archives Nationales je vais demander son dossier de recours en grâce et essayer de trouver d'autres informations, notamment le lieu où il a été inhumé.

Très bien Jourdan

Bonnes recherches à vous.

Jourdan - Comme vous le savez probablement j'essaye de trouver les photos de chacun des 395 guillotines d'Anatole Deibler. Je suis a 206 avec une trentaine de plus reperes mais que je dois aller chercher dans diverses archives regionales. Les plus coriaces ca sera les 18 premiers, ceux qui furent executes en Algerie en commencant par Arcano. Savez vous ou les dossiers de ces CAM se trouvent? Sont ils encore en Algerie ou ont ils ete rapatries? Si vous avez une suggestion sur ou commencer ma recherche elle sera la bienvenue.

Michael,
Sans vouloir te décourager je crois qu'il est très difficile, voire impossible, de trouver des photos des condamnés exécutés en Algérie par Anatole Deibler. Personnellement je n’en connais pas. J’ai dépouillé leurs dossiers de recours en grâces, aux Archives Nationales (série BB/24), sans y trouver un seul portrait. J’ai aussi consulté la plupart des journaux publiés en Algérie, à cette époque, mais ils ne sont pas illustrés. Les éventuels dossiers judicaires de ces années ne sont plus en Algérie. On les trouve, soit aux Archives Nationales, à Paris, soit aux Archives nationales d’outre-mer, à Aix-en-Provence.

Concernant les 395 patients « soignés » par le docteur Deibler, je te signale aussi une série de portraits photographiques de la fin du XIXe siècle, qui fut vendue à Drouot le mercredi 5 février 2003. (En même temps que les archives de la famille Deibler). Ce lot était composé de 80 photographies d’assassins, portant au verso des fiches anthropologiques imprimées avec des ajouts manuscrits. La plupart des noms des criminels étaient inscrits sous leurs portraits, parfois avec des commentaires : la bande de Pantin, Crampon (exécuté le 16 xbre 1892), Dogmatoff, Filaine, Hugot, Leroy, Mauduit, Micrant dit gros nez (crime d’Auteuil), Simon dit Biscuit, Sillan dit le manchot. Ils n’ont pas tous été guillotinés. Cette collection est aujourd’hui la propriété de la société de manuscrits qui a acheté les papiers de Deibler. On peut la consulter, mais pour la reproduction des documents ce sera sans doute plus compliqué.

je vous remerccie infiniment pour le renseignement

Bonsoir Miloud,

Tant mieux si j'ai pu vous être utile, même si je pense que notre ami Jourdan vous a sans doute fourni plus d' éléments sur cette exécution

Je vous souhaite une très bonne continuation.

Je vous remercie pour le message transmis qui a une grande importance pour moi.On ignorait tout de son curriculum vitae.

J’ai pu consulter le dossier de Mustapha Ben Bahi aux Archives Nationales (BB/24/2055) :
En 1884 il avait 30 ans environ, était sans profession et domicile fixe. Il était né à Misserghin (arrondissement d’Oran), fils de Mohamed Ben Bahi et de Rekia Bent Bou Hamidi. Marié, deux enfants.
Célèbre bandit qui, pendant trois ans, terrorisa toute la partie Ouest du département d’Oran.
Déjà condamné en 1881, pour vol de bestiaux, il fut arrêté, s’évada, et se lança dans le banditisme.
Finalement arrêté, il fut poursuivi, entre autres, pour sept assassinats. Les victimes étaient : Frédéric Daire (13 avril 1881), Abdel Kader ben Attou (17 mars 1883), les sieurs Liminara et Erdinger (21 mai 1883), Cheik Ould Mohamed (16 mai 1883), le sieur Moutonnet (31 mai 1883), Mohamed Ben Abdel Hadi (27 juin 1883).
Condamné à mort le 22 décembre 1883 son pourvoi fut rejeté le 7 février 1884.
Le Gouverneur Général de l’Algérie s’était prononcé ouvertement pour son exécution : « l’opinion publique vivement surexcitée dans l’Algérie toute entière et surtout dans la province d’Oran par les crimes de Ben Bahi qui resteront légendaires, réclame avec impatience l’exécution prononcée contre lui. »
Mustapha Ben Bahi fut guillotiné le 13 mars 1884, à 6 heures du matin, sur la place du marché d’Aïn Temouchent, en présence d’environ 1500 spectateurs. Le compte-rendu de son exécution ne signale aucun incident particulier, contrairement à certains journaux qui rapportèrent que le condamné avait opposé une vive résistance aux exécuteurs.
Le dossier ne contient aucune information sur ce qu’il advint de son corps. Cependant, j'y ai trouvé une lettre du député Guy Etienne, datée du 13 janvier 1884, par laquelle il demande au ministre de la justice d’autoriser le procureur général d’Alger à faciliter aux docteurs d’Oran la récupération de la tête de Ben Bahi « bandit qui sera sans doute prochainement exécuté » pour en pratiquer l’autopsie « il s’agit d’expériences scientifiques qui présentent un grand intérêt ». Rien n’indique si cette autorisation fut accordée.

Je ne sais comment vous remercier pour tous les renseignements que vous m'avez transmis.c'est la 1ere fois que j'arrive à obtenir d'eclaircissements sur lui.ENCORE UNE FOIS MERCI.