Régime de détention des condamnés à mort

merci pour votre réponse très intéressante, où vous pouvez voir combien elle diffère comportement

Un question que je me pose depuis un petit moment, d'où vient la pratique du découpage du col de la chemise du condamné lors de la toilette?
Quelqu'un a t il l'info?
Merci

Fin 1700, on avait des chemises très ouvertes, à lacet, sans col qu'on peut ouvrir très large.
A un moment a dû se poser la question avec l'arrivée des cols.

Oui d'accord, mais un couperet qui tranche une tête, doit bien pouvoir arracher le col a moins qu'il y ait eu des incidents.....

Non : le tissu est solide et très souple donc difficile à couper.

A essayer chez soi : quand on tend une pièce de tissu (drap, chiffon) , on peut le couper avec un couteau facilement.
Faites de même sans tendre le tissu : impossible : il entoure la lame sans être coupé (jusqu'au moment où il fini par se trouver tendu).
Dans notre cas, c'est comme couper la chair avec une lame entourée de tissu : ça ne coupe pas, c'est pire qu'une lame émoussée. Au pire, ça écrase.

Des incidents, il y en a eu suffisamment sans col. Comme quoi, même une lame bien aiguisée tombant de haut ne suffit pas toujours. Et pour la même raison : la peau est élastique.
Avec un col, il y aurait eu plus de raté.

Autre chose dans le même ordre d'idée : pourquoi la toilette et la tonte de la coiffure ?

Benny a écrit:

La vie ne tient pas à un cheveu mais à une masse de cheveux. En effet si aujourd'hui le catogan n'est plus trop à la mode il a été fort utile, explication :

Le catogan en effet nous vient d'un militaire, colonel ou général Catogan au XVIIIème siècle qui voyant les chevelures longues et surtout gênantes de ces soldats s'est demandé comment il pouvait s'en servir. A force de réflexion il s'est aperçu que les cheveux serrés étaient excessivement résistants, suffisamment pour bloquer un coup d'épée ou du moins empêcher une décapitation.

On a tendance à croire que toutes les innovations proviennent des inventions militaires, encore une fois l'histoire nous rattrape et la mode a elle aussi subit les avancées techniques de la guerre...



Un bel exemple, indécapitable !

D'où la toilette nécessaire avant le passage à l'acte.

Dans le même ordre d’idée on coupait aussi les cheveux qui tombaient sur la nuque, pour éviter tout glissement de la lame.

La lame de la guillotine a une épaisseur d’environ 7 mm de large, et n’est pas aiguisée comme une lame de rasoir au niveau du biseau.

brossman a écrit:

Dans le même ordre d’idée on coupait aussi les cheveux qui tombaient sur la nuque, pour éviter tout glissement de la lame.

La lame de la guillotine a une épaisseur d’environ 7 mm de large, et n’est pas aiguisée comme une lame de rasoir au niveau du biseau.

Ah ! un détail interessant ! je ne savais pas que la lame de la n'est pas aussi affutée que la lame de rasoir .... donc il pouvait y avoir des incidents comme pour le cas de louis xvi, vu qu'il avait le cou court et large....
merci de votre info brossman

niavlys1980 a écrit:

Quel incident ? Il n'y a jamais eu d'incident concernant l'exécution de Louis XVI.

Bonjour niavlys1980, je vous demande de vous reporter a "Execution de Louis XVI" dans "Les condamnés à mort" ... vous verrez et vous jugerez vous même

Je crois que Niavlys1980 veut dire que ce récit n'est qu'une légende. Vu la foule présente à ce moment il y aurait forcément eu de nombreux témoins oculaires de la boucherie et les récits n'auraient pas manqué.

Il semble que le plus grand nombre ne vit qu'une exécution rondement menée...

Sur Marcel Chevalier:

Citation :

Le 04 novembre 1958, Obrecht le prend comme aide officiel. Delville sera son premier guillotiné. Ne manquant pas de courage ou de répartie, il n'hésite pas à defendre, revolver au poing, son oncle et les aides, contre des sympathisants FLN, durant la série d'exécutions lyonnaises. Il est néanmoins réprimandé par Obrecht, lors de l'exécution de Georges Rapin, où il commet deux erreurs : il empoche le col découpé et omet de mettre le panier à coté des bois de justice.
Sentant l'heure de la retraite de son oncle approcher, il prend une série d'initiatives qui indiquent clairement son ambition.

Je ne comprends pas le première erreur.
Pouvez-vous m'expliquer, s'il vous plaît ?
Merci

Il ne s'agit pas d'une erreur technique mais de "bienséance", la col de chemise découpé étant une sorte de trophée (même si je n'aime pas ce terme ici) réservé à l'exécuteur en chef.

Un peu comme les oreilles et la queue pour le torero ?    

CARNIFEX a écrit:

Il ne s'agit pas d'une erreur technique mais de "bienséance", la col de chemise découpé étant une sorte de trophée (même si je n'aime pas ce terme ici) réservé à l'exécuteur en chef.

Mes respects, Monsieur l'Administrateur    !!!
Si l'on en croit Gérard Jaeger et/ou Frédéric Armand (lequel des deux a copié sur l'autre       ) dans leurs ouvrages consacrés aux exécuteurs, le papa du Grand Anatole, donc Louis Deibler, avait un vestiaire spécial à la Roquette, où il entreposait les vêtements de ses clients - après les avoir réglementairement "étêtés", bien sûr - dûment étiquetés (les vêtements, pas les clients   )...son fils et successeur semblant avoir mis fin à cette pratique assez bizarre, survivance d'un droit remontant au Moyen-Âge, en tout cas, je n'en ai pas retrouvé trace.A noter aussi que ni Heidenreich ni Roch, prédécesseurs de Louis Deibler, ne paraissent avoir eu une telle vocation de fripier...
Je crois donc que la réaction négative d'Obrecht est plutôt à interpréter comme  : "pas de récupération de reliques à des fins plus ou moins douteuses" que comme un empiètement sur ses prérogatives.
Bonne journée !

Benny a écrit:

Un peu comme les oreilles et la queue pour le torero ?    

Je pense que oui, Benny...   

pierrepoint a écrit:

Je crois donc que la réaction négative d'Obrecht est plutôt à interpréter comme  : "pas de récupération de reliques à des fins plus ou moins douteuses" que comme un empiètement sur ses prérogatives.
Bonne journée !

Je partage ton avis, Pierrepoint.   

C'est bien possible, en effet, Pierrepoint.  

Le verre, pourrait être d'autre liqueur très forte ?
Le cognac ?  Ou c'est était interdit, pour prévenir l'ivresse du condamné ?   
Merci.

Demain matin prenez un ou deux verres de rhum vers 4H30 du matin donc quasiment à jeun et vous verrez ca "ensuque" (casse) un peu.... !
certainement pour que le condamné soit plus "docile" car légèrement éméché

tof1 a écrit:

Demain matin prenez un ou deux verres de rhum vers 4H30 du matin donc quasiment à jeun et vous verrez ca "ensuque" (casse) un peu.... !

Beurk !  

Pour Paris, à l'époque de l'abbé Crozes, aumônier à la Grande-Roquette (dépôt des condamnés) à partir de 1860 et pendant une vingtaine d'années, c'est le vin qui était proposé en général, le rhum n'est pas cité. Déjà dans la cellule même du condamné, parfois par un officiel, parfois par l'aumônier. Un autre verre pouvait être bu aussi plus tard, avant la toilette par exemple. L'abbé Faure, années 80, un des successeurs de l'abbé Crozes, proposait au condamné une liqueur, qu'il se procurait lui-même. Il ne cite pas non plus le rhum, tout au moins selon mes souvenirs de lecture.

Filomatic a écrit:

Le verre, pourrait être d'autre liqueur très forte ?
Le cognac ?  Ou c'est était interdit, pour prévenir l'ivresse du condamné ?   
Merci.

Bonjour à toute l'équipe !
Selon le récit bien connu de M° Badinter, Bontems a eu un verre de cognac ( qu'il aurait apprécié, du reste...) avant son exécution ).Mais - car il y a un mais - Cieutat, dans ses souvenirs, nous dit qu'il ne peut pas y avoir d'autre alcool que le rhum, et ajoute même que ledit rhum n'est jamais remboursé par l'Administration, et reste donc à la charge du gardien-chef   
Qui croire ?
Bonne soirée !

ben moi je serai pas gardien-chef... et toc   

tof1 a écrit:

Demain matin prenez un ou deux verres de rhum vers 4H30 du matin donc quasiment à jeun et vous verrez ca "ensuque" (casse) un peu.... !
certainement pour que le condamné soit plus "docile" car légèrement éméché

hmmm... l'idée est séduisante...

Bon appetit ;