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| Poètes, vos papiers | |
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Auteur | Message |
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Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Le temps a laissié son manteau ! Dim 20 Mar 2011 - 22:37 | |
| Cette poésie, sans rapport avec la peine, la mort ou le sang, sent bon le printemps !
Rondeau
Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye, Et s'est vestu de brouderie, De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste ne oyseau, Qu'en son jargon ne chante ou crie ; Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye.
Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en livree jolie, Gouttes d'argent d'orfaverie, Chascun s'abille de nouveau : Le temps a laissié son manteau.
Charles d'Orléans (1394-1465)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s'est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau.
Il n'y a bête ni oiseau Qu'en son jargon ne chante ou crie : « Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, »
Rivière, fontaine et ruisseau Portent, en livrée jolie, Gouttes d'argent, d'orfèvrerie; Chacun s'habille de nouveau. Le temps a laissé son manteau.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 21 Mar 2011 - 13:21 | |
| Simple et beau. Merci. Je l'avais appris à l'école et ne l'avais pas lu depuis si longtemps ! Comme disait Verlaine : « Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 22 Mar 2011 - 8:42 | |
| AcrosticheGivres, flocons ont cessé, Arrive la belle saison annoncée. Et les ruisseaux au doux clapotis Traversent les prés reverdis. A la lumière réchauffante du soleil, Nature, de longs mois endormie, s'éveille En ces premiers jours de printemps. Amicalement | |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Complainte de DAUGA Mer 30 Mar 2011 - 20:22 | |
| Dans les GAC de Meurthe et Moselle, livre de F. Volot, j'ai relevé la complainte de Dauga, écrite par
Hiero et dédiée à Jules Jouy, le chansonnier parisien, sur l’air de Gastibelza, l’homme à la carabine.
Gasti-Dauga, l’homme à la pèlerine, Chantait ainsi : Mort de ma vie ! Il faut que je chourine Quelqu’un d’ici. Craignez ! Tremblez ! Bons bourgeois, la nuit gagne Pont-à-Mousson. Je ne veux pas crever ailleurs qu’au bagne, Ou dans le son.
Le goût des uns, c’est de prendre une verte ; Moi, c’est de voir Un beau cadavre avec la gorge ouverte D’un grand trou noir. Tel se fera tuer en Allemagne Par un saxon. Moi, je ne veux crever qu’au fond d’un bagne Ou dans du son.
Quant à voler l’argent de la victime, Si j’y consens, C’est qu’il en faut pour obtenir l’estime Des commerçants, Fi du plaisir que la crainte accompagne Ou le soupçon ! Mieux vaut aller crever au fond d’un bagne Ou dans du son.
Homme galant, ma conduite est parfaite En mes amours, Dans les maisons où je faisais la fête Tous les huit jours, J’aurai passé pour quelque grand d’Espagne Au fier blason ! Cela vaut bien d’aller crever au bagne Ou dans du son.
Ils disaient vrai : sur leurs chaises curules Les magistrats N’ont pas compris quels délicats scrupules Armaient mes bras, Ils ont mis les gendarmes en campagne, Pauvre garçon ! Et sa tête a roulé dans la charpagne Pleine de son !
Voici les paroles ou lyrics de Gastibelza (l'homme à la carabine) interprétées par Georges Brassens :
Gastibelza, l'homme à la carabine, Chantait ainsi : Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! La nuit gagne Le mont Falu Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma señora ? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne Comme un hibou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût, près d'elle, été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Le roi disait, en la voyant si belle, A son neveu : Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne Et le Pérou ! Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son âme, Moi, pauvre chien, J'aurais gaîment passé dix ans au bagne Sous les verrous Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Sardagne, Pour un bijou Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou.
https://www.youtube.com/watch?v=7c4gF2p75kg
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| | | | Raoul Aide non qualifié
Nombre de messages : 22 Age : 37 Date d'inscription : 06/03/2011
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mer 30 Mar 2011 - 21:48 | |
| - Gaëtane a écrit:
Voici les paroles ou lyrics de Gastibelza (l'homme à la carabine) interprétées par Georges Brassens :
Gastibelza, l'homme à la carabine, Chantait ainsi : Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Chantez, dansez, villageois ! La nuit gagne Le mont Falu Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma señora ? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la tour Magne Comme un hibou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Vraiment, la reine eût, près d'elle, été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Le roi disait, en la voyant si belle, A son neveu : Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne Et le Pérou ! Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que, pour avoir un regard de son âme, Moi, pauvre chien, J'aurais gaîment passé dix ans au bagne Sous les verrous Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou.
Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Tout son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Sardagne, Pour un bijou Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou.
https://www.youtube.com/watch?v=7c4gF2p75kg
A ma connaissance, Gastibelza (titre original de Hugo : Guitare ) est un des deux seuls poèmes d'Hugo interprétés par Brassens, l'autre étant La légende de la nonneEt comme pour La légende de la nonne, la chanson ne reprend pas toutes les strophes du poème d'origine (en gras, les strophes "oubliées" de Victor Hugo, moins musicales ?) Guitare
Gastibelza, l'homme à la carabine, Chantait ainsi : " Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ? Quelqu'un d'ici ? Dansez, chantez, villageois ! la nuit gagne Le mont Falù. - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou ! " Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine, Ma señora ? Sa mère était la vieille maugrabine D'Antequera, Qui chaque nuit criait dans la Tour-Magne Comme un hibou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou ! " Dansez, chantez! Des biens que l'heure envoie Il faut user. Elle était jeune et son oeil plein de joie Faisait penser. - À ce vieillard qu'un enfant accompagne Jetez un sou ! ... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Vraiment, la reine eût près d'elle été laide Quand, vers le soir, Elle passait sur le pont de Tolède En corset noir. Un chapelet du temps de Charlemagne Ornait son cou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Le roi disait en la voyant si belle À son neveu : -- Pour un baiser, pour un sourire d'elle, Pour un cheveu, Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne Et le Pérou ! - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Je ne sais pas si j'aimais cette dame, Mais je sais bien Que pour avoir un regard de son âme, Moi, pauvre chien, J'aurais gaîment passé dix ans au bagne Sous le verrou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Un jour d'été que tout était lumière, Vie et douceur, Elle s'en vint jouer dans la rivière Avec sa soeur, Je vis le pied de sa jeune compagne Et son genou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, Je croyais voir la belle Cléopâtre, Qui, nous dit-on, Menait César, empereur d'Allemagne, Par le licou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe ! Sabine, un jour, A tout vendu, sa beauté de colombe, Et son amour, Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne, Pour un bijou... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie, Car je suis las. Avec ce comte elle s'est donc enfuie ! Enfuie, hélas ! Par le chemin qui va vers la Cerdagne, Je ne sais où... - Le vent qui vient à travers la montagne Me rendra fou. " Je la voyais passer de ma demeure, Et c'était tout. Mais à présent je m'ennuie à toute heure, Plein de dégoût, Rêveur oisif, l'âme dans la campagne, La dague au clou... - Le vent qui vient à travers la montagne M'a rendu fou ! " C'est poème est épatant. On apprend que César fut empereur d'Allemagne avant même qu'elle n'existe (Jeu de mot Cesar - Kaiser ?). Victor Hugo est épatant, Victor Hugo est admirable, Victor Hugo est un monument. Pour fréquenter un peu des jeunes littéraires, Victor Hugo (le poète) est de plus en plus dédaigné, on trouve ses textes trop "monumentaux", trop intellectualisés, pas suffisamment spontanés. C'est la qu'on voit que les surréalistes ont réussi à imposer le critère de spontanéité propre à leur mouvement comme un critère obligatoire en poésie... Ils leur préfèrent donc Apollinaire, Mallarmé, Aragon... Des vers plus libres en somme, avec un fond moins facilement identifiable. J'aime également ces poètes, mais ma préférence reste à Hugo... N'en déplaise au snobisme rive gauche. Merci beaucoup pour la Complainte de Daugat, Gaëtane, moi qui suis Lorrain, admirateur d'Hugo et connaissant l'histoire de Daugat depuis quelques temps, je suis comblé. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Jeu 31 Mar 2011 - 15:49 | |
| - Gaëtane a écrit:
Dans les GAC de Meurthe et Moselle, livre de F. Volot, j'ai relevé la complainte de Dauga, écrite par
Hiero et dédiée à Jules Jouy, le chansonnier parisien, sur l’air de Gastibelza, l’homme à la carabine. Super, Gaëtane , d'avoir mis LA COMPLAINTE DE DAUGA. Je n'avais pu la trouver. De plus, j'avais une info érronnée disant que l'auteur en était Jules Jouy. |
| | | Invité Invité
| Sujet: En souvenir : Jehan Jonas Jeu 31 Mar 2011 - 16:10 | |
| Jehan Jonas. Auteur-compositeur-interprète de talent, il a écrit plus de 2000 textes, pamphlétaires, tendres, cocasses. Tournait dans les petits lieux de chansons pendant les années 60/70. Superbe présence scénique. Il s'était fait connaitre par une chanson " Comme dirait Zazie" (1966), diffusée par Europe n°1, grâce à Lucien Morisse, à l'époque directeur dans cette station et producteur de disques. Jehan est parti à 35ans. Ecoutez " LE MANÈGE" : https://www.youtube.com/watch?v=l_Q8fMl6zC8 Robert Doisneau : Le manège de monsieur Barre (1955). Il était situé avenue du Maine (Paris XIVème), sur le terre-plein jouxtant la rue Brézin. Aujourd'hui, il y a toujours un manège à cet endroit (concession de la ville de Paris aux forains). Extraits de plusieurs chansons de Jehan Jonas, dont la virulente " Comme dirait Zazie", "La guerre", une des plus belles chansons contre ce fléau, "Papa bois pas" etc. http://sicavouschante.over-blog.com/article-jehan-jonas-59194853.html Site officiel sur Jehan Jonas, créé par sa compagne : http://www.jehan-jonas.fr/ |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| | | | Bill Bourreau départemental
Nombre de messages : 333 Age : 69 Localisation : Paris Emploi : journaliste indépendant Date d'inscription : 11/01/2009
| Sujet: complément Lun 4 Avr 2011 - 10:10 | |
| Petit complément appollinarien
Si je mourais là-bas
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clarté Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde Un amour inouï descendrait sur le monde L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie - Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur - Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
La nuit descend On y pressent Un long destin de sang
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| | | Bill Bourreau départemental
Nombre de messages : 333 Age : 69 Localisation : Paris Emploi : journaliste indépendant Date d'inscription : 11/01/2009
| Sujet: rectification orthographique Lun 4 Avr 2011 - 10:10 | |
| - Bill a écrit:
- Petit complément apollinarien
Si je mourais là-bas
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l'armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l'étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clarté Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde Un amour inouï descendrait sur le monde L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie - Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur - Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
La nuit descend On y pressent Un long destin de sang
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| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 4 Avr 2011 - 17:11 | |
| Guillaume Appolinaire est affecté au 38ème Régiment d'Artillerie avant de rejoindre les rangs de l'infanterie dans le 96ème R.I.. Il a combattu en Champagne puis dans l'Aisne. Blessé à la tempe le 17 mars 1916, il est décédé de la grippe espagnole le 9 novembre 1918. La guerre n'a pas empêché sa passion pour l'écriture, utilisant tous les supports possibles, du papier mais aussi de l'écorce de bouleau pour composer, écrire. Il a composé le poème pour Lou, une gracieuse jeune femme, divorcée, indépendante, qui ne manquera pas de faire souffrir le poète. Champ de bataille du Linge en 1915 (front des Vosges) Photo: Mémorial du Linge | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 4 Avr 2011 - 22:45 | |
| La maison Galliimard continue a faire retirer d'internet des écrits d'Apollinaire. En effet, les droits d'auteur courent toujours car le poète a été déclaré « mort pour la France », ce qui ajoute trente années au délai légal des droits, auxquelles il faut rajouter les années des guerres 14-18 et 39-45, que le législateur a fixé à 14ans et 272 jours 14ans pour compenser un manque à gagner pour ces périodes. Les œuvre de Guillaume Apollinaire ne tomberont donc dans le domaine public que le 2 octobre 2012. |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 5 Avr 2011 - 9:59 | |
| Merci mercattore pour l'information | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Gastibelza Mer 6 Avr 2011 - 18:52 | |
| Raoul a écrit : Et comme pour La légende de la nonne, la chanson ne reprend pas toutes les strophes du poème d'origine
Idem : Pensée des morts (Lamartine), Le Petit cheval et La Marine (Paul Fort), Il n'y a pas d'amour heureux (Aragon), La prière (Francis Jammes)... J'avoue préférer les versions Brassens.
L’émission « Café découvertes » du 29 octobre dernier était consacrée à Georges Brassens, le mauvais sujet repenti. http://http5.europe1.yacast.net/europe1video/audio/MediaCenter/Emissions/Cafe-decouvertes/Georges-Brassens-le-mauvais-sujet-repenti-29-10-10-294366.mp3 En début d’émission, Brassens raconte la naissance de la chanson Le petit cheval : « Ignorant des usages du métier, j’avais enregistré et chanté Le petit cheval en public sans avoir demandé l’autorisation à personne. Les gens du métier, la société des auteurs m’ayant demandé de légaliser les choses, je suis allé trouver Paul Fort alors que la chanson était déjà très connue. Paul Fort la connaissait aussi ; il savait également qu’un zèbre l’avait mise en musique. Il m’a accueilli à bras ouverts, m’a dit qu’il était très content et que je pouvais mettre en musique tous ses poèmes. Quand je le voudrais et comme je le voudrais parce qu’il s’était aperçu que, de temps en temps, je sautais, j’inversais ou je coupais les strophes. Il m’a donné toutes les autorisations. Nous sommes devenus amis. » | |
| | | Javier Monsieur de Paris
Nombre de messages : 786 Localisation : Euskadi Emploi : Retraité Date d'inscription : 07/06/2007
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Jeu 7 Avr 2011 - 11:34 | |
| Le Rouge-Gorge Laboureur bienfaisant, ouvre-moi ta fenêtre. L’hiver glace mon corps et je ne trouve plus A glaner dans les champs. La bise me pénètre ; Plein de neige est mon nid, bâti sur le talus. Dans ta chaumine au coin, quelque grains superflu, C’est un bonheur pour moi, si chétif petit être. Donne, ô bon paysan, et parmi les élus Le Seigneur tout-puissant saura te reconnaître. Jadis, quand sur la croix le doux Jésus mourait, Un petit passereau, craintif, qui murmurait Son humble chant, perché sur un plant d’aubépine. Volant timidement vers l’Homme-Dieu sanglant, Appuya son cœur pur sur le sein pantelant. Le sang divin depuis empourpra sa poitrine. Paul LORANS https://www.youtube.com/watch?v=McvKhMIQtHM | |
| | | CARNIFEX Monsieur de Paris
Nombre de messages : 1848 Age : 53 Localisation : Angers(Maine et Loire) Emploi : Justice Date d'inscription : 20/02/2006
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Ven 8 Avr 2011 - 12:22 | |
| Joli poème. De plus, j'aime bien les rouge-gorges. Il m'est arrivé plusieurs fois qu'un rouge-gorge s'égare dans ma maison et s'épuise à essayer de trouver la sortie (maudites vitres que les oiseaux ne voient pas!). A la fin, je finissais par réussir à l'attraper pour lui rendre sa liberté...et nettoyer les crottes qu'il avait laissées un peu partout dans la maison. _________________ Potius mori quam foedari
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| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| | | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Les roses de Saadi Ven 22 Avr 2011 - 14:33 | |
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| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 25 Avr 2011 - 22:08 | |
| Le chat
I
Dans ma cervelle se promène Ainsi qu'en son appartement, Un beau chat, fort, doux et charmant. Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret ; Mais que sa voix s'apaise ou gronde, Elle est toujours riche et profonde. C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre Dans mon fonds le plus ténébreux, Me remplit comme un vers nombreux Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux Et contient toutes les extases ; Pour dire les plus longues phrases, Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde Sur mon coeur, parfait instrument, Et fasse plus royalement Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux, Chat séraphique, chat étrange, En qui tout est, comme en un ange, Aussi subtil qu'harmonieux !
II
De sa fourrure blonde et brune Sort un parfum si doux, qu'un soir J'en fus embaumé, pour l'avoir Caressée une fois, rien qu'une.
C'est l'esprit familier du lieu ; Il juge, il préside, il inspire Toutes choses dans son empire ; Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime Tirés comme par un aimant Se retournent docilement Et que je regarde en moi-même
Je vois avec étonnement Le feu de ses prunelles pâles, Clairs fanaux, vivantes opales, Qui me contemplent fixement.
Charles BAUDELAIRE
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| | | poulain Exécuteur cantonal
Nombre de messages : 144 Age : 61 Localisation : france Date d'inscription : 08/10/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Lun 25 Avr 2011 - 22:25 | |
| LES MAINS D'ELSA
Donne -moi tes mains pour l'inquiétude,
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé,
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur, de hâte et d'émoi,
Lorsque je les prends comme une eau de neige,
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse,
Qui me bouleverse et qui m'envahit,
Sauras-tu jamais ce qui me transperce,
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage,
Ce parlé muet des sens animaux,
Sans bouche et sans yeux, miroir sans images,
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que mes doigts pensent
D'une proie entre eux, un instant, tenue,
Sauras-tu jamais ce que leur silence,
Un éclair, aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme,
S'y taise le monde au moins un moment,
Donne-moi tes mains, que mon âme y dorme,
Que mon âme y dorme éternellement LOUIS ARAGON. | |
| | | Gaëtane Monsieur de Paris
Nombre de messages : 916 Age : 69 Localisation : Vosges Date d'inscription : 04/08/2010
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Jeu 28 Avr 2011 - 9:41 | |
| Ô lumineux matinÔ lumineux matin, jeunesse des journées, Matin d'or, bourdonnant et vif comme un frelon, Qui piques chaudement la nature, étonnée De te revoir après un temps de nuit si long ; Matin, fête de l'herbe et des bonnes rosées, Rire du vent agile, oeil du jour curieux, Qui regardes les fleurs, par la nuit reposées, Dans les buissons luisants s'ouvrir comme des yeux ; Heure de bel espoir qui s'ébat dans l'air vierge Emmêlant les vapeurs, les souffles, les rayons, Où les coteaux herbeux, d'où l'aube blanche émerge, Sous les trèfles touffus font chanter leurs grillons ; Belle heure, où tout mouillé d'avoir bu l'eau vivante, Le frissonnant soleil que la mer a baigné Éveille brusquement dans les branches mouvantes Le piaillement joyeux des oiseaux matiniers, Instant salubre et clair, ô fraîche renaissance, Gai divertissement des guêpes sur le thym, - Tu écartes la mort, les ombres, le silence, L'orage, la fatigue et la peur, cher matin... Anna De Noailles (1876-1933) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Dim 8 Mai 2011 - 17:57 | |
| Robert MARCY — Jacques DOUAI.Robert Marcy (1920). (Source : DNA). Comédien, auteur-compositeur, Robert Marcy a également été un animateur-présentateur de radio très populaire à la station Europe n°1. En 1948, il composa une chanson qui s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui : " File la laine ". Le chanteur Jacques Douai la placera à son répertoire. File la laine
Dans la chanson de nos pères Monsieur de Malbrough est mort Si c’était un pauvre hère On n'en dirait rien encore Mais la dame à sa fenêtre Pleurant sur son triste sort Dans mille ans, deux mille peut-être Se désolera encore. File la laine, filent les jours Garde ma peine et mon amour Livre d'images des rêves lourds Ouvre la page à l'éternel retour. Hennins aux rubans de soie Chansons bleues des troubadours Regrets des festins de joie Ou fleurs du joli tambour Dans la grande cheminée S'éteint le feu du bonheur Car la dame abandonnée Ne retrouvera son cœur. File la laine, filent les jours Garde ma peine et mon amour Livre d'images des rêves lourds Ouvre la page à l'éternel retour.Paroles et Musique : Robert Marcy (1948). L'écouter, interprété par Jacques Douai : https://www.youtube.com/watch?v=KwF0wb1I0TY[:b]
Jacques Douai (1920-2004). (Source : Esprits Nomades). Peu connu du grand public, Jacques Douai, voix d'argent et interprète es-maitre élocution, a servi de magnifiques textes et musiques pendant plus de cinquante ans. Trop souvent qualifié de " troubadour ", cette épithète, réductrice, lui à probablement nuit. Très bel hommage, malheureusement anonyme, sur ce blog : Esprits Nomades http://www.espritsnomades.com/sitechansons/douai.html Tu sais, je sais, tu sais qu'inévitablement un jour, tu sais la vie, la vie bénie, tu sais un jour nous trahira(Jacques Douai). |
| | | Raoul Aide non qualifié
Nombre de messages : 22 Age : 37 Date d'inscription : 06/03/2011
| Sujet: Re: Poètes, vos papiers Mar 10 Mai 2011 - 14:22 | |
| Une de Victor Hugo que j'aime particulièrement. Notez qu'on y retrouve son goût de l'épique que j'aime tant.
Sur une barricade
Sur une barricade, au milieu des pavés Souillés d'un sang coupable et d'un sang pur lavés, Un enfant de douze ans est pris avec des hommes. - Es-tu de ceux-là, toi ? - L'enfant dit : Nous en sommes. - C'est bon, dit l'officier, on va te fusiller. Attends ton tour. - L'enfant voit des éclairs briller, Et tous ses compagnons tomber sous la muraille. Il dit à l'officier : Permettez-vous que j'aille Rapporter cette montre à ma mère chez nous ? - Tu veux t'enfuir ? - Je vais revenir. - Ces voyous Ont peur ! où loges-tu ? - Là, près de la fontaine. Et je vais revenir, monsieur le capitaine. - Va-t'en, drôle ! - L'enfant s'en va. - Piège grossier ! Et les soldats riaient avec leur officier, Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle ; Mais le rire cessa, car soudain l'enfant pâle, Brusquement reparu, fier comme Viala, Vint s'adosser au mur et leur dit : Me voilà.
La mort stupide eut honte et l'officier fit grâce. [...] | |
| | | Adelayde Admin
Nombre de messages : 5716 Localisation : Pays d'Arles Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Sur une barricade Mar 10 Mai 2011 - 15:09 | |
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| Sujet: Re: Poètes, vos papiers | |
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| | | | Poètes, vos papiers | |
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