Adapté des Cahiers d’études pénitentiaires et criminologiques (ministère de la justice).
Quelques cas :
Maison d’arrêt de Bordeaux.
Jusqu’en 1952, elle ne dispose que d’une cellule pouvant recevoir trois condamnés à mort.
1953. Une deuxième cellule pouvant également recevoir trois condamnés est ouverte.
Cette promiscuité entraine des désordres psychologique importants pour ces condamnés lorsque l’un est réveillé pour être exécuté.
Maison d’arrêt de Tours (Indre - 37). 1952.
Un condamné G. est incarcéré dans la même cellule que le condamné T. Une nuit, le procureur pénètre dans la cellule. Sa présence signifie l’imminence d’une exécution capitale. Le condamné G. est réveillé par cette entrée et pense qu’il va être conduit à la guillotine.
Alors, il se lève. Le procureur lui ordonne de se recoucher.
Le condamné T. est conduit à la guillotine.
Maison d’arrêt de Nîmes (Gard - 30). 1948.
L’établissement des dispose pas de cellules particulières pour les condamnés à mort. Trois condamnés sont réunis dans une même cellule. Lorsque l’un d’entre eux est réveillé pour être conduit à la guillotine les deux autres assistent à son lever, dans l’état psychologique qu’on l’on devine.
Le procureur près la cour d’appel de Nîmes informera du « caractère inhumain » de cette situation.
Les Carnets soulignent l’insuffisance des structures pénitentiaires en cas d’événements exceptionnels comme l’afflux de condamnés à mort Algériens pendant la guerre d’Algérie (1954-1962).
1961. Quarante condamnés à mort Algériens sont dénombrés en métropole pour, je cite «….faits en relation avec la guerre d’Algérie.
En février, mars, et avril 1960, cinq condamnés à mort Algériens sont guillotinés à la maison d’arrêt de Lyon-Montluc (69 - Rhône). Et dix-sept attendent leur exécution dans les mois à venir.
Le médecin de l’établissement, contraint d’assister aux exécutions, fait parvenir sa lettre de démission. Je cite : « …Or, depuis quelque temps je suis convié, à un rythme de plus en plus rapproché, à des cérémonies qui n’ont rien de médicales ».
20 janvier . Les carnets mentionnent, pour la prison des Petites Baumettes, à Marseille, l’arrivée de cent-huit condamnés à mort algériens transférés d’Algérie.